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Critiques de Isaac Asimov (1990)
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Le Cycle des Robots, Tome 1 : Les robots

Les robots est un recueil de nouvelles d’Isaac Asimov, l’un des plus importants pionniers de la SF moderne. C’est souvent par ce recueil que beaucoup proposent de débuter de lire Asimov. Ce n’est pas mon cas. Si vous voulez lire Asimov en y prenant du plaisir, commencez par Le cycle des robots, tome 3 : Les cavernes d'acier. Et, après avoir lu les quatre romans mettant en scène Elijah Baley et R. Daneel Olivaw (mélange de polars et de SF), revenez vers les recueils de nouvelles (la mère des mondes, espace vital et donc, les robots).

Dans ce premier recueils, les nouvelles se lisent avec un plaisir parfois suranné, mais comme toujours chez Asimov, la lecture est facile, avec très peu de descriptions, beaucoup de dialogues, une pointe d’humour et souvent une fin inattendue.

Dès les premières nouvelles dont les plus anciennes datent du début des années 1940, on reconnaît aussi une des spécialité de l’auteur, celle d’utiliser des personnages intelligents. Chez Asimov, il n’y a pas forcément de bons et de méchants, il y a des individus qui ont des motivations et surtout qui réfléchissent. Et quand deux personnages sont en conflits, ce sont deux réflexions qui s’affrontent dans des dialogues souvent remarquables.

Asimov, dont l’égo était quand même assez développé, estimait avoir inventé le mot « robotique ». Je n’entrerai pas dans des discussions sur ce fait toujours discuté chez les spécialistes, mais cela permet de mettre en lumière l’importance de l’auteur dans ce genre littéraire. Il met en scène dans ses histoires, des robots qui, même si certains réfléchissent par eux même, ne sont que des machines, compliquées certes, intelligentes évidemment, mais des machines qui font ce qu’on leur dit de faire. Elles sont soumises aux trois Lois de la robotique données en préface du recueil :

Première Loi : Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger.

Deuxième Loi : Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la Première Loi.

Troisième Loi : Un robot doit protéger son existence dans la mesure ou cette protection n’est pas en contradiction avec la Première ou la Deuxième Loi.

Ces trois lois permettent à Isaac Asimov de se débarrasser du « complexe de Frankenstein » comme il le nomme lui-même. Celui de la créature qui se retourne contre son créateur et qui a donné profusion de (mauvais) récits de SF et parfois de quelques chef d’œuvres (la sentinelle ou 2001 l’Odyssée de l’espace de Arthur C. Clarke, par exemple).

Les nouvelles publiées dans les robots sont unies entre elles par une interview du Docteur Susan Calvin racontant les épisodes marquants de l’histoire de la robotique. Du premier robot domestique (Robbie) à des robots ouvriers spatiaux, des robots télépathes, des robots politiciens etc.

A chaque fois (sauf pour la première), les trois lois sont utilisées pour mettre en évidence leurs contradictions, ou leur possible détournement. A chaque fois les personnages humains doivent faire fonctionner leurs neurones pour d’abord comprendre le problème et ensuite trouver la solution. Et à ce jeu-là, Susan Calvin, robotpsychologue aussi froide que compétente est sans doute la meilleure.

C’est donc avec un plaisir intacte que je me suis replongé dans ces nouvelles que j’avais découvert adolescent et qui, l’air de rien, par petites touches, mettent en place les prémices de l’histoire du futur de l’humanité vue par Asimov.
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Espace vital

Espace vital est un recueil de nouvelles du grand auteur de Science-Fiction Isaac Asimov. Grand par la quantité et la qualité de son œuvre. Grand parce que il a révolutionné le genre avec le cycle des robots et celui de Fondation par exemple. Il est aussi connu pour ses nouvelles dont il est un des spécialistes.

Je l’ai déjà dit dans ma critique sur Les cavernes d’acier, Pour lire Asimov, il vaut mieux commencer par les quatre romans mélangeant science-fiction et polar : les cavernes d’acier, face aux feux du soleil, les robots de l’aube et les robots et l’empire. Ensuite, avant de commencer le cycle de Fondation, on peut se tourner vers quelques recueils de nouvelles, la mère des mondes, espace vital, les robots, un défilé de robots.

Espace vital comporte une nouvelle jouissive et excellente qui reprend les personnages d’Elijah Baley, le détective terrien rencontré dans les cavernes d’acier et du robot R. Daneel Olivaw. Cette nouvelle se situe entre face aux feux du soleil et les robots de l’aube. Elle n’apporte rien sur le cycle lui-même mais retrouver les deux protagonistes est un réel plaisir. L’enquête policière qui utilise, tourne et retourne les trois lois de la robotique est un petit régal.

Parmi les autres nouvelles, l’humour et le sens de la chute d’Asimov sont quelques unes des caractéristiques de ces histoires qui n’ont sinon pas beaucoup de lien entre elles.

Je retiendrai la nouvelle qui donne son titre à l’ouvrage qui permet un développement amusant sur les terres parallèles permettrant de régler le problème de la surpopulation. Puisqu’il existe une infinité de Terre vide d’être humains. Mais sommes nous la seule Terre à en avoir eu l’idée ? Et puis sommes nous à l’abri de …

Une autre nouvelle intéressante de près de 70 pages est Les cendres du passé. C’est une réflexion sur le voyage dans le temps comme vous n’en avez sans doute pas beaucoup lu. En vérité, une machine permettrait non pas de voyager mais de voir dans le temps. Tout, absolument tout pourrait être vu. Quelle aubaine pour un universitaire, passionné de la Carthage antique ! Ajoutez-y un soupçon de théorie du complot et vous avez une excellente histoire avec une chute surprenante.

Devoir civique nous dévoile ce que serait une élection présidentielle américaine si on continuait à supposer que les sondages prédisent les élections et que les ordinateurs sont de plus en plus puissant. Imaginez qu’il suffit de choisir un seul citoyen avec des questions bien précises pour savoir qui sera élu !

La dernière trompette imagine de façon humoristique une fin de monde où les morts reviennent à la vie. Pas de zombie ici, mais des conflits juridiques. A qui appartient l’entreprise ? L’ancien propriétaire revenu à la vie n’a t-il pas des droits ? Et là encore une jolie chute.

Il y en d’autres, courtes, drôles, émouvantes comme celle que l’on retrouve aussi dans un défilé de robots sur l’amour (presqu’) impossible entre une femme et un robot ou jusqu’où peut aller un robot qui suit les trois lois de la robotique !

En tout 13 nouvelles qui permettent de se faire une idée du talent de l’auteur. Dans le cadre de son histoire du futur, elles ne sont pas indispensables mais tout de même très agréable à lire. Le style d’Asimov est reconnaissable. Peu de descriptions, beaucoup de dialogues, des débats prises de têtes intelligents, de l’humour et du second degré, des chutes surprenantes.
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Le Cycle de Fondation, tome 1 : Fondation

Ebouriffant. Laissez Isaac Asimov vous embarquer dans une aventure intergalactique de près de mille ans.

L’Empire qui règne sans partage sur plusieurs galaxies n’a jamais été aussi puissant et rayonnant. Pourtant, un mathématicien du nom de Harry Seldon prévoit son effondrement inéluctable dans un demi-millénaire grâce à une science de son invention : la psychohistoire (« Branche des mathématiques qui traite des réactions des ensembles humains en face de phénomènes sociaux et économiques constants. »)

Il ne s’agit pas là de vagues intuitions, mais de vérités mathématiques et elles font tache au milieu de la magnificence de l’Empire. Déjà, certains signes ne trompent pas : un centre trop dépendant de sa périphérie, les intrigues de cour, le culte du passé et des connaissances vitales qui se perdent irrémédiablement…

Harry Seldon, personnage falot et plutôt pédant, en rajoute même une couche en affirmant que la période de barbarie qui suivra la chute de l’Empire pourrait être ramenée à mille ridicules petites années si on appliquait les règles de la psychohistoire…

Faut-il préciser qu’il avait tout bon ? L’Empire finit par disparaître de la périphérie de son territoire à la grandeur incommensurable, ou plutôt s’évanouit comme un homme qui s’enfonce dans la brume. Au bout de quelques générations, il n’est plus qu’un vague souvenir et ses hauts faits sont transformés en légendes…

La période de reconstruction peut ainsi commencer à partir de Fondation, minuscule planète, bout de roche sans aucune ressource, ni importance stratégique. Guidée par la psychohistoire au fil des siècles, elle sera menée par des hommes hardis et intrépides.

Et quels hommes ! Salvor Hardin, Limmar Ponyets, Hober Mallow… Ils enjambent les décennies et les crises comme ces coureurs de relais qui se transmettent le témoin. Roublards, téméraires, résolus, froids calculateurs, cyniques, ils parviennent à soumettre des planètes entières gouvernées par des roitelets belliqueux, mais ô combien dangereux et surarmés…

La Fondation devient ainsi de plus en plus puissante. À mesure qu’elle étend son influence et repousse la barbarie, elle prend vaguement conscience que loin, très loin dans la galaxie, l’Empire n’est pas mort. Il est blessé, il est diminué, mais il est toujours là, redoutable et plein d’arrogance…

Livre dévoré en quelques heures. À bientôt pour le tome deux.



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Le Cycle de Fondation, tome 1 : Fondation

Le cycle "Fondation" d'Asimov est à la science fiction ce que le "Seigneur des anneaux" est à la littérature fantasy, ou encore "James Bond" au roman d'espionnage.

Je cite la quatrième de couverture : "Récompensé par le prix Hugo de la -meilleure série de science-fiction de tous les temps-, le cycle de Fondation est l'oeuvre socle de la SF moderne, celle que tous les amateurs ont lue ou liront un jour."

L'histoire débute à Trantor, capitale de l'empire galactique où Hari Seldon, inventeur de la psychohistoire (science se basant sur les statistiques), prédit la chute de l'empire, chute qui sera suivie de 30 000 ans de barbarie due au déclin de la science et des connaissances.

Afin d'anticiper au mieux cet événement inéluctable et réduire à 1000 ans seulement cette régression, il propose et obtient que soit créée une Fondation dont le rôle sera de rassembler le savoir de toute l'humanité dans une Encyclopédie, le lieu choisi est "Terminus", une petite planète à l'extrémité de la Galaxie.

Très vite une ambiance oppressante s'installe, les oracles ne sont pas toujours les bienvenus, surtout quand ils annoncent des désastres, et Hari Seldon doit disparaître...

Voilà pour l'introduction, ce premier tome va s'étaler sur 150 ans d'histoire post empire galactique et instaurer le mythe de "Fondation", car Hari Seldon a su voir loin, très loin même.

A intervalles réguliers, sur Terminus, il apparaîtra sous forme d'hologramme pour continuer à prédire l'avenir.

Il y a une rumeur, une rumeur qui dit qu'une seconde Fondation épaulerait secrètement la première et serait située à l'autre bout de la galaxie, aux confins, là où finissent les étoiles...

Le premier de cinq tomes qui constituent une saga haletante, riche, pleine de mystères et magnifiquement écrite, le tout s'étalant sur des centaines d'années, un must !
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Le Cycle de Fondation, tome 1 : Fondation

Un monument ! Voilà comment considérer la toute première pierre apportée par Isaac Asimov à sa fabuleuse entreprise de science-fiction qu’est la Fondation !



Fondation, c’est une vision novatrice au sein de la science-fiction, pour son époque comme pour la nôtre. Fondation, c’est un concept ô combien tentant : la psycho-histoire, c'est-à-dire la prescription potentielle des événements à venir par le biais de calculs mathématiques correspondant aux grandes tendances économiques et sociétales de l’Histoire humaine. À cette imagination féconde, Isaac Asimov ajoute toute sa verve et son talent de narrateur, car incontestablement, on ne peut lui enlever son talent certain pour le récit et Fondation en est le meilleur exemple !

Des textes courts, presque des nouvelles en somme, viennent ainsi ponctuer ce premier volume de l’Histoire de la Fondation (qui prend place dans l’Histoire du Futur écrite par l’auteur). La force de cette entrée en matière réside dans le fait que la forme du récit a un rapport double avec le fond de ce même récit. En effet, la psycho-histoire met en avant les grandes tendances invariables de l’Histoire au détriment de l’action des individus, et cela est confirmé par ce choix du format « nouvelles » puisqu’on quitte des personnages une fois leur aventure terminée, sans avoir idée qu’on ne les reverra plus.

Pourtant, à l’inverse, chaque nouvelle montre bien que les individus agissent malgré tout, malgré ces « invariants ». Voilà d’ailleurs le seul bémol de ce premier tome, s’il faut en trouver un : l’habitude systématique prise par le lecteur à voir le plan de Seldon et la Fondation en général se réaliser et se préserver à chaque fois (tout petit spoiler en fait par cette phrase…) ; c’est dommage de s’attendre ainsi à ce que certaines choses arrivent sans possibilité de variations quelconques.



Cette inéluctabilité est d’ailleurs un jeu latent, orchestré par l’auteur, pour mettre en place ses deux ouvrages suivants dans le Cycle de Fondation : Fondation et Empire, puis Seconde Fondation, deux ouvrages pleinement dans la continuité talentueuse de ce début de cycle…



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Destination cerveau

Issac Asimov n'aimait pas trop Le voyage fantastique, qu'il avait écrit sur commande, sur la base du script du film. Il a donc décidé, des années plus tard, de faire son propre voyage dans le corp humain, et ainsi est né "Destination cerveau".



Si le principe est le même (un submersible habité, miniaturisé est introduit dans un corps humain "endommagé" pour tenter de sauver son propriétaire), le résultat est beaucoup plus cérébral, plus scientifique, tout en laissant une belle part à l'aventure et l'action.



C'est un roman qu'on peut qualifier de hard-science, mais le talent d'Asimov est de rendre particulièrement digeste tous ses écrits et "destination cerveau" ne fait pas exception à la règle. Sa lecture n'est absolument pas rébarbative et la majeure partie des descriptions et explications données par Asimov servent parfaitement le récit du voyage, passant au crible, toutes les interrogations et incohérences que pourraient amener la technologie de la miniaturisation.



Les personnages sont un tantinet stéréotypés, mais cela ne nuit absolument pas à la qualité du récit qui reste une très belle aventure humaine.



On oubliera bien vite (comme pour de nombreux romans de sf datés) le contexte historique : la rivalité USA-URSS (et oui, cela s'appelait encore comme cela à l'époque) qui n'est plus du tout d'actualité aujourd'hui.



Un excellent moment de distraction.
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Les Veufs noirs - Omnibus

Publié initialement en France dans la collection 10/18 en 5 volumes :

Le Club des veufs noirs (10-18)

Retour au club des veufs noirs

Casse-tête au Club des veufs noirs

A table avec les veufs noirs

Puzzles au Club des veufs noirs



Nous voici donc en présence d'un pavé de 1104 pages.



6 hommes se réunissent une fois par mois, dans le même restaurant. A tour de rôle ils invitent une personne qui a une énigme policière à leur proposer, sachant que cette tierce personne n'a pas la solution. Il s'agit le plus souvent d'un problème qu'il a eu dans sa vie.



Tout au long du repas, les 6 veufs noirs discutent, établissent des hypothèses, pointent les faiblesses de ces dernières, échafaudent des théories.

Durant tout ce temps, Henri, le maître d’hôtel, les sert, débarrasse, propose les liqueurs, mais surtout, écoute, en silence et en toute discrétion.



A la fin, vous avez deviné qui trouve la solution. Elle est logique, argumentée, implacable.

Pas de grandes aventures, pas de robots, pas de space opera, mais un Asimov tout en finesse à découvrir ou re-découvrir.



quatrième de couv de puzzle au club des veufs noirs :



« Le cycle des Veufs Noirs constitue une des œuvres les plus passionnantes, les plus ingénieuses du genre -- et, sans nul doute, parce qu'Asimov est un maître-conteur et qu'il n'a pas son pareil pour inventer des hypothèses énigmatiques tout à fait hors du commun. A ce niveau de qualité, le nom d'un seul autre écrivain vient aussitôt à l'esprit : celui de Chesterton. Si on veut s'en convaincre, il faut lire -- séance tenante -- Casse-tête au club des Veufs Noirs, le quatrième recueil de leurs aventures à être publié en français après Le club des Veufs Noirs, Retour au club des Veufs Noirs et A table avec les Veufs Noirs. Au total, on a ainsi 48 histoires de détection pure qui sont autant de petit joyaux d'intelligence et d'humour. »
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L'homme bicentenaire

Qu'Isaac Asimov soit lui-même bicentenaire, comme Andrew le robot, héros de la nouvelle qui donne son titre à ce recueil, c'est ce que l'énormité de sa production pourrait laisser à penser. Il s'en défend dans un poème, La Fleur de la jeunesse, où l'on découvrira aussi que M. Asimov est un individu et non un trust. Qu'il ait l'âge de ses artères, et que dans celles-ci le sang circule avec autant de fluidité que les impulsions électriques dans les circuits de son ordinateur Multivac, c'est ce que prouvent ces onze nouvelles, datant toutes des dix dernières années. Une invention inépuisable servie par un métier de vieux routier dont l'humour et les pirouettes ne cesseront jamais d'étonner.



IL s'agit donc d'un recueil de 11 nouvelles (et un poème) écrits entre 1966 et 1976 qui sont :

1/ la fleur de jeunesse

2/ Intuition féminine

3/ trombes d'eau

4/ Pour que tu t'y intéresses

5/ Étranger au paradis

6/ La vie et les œuvres de Multivac

7/ le triage

8/ L'homme bicentenaire

9/ Marching in

10/ Démodé

11/ L'incident du tricentenaire

12 La naissance d'une notion.



Notez que la nouvelle "l'homme bicentenaire" a eu le prix Hugo, Nébula et locus qu'un film en a été tiré et qu'il ne pas la confondre avec le roman éponyme de Silverberg, issu lui aussi de la nouvelle.



Il s'agit pour moi d'une relecture.

On ne vient pas à Asimov et à des recueils de ses nouvelles par hasard. On connaît forcément le background.

On retrouve donc les trois lois de la robotique (désormais très, trop célèbres) et leurs limites (dans "l'homme bicentenaire", "l'incident du tricentenaire" par exemple), quelques nouvelles qui donnent à réfléchir ("Marchin in", "le triage"...).

On retrouve notre bon vieux multivac, totalement dépassé dans sa description au regard de l'informatique d'aujourd'hui, mais qui reste l'une des première IA de la SF et notez qu'on n'a pas encore dépassé ce stade.

Et toujours, Susan Calvin, notamment dans "intuition féminine" ou "pour que tu t'y intéresses".



Un incontournable d'Asimov, pour les passionnés dont je suis...
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Le Cycle de Fondation, tome 2 : Fondation e..

Ah, la Fondation et sa fameuse psychohistoire qui agit comme un paratonnerre sur la tête de ses habitants !

« L’avenir nous appartient », affirment, avec un sourire suffisant, les marchands hardis et sans scrupule de ce monde qui ne cesse d’étendre son influence dans la galaxie… Bah ! Qu’une crise survienne, et la nécessité psychohistorique fera loi. Au bout du compte, la Fondation emporte toujours la partie. Tout a été prévu par le bon Docteur Seldon trois siècles plus tôt…

Ce n’est pas l’Empire qui dira le contraire ! Il a considéré la Fondation comme un géant considère une bande de pygmées. Balayant la théorie fumeuse de la psychohistoire, Il a voulu faire de ce petit monde son « quatre heures », et malgré ses succès militaires, l’Empire fut néanmoins vaincu, car son climat social empêchait toute conquête… Quand je vous dis que la nécessité psychohistorique fait loi !

Mais nos aventureux marchands auraient bien tort de trop parader, car une nouvelle crise frappe de nouveau à leur porte. Un conquérant de plus affublé d’un drôle de sobriquet – le mulet – vole de planète en planète, et s’attaque frontalement à la Fondation. Un conquérant d’un genre nouveau, car il est un mutant doté de puissants pouvoirs de suggestion capables d’annihiler toute volonté humaine.

La psychohistoire avait tout prévu, absolument tout, sauf l’irruption soudaine et brutale sur le devant de la scène d’un vagabond des bas-fonds de l’espace, d’un vague accident biologique.

Résultat des courses : la Fondation se retrouve nue comme un vers et la race humaine risque de devenir l’esclave d’une autre…

Ne comptez pas sur moi pour vous dire si la Fondation va survivre à ce risque mortel et de quelle manière elle va tenter de réagir. Si même elle en a les moyens… Sachez simplement que jusqu’à la dernière page de ce second tome, toutes les options demeurent ouvertes… Et je vous assure qu’on est sur les dents…

Un audacieux général d’Empire qui perd tout en remportant victoire sur victoire ; l’horrible goût de défaite qui désarme le tout puissant maire de la Fondation ; l’impétueux Ebling Mis qui va bien au-delà de ses propres limites ; la grâce pataude du bouffon du Roi, le bien nommé Magnifico Giganticus, et sa vénération pour l’intrépide Bayta ; l’amour enfin, l’amour sans rien attendre en retour, qui pourrait bien être une des ultimes clefs du plan Seldon…

Comment vous dire ! Je n’avais pas assez de mes deux yeux pour lire ce livre…

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La voie martienne

La voie martienne :

Le pitch : Suite à un embargo démagogique de la terre pour l'importation d'eau, vitale pour mars, cette dernière organise une expédition vers saturne pour y ramener un énorme astéroïde aqueux.



Indéniablement la meilleure des quatre nouvelles. Elle aurait pu, aurait du, faire l'objet d'un roman à part entière. Très vivante (mais il y a un truc, tout ce qui est écrit par Asimov est doté une vie propre), les personnages sont crédibles et attachants, l'histoire originale, très optimiste.



Ah jeunesse :

Le pitch : Deux adolescents "trouvent" deux petits animaux qui s'avèrent très vite être les rescapés d'un vaisseau spatial qui était attendu par les "autorités" sur la planète.



Une très mignonne petite histoire, qui se lit toute seule avec la surprise qui va bien à la fin....



Les profondeurs :

Le pitch : Un peuple en perdition envoie un émissaire sur la terre pour préparer son exode salvateur. L'émissaire fait connaissance, avec "horreur", avec les humains.



A mon sens, la moins bonne du recueil, mais elle amène la réflexion sur la condition humaine.



L'attrape nigaud :

Le pitch : Un vaisseau est envoyé sur la planète Troie pour comprendre pourquoi cette dernière "a tué" la première vague de colon qui s'y est installée. A bord, un autiste prodige, mais très agaçant, qui découvrira le "pourquoi" de l'affaire damant le pion à l'équipe hyperspécialisée.



Une histoire assez sombre, sur les interactions entres les membres d'une équipe, l'acceptation de la différence, la collaboration et les défauts d'une hyperspécialisation...
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Le Cycle de Fondation, tome 2 : Fondation e..

Si je vous dis Le Mulet, à quoi pensez-vous immédiatement ?



Si apparait dans votre esprit cette coupe de cheveux kitschissime des années 80 cheveux longs dans la nuque et courts sur les côtés, ou l'animal hybride fruit de l'union entre un âne et une jument, ou encore ce poisson au corps fuselé recouvert de grandes écailles argentées, c'est que vous n'avez pas lu ce tome 2 de Fondation du grand Isaac Asimov, dans lequel Le Mulet est un personnage emblématique de la saga, le personnage qui a déjoué les pronostics de la psychohistoire, un mutant non prévu par la prédiction de feu Hari Seldon. Et les rumeurs sur son compte vont bon train :



« On ne lui connaît d'autre nom que celui du Mulet, sobriquet qu'il s'est décerné lui-même et qui trouverait sa source, si on en croit la rumeur populaire, dans sa prodigieuse force physique et son obstination. (…) C'est un géant, bâti en force. En face de lui, vous-même auriez l'air d'un gringalet. Il a les cheveux d'un roux ardent, et, en y mettant toutes mes forces, je ne pourrais pas lui faire baisser le bras quand il le tend. Pas d'un millimètre.(…) On m'a dit, ajouta-t-il en baissant la voix, que voir ses yeux, c'est voir la mort : il est capable de tuer d'un seul regard, Vénéré Seigneur. C'est vrai, balbutia Magnifico en implorant du regard ses interlocuteurs l'un après l'autre. Aussi vrai que je vis ».



La psychohistoire, pour rappel, c'est cette idée géniale (pour l'époque, au début des années 50), cette science qui, sans prétendre prédire les actions des individus, a énoncé des lois précises, lois mathématiques et basées sur l'extrapolation, pour gouverner et prédire l'action collective de groupes humains. Grâce à cette science, il y a 3 siècles déjà, Hari Seldon a pu prédire le déclin de l'Empire suivi par trente mille ans de barbarie avant l'établissement d'un Second Empire permettant de redonner à l'humanité civilisation et culture. le but de toute son oeuvre est de créer les conditions permettant d'assurer une régénération plus rapide. D'où l'établissement de deux Fondations rassemblant la communauté scientifique de l'Empire agonisant et amenant la science et le savoir de l'homme à des sommets inégalés. Seldon a ainsi prévu qu'en mille ans, ces fondations formeraient un nouvel Empire plus grand que le premier.



De grosses crises se succèdent donc durant ces trois siècles, des « crises Seldon » comme on les appelle, jusqu'à présent résolues par des personnages brillants et habiles (Salvor Hardin et Hober Mallow notamment) qui laissent les autres s'engager sur les chemins incertains de la force brutale et de la violence pour en fait manoeuvrer discrètement en coulisse via la religion ou le commerce. Si discrètement d'ailleurs que nous avons même l'impression qu'ils restent là assis à attendre que ça passe car qu'importe qu'une crise survienne, finalement la Fondation l'emporte toujours car tout a été prévu par Seldon. Mais ça c'était avant, c'était dans le tome 1…avant l'arrivée en fanfare du Mulet donc.



le Mulet…qui va nous rendre chèvre…Un conquérant d'un genre nouveau, car il s'agit d'un mutant doté de puissants pouvoirs de suggestion capables d'annihiler toute volonté humaine. Inversion totale des dynamiques propres au cycle de Fondation, ce qui a de quoi surprendre et nous tenir en haleine !



Ce tome 2 est au-dessus du tome 1 incontestablement. Isaac Asimov fait davantage la part belle aux descriptions tant de ses personnages que de ses paysages. Il y a ainsi plus de profondeur dans la narration, le contexte est mieux amené, mieux posé, comme si, en plus de l'intrigue et de l'épopée l'auteur avait donné davantage de chair à son récit. Nous le pressentions déjà dans la première nouvelle du tome 1, la dernière en réalité à avoir été écrite sur les huit ans qu'a duré l'écriture de ce tome 1 et de ses quatre nouvelles. Cela est manifeste dans ce 2ème tome, qui, de plus est bourré d'humour et bons mots. Et de touches de poésie galactique aussi, touches qui me manquaient précédemment.



« C'était en outre un monde-ruban. de tels mondes sont légion dans la Galaxie, mais rares, très rares, sont ceux qui sont habités, faute d'offrir les conditions naturelles requises pour cela. Un monde-ruban : en d'autres termes, une planète où les deux hémisphères affrontent en permanence une chaleur ou un froid extrêmes, tandis que la région où la vie est possible se cantonne par la force des choses à l'étroit ruban que constitue la zone intermédiaire, aussi appelée zone crépusculaire (…) La cité en question recouvrait de douces collines s'étendant au pied des premiers contreforts d'une chaîne de montagnes déchiquetées qui bordaient l'hémisphère froid, formant ainsi une barrière naturelle apte à repousser la glace tant redoutée. L'air sec et chaud de l'hémisphère ensoleillé parvenait jusque-là et l'on faisait venir l'eau des montagnes : entre les deux, Radole était un jardin perpétuellement fleuri, baignant dans l'éternel matin d'un éternel mois de juin ».



Délicieusement suranné ce texte aussi, désuet plus exactement, mais pas démodé, tels ces messages envoyés depuis une autre planète qui arrivent en tombant dans des tubes. On sourit, on aime, ça fleure les années 50 et c'est délicieux : « le récepteur placé près de la main du général se mit à émettre une intense lueur rouge et, avec une secousse imperceptible, un message roulé en cylindre fit son apparition dans le logement prévu à cet effet ».



Ce tome a de l'envergure, de l'épaisseur, du charme, de l'humour, et est animé par des personnages superbement campés. Vous y croiserez un clown très touchant, une jeune épouse au bon cœur, un psychologue franc et indépendant, un maire pathétique, entre autres…et Le Mulet, bien sûr qui rend le récit unique et haletant. La fin est magistrale...Ce tome 2 vous l'aurez compris a tous les ingrédients d'un grand livre !



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Le Retour des ténèbres

C'est un assez bon roman, un peu plus jeunesse que adulte à mon humble avis. Il est signé par deux belles plumes de science-fiction.

Ces deux auteurs ont réellement collaborés sur ce roman , qui est donc le résultat d'un projet commun , construit en commun .

Le monde qui héberge cet univers est authentiquement humain. Il est entouré de 6 soleils. L'obscurité y est une curiosité rare mais un évènement cosmique naturel va projeter à partir d'une date connue, la planète dans une obscurité absolue.

Cet évènement approché de manière scientifique et les effets humains de cette sombre perspective sont également approchés

En effet le texte insiste énormément sur les aspects civilisations et sur la structure complexe de ce système solaire très particulier qui va entrer dans une crise structurelle qui mettra en péril la civilisation dans ce système .

Kalgash est éclairée par six soleil et le monde n'a jamais connu la nuit de mémoire d'homme . L'obscurité est un véritable péril pour cette civilisation et cette dynamique est subtilement avancée par les auteurs .

La plus grande partie du roman est consacrée à la mise en place de cette menace et a ses effets variés.

Conformément aux principes en vigueur dans la plupart des oeuvres de ces deux auteurs , nous visitons une civilisation parfaitement lisible élaborée avec un réel souci de crédibilité du point de vue de l'astronomie et de la sociologique et en général dans la conception de cet univers convainquant.

C'est ces aspects merveilleusement rationnels et rationnellement fabuleux qui sont un superbe facteur de sensibilisation pour la jeunesse à la science-fiction et ce sera le cas sans doute pour le retour des ténèbres. .

Les personnages sont soignés et leurs profils sociaux-culturels variés son absolument maitrisés , et il en est de même pour leurs personnalités .

Ce monde va effectivement traverser une catastrophe majeure . Cependant ,ce texte sympathique ne présente pas une structure assez solide dans cette dernière partie disons catastrophique , qui est néanmoins assez grandiose , à mon humble avis.

Ce n'est pas un roman apocalyptique .Principalement le texte réfléchi à l'impact de la science ,de la religion ,de la superstition sur une civilisation et en tant que source de production de réel et enfin sur l'appropriation de ces tonalités par les masses. Toutes ces données s'entrechoquent dans ce texte et ce n'est pas sans conséquences.

Rien d'absolument rédhibitoire n'apparait à la lecture de ce roman et cette lecture reste sans l'ombre d'un doute : un bon moment de distraction en science-fiction.

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Le Cycle de Fondation, tome 1 : Fondation

Par l'Espace et par Seldon, quelle épopée ! Isaac Asimov est ahurissant et surtout d'une intelligence folle ! Les mots qui me viennent à l'esprit sont les termes de roublardise, de finesse et, oui d'intelligence c'est bien le maitre mot.



Notons que ce roman est en fait la juxtaposition de plusieurs nouvelles : Les psychohistoriens (ma préférée) écrite en dernier en 1951, Les Encyclopédistes et Les Maires écrites en 1942, Les Marchands et Les Princes Marchands en 1944. le tout est unifié pour former un roman en 1951. C'est sans doute la raison pour laquelle on trouve des résumés énoncés par les personnages dans chaque nouvelle, ce qui n'a pas été pour me déplaire tant le scénario est subtil. Cela explique aussi pourquoi certains personnages arrivent puis ne réapparaissent plus (alors qu'on s'est attaché à eux). En tout cas je comprends mieux pourquoi la première nouvelle (écrite en fait en dernier) m'a happée à ce point tant elle est bien écrite, plus aboutie.



Nous sommes au 13ème Millénaire. La Terre est devenue inhabitable depuis très longtemps et les hommes ne savent même plus où elle est située. La Galaxie comporte alors près de vingt-cinq millions de mondes habités. Et pas une seule de ces planètes n'échappe à l'autorité de l'Empire dont le siège se trouvait alors sur Trantor. Les voyages entre ces mondes se font en saut dans l'hyperespace :



« Puisqu'il était impossible de se déplacer dans l'espace ordinaire à une vitesse supérieure à celle de la lumière ordinaire (c'était là un de ces principes scientifiques vieux comme le monde dont l'origine se perdait dans la nuit des temps), rallier un système habité — fût-ce le plus proche — eût demandé plusieurs années d'effort. En empruntant l'hyperespace — cette inconcevable dimension qui n'était ni espace ni temps, ni matière ni énergie, et qui existait sans exister vraiment —, il était par contre possible de parcourir la Galaxie d'un bout à l'autre en une fraction de seconde à peine ».



Hari Seldon est maître dans l'art de la psychohistoire, science qui arrive à prédire l'avenir en se basant sur les mathématiques et les probabilités. Celui-ci prévoit la destruction de l'Empire dans trois siècles. Cette chute sera suivie de 30 000 ans de barbarie avant la naissance d'un autre Empire. Pour réduire cette barbarie à 1000 ans, Seldon veut créer une Fondation. Avant même que cet Empire galactique ait en effet commencé à mourir (il avait vu juste notre mathématicien), avant la barbarie et la régression, Hari Seldon et son équipe de psychologues ont réussi à installer une colonie, la Fondation donc, sur une planète éloignée, Terminus, située aux confins de la spirale galactique, seule et unique planète d'un soleil isolé, sans grandes ressources naturelles et dépourvue de véritables possibilités économiques. Son objectif est que les scientifiques puissent préserver l'art, la science et la technique de la civilisation moribonde dans une vaste entreprise d'Encyclopédie, et puissent former le noyau du second Empire.



L'avenir de cette Fondation a été déterminé suivant les équations de la psychohistoire qui était alors à son apogée. Oui, la psychohistoire va guider la Fondation au fur et à mesure des siècles, l'âme et le souffle de Seldon toujours présents. Ont alors été créées les circonstances susceptibles de provoquer une série de crises qui pousseront les hommes plus vite sur la route du nouvel Empire. Chaque crise, chaque « crise Seldon » comme la Fondation l'appelle, marque le début d'une nouvelle ère de l'histoire. de façon récurrente, grâce à l'intelligence et à la ruse de Salvor Haldin, le maire de Terminus, et d'autres personnages talentueux, chaque crise sera résolue sans recourir à la violence mais avec beaucoup d'habilité. « La violence est le dernier refuge de l'incompétence ».



Ce livre aborde avec intelligence le thème de la sauvegarde de l'humanité dans un horizon lointain alors que nos vies humaines sont bien plus courtes. le thème de la chute possible des civilisations. N'est-ce pas prodigieusement d'actualité ? A l'aune de la crise écologique…et du contexte politique de notre pays aussi. Comment espérer et agir quand on sait que l'avenir a peu à nous apporter ? Cela ne conduit-il pas à la nostalgie, à songer avec envie à la vie que menaient nos grands-parents ? A des idées et des propos réactionnaires ? A vivre dans le culte du passé ? La population ne va-t-elle pas estimer que seul compte ce dont chacun peut profiter dans l'instant présent ? « Les ambitieux ne voudront plus attendre, et pas davantage les gens sans scrupule. La moindre de leur action contribuera à précipiter le déclin des mondes habités ». La nécessité d'une vision de long terme qui dépasse nos vies terrestres sur la base d'un projet innovant et humaniste est alors indispensable et contre l'entropie propre à tout système. C'est que propose Seldon sur cette toute petite planète. La résolution de chaque crise se fera indirectement via sa voix, via son âme et cela aussi est quelque chose d'original et de fédérateur.



D'actualité aussi l'accaparement des ressources naturelles et de l'énergie entre ces mondes, la puissance qu'elles permettent, la domination qu'elles promettent, les interdépendances qu'elles engendrent. le fait de posséder une énergie (le nucléaire pour Terminus), avantage contrebalancée par le fait de manquer totalement de métaux.



Cette psychohistoire est très intéressante. Rappelons que ce livre a été écrit en 1951 et que la mise en équation dans des ordinateurs afin d'établir des scénarios prédictifs n'existait alors pas vraiment. Cette notion met en valeur également les tendances invariables de l'Histoire au détriment des actions individuelles. Comme si tout était inéluctable. Écrit. J'ai même été sur ma faim et attendais peut-être un peu trop d'elle. La faute au tout début où les projecteurs sont braqués sur ce concept, ce qui m'a réjoui tant je trouvais l'idée croustillante et brillante. Elle est bien présente par la suite mais moins que les intrigues politiques et religieuses. J'espère vraiment retrouver ce concept excellent dans les prochains tomes !



J'ai adoré la façon dont chaque crise est résolue. Nous arrivons à chaque fois à une solution complètement différente de ce que nous, lecteurs, croyons voir arriver. J'ai été complètement surprise et prise au dépourvu au point parfois de me faire des noeuds au cerveau. Isaac Asimov joue avec la psychologie et les nerfs de ses lecteurs…Une vraie anguille ! C'est là où est contenue avec le plus d'intensité l'intelligence dont je fais allusion au début de cette critique. Chaque résolution de crise amenant la Fondation a de plus en plus de pouvoir. Mais, prenons garde, l'Empire n'est en réalité pas mort. Certes diminué, mais il est toujours là…vraiment hâte de lire la suite…





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La mère des mondes

Cinq nouvelles d’Isaac Asimov écrites dans les années 1940. Soit au début de sa carrière d’écrivain et de scientifique. L’auteur est un grand spécialiste de la nouvelle. Comme tous ses confrères de ce que l’on nomme l’âge d’or de la SF, les nouvelles sont alors le vecteur privilégié du genre beaucoup plus que les romans. D’ailleurs les romans les plus célèbres d’Isaac Asimov, le cycle de Fondation, sont composés en vérité de nouvelles mises bout à bout pour former la trilogie originelle.

Ce recueil est très inégal mais très intéressant. Sur les cinq nouvelles, une (les propriétés endochroniques de la thiomoline resublimée) est illisible et incompréhensible, sauf si vous avez un niveau bac+100 en chimie. Passons. Une autre est gentille et intéressante mais un peu longue à lire (la course de la reine Rouge), sorte d’enquête policière SF, dont Asimov deviendra un peu le spécialiste.

Le recueil est surtout à retenir pour les trois autres. « Aucun rapport » est un joli conte de ce que pourrait être notre monde dans des millions d’années, suite à une guerre nucléaire qui aurait détruit l’humanité (Asimov écrit à la fin des années 40). D’autres espèces animales ont évolués vers la civilisation, mais ont conservés des traits inhérents à leurs espèces. L’Amérique peuplé d’Ours civilisés est restitués avec charme et humour et avec toujours une enquête scientifique à la clé. La forme de la nouvelle évite la lassitude. A lire.

La nouvelle Cul de sac est une curiosité sur la forme et sur le fond. Sur le fond, elle raconte le seul exemple de civilisation extra-terrestre présente dans le grand super cycle (Robots - Empire – Fondation). A l’époque de l’Empire, que s’est-il passé lors de ce contact et qu’est devenue cette civilisation ? Dans la forme, une sorte de suite de rapports de fonctionnaires impériaux présents sur place, au début un peu déconcertante, mais la Asimov touch fonctionne ensuite et nous surprend encore une fois.

La nouvelle la plus réussie reste celle qui donne son nom au recueil, la mère des mondes. Elle préfigure ce qui sera, presque dix ans plus tard, le cycle d’Elijah Bailey qui débutera avec les cavernes d’acier. Une sorte de préquel, écrite à l’avance. Asimov décrit cette Terre humiliée par les mondes spatiens peuplés de descendants de colons terriens adeptes de robots et qui refusent maintenant l’immigration terrienne. Cette intrigue géopolitique est à savourer après avoir lu les cavernes d’acier. Alors tout n’est pas raccord et Asimov n’a pas placé cette nouvelle dans le canon du cycle des robots, mais elle devrait y figurer, bien plus que certaines nouvelles d’un défilé de robots, par exemple.

Le plus intéressant de tout le recueil, toutefois, ce ne sont pas les nouvelles elles-mêmes, mais bien les commentaires que fait Asimov à la fin de chacun d’elles. On y découvre sa vie, ses motivations, à la fin des années 1940, de son incorporation dans l’armée à son doctorat. On sent déjà l’énorme égo de l’auteur, mais aussi son humour et sa distance par rapport à son œuvre. Rien que pour ça, ce recueil est à recommander aux amateurs de l’immense auteur, l’un des « fondateurs » de la SF moderne.
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Tout sauf un homme

Un très beau roman écrit à quatre mains.



Un robot a l'origine conçu pour les tâches ménagères devient un OVNI au sein même des siens car il gagne tout doucement en humanité au contact d'une jeune enfant.

Ce roman nous raconte la vie et l'évolution de ce robot.



Une histoire très bien pensée, qui nous fait vite prendre en sympathie les personnages et nous pousse au niveau psychologique dans certains de nos retranchement.

Il est assez facile à lire en soi, même si je pense que l'on retrouve la touche d'Asimov et du cycle des robots assez fortement dans cet opus.



Un livre que je conseillerais volontier aussi bien pour la belle histoire que pour la réflexion qu'il impose.



Je voulais ajouter que dans ma version du roman, la couverture est juste magnifique et est en complète adéquation avec l'histoire. Ces graphismes m'ont beaucoup touché par leurs justesses et leur simplicité. (couverture autre que celle en vignette sur bebelio bien sur).
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Le Cycle de Fondation, tome 1 : Fondation

Il m'aura fallu le temps, mais enfin, je me suis lancée dans la découverte de l'auteur Isaac Asimov, considéré par beaucoup comme un pilier de la science-fiction. Et ce fut une véritable révélation !



Dans les années 12 000, les humains sont entrés depuis de nombreux siècles dans l'ère galactique (au point où ils ont complètement oublié leur planète d'origine). Les psychohistoriens sont un groupe de psychologues qui ont la capacité de prévoir le futur en se basant sur des données principalement psychologiques et sociologiques. Grâce à leurs travaux, ils prédisent la chute de l'Empire au bout de trois siècles pour enchainer sur une longue période de révolution et de précarité. En vue d'empêcher ce chaos ou en tout cas de réduire sa durée, les psychohistoriens ont l'idée de conserver le savoir de toute la civilisation dans une immense encyclopédie. Hal Seldon, le dirigeant des psychohistoriens propose alors d'emmener les 100 000 personnes qui composent son groupe sur une planète éloignée pour créer Fondation, une planète complètement dédiée à cet immense travail.



La principale raison du temps que j'ai mis à découvrir Isaac Asimov est que j'avais dans l'idée que les différents ouvrages écrits par l'auteur étaient complexes et scientifiques (malgré mes efforts, moi et la science avons toujours eu beaucoup de mal à se comprendre…) alors oui, l'intrigue est complète et la science n'est jamais très loin mais ce premier tome du cycle de fondation est fluide, addictif et très compréhensible. Publié au départ sous forme de nouvelles, Fondation nous propose à chaque nouvelle « partie », de nouveaux personnages, une nouvelle époque, un nouveau contexte et une nouvelle problématique et malgré cela, on n'est jamais perdu et on se retrouve très facilement sur le fil principal de l'intrigue et c'est ça un des gros talents d'Asimov pour moi. Les questionnements posés dans ce roman sont également forts intéressants et donnent envie de relire le roman une fois le cycle terminé pour peut-être avoir une meilleure vue d'ensemble de la réflexion de l'auteur. L'écriture d'Asimov est loin d'être lourde de descriptions comme j'avais peur avant de me lancer, mais au contraire, le tout est très fluide et s'appuie énormément sur des dialogues superbement écrits. Je ne rentrerai pas trop dans les détails dans cette critique, car les 108 critiques qui m'ont précédé le font beaucoup mieux que moi mais n'hésiter plus, lancez-vous !



Ce premier tome du cycle de Fondation a été une réelle découverte pour moi et m'a enfin prouvé qu'il faut que je mette mes préjugés de côté et qu'enfin je découvre les nombreux classiques de science-fiction. Je pense (j'en suis même quasi certaine) qu'il y aura un après-Asimov dans ma vie de lectrice, voilà c'est dit !
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Flûte, flûte et flûtes !

C'est sans sa jolie édition en Présence du Futur, que je découvre Isaac Asimov avec dix jolies nouvelles commentées par l'auteur lui-même!

Asimov fait preuve de maestria littéraire, dans cette dizaine de perles dont pas une n'est capable de dépareiller l'autre. Époustouflant d'ingéniosité, d'humour et de réflexion!

Bien sûr, tout le monde n'aime pas les nouvelles... À fortiori quand les commentaires de l'auteur sur le contexte et les moments de sa vie qui accompagnent ces histoires.

J'ai trouvé, au contraire de certains lecteurs, que les commentaires amènent une respiration à ces dix nouvelles de provenances diverses. Elles font partager la vie d'un auteur dont j'ignorais absolument tout encore très récemment. C'est, sinon passionnant, du moins très intéressant.

Encore un auteur, Isaac Asimov, que Horusfonck ne manquera pas de recommander chaudement comme bonne pitance en lecture!
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Casse-tête au club des veufs noirs

Mon troisième recueil des "veufs noirs", douze petites nouvelles proposant autant d'énigmes à résoudre.

Douze occasions de se chamailler pour nos six membres "permanents" selon un rituel bien établi désormais, et douze fois Henri le serveur, membre honoraire qui gagne à la fin.

Rien de nouveau à en dire, c'est toujours agréable à lire bien que désuet, c'est toujours tiré par les cheveux, mais ce qui est toujours réussi c'est cette ambiance de fête toujours renouvelée.

J'ai donc assisté avec plaisir à 36 banquets des veufs noirs, il m'en reste 24 à venir que je lis à un rythme de deux ou trois par mois au gré de mes envies entre deux lectures plus consistantes.

J'ai toujours un recueil de nouvelles en cours...
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La fin de l'éternité

Quel plaisir de relire du Asimov. Ce mec est vraiment un génie. A l'heure où la mode est plus que jamais à la dystopie, il est très plaisant de lire une SF un peu "à l'ancienne", même s'il y a bien sûr des dystopies très anciennes (Le meilleur des mondes ou 1984 par exemple, les classiques). Pour moi, les cycles d'Asimov (Fondation ou Les Robots) ne sont pas des dystopies car Asimov ne part pas du principe que les découvertes futures qu'il imagine devront forcément aboutir à des mondes fermés, oppressants et totalitaires. Il crée des univers totalement justifiables scientifiquement (la base du concept de science-fiction) et qui restent à l'image de notre monde présent, remplis d'avantages et d'inconvénients. A l'image d'un Jules Verne et de ses inventions si proches de ce qui s'est réellement produit aujourd'hui, ses écrits sont visionnaires et serviront dans un futur proche à mieux comprendre les progrès de la science. Ses trois lois de la robotique sont d'ailleurs la base de certains projets de loi récents, en Corée du Sud ou en France (charte de l'intelligence artificielle et des algorithmes). Il est également à noter qu'il s'est rendu maître dans l'art des formes courtes qui peuvent à la fois se lire individuellement et former dans le même temps un tout cohérent et riche, réunis en cycles.



Après avoir dévoré plus jeunes en quelques années les cycles majeurs de l'auteur, quel plaisir de découvrir qu'il existe encore des "one shot" hors cycles pour me replonger dans son univers. C'est le cas de cette Fin de l'éternité qui prend pour sujet le voyage dans le temps. Au vu de la profondeur et de la logique interne de l'univers créé dans ce roman, il est presque étrange qu'Asimov ne s'en soit pas servi de base pour écrire d'autres recueils de nouvelles. Ce pourrait également être une bonne base de travail pour d'autres auteurs ayant envie d'écrire des histoires basés sur le monde décrit. (il y en a d'ailleurs peut-être qui l'ont fait mais je l'ignore).



Au delà de la cohérence du fond et de la société telle qu'elle est décrite, Asimov parvient à nous raconter une histoire et à faire vivre des personnages bien caractérisés. Si l'organisation de ce monde très hiérarchisé et divisés en "castes professionnelles" amène des personnages d'abord stéréotypés, l'auteur introduit des variables qui forcent ses protagonistes à évoluer et à questionner leurs certitudes. Les rebondissements du final sont tout simplement bluffants et je n'ai pas du tout vu venir un des tout derniers, tellement ébloui par la richesse de l'univers que j'en ai baissé ma vigilance sur l'intrigue et les indices dont Asimov avait pourtant parsemé le récit. On pourrait presque le qualifier d'Agatha Christie de la SF, lui qui a beaucoup aimé les formes "enquêtes" dans les mondes imaginaires du futur.



Je crois que cette critique permettra bien de comprendre l'admiration que je porte à cet auteur. Pour tous ceux qui ont encore des réticences vis à vis de ce genre de littérature, n'hésitez pas à commencer par le maître et vous ne pourrez plus penser à la SF comme un genre mineur.
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Retour au club des veufs noirs

Lu au rythme d'une nouvelle toutes les trois, quatre semaines, ce recueil qui en compte douze m'a procuré les mêmes sensations que le premier volume, à savoir une agréable récréation entre quelques lectures plus consistantes.

La trame est toujours identique, les énigmes toujours aussi légères et tirées par les cheveux...

Ce qui fait le charme (désuet) de cette série est contenu dans le rituel immuable qui consiste à retrouver cette bande de vieux ronchons qui passent le dîner à se chamailler autour d'un invité, à essayer de résoudre un problème qui sera systématiquement résolu par Henry, le discret et distingué serveur dédié à ces soirées du club des veufs noirs.

Une série qui compte tout de même cinq volumes, c'est dire la jubilation qui a dû être celle de l'auteur à rédiger ces petites histoires qu'il commente presque systématiquement en nous révélant le contexte de leur rédaction.

Je pense retourner au club des veufs noirs et assister aux douze prochains dîners ;)
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