AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Françoise Sagan (1220)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La robe mauve de Valentine

J’ai une immense admiration teintée de tendresse pour Françoise Sagan.

C’est elle qui m’a fait entrer dans la littérature des « grandes personnes » avec « Bonjour tristesse ». Je l’ai expliqué dans la critique que j’ai faite au sujet de ce livre.

Je crois avoir lu tous les romans de Sagan mais je connais moins les pièces de théâtre.

« La robe mauve de Valentine » ne fut pas véritablement une découverte.

Pour avoir vu la pièce il y a quelques décennies, j’ai gardé en mémoire la magistrale interprétation de Danielle Darrieux dans le rôle principal, qui réussit à sauver ce texte sans grande originalité avec des dialogues banals, des sentiments futiles, une fin sans surprise.



Je n’ai pas retrouvé ici l’élégance de l’écriture que j’apprécie à chaque relecture de ses romans.



Commenter  J’apprécie          352
Aimez-vous Brahms...

Paule aime Robert.

Robert aime Paule.

Simon aime Paule.



Et puis Paule pense que Robert ne l’aime plus.

Robert aime encore Paule mais pas qu’elle.

Simon aime toujours Paule.





Un triangle amoureux où tout le monde aime fort mais mal, où chacun attend de l’autre ce qu’il ne peut pas ou ne sais pas lui donner.

Si le postulat de départ n’est pas d’une originalité folle, la plume de Françoise Sagan donne tout son sel et sa beauté à ce récit d’amours malheureuses. Des personnalités ciselées, une psychologie subtile et un texte qui allie simplicité et force.

Commenter  J’apprécie          350
Bonjour tristesse

Dans une somptueuse villa de la Côte d'Azur, Cécile, l'héroïne de ce roman, ne prête aucune attention particulière aux relations de son père Raymond, pour la gent féminine. Les femmes ne font que passer dans sa vie et n'entachent aucunement le lien qui les unit. Tous deux aiment la vie et la croque à pleines dents, coulant des jours heureux dans une totale insouciance. Cette vie dissolue semble cependant menacée par l'arrivée d'une certaine Anne Larsen. Devinant l'intention de son père d'épouser cette nouvelle femme, Cécile, fermement décidée à poursuivre cette vie frivole qu'elle partage avec son père, va tout mettre en oeuvre pour mettre fin à ce projet.



Dans Bonjour tristesse de Françoise Sagan, le décor est bien planté. Dès le début, on devine l'oisiveté de cette vie facile menée par Cécile, son père et sa dernière conquête, Elsa. Au fil des pages, la tension monte crescendo, laissant planer l'ombre d'une menace de plus en plus sombre sur Anne.



Un roman court, écrit simplement, dans lequel le personnage de Cécile irrite, déroute et surprend jusqu'au dénouement final.

Un excellent moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          356
Le Miroir égaré

Sagan c'est toujours des histoires simples jusqu'au caillou dans la chaussure. L'histoire simple c'est un couple qui décide de monter une pièce de théâtre d'un écrit reçu en héritage et qu'elle traduit. Le caillou, c'est la double infidélité du mari : avec la directrice du théâtre mais surtout avec l'esprit du texte. Quelle est la pire des deux si tant est qu'il y a un ordre de grandeur. Quelques belle phrases croisées de-ci de-là (comme si de rien n'était - tout Sagan quoi !). La fin est sublime : si on peut souvent dater une séparation, peut-on toujours dater ce jour du début de la fin, celui où commence ce qui va inéluctablement finir ?
Commenter  J’apprécie          340
Le Miroir égaré

Avec sa légèreté coutumière, François Sagan étudie un spécimen humain et le révèle peu à peu tel qu’il est, par petites touches, tout au long de son histoire. Mais il m’a été difficile de me passionner pour ce couple qui, bizarrement (les années 1990, ce n’est pas si vieux), paraît avoir vécu, il y a si longtemps dans le temps.



Sybil et François s’aiment d’amour tendre… du moins tout au début du livre. Il semble que rien ne viendra à bout de cet amour. Ce serait mal connaître Sagan.



Les deux amoureux sont à la recherche de financement pour monter une pièce léguée par un auteur tchèque décédé. Ils échouent.



Alors que Sybil abandonne, François revoit Mouna, la propriétaire du théâtre qui n’a pas voulu d’eux. Plus âgée que lui, elle le séduit pourtant. Mais c’est une trahison bien pire qu’une tromperie amoureuse qui mettra à mal la relation de Sybil et François.



Les personnages, comme souvent chez Sagan, ont quelque chose d’artificiel, de lointain, ce qui n’empêche pas l’auteur de faire preuve de finesse quand elle fait évoluer l’un d’eux en particulier sous nos yeux.



Françoise Sagan utilise un vocabulaire passé qui ajoute de l’étrangeté à ce livre, Mouna est une théâtreuse, Sybil une maîtresse et François un amant alors que ces deux derniers vivent ensemble depuis une dizaine d’années.


Lien : https://dequoilire.com/le-mi..
Commenter  J’apprécie          341
Aimez-vous Brahms...

Trente neuf ans , c'est l'âge de notre héroïne Paule, l'âge où de jeune femme son miroir lui renvoie celle d'une femme jeune. Divorcée très jeune, j'allais dire émancipée , elle a connu quelques hommes mais là à cet instant précis c'est Roger qui occupe tout l'espace de sa vie, Roger bel homme, la quarantaine assumée, le séducteur de ces dames et demoiselles, le spécialiste du coup de téléphone de dernière minute qui annule le dîner prévu, le WE préparé ....

Alors quand Paule croise le chemin de Simon Van den Besh, quand ce jeune homme de Vingt-cinq ans s'intéresse à elle , c'est un peu la panique ! Quand il lui lance "Je vous accuse d'avoir laissé passer l'amour, d'avoir vécu d'expédients et de résignation, je vous condamne à la solitude." que doit elle penser ? que doit elle faire ?

Court roman mais pure dentelle, aucun chichi ,aucune fioriture,des phrases d'une telle sobriété que cela en devient indécent , j' ai rarement ressenti une telle empathie pour un personnage de roman . Est-ce mon âge, le regard que Sagan savait porter sur la femme , est ce la résonance toute personnelle de certaines situations et de certains ressentis je ne saurai le dire mais voilà j'ai aimé ce roman et si je pouvais vous donner envie à travers mes quelques mots de le découvrir à votre tour - en faisant abstraction de tout à priori-je serai ravie .

Commenter  J’apprécie          342
Bonjour tristesse

J'avais adoré le film avec Sylvie Testud dans le rôle de Sagan. Mais avec ce livre "culte", je reste un peu sur ma faim. Certes il faut le replacer dans son contexte post seconde guerre mondiale.

Pour autant je m'attendais à quelque chose de beaucoup mais alors beaucoup plus "scandaleux" vu tout ce que j'ai pu entendre et lire sur ce bouquin. Je vois pas en quoi il est plus remuant pour la société de l'époque que certains grands classiques du XIXe siècle.

Au contraire ce livre fait preuve d'une belle finesse, l'antagonisme entre nos pulsions, nos sombres idées et nos remords est décrit avec conviction par Sagan. J'ai jamais eût le sentiment que l'auteur fasse l'apologie de je ne sais quelle doctrine prônant la décadence, la manipulation, le mensonge, la transgression. Au contraire, Sagan nuance immédiatement en invoquant les regrets, les interrogations de son héroïne Cécile.

La vraie prouesse est d'avoir écrit cette histoire à 18 ans. C'est surtout pour cela que je mets un 3. Sinon l'histoire en elle même ne m'a pas vraiment emportée bien qu'il soit agréable de trouver dans les premières pages surtout tout le vocabulaire du soleil, de la chaleur, de trouver quelques bonnes phrases comme "son indifférences la protège de mille petites choses sordides, c'est un gage d'intelligence", "il est tellement facile de suivre mes impulsions et de me repentir ensuite".

Mais bon je vois pas ce qu'il y a de si choquant dans ces pages même en essayant de me placer en 1954. En 1954 la littérature avait déjà connue bien plus sulfureux !



Commenter  J’apprécie          340
Bonjour tristesse

Pour un coup d’essai - « Bonjour tristesse » est le premier roman de Françoise Sagan, écrit à dix huit ans - il faut bien admettre que c’est un coup de maître.

Publié en 1954, dans la France de René Coty, un petit roman est très « nouvelle vague » : Cécile passe des vacances nonchalantes sur la côte d’azur en compagnie de son père veuf, très séducteur, lui-même accompagné de sa maîtresse, Elsa, une demi-mondaine.

Passeront d’autres personnages comme Anne et Cyril dans cette vie de farniente où Cécile découvrira l’amour, la jalousie, puis finalement la tristesse dans les conséquences dramatiques d’une machination stupide mise en place pour détourner son père d’une nouvelle conquête…



Un petit ouvrage de 188 pages qui propulsera son jeune auteur dans la richesse et sous les projecteurs. Malgré le scandale, de nombreux auteurs prendront fait et cause pour « phénomène » et non des moindres : Paulhan, Bataille, Arlan, Caillois… Elle gagnera l’amitié de julien Green et Michel Déon…

On entend souvent parler de « la petite musique » de Françoise Sagan. Il s’agit bien là d’une petite musique, légère et nonchalante… insouciante et désabusée ? Sans doute… Nouvelle vague, c’est sûr !

Commenter  J’apprécie          340
Bonjour tristesse

Relecture.

Ce livre choqua la société bien pensante des Trente glorieuses. Choquée, mais avide de lire ce livre scandaleux!

Un vaudeville qui s'achève en tragédie.

Cécile est une adolescente qui ne mesure pas la conséquence de ses actes, son père un fêtard frivole qui n'a aucune expérience de l'éducation d'un enfant, Anne est quelque peu psychorigide. ..

Des personnages que l'on rencontre chaque jour.



Un premier roman qui va révéler une écrivaine prolixe mais dans chacun de ses romans, on va retrouver cette petite musique si caractéristique de l'œuvre de Sagan



Commenter  J’apprécie          332
Bonjour tristesse

Une première lecture, il y a plus de quarante ans m'avait laissé dans la tête l'ambiance légère, libertine et provocatrice d'une époque passée. Tombé par hasard à la médiathèque sur la version audio, j'ai eu envie de "relire" ce roman pour confronter mes souvenirs à ma perception d'aujourd'hui. Je n'avais conservé aucun souvenir de l'histoire et l'oublierai sans doute de nouveau bien vite, tant elle n'est faite que de frivolités. Et pourtant, la musique légère et nonchalante, la jeunesse fraiche, désabusée et provocatrice, l'insouciance, qui se dégagent du texte, et dont l'ambiance m'était restée, n'ont pas vieilli, malgré un milieu très typé "favorisé" avec villa sur la côte d'azur et vouvoiement de rigueur. L'écriture dans un français parfait où l'on ne boude pas les imparfaits du subjonctif est très agréable. Un roman qui a justement marqué son époque.
Commenter  J’apprécie          334
Un piano dans l'herbe

Un milieu bourgeois, des amis quadragénaires de longue date et, au centre, une femme riche, Maud, qui s'est piquée de réunir tout le monde dans sa propriété afin d'organiser des vacances qui visent à une seule chose : retrouver leur jeunesse perdue. Une personne incarnant à la perfection cette jeunesse dorée et enfuie, Jean-Loup, le grand amour de Maud, le seul à ne pas avoir répondu présent.





Deux actes, dont le premier s'avère un tantinet ennuyeux. Les personnages sont assez caricaturaux, Maud en particulier, avec son égocentrisme et sa nostalgie un peu ridicule. Car Françoise Sagan n'évite pas les poncifs, comme les relations plus ou moins désagréables qu'entretiennent les personnages les uns avec les autres, ou encore une psychologie assez sommaire (aucun d'entre eux n'étant exactement ce qu'il paraît). Tout ça sent le déjà-vu, et je commençais de plus en plus à penser à Yasmina Reza, ce qui est mauvais signe, quand survint le deuxième acte.





C'est alors que Sagan rentre dans le vif du sujet. C'est le moment, certes attendu, de la révélation (un peu dramatique à mon goût) de la vacuité des espoirs et de la nostalgie de Maud. C'est le moment où chacun va prendre la décision de continuer à vivre ou pas la vie qu'il vivait depuis vingt ans. On va plus avant dans les préoccupations des personnages - ce qui n'est pas bien difficile -, on nous confronte enfin au nœud de la pièce.





Pas franchement désagréable mais pas franchement non plus très intéressante, un tantinet convenue, un chouïa vieillotte, Un piano dans l'herbe reste tout de même une pièce de théâtre assez superficielle dans le traitement de son sujet, alors qu'il me semble que Sagan a cherché à faire "sérieux".







Challenge Théâtre 2020
Commenter  J’apprécie          329
L'Excès contraire

Mon premier texte de Françoise Sagan... Alors là, je vous vois venir : "Quoi, elle n'a jamais lu Françoise Sagan de sa vie, c'est quoi cette plouc, et qui fait la maligne dans ses critiques, en plus ???" Oui, c'est vrai, c'est une lacune impardonnable dans ma culture littéraire, que rien ne saurait excuser. Et d'ailleurs, je ne sais même pas pourquoi je ne l'avais pas lue plus tôt. Toujours est-il que je viens donc tout juste de faire connaissance avec elle, mais sûrement pas de la manière la plus orthodoxe. Les pièces de théâtre, c'est pas vraiment ce à quoi on pense quand on parle de Sagan, et alors un vaudeville... C'est bien simple, avec L'Excès contraire, je suis aux antipodes de l'image que je me faisais de Françoise Sagan.





J'avais bien vu d'après la quatrième de couverture qu'il s'agissait là d'une comédie, mais je m'attendais tout de même à une once de mélancolie ou de je ne sais quoi. Pas du tout. C'est du pur vaudeville (et pas du vaudeville à la Duras - ceux qui ont lu Suzanna Andler me comprendront), dans les règles de l'art. Tout commence donc à Vienne, en 1914 (retenez bien l'année), avec un jeune lieutenant désoeuvré, Frédéric, qui vient de coucher avec Adèle, la femme du baron Cornelius von Beldt, parti à la chasse en Prusse. Or Cornelius rentre à l'improviste avant que Frédéric n'ait quitté la chambre conjugale. D'où la provocation en duel de Cornelius. Dont Frédéric se moque, puisque les duels sont interdits à Vienne. Un seul homme a le droit de provoquer en duel presque n'importe qui. Or, devinez qui est cet homme... de là l'idée de Frédéric d'aller séduire la soeur de Cornelius, Hanaë, une vieille fille qui ne s'intéresse qu'à la chasse, et de s'en faire épouser. Cornelius n'irait tout de même pas tuer son beau-frère (alors oui, j'ai oublié de vous dire que Cornelius ne rate jamais son coup) ! Et le plan marche à merveille. Voire un peu trop. Hanaë devient une enragée de sexe, qui finit par épuiser son mari pourtant bien plus jeune qu'elle, ainsi que tous les hommes qui se trouvent à sa portée. Mais voilà qu'on découvre que l'amour s'est invitée de façon la plus inopinée qui soit chez ce curieux couple (je n'en dévoilerai pas davantage).





C'est cocasse, ça fonctionne bien, tout en remettant le vaudeville au goût du jour (la pièce fut créée en 1987). Je parierais fort que dans cette critique sociale - car Hanaë est tout sauf un modèle de bienséance, qui choque mais qu'on n'ose attaquer de front, aristocratie oblige -, Françoise Sagan ait cherché à égratigner toute une société mondaine, superficielle, avide de ragots, qu'elle-même côtoyait bien souvent. Si ça n'est pas une grande pièce, c'est une comédie efficace, qui atteint bien son but, et dont la fin est délicieusement ironique (rappelez-vous, ça se passe en Autriche-Hongrie, en 1914...) Je doute de retrouver un jour ce ton léger et drôle chez Sagan, mais ce fut un bon moment de lecture.







Challenge Théâtre 2020
Commenter  J’apprécie          326
Château en Suède

C’est l’hiver, dans un château isolé, une famille un peu foutraque se trouve coupée du monde et de ses règles par la neige. Eléonore et Sébastien se livrent à leur habituel jeu hivernal au dépens du jeune et bel invité, le cousin Frédéric. On pourrait trouver leur jeu cruel, mais outre le fait que Frédéric ne soit pas particulièrement sympathique, ça ne se prend pas trop au sérieux dans le Château en Suède, rien de tragique ou de pesant, par exemple dans cette histoire où le mari, Hugo, a organisé un faux enterrement pour sa première femme parce qu’il voulait en épouser une autre, même la principale concernée, Ophélie, prend la chose relativement bien, du coup c’est plutôt insolite et drôle, plaisant, burlesque. Quant à Sébastien, c’est là qu’il a commencé à estimer Hugo:

« Séquestrer une femme, faire croire à sa mort pour en épouser une autre, c’est assez extraordinaire. Il faut avoir des sentiments. Ah! Si j’avais eu envers les femmes le tiers de ces sentiments. »

C’est joliment déconcertant, le mode de fonctionnement exotique de ces aristocrates décadents qui s’habillent en costume Louis XV parce qu’Agathe s’est entichée de l’ancien temps et qu’elle possède les deux tiers du domaine, plutôt réjouissant le naturel avec lequel la famille Falsen envoie balader sans cérémonie nos conceptions de ce qui se fait et ne se fait pas.

Ce qui rend la lecture assez agréable, c’est aussi le goût des bons mots, le sens de la réplique, l’humour - chez Sébastien surtout qui, comme le dit son beau-frère Hugo, aime « bien les phrases »:

« C’est tout ce qui me reste, mon cher. L’intelligence est devenue une chose terrible, à notre époque. Elle vous tourmente vous-même, elle irrite les autres, elle ne convainc ni eux ni vous... ».

Sébastien ne croit plus à la possibilité de se faire la moindre petite idée de ce que peut signifier l’existence, et dans la pièce tout a quelque chose d’un jeu - si la vie est dénuée de sens, autant la traverser en s’amusant.
Commenter  J’apprécie          320
Bonjour tristesse

Autre temps, autres mœurs, comme ils disent… Je crois que m’attendais à quelque chose de gros, à quelque chose de lourd… Je m’étais fait une idée du bouquin, complétement à l’ouest, après avoir lu que ce livre avait fait controverse à sa sortie. Les temps ont bien changé… Mais intéressant tout de même de lire un bouquin dont l’héroïne est qualifiée de petit monstre de la littérature qui paraît bien sage à côté de ce qu’on peut lire aujourd’hui. Il n’en demeure pas moins que ce livre est un beau portrait d’une époque plus puritaine et plus respectueuse des conventions. Malgré une illustration plutôt pale d’une histoire machiavélique, je reste sous le charme de l’écriture de Sagan qui est simple et efficace, et surtout, je reste la tête pleine d’images inspirées par le décor merveilleux dans lequel est planté l’intrigue. Bref, un bon bouquin, qui se lit très facilement, mais je reste tout de même un peu sur ma faim quant au côté polémique suscité à sa sortie.



Commenter  J’apprécie          320
Un certain sourire

Dominique, étudiante en droit à la Sorbonne, entretient une liaison avec Bertrand depuis un quelques temps ; Bertrand lui présente Luc, son oncle, marié à Françoise, qui ne manque pas de troubler la jeune femme.



« Un certain sourire », comme une suite de « Bonjour tristesse » ? Pas vraiment, si ce n’est dans le « traitement » de ce huis clos amoureux où les personnages semblent assister au déroulement de leur vie avec nonchalance ; « traitement » qui avait à mon avis très largement contribué à l’immense succès de « Bonjour tristesse ». Ajoutons à ça, une petite pointe de cynisme…Au-delà de la bluette sentimentale, un style est né avec « Bonjour tristesse »: le style Sagan …Un style qui s’affirme ici.



On a coutume de dire qu’après un énorme succès de premier roman, un auteur à souvent du mal à s’en remettre et que le plus difficile est d’écrire le deuxième. Françoise Sagan a contourné l’écueil avec brio : ce deuxième roman aura quasiment autant de succès que le premier.

Commenter  J’apprécie          320
Bonjour tristesse

La jeune Cécile, 17 ans est en vacances sur la côte avec son père, un séducteur invétéré et un bon vivant. Elsa, la dernière conquête de celui-ci les accompagne. La vie n'est alors que rires, baignades et bains de soleil. Jusqu'à l'arrivée d'Anne, une femme très différente de Elsa. Froide, intelligente, peu exubérante elle n'en est pas moins très désirable. C'est une amie au père de Cécile, mais une ambiguïté va vite s'installer...Quant à Cécile elle fait la rencontre d'un jeune homme qui donner une saveur nouvelle et excitante à son été. La jeune fille éprouve à la fois de l'admiration et une grande rancœur envers Anne qui a mis la corde au cou de son père. En effet ils prévoient déjà de se marier...Cécile veut à tout prix conserver cette vie de bohème luxueuse en compagnie de son père, alors elle a tôt fait de se liguer contre Anne, malgré la fascination que celle ci lui procure.

J'ai beaucoup aimé ce roman, qui a pour moi le goût inimitable de l'été. Si l'on tend l'oreille on peut presque entendre d'entre ses pages le bruit des vagues, sentir le soleil sur sa peau et éprouver la passion des premiers émois adolescents.

Ce roman est court, mais très efficace. Le personnage de Cécile est fascinant, avec ses sentiments complexes, son lunatisme et ses frasques. La force du roman est son terme universel : l'adolescence, les premiers amours, les rapports familiaux...Le livre se lit presque d'une traite et on en ressort pensif et frappé par le talent de l'auteure. L'histoire vue à travers le prisme de la jeune Cécile est formidable. Ici, pas de démonstration spectaculaire, fantastique. Les personnages sont le cœur de l'œuvre. Avec leurs joies, leurs tourments, leur difficulté à se comprendre, ils sont véritablement humains, passionnés et passionnels. Tout en subtilité, ce court roman met en lumière les différences de jugements, de sensations et d'émotions entre tous. Un classique, qui se lit très facilement, parfait pour l'été. Et que dire de la fin, qui conclut magnifiquement cette œuvre éblouissante de simplicité complexe ( oui, oui ça existe ! ) J'ai la chance de lire ce livre léger, insouciant en étant moi même adolescente, ce qui change la lecture à mon avis...

Commenter  J’apprécie          315
Aimez-vous Brahms...

À l’aube des années soixante, Paule est au seuil de la quarantaine. Elle ressent une lassitude face à la relation, illusoirement libre, du moins pour elle, qu’elle entretient avec Roger depuis six ans.

Elle l’attend. Va-t-elle lui avouer qu’elle est lasse de cette vie, de son appartement vide une fois qu’il est parti ?

Boire un verre, aller dîner dehors, parler de leur travail respectif, partir danser puis être raccompagnée et laissée de plus en plus souvent seule pour aller dormir. En rentrant, justement, la triste perception de sa solitude.

Roger, lui, est satisfait, quoique ce soir-là, il a perçu la tristesse de Paule. « Elle lui demandait quelque chose confusément, il le savait bien, quelque chose qu’il ne pouvait pas lui donner, qu’il n’avait jamais pu donner à personne. » Monsieur reste donc dans son égoïsme, gardant le plaisir de ses errances nocturnes dans Paris à la recherche d’aventures.

Le lendemain, Paule est demandée pour ses talents de décoratrice chez une Américaine et elle y rencontre Simon, le fils de vingt-cinq ans. Simon, avocat stagiaire paresseux, si beau, à la fois timide et audacieux, subitement terriblement admiratif et amoureux de Paule.



Ce tout petit roman m’a fait découvrir la belle plume de Françoise Sagan, que je n’ai pas du tout trouvée désuète mais plutôt pleine du charme de notre langue. Celle-ci déroule le film d’un triangle amoureux qui semble intemporel. Une femme, en instance de franchir une nouvelle dizaine, ne se sent plus heureuse et aspire à un changement, tout en le redoutant. Alors que l’homme qu’elle aime est persuadé de ne pas la faire souffrir, un autre constate sa tristesse, sa solitude, et l’invite à un concert d’où le « Aimez-vous Brahms ? »

On retrouve ici des attitudes et réflexions qui existaient et existent toujours de nos jours comme ce caractère volage, tout à fait naturel chez un homme mais qui, dès lors que c’est une femme qui entame une autre relation, devient condamnable, plein d’inconséquence. Roger ne juge pas son propre comportement, sort le refrain habituel sur ses autres « petites » histoires sans valeur. Mais il est furieux et trouve insupportable qu’un jeune freluquet s’intéresse à Paule.

Il y a aussi cette différence d’âge dans le sentiment amoureux, normale pour l’homme attiré vers la jeunesse mais choquante lorsque c’est la femme qui est plus âgée. Est-ce qu’aujourd’hui c’est différent ? Pas sûr…

Et en amour, pas sûr non plus qu’il y ait un gagnant, ou une gagnante. Difficile de faire entendre raison à un tel sentiment !



Je n’ai pas vu le film tiré de cet ouvrage mais en parcourant ces lignes, les personnages apparaissent nettement dans leur décor parisien même si celui-ci aurait mérité d’être plus étoffé. En se concentrant sur ce trio amoureux plein d’insatisfaction et de désenchantement, l’arrière-plan est balayé par la caméra qui dévoile l’automne parisien, le bois de Boulogne, l’animation bruyante des rues…Et pour saisir l’époque, c’est sûrement les gauloises fumées sans modération qui en parlent le mieux, hélas !

Commenter  J’apprécie          303
Bonjour tristesse

Je n’ai jamais vraiment eu l’occasion de lire des classiques contemporains à l’époque de ma scolarité alors avec le confinement, je me suis dit : pourquoi pas Bonjour Tristesse ?



Je n’ai pas mis beaucoup de temps à me souvenir que le langage soutenu constituait une condition sine qua non pour qu’un roman soit étudié en classe. J’ai trouvé ce langage un peu désuet aussi. Le roman aurait-il mal vieilli ?

En tout cas, une chose est sûre : les idées que Bonjour Tristesse véhiculait à l’époque n’étaient pas désuètes, elles, mais plutôt osées. Cécile est une ado qui passe ses vacances sur la Côte d’Azur avec son père, Raymond, veuf. Ils sont complices, tiennent à leur indépendance, notamment dans leurs idées. Cécile est en quête de liberté et de plaisir, son père est volage.



Cette tranquillité familiale va être perturbé par deux femmes : en premier la jeune Elsa, belle mondaine un peu bête, maîtresse de Raymond. Et puis Anne descendra de Paris : Anne, elle est plus mûre, plus sage, plus cultivée, plus vieille. Raymond et elle prévoient de se marier à l’automne qui vient.

L’anticonformiste Cécile ne voit pas ça d’un bon œil. Alors qu’elle-même flirte et connaît ses premiers émois avec le jeune Cyril, elle va devenir jalouse et manipulatrice pour faire capoter le dessein de son père. Je n’en dis pas plus de peur d’en dire trop…



Françoise Sagan signe ici un court roman engagé, féministe, épicurien. Bonjour Tristesse est loin d’être un coup de cœur pour moi mais il y a matière à étudier et la fin est excellente.

Commenter  J’apprécie          301
Aimez-vous Brahms...

Paule, à l'aube de la quarantaine, est décoratrice d'intérieur. Elle vit depuis 6 ans une relation amoureuse avec Roger, entrepreneur accaparé par son travail … et ses maîtresses. Elle n'est pas vraiment heureuse avec lui, elle lui reproche son manque d'engagement et ses rendez-vous manqués. Un jour qu'elle doit s'occuper de la décoration d'une riche maison, elle tombe sous le charme de Simon, fils de la maîtresse des lieux. Littéralement tombé fou amoureux d'elle, Paule ne reste pas insensible à ses élans et sa fougue. Quatorze ans séparent ces deux êtres et pourtant, l'amour va s'installer lentement entre eux. Partagé entre ces deux hommes que tout sépare, Paule devra choisir entre l'incertitude des sentiments de Roger et la passion de Simon...



C'est le portrait d'une femme entre deux âges, partagée entre deux amours que nous décrit avec émotion Françoise Sagan. C'est le portrait d'une femme seule, qui n'a pas vu les années passer et qui redoute l'avenir sans amour.

Sagan use du triangle amoureux pour nous parler d'amour: l'amour naissant, passionnel, fougueux et l'amour éteint. Sur un ton frais, simple et mélancolique, elle donne à ces amours une certaine liberté.



Aimez-vous Brahms, en passe de devenir un classique...
Commenter  J’apprécie          300
Bonjour tristesse

4e de couverture : À dix-huit ans, Françoise Sagan fit une entrée fracassante dans littérature avec «Bonjour tristesse » (1954).

L’héroïne, une adolescente, ne pouvant supporter l’idée que son père épouse sa maîtresse et que cette femme désormais partagera leur vie, la saccagera, va provoquer un drame.

Ce roman, à la fois amer et tendre, innocent et pervers, obtint un succès exceptionnel couronné par le Prix des Critiques.



Mon avis : Une histoire courte, qui semble si simple, si banale et qui pourtant est un véritable chef-d’œuvre.

Cécile, dix-sept ans, est une jeune femme capricieuse, habituée à jouir de la vie et à partager son quotidien avec un père volage. Quand celui-ci décide d’épouser sa maîtresse Anne, elle ne peut le supporter. Pourtant, elle aime Anne, elle l’admire même, mais elle n’est pas prête à la voir s’immiscer dans le cocon familial. Alors, comme un jeu, un caprice, elle va mettre au point un stratagème pour s’en débarrasser.

L’écriture est sans fioritures, les sentiments sont décrits de façon admirable, la légèreté et l’égoïsme de Cécile, son inconscience, ses sentiments contradictoires.

Un très beau roman.



À lire avec un verre de diabolo-menthe et une tranche de gâteau marbré. Et laissez votre belle-mère tranquille.



Instagram : @la_cath_a_strophes
Commenter  J’apprécie          290




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Françoise Sagan Voir plus

Quiz Voir plus

Françoise Sagan

De combien de livres Sagan est-elle l'auteur ?

Une dizaine
Une trentaine
Une quarantaine
Une cinquantaine

10 questions
130 lecteurs ont répondu
Thème : Françoise SaganCréer un quiz sur cet auteur

{* *}