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Critiques de Françoise Sagan (1220)
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Le garde du coeur

J'ai trouvé, toujours dans les trésors que m'a donnés l'amie de ma mère, cet ouvrage de Françoise Sagan et m'y suis plongée avec délectation. Je connaissais, certes, la réputation, de l'auteure, notamment grâce à son succès de "Bonjours tristesse" mais n'avais encore jamais eu l'occasion, jusqu'à ce jour, de découvrir ses écrits. Voilà maintenant qui est chose faite !



Dorothy Seymour est une ancienne actrice de cinéma, qui a connu ses heures de gloire, et qui, maintenant à l'âge de 45 ans, écrit des scénarios pour la maison de production RKB. L'histoire se déroule donc à Hollywood, probablement vers le milieu des années '60. Dorothy est une femme très séduisante, qui ne manque pas d'être courtisée, notamment, par Paul Brett, un homme également connu dans ce milieu-là. La vie de Dorothy se déroule paisiblement jusqu'au jour où, rentrant d'une soirée avec Paul, tous deux percutent un jeune et séduisant jeune homme du nom de Lewis Miles. De par son âme noble et généreuse, Dorothy recueille don chez elle ce jeune homme, bien qu'il ne souffre probablement que de légères blessures à la jambe. Lewis va donc s'installer chez elle durant plus de quatre mois, ce sui est bien au-delà de ce qu'exigeait sa convalescence. Mais, ce qu'elle ignore encore, c'est que Lewis va s'éprendre d'elle d'un amour excessif, voire même malsain et n'aspire plus qu'à une seule chose : la protéger envers et contre tout et tous d'une manière on ne peut plus radicale et irréversible.

Un amour qui ira même à s'imposer dans sa vie privée, comme un enfant qu'elle aurait adopté...Une sorte de ménage à trois va alors s'imposer, même une fois qu'elle se sera à nouveau marié car Lewis refuse de vivre loin d'elle ! N'est-ce pas un jeu un peu trop dangereux ?



Une écriture fluide et limpide, un roman très vite lu où le lecteur se laisse rapidement emporter ! Un livre qui, si on peut se permettre, ne comporte pas de morale car en amour, tous les coups sont permis mais tout de même, n'est-ce pas là un peu Trop ?



Enfin, un livre qui vaut le mérite d'être lu et que le lecteur prenne quelques heures de son temps pour le découvrir ! A lire !
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Un sang d'aquarelle

Le début du roman a été pour moi assez poussif , mais au fur et à mesure de l'intrigue, l'intérêt s'est fait plus vif et même si la fin était plus ou moins prévisible, le suspens a mis du piquant à la lecture et cette aventure se déroulant pendant la seconde guerre mondiale m'a intéressée : il y a à la fois des scènes hélas conformes à la réalité dramatique de l'époque et d'autres fictionnelles , quelques fois irréalistes, mais en résumé, un bon moment de lecture.
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Il fait beau jour et nuit

Encore des histoires de bourgeois richissimes qui se posent des questions soi-disant existentielles... Sagan commence à me fatiguer, et ce n'est pas cette troisième pièce qui va me donner envie de lire ses romans. Mais après tout, elle est sans doute meilleure romancière que dramaturge, du moins je l'espère. Pas sûr que je tente le coup pour autant !





Donc là, on est en plein dans les clichés, pour changer : une femme d'une trentaine d'années, bourgeoise, riche, vient de sortir d'hôpital psychiatrique au bout de trois ans. Devinez son prénom... Zelda. Devinez ce qu'elle avait fait pour se retrouver en hôpital psychiatrique : mettre le feu à sa chambre. Je rappelle en passant que Zelda Fitzgerald avait fichu le feu à la maison qu'elle louait avec son mari dans le sud de la France, et qu'elle s'était retrouvée à la suite de cet incident internée en asile psychiatrique, comme cela lui arriva trop souvent. Sans parler des circonstances de sa mort. Tout ça est un peu gros. Tellement gros que Sagan en vient à expliquer à la façon d'une blague que le personnage principal de sa pièce se prénomme Zelda à cause de son père, ou de son grand-père, ou de je ne sais plus qui - de toute façon on s'en fout. Ça ressemble assez grossièrement à une justification du genre :"Ah oui, j'ai donné comme prénom Zelda à une folle, mais en fait c'est fin, subtil et drôle."





Pour ne rien gâcher, la Zelda en question ressemble étrangement à Françoise Sagan : bourrée de fric, se droguant, buvant, multipliant les accidents de voiture, faisant ce qu'il lui plaît et, forcément, menant une vie qui est la marque des gens qui sortent de la norme, des gens au-dessus du commun, qui s'interrogent de temps à autre sur le sens de la vie, mais tout en pratiquant l'autodérision, intelligents, malins et modestes comme ils sont.





Et ne voilà-t-il pas que Zelda découvre qu'elle n'a jamais été folle. Pour confondre les proches qui l'ont trompée, elle organise donc, en une scène finale sans intérêt, un psychodrame. Alors là, encore une fois, je dis : non ! Non, non, non ! C'est quoi cette manie, hein, d'aller piller Nathalie Sarraute, qui avait eu l'idée d'utiliser les psychodrame dans son théâtre plus de dix ans avant Sagan, mais de façon autrement plus intelligente ??? Je vais faire une liste des plagiaires de Sarraute, et Sagan se trouvera juste en dessous de Reza. Que les candidats suivants se fassent connaître !





Je trouvais déjà un bon goût de déjà-vu à cette pièce. Je trouvais les personnages insipides au possible, et tout aussi caricaturaux. Je ne voyais pas du tout l'intérêt de la forme dramatique... Mais maintenant si, j'ai saisi, l'intérêt c'est d'imiter Sarraute avec cette histoire de psychodrame totalement inutile, qui donne l'illusion du théâtre dans le théâtre si on n'y regarde pas de trop près - faut vraiment être au poulailler, pour le coup -, sans qu'aucune réflexion ne vienne étayer le procédé.





Que Sagan ait été mal dans sa peau, c'est une chose. Qu'elle nous inflige du théâtre médiocre pour le dire et que rien n'en ressorte, c'en est une autre. Bon, les histoires de bourgeoises malheureuses de Sagan, je crois que je vais pouvoir m'en passer à l'avenir. Si je veux me délecter d'une analyse subtile de la haute société, j'ai déjà... voyons... ben Edith Wharton, tiens, sur mes étagères. C'est bien, Edith Wharton. "C'est biiiien, ça... "





* Oui, grosse référence bien lourde à Pour un oui ou pour un non de Sarraute, vu qu'y a pas de raison que Sagan et Reza sortent leurs gros sabots en étant acclamées, et moi pas.







Challenge Théâtre 2020
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Jacques Chazot, souvenirs d'un parisien - E..

Une plaquette précieuse, épuisée acquise en 1995, dans un musée que je

fréquentais assidûment: le Musée de la Vie romantique, organisé autour

d'une grande dame du XIXe , George Sand.[Que Jacques Chazot vénérait...

ainsi que ce siècle des Romantiques !].



J'ai découvert cette facette méconnue de cet"amuseur public", ce trublion parisien, en prenant connaissance justement de la cinquantaine d'oeuvres lui appartenant, léguées après sa mort (1993), qui faisait l'objet d'une exposition, entre juin et août 1995, dans un de mes musées préférés [ la donation était harmonieusement intégrée aux collections permanentes ...] et de cette publication rare, à laquelle ont collaboré certains de ses grands amis... qui apportent des témoignages très émouvants...



Un Jacques Chazot différent de l'homme public,du "trublion parisien" que nous "connaissions" tous, sommairement... le Danseur et créateur de la célèbre Marie-Chantal, "cette délicieuse snob, inconsciente tête de

linotte dont les mots ont fait la joie des français dans les années 1960 "



Revenons à cette donation et à l'exposition qui s'articulait autour de 4 grandes figures féminines, ayant concentré l'attention passionnée du collectionneur, Jacques Chazot:



-George Sand (1804-1876)-- "Les collections viennent à moi curieusement:

je m'étais fixé sur George Sand, j'avoue que la femme me séduisait bien davantage que l'écrivain que j'ai toujours trouvé un peu rasoir"



- Rachel (1821-1856)-"Comme je ne trouvais plus grand chose à collectionner sur George Sand, j'ai étendu mon clavier à Rachel"



-Sarah Bernhardt (1844-1923) - Jacques Chazot a expliqué en 1975

qu'il s'est intéressé à l'actrice "peut-être parce qu'elle connaissait George Sand" .



-Louise Abbema (1858-1927)- de Sarah Bernhardt est tout naturellement passée à son amie, la femme peintre Louise Abbema.

En plus de ces quatre personnalités féminines, d'autres très belles "pièces" du XIXe et du XXe [" Eugène Delacroix" par G. Sand, Lampes Art

Nouveau signées Chapelle Nancy, Dessins de fleurs par Anna de Noailles, Projets de costumes de danse par Yves Saint-Laurent, Petite

table d'écriture et jardinière haute du XIXe, etc. ]



Ses amis racontent un autre homme, fidèle en amitié, profond, curieux, cultivé...sensible. Des lignes louangeuses, enthousiastes, bouleversantes de Claude Pompidou, Jeanne Moreau, Françoise Sagan, Jean-Claude Brialy, Yves Saint-Laurent, Guy Bedos, Pierre Bergé...La rencontre et l' amitié les plus surprenantes sont celles, indéfectibles, lumineuses avec Guy Bedos...Duo amical atypique...fort sympathique !



Cette publication est ornée sur sa couverture d'un portrait intéressant

de Jacques Chazot par Bernard buffet (1954), et à son verseau, un médaillon avec un J. Chazot en sphynx par René Gruau (détail)





Cette plaquette rare , va aller honorer l'anniversaire d'un ami montagneux, lui-même passionné par le XIXe...



Serais-je comme Jacques Chazot...un tantinet "collectionneuse"... Me détachant de cette publication, je ne peux m'empêcher d'avoir un pincement au coeur !! Ravie simultanément que cette édition aille enchanter une "maison amie" !!



"Jacques Chazot collectionneur....Laissons parler l'artiste lui-même, les mots qu'il a trouvés pour dire sa passion de collectionneur sont les plus justes :

(...)

Mon appartement ce n'est pas un foyer, c'est une maison, je tiens à cette nuance. C'est la grotte d'Ali-Baba de mes souvenirs. le repaire de mes objets précieusement conservés. Chacun d'eux a son histoire. Je les

aime tendrement. (...) Parfois je touche mes statue, caresse mes objets...Mes objets ce sont mes animaux familiers, mes chiens, ils m'accueillent, m'entourent, me réconfortent par leur présence.

J'ai toujours dit que je préférais manquer un rendez-vous sentimental que de rater un objet chez un antiquaire. (...)



Les objets, pour moi c'est sacré, autant que mes amis. D'ailleurs ce sont des amis, comme eux il faut les mériter. Quand on les aime, ils viennent

à vous. "
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Bonjour tristesse

Je me souviens vaguement avoir lu ce roman il y a très longtemps, il ne m’avait pas particulièrement marquée et avoir pensé : mais pourquoi parle-t-on tant de ce roman, qu’a-t-il d’exceptionnel ? J’ai profité du thème de la prochaine rencontre du club de lecture pour le relire, ayant, malgré tout, un peu le sentiment d’être passé à côté….



Sur ce sentiment inconnu dont l’ennui, la douceur m’obsèdent, j’hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse. C’est un sentiment si complet, si égoïste que j’en ai presque honte alors que la tristesse m’a toujours paru honorable. Je ne la connaissais pas, elle, mais l’ennui, le regret, plus rarement le remords. Aujourd’hui, quelque chose se replie sur moi comme une soie, énervante et douce, et me sépare des autres. (p11)



Ces quatre premières lignes résument presque à elles seules ce roman. Françoise Sagan fait de Cécile, l’archétype de la jeune fille de 17 ans, oisive et insouciante, qui profite de la liberté que lui offre son père, Raymond, bien plus occupé par ses conquêtes qu’à surveiller celle-ci. Ils sont complices, Raymond trouvant dans la jeunesse de sa fille et celle de ses liaisons une vitalité qu’il voit s’éloigner à la quarantaine.



C’est un été de rencontres décisives pour le père et la fille. Tout d’abord celle avec Cyril, un étudiant plus âgé qu’elle, avec qui elle flirte. Puis l’arrivée d’Anne, à l’invitation de son père, amie de sa mère. C’est une femme calme, mûre, sûre d’elle, qui va bouleverser leur quotidien et le couple formé par le père et la fille. Cécile supporte mal la présence de cette femme belle, élégante, responsable. Elle lui reproche d’accaparer son père et surtout de se mettre en tête de régenter la vie de Cécile. L’annonce de leur mariage va pousser la jeune fille à tout mettre en œuvre pour retrouver sa vie légère et sans contrainte qu’ils avaient instaurée.



Françoise Sagan décrit avec précision et justesse le contexte : en quelques phrases précises et justes on se glisse dans la villa, on s’immisce dans leur quotidien estival, grâce à Cécile, qui raconte comment ses sentiments évoluent, passant de l’insouciance à la révolte, installant ses pions pour manipuler à la fois Elsa, la jeune femme qui accompagnait son père avant l’arrivée d’Anne, et Cyril qui y consent naïvement, par amour pour elle, mais aussi sur ce qu’elle ressent profondément, partagée entre des sentiments ambivalents.



Cette lucidité n’était-elle pas la pire des erreurs ? Je me débattais des heures entières dans ma chambre pour savoir si la crainte, l’hostilité que m’inspirait Anne à présent se justifiaient ou si je n’étais qu’une petite jeune fille égoïste et gâtée en veine de fausse indépendance. (p72)



La chaleur de l’été et la froideur des échanges entre Cécile et Anne, l’insouciance des journées puis les restrictions instaurées par Anne, la révolte de Cécile, elle qui se laissait porter par la vie, elle qui découvre qu’elle est capable de manipulations, de vengeance, d’hypocrisie donne à l’ensemble un récit tout en contrastes. L’orage menace, les prémices sont là, la situation échappe un peu à la jeune fille et elle fait même preuve de lâcheté en laissant ensuite chacun décider de leur sort.



Parallèlement à la situation, Cécile découvre le plaisir dans les bras de Cyril tombé amoureux d’elle et qui veut l’épouser. Pour elle il ne s’agit pas d’amour mais de plaisir, de douceur, de découverte. Elle se sent devenir Femme, ne prend pas position par rapport à la demande de Cyril, elle ne veut penser qu’à son plaisir.



J’éprouvais, en dehors du plaisir physique et très réel que me procurait l’amour, une sorte de plaisir intellectuel à y penser. Les mots « faire l’amour » ont une séduction à eux, très verbale, en les séparant de leur sens. Ce terme de « faire », matériel et positif, uni à cette abstraction poétique du mot « amour », m’enchantait, j’en avais parlé avant sans la moindre pudeur, sans la moindre gêne et sans en remarquer la saveur. (p114)



Françoise Sagan, dont c’était le premier roman qui fit beaucoup de bruit lors de sa sortie et la propulsa comme représentante de la jeunesse, avait pratiquement l’âge de son héroïne quand elle écrit ce roman. Je pense qu’elle a mis beaucoup d’elle-même dans le ressenti de son héroïne, à la fois une certaine maturité dans ses réflexions et une insouciance par rapport aux faits, aux événements et leurs conséquences.



Elle fait de son roman une étude psychologique et sociétale, restituant parfaitement, malgré son jeune âge, toute l’ambivalence d’une jeune fille, confortablement installée dans une vie de privilèges, égoïste et capricieuse, qui ne voit que son propre bien être tout en disséquant, presque au microscope, sa découverte des sentiments humains et de leurs conséquences.



J’ai trouvé la construction remarquable : une écriture précise, directe, allant à l’essentiel, faisant passer dans ses mots l’ambiance, les sentiments et la chaleur de cet été.



Malgré le drame père et fille continueront leurs vies comme avant, mais auront connu la tristesse.



Quelque chose monte alors en moi que j’accueille par son nom, les yeux fermés : Bonjour Tristesse. (p154)



Contente d’avoir ressorti ce roman de mes étagères, de le relire, il y a un moment pour chaque livre et je comprends mieux après cette lecture l’engouement qu’il a suscité à l’époque, j’ai été séduite par cette écriture efficace, directe, où je retrouvais le rythme de sa voix.
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Bonjour tristesse

L'épigraphe de Paul Eluard nous fait tout de suite comprendre ce qui nous attend. Ce n'est pas un livre joyeux. Les mots sont beaux et recherchés. Le résumé a attisé ma curiosité alors je l'ai acheté sans savoir que ce livre bouleverserait ma vie en une soirée. On suit l'histoire de Cécile qui est une jeune adolescente ayant toute la vie devant elle. Elle vient passer des vacances à Juan-Les-Pins en compagnie de son père et de la maîtresse de celui-ci. Elle va rencontrer un homme qu'elle pense réellement aimer : Cyril. Il est étudiant en droit et possède un petit studio à Paris où Cécile se voit déjà vivre. Tout se passe bien, jusqu'à l'arrivée d'Anne Larsen, une ancienne amie de sa mère. Elle va chambouler leurs vies qui sont faîtes d'amusement et d'extravagance. Anne est une femme qui paraît froide et indifférente au premier abord. Cécile se sent inférieure à Anne qui est intelligente et mature. Ce livre raconte l'histoire de cette jeune Cécile qui ne veut pas changer ses habitudes tant elle aime sa condition de vie et une sorte de vengeance qu'elle veut infliger à la femme qui arrive dans sa vie du jour au lendemain. J'ai beaucoup aimé ce livre et je conseille vivement de le découvrir au plus vite !
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Bonjour tristesse

Lecture bien agréable et rapide de ce qui fut un phénomène en son temps et est devenu aujourd'hui un classique de la littérature française.



Logique qu'il ait fait autant de bruit, un roman, certes court, mais totalement maîtrisé, écrit par une jeune fille de 18 ans. Une peinture réussie des tourments de l'adolescence, des premiers amours, de la vie dans une famille déstructurée. Le style est efficace, le cynisme présent tout au long du récit semble plus celui distillé par un auteur d'expérience.



C'est sans doute dans la justesse de l'exploration des sentiments d'une jeune fille de 17 ans, si changeants et parfois contradictoires, que se fait jour le plus l'âge de l'auteur. Comment mieux y parvenir qu'en les ressentant soit même au présent, au fil de l'écriture. C'est souvent le premier conseil que l'on donne à un écrivain en herbe, écrivez sur ce que vous connaissez. Sagan l'a appliqué à merveille avec ce Bonjour tristesse.
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Bonjour tristesse

Un livre d'ambiance et j'adore ca ! Quand je dis ambiance ca veut dire que d'une situation somme toute commune, des vacances à la mer, on arrive à ressentir les grains de sable sous les pieds, la nonchalance sur une chaise longue, l'odeur des pins grace à l'écriture tellement juste de l'auteur. On y est complètement ! J'ai failli mettre des lunettes de soleil pour ne pas être éblouie.
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Bonjour tristesse

Jeu cruel.



Cécile a dix-sept ans et viens de rater son bac. Qu'importe ! L'été et ses liaisons passagères est là. Mais la nouvelle conjointe de son père pourrait mettre à mal cette quiétude.



Cette lecture s'est révélée très agréable à ma grande surprise. Je m’attendais à lire un roman très daté et vaguement subversif. Cela n'a pas été le cas. J'ai certes eu un peu de mal à rentrer dedans, l'époque et le milieu social m'étant parfaitement inconnus, mais après ce début laborieux j'ai lu le reste d'une traite.



L’héroïne n'a que dix-sept ans mais fait déjà preuve d'un caractère très affirmé. Cela est en partie dû à l'immaturité, mais aussi à sa volonté de ne s'en laisser compter par personne. Pour les années 50, il s'agit clairement d'un aspect très subversif. Une femme se revendique libre et fais passer son plaisir avant tout, sous le regard approbateur de son père.



Toutefois Cécile va, par ennui et par esprit de bravade, jouer à un petit jeu à la fois stupide et cruel. La nouvelle compagne de son père est à la fois objet d'envie et de répulsion. Anne qui est calme et cultivée vient perturber le monde joyeux et en perpétuel mouvement de Cécile et son père. Ce petit jeu aura des conséquences dramatiques.



Bref, le premier roman de Françoise Sagan mérite clairement son statut de classique.
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Avec mon meilleur souvenir

Encore un livre formidable lu en ce début d'année, j'ai de la chance.



Cette fois, il est de Françoise Sagan, une romancière que j'aime énormément, dont les romans, au ton souvent impertinent et caustique, cachent derrière leur ironie, leur désinvolture, une vision cruelle, impitoyable de la vie et des gens.



Ici, en forme d'autobiographie, Sagan a choisi dans ses souvenirs

ce qu'il y avait de meilleur, et c'est d'une acuité merveilleuse, c'est souvent drôle, et souvent incroyablement émouvant.



Ainsi en est il de ces rencontres magiques avec Billie Holiday, qu'elle alla écouter toutes les nuits, pendant 15 nuits de suite, dans le Connecticut, avec Michel Magne (le grand compositeur de musique contemporaine, mais aussi de musiques de films, vous savez, celle des Tontons flingueurs, c'est lui).

Il y a aussi les émouvants rendez-vous avec Tennessee Williams, accompagné de Carson Mac Cullers déjà très malade, et la gentillesse magnifique dont il fit preuve à son égard lorsqu'elle adapta son « Sweet Bird of Youth ». Mais aussi l'histoire de sa fin misérable.

Parait encore devant nous Orson Wells dont elle raconte avec humour leurs différentes rencontres, dont elle a vu et revu tous les films, et dont elle analyse avec admiration le génie, et avec tendresse l'incapacité à gérer son argent et sa carrière.

Elle fait un portrait absolument saisissant de Rudolph Noureev, dont elle nous fait partager son ressenti sur ce qui anime ce prodigieux danseur.

Il y a enfin, et c'est pour moi le chapitre le plus émouvant intitulé Lettre d'amour à Jean-Paul Sartre, le récit des déjeuners qu'elle fit avec le grand homme, durant les derniers mois de sa vie, alors qu'il était presqu'aveugle et très diminué physiquement, mais sûrement pas intellectuellement. Elle nous fait partager son admiration pour cet esprit flamboyant et cet homme d'une grande gentillesse.



Se mêlant à ses portraits de femmes et d'hommes admirés et aimés, d'autres chapitres jubilatoires sont consacrés aux deux grands défauts de l'auteure, son addiction au jeu et sa passion pour la vitesse. Elle raconte ainsi avec une bonne dose d'autodérision sa vie dans les casinos, et ce n'est pas triste.

Dans le même registre, un chapitre drôle et piquant, qui appuie là où ça fait mal, sur l'évolution de Saint-Tropez. L'évolution des gens, moeurs, commerces, pratiques, Sagan raconte tout cela depuis le début des années 50, ça fait rire et grincer des dents.



Enfin, deux chapitres fort différents sont dédiés au « métier » de l'auteure. Celui sur le Théâtre raconte avec beaucoup d'ironie et toujours son merveilleux sens de l'autodérision, l'histoire de ses créations théâtrales, de ses succès et de ses bides. Elle y livre aussi la façon dont elle aborde l'écriture des pièces et, là encore, son admiration pour les comédiennes et les comédiens, on y trouve des pointures, Philippe Noiret, Claude Rich, excusez du peu.

Le dernier chapitre du livre, intitulé Lectures est passionnant. Parmi les quatre livres qui l'ont « foudroyée », comme elle l'écrit, j'ai eu la surprise d'apprendre que parmi les oeuvres qui ont définitivement décidé de sa vocation, se trouve celle que je place au sommet de toute la littérature poétique, Les Illuminations d'Arthur Rimbaud, et puis La recherche du Temps perdu de Proust débutée par la lecture d'Albertine disparue.

Et je ne résiste pas à vous citer quelques lignes formidables de l'avant-dernière page du livre:

« Je découvris aussi en lisant Proust, en découvrant cette superbe folie d'écrire, cette passion incontrôlable et toujours contrôlée, je découvris qu'écrire n'est pas un vain mot, que ce n'était pas facile, et que, contrairement à l'idée qui flottait déjà à l'époque, il n'y avait pas plus de vrais écrivains que de vrais peintres et de vrais musiciens. Je découvris que le don d'écrire était un cadeau du sort, fait à très peu de gens, et que les pauvres nigauds qui voulaient en faire une carrière ou un passe-temps n'étaient que de misérables sacrilèges. Qu'écrire demande un talent précis et précieux et rare…….La littérature ..fait de ceux qui osent la toucher, même du bout des doigts, des infirmes impuissants et amers- et ne leur accorde rien- sinon parfois, par cruauté un succès provisoire qui les ravage à vie. »

Et toute la fin du chapitre est un hommage vibrant à la littérature et se termine par ceci, qui est aussi, je pense, notre Credo de lectrices et lecteurs:

« Et il fallut que je laisse vivre quelqu'un à ma place, que je le lise, bref, pour que mon existence propre me fût, enfin, parfaitement sensible. »



Pour terminer, j'ajoute que ce beau livre est aussi un bijou d'écriture.
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Les quatre coins du cœur

Quelle déception ! Le plaisir de retrouver Françoise Sagan, et non, au si peu, des répétitions dès le début "Au demeurant" bah j'ai dû le croiser au moins 5 ou 6 fois après je n'ai plus compté ! L'histoire est d'un ennui total, les personnages sont vraiment pas dans le genre sympa, des histoires sans intérêt.

Bref, je n'ai pas retrouvé le panache des autres romans.

Si elle n'avait pas édité ce texte, parce que non fini et certainement pas retravaillé, et bien il aurait été préférable de le laisser là où il était plutôt que de faire faux bond à ses lecteurs. C'est quoi, un coup de commerce, tirer profit du nom de Françoise Sagan !

Aurai préféré rien lire que ce livre inachevé.

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La chamade

" Ton cœur bat très fort, dit-elle. C'est la fatigue ?

- Non, dit Antoine, c'est la chamade."



Il n'y a rien à faire, j'adore ce que Sagan écrit et la manière dont elle l'écrit. C'est fin et subtile, c'est effroyable de lucidité et il y a toujours une phrase qui fait mouche en vous renvoyant à l'une de vos propres pensées (en mieux dit, mieux cerné, plus profond. En tout cas pour moi…).

J'aime cette description des sentiments qui n'épargne pas les personnages, disposant de la conscience complète de leurs choix. "Elle se sentait parfaitement irresponsable."

Les vies amoureuses presque paisibles vues de prime abord et pourtant, décryptées par Françoise Sagan, sont si tempêtueuses. Lorsque la passion naît certains semblent découvrir qu'ils vivent parce qu'ils souffrent. L'amour transforme ces êtres éphémères. Mais comme eux, est-ce suffisant pour une saison supplémentaire ? J'aimais ses "yeux jaune clair le matin, c'est incroyable" Les couleurs de l'automne arrivent et avec elles le froid et le gris des cheveux.
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La chamade

Lucile est jeune, légère et futile. Elle est la maîtresse de Charles, riche et intellectuel ; mais les choses se compliquent à la rencontre d'Antoine, incarnation à ses yeux de la jeunesse et de la beauté. Le choix qui s'offre à elle est cornélien, du fait de sa persévérante affection pour l'homme mûr et sa passion pour le jeune fougueux, à savoir l'alternative entre, d'une part, la sagesse et le confort, et, d'autre part, davantage de vitalité, et de tout autant d'instabilité.

Il est fait allusion au mot chamade, percussion de tambour augurant une défaite, dont je vous laisse découvrir pour qui elle s'augure.

Françoise Sagan nous livre à nouveau un schéma amoureux non conventionnel, qui s'avère sinueux, en raison des hésitations de l’héroïne principale. A en croire ses romans, la monogamie, si elle est la règle, connaît en pratique beaucoup d'aménagements, agencés avec une bonne dose d'hypocrisie pour garder les apparences. Les décors y sont toujours ceux des beaux quartiers et des riches cités balnéaires de la Côte d'Azur.

Ce roman, de 1964, fut un assez gros succès, un peu moindre toutefois que son tout premier, "Bonjour Tristesse",

Il a été adapté au cinéma, avec Catherine Deneuve et Michel Piccoli.

Avec douceur, et presque avec candeur, ce roman fait réfléchir sur la place de l'amour, sur la fidélité et la sincérité des sentiments. Il est agréable, et même assez utile.
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Aimez-vous Brahms...

Paule, divorcée, la quarantaine, est décoratrice d'intérieur et mène une vie solitaire sans mari, ni enfant.



Depuis une quinzaine d'années, elle entretient une relation avec Roger, un homme d'affaires. Ils ne vivent pas ensemble mais ils se voient ponctuellement, vont chez l'un et l'autre dès qu'ils le peuvent, avec une certaine insouciance et légèreté. Paule est attachée à Robert. Cette relation semble lui convenir même s'ils n'ont aucun projet d'avenir. Il est régulièrement en déplacement. Elle est libre et indépendante. Aucun jour ne se ressemble.



Puis, arrive le jour où elle rencontre Simon, le fils d'une cliente américaine. Il a vingt-cinq ans et est avocat. C'est un bel homme, attirant, charismatique, et très doux. Il est attiré par Paule, s'intéresse à elle, la trouve exceptionnelle malgré leur différence d'âge. Il en tombe amoureux. Il l'invite à un concert du compositeur Brahms. Etonnée par cet intérêt, elle accepte.



"Aimez-vous Brahms..." est publié en 1959 et est adapté au cinéma en 1961. C'est le premier livre de Françoise Sagan que je lis. J'ai choisi ce titre pour découvrir sa plume en raison du titre que j'ai trouvé original et des thèmes de l'amour et de la musique que j'aime beaucoup.



Ce livre est court mais absolument envoûtant. On entre dans l'intimité d'un couple qui s'essouffle, on comprend les sentiments de Paule qui, malgré sa vie de femme libre, se sent délaissée, et on assiste au début d'une nouvelle liaison amoureuse.



Il s'agit d'un roman d'amour empreint de douceur et de sensualité. C'est l'histoire d'une femme éprise mais seule voyant les années passer, sans rien se concrétiser. Dans sa quête de bonheur, elle finit par s'intéresser à autre chose et cède à un désir, inattendu, au moins durant un temps.



Une première approche de l'œuvre de Françoise Sagan grâce à cette lecture

que j'ai beaucoup aimé !


Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Dans un mois, dans un an

J'ai lu ce roman en période de coupe du monde de football et je n'ai pu m'empêcher de faire un parallèle entre l'écriture de Françoise Sagan et ce sport. Elle me fait penser à un champion du dribble, qui ne ferait jamais une passe décisive, ne marquant aucun but. Elle fait une multitude d'arabesques, une démonstration de sa haute capacité à manier la langue française, mais cela me laisse froid, ne mène à rien. Il ne me faudra ni un an, ni un mois pour oublier ce livre. 





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Bonjour tristesse

Il aura fallu une proposition de lecture commune pour que je me lance dans cette lecture qui pourtant m'intriguait depuis un moment.



Je peux maintenant dire que je l'ai lu, pas forcément apprécié mais c'est le jeu et on ne gagne pas à tout les coups...



Il faut reconnaitre à l'auteure son talent d'écriture car à 18 ans tout le monde n'est pas capable d'écrire de façon aussi appliquée.

Cependant, je fonctionne beaucoup à l'affect envers les personnages et là, ça coince. Cécile 17 ans, égoïste, prétentieuse, un brin rebelle faisant partie de la bourgeoisie parisienne des années 50 m'a fortement agacée.

Heureusement le roman est court sinon je ne suis pas sûre que je l'aurais lu en entier.



Pour le côté sulfureux, 69 ans plus tard il n'en reste pas grand chose. Mais si l'on remet le livre dans son époque, je peux comprendre qu'un roman comme celui-ci, écrit par une jeune fille de 17 ans de bonne famille ai pu choquer.

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Un orage immobile

Quand une autrice réputée pour la modernité de son écriture et des sujets traités se frotte de relater une histoire d'amour à travers la plume d'un notaire d'Angoulême, Nicolas Lormont, confessant sa passion sans retour pour une jeune veuve, Flora. Mais au-delà de l'amour elle se pique d'affronter les classes sociales de province, certains se jouant des attirances des autres, d'une belle soubrette faisant tourner les sangs de la bourgeoisie jusqu'à un dénouement dans la pure tradition des drames romantiques. Je préfère quand elle écrit sur "sa génération", dans son époque et j'ai lu cette œuvre avec plaisir et comme un clin d'œil aux drames romanesques d'un autre temps.
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Bonjour tristesse

C'est LE roman lu l'été de mes 14 ans. En vacances chez ma grande tante, j'avais pioché ce livre dans sa bibliothèque. Avec ma grand-mère (qui n'avait pas 60 ans à l'époque) nous l'avions lu chacune notre tour.

Nous étions d'accord sur un point: un livre écrit avec une plume sublime.



Par contre, ma grand-mère avait condamné fermement Cécile alors que moi je la comprenais et n'attribuait l'accident qu'à la faute à pas de chance, au destin et aussi à la décision d'Anne et au comportement du père.



27 ans plus tard, j'ai aimé retrouver ces phrases pleines de poésie et je comprends qu'à l'époque j'avais vraiment du être émue car je n'ai jamais oublié cette histoire.



"Sur ce sentiment inconnu dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse. ... Aujourd'hui, quelque chose se replie sur moi comme une soie, énervante et douce, et me sépare des autres."



Rien que le début me fait frémir. Beauté des mots.



Histoire surprenante quand on pense à l'époque où elle sortie , dans laquelle on suit le temps d'un été Cécile 17 ans et son père Raymond la quarantaine veuf depuis 15 ans et Elsa la jeune maîtresse du moment en vacances à Fréjus.



Cécile et Raymond ont une relation fusionnelle. Cécile étant très lucide sur le comportement de son père et ses défauts (même sa manière de rentrer le ventre) l'aime sans détour. Mais lorsqu'une amie de sa mère, Anne , les rejoint, la belle entente se brise.



Autant les autres maîtresses de Raymond ne perturbaient pas Cécile dans sa routine quotidienne et dans sa relation avec son père, autant Anne devient vite l'empêcheuse de tourner en rond.



Anne est un peu maladroite dans sa manière d'aborder Cécile, trop frontale trop dure. Alors que Cécile profite de la chaleur de l'été, Anne lui impose de réviser pour le bac et de ne plus voir son amoureux (j'ai dû bondir à l'époque !).



Alors Cécile qui connaît toutes les failles de son père, conçoit un plan pour séparer Anne et Raymond.



Avec mes yeux d'adulte, je trouve Cécile bien sûr manipulatrice mais en même temps je me demande si elle n'a pas bien fait d'ouvrir les yeux d'Anne sur Raymond.
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Bonjour tristesse

Ce roman qui a fait polémique au moment de sa parution est un petit bijou.

Chaque mot est choisi avec soin, les personnages sont fouillés et complexes, et l'histoire en apparence simple est pleine de sens.

Le décor, un été dans une villa au bord de la mer, est parfaitement décrit, et les scènes de farniente et de baignade notamment sont vraiment immersives.

Cécile la jeune narratrice est complexe et intelligente, manipulatrice mais aussi fragile à sa façon.

Les autres personnages sont vus du point de vue de Cécile et ne sont pas si simples qu'il peut y paraître, notamment Anne.

C'est un roman d'atmosphère d'abord, très agréable à parcourir au fil des mots de Cécile, puis un drame qui se noue peu à peu au fil de l'été.

Je suis ravie d'avoir découvert ce livre au parfum particulier, qui ne me disait rien de prime abord et que finalement je conseillerais...
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Bonjour tristesse

Cécile a dix-sept ans, c'est l'été, un été brûlant, et elle passe deux mois en bord de mer, dans une villa luxueuse, avec son père. Son père, c'est un de ces hommes de quarante qui pense ne jamais vieillir : il est riche, il est beau, il croit que tout s'achète et il enchaine les maîtresses. Elsa, celle du moment, les a d'ailleurs accompagnés en vacances ; Elsa, c'est une jeune femme entretenue, une mondaine, très belle mais pas très finaude.

Cécile a dix-sept ans, donc. Sa mère est décédée quinze ans plus tôt. Voila deux ans qu'elle est sortie de pension, qu'elle a retrouvé son père et qu'elle l'accompagne dans sa vie de débauche. Là même, pour deux mois, seuls la farniente, la plage et le soleil sont prévus au programme.

Et puis arrive Anne.

Anne n'est pas comme eux, et cela fera son malheur. Anne est une vraie dame ; elle est belle sans extravagance, très élégante, a une tenue parfaite en toute circonstance, elle est aussi incroyablement intelligente et cultivée. C'est une amie de la mère de Cécile et elle rejoint la joyeuse équipe afin de se reposer quelques temps. Sauf que tout bascule. Le père de Cécile trompe Elsa avec Anne et décide de l'épouser. Le flambeur prend la décision de se ranger, un vent de stabilité passe dans la maison. Cécile ne supporte pas la fin de leur "ancienne vie" et cela finira en drame.



Venons-en tout de suite au fait : je n'ai pas aimé ce roman. Ce "monument de la littérature du XXème" m'a énormément déçue. Je l'ai lu car on m'en avait dit tant de bien, et je m'apprête à en écrire beaucoup de mal...

Les personnages m'ont répugnée presque dès le début de ma lecture. Cécile m'a fait l'effet d'une enfant gâtée, capricieuse, à qui l'on laisse penser que la vie n'est faite que de droits et jamais de devoirs. Je n'ai que quelques années de plus que ce personnage et je peux dire avec assurance que j'aurais détesté une fille comme cela. Quant au père, ah ! ce flambeur ! ce vieux beau ! Non seulement il mène une vie dissolue mais, de surcroît, il y entraine sa fille. Après tout, à quoi cela sert-il de faire des études? Elle trouvera bien un mari pour l'entretenir ! Ils appartiennent à une "race" que je vomis, celle des profiteurs, des jouisseurs, des gens qui ne font rien pour les autres, des gens vides et dont personne ne se souviendra après leur mort.

Ce roman, c'est l'illustration même des parvenus contre l'élégance. Anne, pauvre Anne ; cette femme, c'est un peu moi, c'est probablement pour cette raison qu'elle est leur seul personnage que j'aie apprécié. Elle était trop bien pour eux, Cécile avait raison de se demander ce qu'une femme comme cela ferait avec son coureur de père. Elle espérait mettre de l'ordre dans leur vie, les rendre respectables mais les profiteurs ne seront jamais respectables. Et le roman se clôt sur cette gamine de dix-sept ans qui dit ressentir de la "tristesse" au souvenir de ce qu'elle a provoqué cet été-là... Décidément, ces personnages sont des coquilles vides.

Ceci n'est bien entendu que mon interprétation personnelle...



Challenge Petits plaisirs 2014/2015
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