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Critiques de Milan Kundera (964)
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L'Identité



" L'insoutenable légèreté de l'être" reste pour moi l'oeuvre majeure de Milan Kundera mais ce livre m'a beaucoup plu aussi.



On retrouve la richesse des réflexions philosophiques et métaphysiques , mais sous un angle différent.Ici, fiction et réalité s'entrelacent et tout baigne dans un climat onirique.On sait l'importance des rêves pour l'auteur.A tel point que la fin, faisant hésiter le lecteur ( tout ce qui a été raconté n'est-il qu'invention, que songe, dans l'esprit des personnages ?) le laisse en pleine interrogation.



Chantal, après la mort de son enfant, a quitté son mari .Elle a alors rencontré Jean-Marc, avec qui elle semble vivre un renouveau amoureux.Je dis " semble" car rien n'est aussi simple.Le thème essentiel du livre est en effet:qui est réellement la personne qu'on aime ?Ne peut-elle pas être une autre, qui nous échappe et que nous ne comprenons pas ?



Jean-Marc, ayant constaté que Chantal s'attristait de ne plus être remarquée par les hommes, décide de lui envoyer des lettres d'amour anonymes( cela fait penser au " Zèbre" d'Alexandre Jardin).Ce qui n'était qu'un jeu se complique et c'est là que les questions sur le couple, sur la personne aimée s'accumulent.Sur sa véritable identité.



J'ai apprécié ce chassé-croisé des pensées de chacun, de leurs doutes amoureux, ainsi que les réflexions très intéressantes de l'auteur sur l'amitié.Il écrit notamment, ce que je trouve fort juste :"Afin que le moi ne rétrécisse pas, afin qu'il garde son volume, il faut arroser les souvenirs comme des fleurs en pot et cet arrosage exige un contact régulier avec des témoins du passé, c'est-à-dire avec nos amis.Ils sont notre miroir, notre mémoire."



" Qui a rêvé cette histoire ? Elle ? Lui ?"...Le lecteur a-t-il vraiment lu une histoire ? Ou de multiples histoires ?
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L'insoutenable légèreté de l'être

Légèreté : que ferait-on si le mythe de l'éternel retour existait vraiment ? Sinon, il s'agit au fond d'un livre sur le kitsch (traduction des idées reçues pour Kundera, cf. L'art du roman), notamment en politique.
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L'insoutenable légèreté de l'être

Les personnages et les situations de ce livre servent le schéma philosophique de Milan Kundera qui souhaite mettre en exergue les notions d'idylle, de kitsch et de beauté, tout en s'appuyant sur Nietzsche et sa recherche existentialiste. Le récit de la vie de chaque personnage met en lumière "l'éternel retour" inhérent à la théorie Nietzschéenne, qui s'illustre par l'infinie répétition des effets de nos actes.

Dans ce roman, la beauté n'apparaît que dans la nostalgie de l'idylle, mue par le kitsch (qui est une idéalisation de la beauté). En d'autres termes, il faut toujours qu'une idylle se termine pour en voir la beauté. Elle implique d'oublier ce qu'on est (son "être"), de perdre son statut, de devenir cohérent, d'ignorer la "merde", c'est-à-dire éliminer la contradiction et la précarité de nos vies. Car le désir d'embellissement du monde ne peut se réaliser sans rejeter ce qui y résiste ni sans la compassion pour ce qui est dévasté.

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La Vie est ailleurs

Technique d’écriture géniale qui illustre peut-être déjà le titre : la vie, celle qui est censée être racontée, est ailleurs. Où ?

La Vie est ailleurs, raconte l’histoire de Jaromil, un poète, un vrai poète même s’il n’a pas de talent. Jaromil est un poète parce qu’il est d’une innocence totale qui le rend parfois ridicule et toujours terriblement touchant. Ce poète est pris au piège de l’histoire de son pays, la Tchécoslovaquie, entre les années 1930 et celles qui ont suivi le Printemps de Prague. Printemps d’une ville et d’un pays en instance de renouveau. Mais on sait combien les promesses du temps sont trompeuses. La germination est étouffée dans l’œuf et l’âge lyrique – c’était le premier titre choisi par Kundera -, sommé de mettre un bémol à ses envolées. Alors que reste-t-il à faire dans un monde dévoré par la violence liberticide, dévasté par la désespérance ? Tenter de rire en songeant à une épopée héroïque, se moquer tendrement de tout ce à quoi on tient : l’enfance, la révolution. Tout ce qui ne peut pas être, sauf à être ailleurs. Où ?

La Vie est ailleurs est un livre politique dans la mesure où Kundera pose un regard pénétrant sur l’histoire et la politique de son pays. Il peut en parler, il les a subies en tant que victime. Il en témoigne. Mais l’esprit de sa dissidence ne s’arrête pas là. Par-delà une conjoncture précise, l’écrivain tchèque s’attaque à l’idée même de la politique, celle que Valéry appelle l’idole. Iconoclaste, Kundera s’attaque à toutes ces histoires du monde, confondues dans l’espace et dans le temps, qu’il traite sur le mode de la dérision pour en faire une gigantesque tragi-comédie. L’histoire pourrait être une vaste plaisanterie, et dans ce cas, le poète est irrémédiablement condamné à ne pas y trouver sa place, il prend les choses trop au sérieux. Entre le poète et le monde, un miroir trompeur et déformant. S’il traverse l’écran et s’avise de mettre le pied de l’autre côté, ailleurs que l’ailleurs où il est, il meurt. Lermontov, Pouchkine, Maïakovski, Shelley, Byron, Lautréamont, Rilke, Rimbaud, et même ce Jaromil, poète raté de La Vie est ailleurs : tous présentent un défaut de fabrication inné. Chez eux, «l’anatomie a perdu l’esprit», ils ne sont qu’«un cœur qui gronde». Le poète cherche une occasion de concrétiser ses élans mais la vie se dérobe et propose la mort. Mort par balle, par l’eau, par le feu, par le béton contre lequel on vient donner du front.
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Risibles amours

Le caractère dérisoire de l'existence se renouvelle au quotidien.

Les êtres de papier (dés)illusionnés de Kundera jouent leurs rôles et, spectateurs de leurs vies, ils cherchent leur reflet dans le miroir que l'autre leur tend comme dans le miroir de la salle de bains. Ils découvrent qu'ils ne sont pas à leur avantage dans le jeu de la séduction, aussi multiplient-ils leur image dans d'innombrables aventures amoureuses, s'adonnent-ils à de risibles amours. Les rendez-vous et les promesses n'étant pas toujours tenus, ils se retrouvent parfois en plan, désillusionnés, libérés de la prison de l'illusion amoureuse.

Repérages, abordages et sabordages des séducteurs et séductrices, le jeu de l'amour est une "histoire dérisoire, et d'autant plus joyeuse" mais plus encore sérieuse parce qu'il s'avère que chacune des pièces du recueil, des nouvelles amours, sont tout autant tragiques que comiques sinon plus.
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Risibles amours

Risibles amours est une œuvre de jeunesse de Kundera. La lire sans le savoir est sans doute une erreur. Qui recherche la maîtrise de ce fabuleux écrivain parvenu à maturité ne saurait qu’être déçu sans doute.

*

Je lui donne pourtant 5 étoiles et l’assume pleinement. J’étais à Prague lorsque j’ai trouvé ce livre chez un bouquiniste du centre-ville puis me suis plongé dans cette découverte sur un banc public, avec l’ombre dure et froide du Château en perspective. Je quittais juste la ruelle d’or, pensant avec émotion à Kafka, et vivais alors un premier amour fort compliqué. Je n’étais pas vieux non plus. Je n’oublierai jamais l’émotion intense que j’ai alors ressentie, cette impression qu’un homme un peu plus âgé et expérimenté me parlait directement, d’âme à âme. C’est comme si un ami cher avait su me communiquer directement et sa sympathie et son intelligence sensible, tout en délicatesse.

*

Ma situation était sans doute singulière mais, au-delà du cas particulier, je crois vraiment que ce petit ouvrage simple d’un jeune auteur qui allait ensuite devenir un romancier majeur du XXe siècle peut toucher un large public, en particulier de personnes jeunes.

*

Pour un adulte mûr, avec des émotions posées, une vie stable et des milliers d’ouvrages majeurs derrière lui je ne suis pas certain que cet ouvrage est indispensable. Mais jugerions-nous des albums de jeunesses de façon strictement froide et cérébrale ? Je suis convaincu que « Risibles amours » est une lecture de qualité pour un individu sortant de l’adolescence et voulant avoir sur l’amour un regard à la fois accessible pour lui et infiniment plus riche que les naïvetés et autres pauvretés si faciles à croiser. Et, bien entendu, pour qui veut comprendre Kundera, l’art du roman, le cheminement d’un génie de la littérature, c’est aussi un incontournable.

*

Merci Mr Kundera, et bravo !

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La fête de l'insignifiance

Un bijou de fantaisie, d’humour et d’intelligence. J’ai adoré le dernier roman de Milan Kundera : un texte court qui porte un regard pointu sur notre époque et sur les Hommes. Le genre de texte a l’apparence légère, qui se lit d’une traite, puis s’infuse en vous, hante vos réflexions et vous pousse à observer davantage le grand théâtre du quotidien.



L’histoire ne se résume pas, chaque détail a son importance ou plutôt n’en a aucune : c’est un livre sur l’insignifiance et le non-sérieux de la condition humaine. Le lecteur suit les discussions, les rêves et les gestes d’un groupe de quatre amis. A cela s’ajoute une partie historique sur Staline et son rapport à l’humour.



Avec ce passage éclairant : « L’insignifiance, mon ami, c’est l’essence de l’existence. Elle est avec nous partout et toujours. Elle est présente même là où personne ne veut la voir : dans les horreurs, dans les luttes sanglantes, dans les pires malheurs. Cela exige souvent du courage pour la reconnaître dans des conditions aussi dramatiques et pour l’appeler par son nom. Mais il ne s’agit pas seulement de la reconnaître, il faut l’aimer l’insignifiance, il faut apprendre à l’aimer. »



J’ai trouvé ce roman génial. On est dans un théâtre de l’absurde, un roman d’humour noir, mais aussi dans un formidable essai philosophique sur des thématiques très variées. Lisez-le ! Lisez d’ailleurs tout Kundera !
Lien : Https://evanhirtum.wordpress..
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L'insoutenable légèreté de l'être

Livre qui tourne autour de l'histoire d'amour de Tomas et Térésa, autour de laquelle gravitent surtout deux personnages : Sabina et Franz ; le tout dans une Tchécoslovaquie fragilisée par l'invasion russe, soumis à l'espionnage, la paranoïa, la dictature.

Au delà de l'histoire romancée, Kundera pose beaucoup de questions, tente d'y répondre par lui-même (en tant que narrateur), ou par ses personnages. de ce fait, l'essai prend le pas sur le roman et ce n'est pas désagréable.



J'ai aimé la psychologie qu'il met dans ses personnages en avançant une histoire puis en revenant sur le passé d'un personnage, puis d'un autre pour expliquer les interprétations, les sentiments exacerbés des uns ou plus volages des autres.

Il joue avec ses lecteurs en alternant ces prises de points de vue mais aussi en jouant avec les lieux, on voyage de Tchécoslovaquie en Suisse, dans des grandes villes comme des villages mais également dans le temps en faisant de nombreux allers-retours.



Je n'ai moi-même eu de cesse de faire des allers-retours pour relire des passages pour l'histoire mais aussi pour comprendre où il veut nous mener. Ce livre est axé sur des dualités, puisque dans toute chose il y a un pendant positif et un pendant négatif : amour physique/ amour véritable, être/non-être, légèreté/pesanteur. Ce qui pose alors la question: quel est le pôle positif et le négatif ? dans quelle mesure ils s'inversent, ils se complètent, ils sont le plus néfastes ?



Au sortir de cet oeuvre, je ressors moins "légère" car emprunte de toutes ces réflexions, avec des moments torrides, passionnés dans l'amour mais aussi des instants graves, entravés dans cette soumission russe et surtout des moments de grâce bercés par le langage poétique, simple et vrai de Kundura.
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L'insoutenable légèreté de l'être

Je n"ai pas aimé cette lecture au risque de choquer beaucoup de lecteurs : je n'ai pas été sensible aux atermoiements, hésitations du héros que j'ai interprété comme autant de lâcheté, un héros qui pour moi n'en n'est pas vraiment un.
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L'insoutenable légèreté de l'être

L'insoutenable légèreté de l'être est un roman de l'exil et de la persécution.

Il parle de la légèreté, de la pesanteur, de philosophie, d'amour.

Prague, 1968.

Tomas est un chirurgien adepte de la légèreté, volontairement libre de toute pesanteur. Sabina l'artiste est la légèreté incarnée. Térésa représente la pesanteur. Fuyant la vie provinciale elle croit en un idéal romantique.

Lorsque les chars soviétiques arrivent pour mettre fin au Printemps de Prague, Tomas et Térésa s'exilent vers la Suisse. Mais la jeune femme décide de rentrer et laisse Tomas face à un choix.

L'idée que chaque choix ne peut être fait qu'une seule fois et ne possède qu'un seul résultat possible est insupportable , tout comme l'idée qu'il nous est à jamais impossible de savoir ce que d'autres choix auraient donné.

Un livre magnifique, la grande littérature que j'aime et relis avec toujours autant de plaisir.
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Une rencontre

En lisant Kundera, je ne pourrais jamais m’arrêter de prendre des notes ou de faire des annotations, tellement ce qu’il écrit me parle. Dans cet essai, Kundera nous entraine au fil de ses rencontres entre ses réflexions et ses souvenirs. Il parle d’art et d’esthétisme à travers les romanciers, les musiciens et les réalisateurs qu’il admire. Il défend sa passion du roman en tant qu’expression artistique, au-delà du message.



Ainsi, en 9 chapitres, Milan Kundera nous invite à découvrir les œuvres des artistes dont il évoque les rencontres ou les souvenirs. Sa puissance de persuasion est telle que l’on ne peut que noter les références et découvrir les œuvres et les auteurs qui l’ont enthousiasmé. Il nous propose donc des rencontres, et il ne tient qu’à nous de répondre à cette invitation.



❓Quelle est votre rencontre artistique la plus marquante ?


Lien : https://jmgruissan.wixsite.c..
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L'insoutenable légèreté de l'être

Meilleure lecture de l'année pour moi. Mon premier Kundera c'est donc une belle découverte. Un roman très original, parfois sombre et introspectif, parfois provocateur et farfelu dans ses thèmes. Mais ce qui m'a vraiment plu c'est le courage de l'auteur pour dénoncer l'occupation russe de sa Tchécoslovaquie natale après l'invasion de 1968. L'ambiance devient Kafkaïenne, clin d'oeil au plus grand auteur tchèque. On retrouve tous les vieux ressorts du stalinisme. Un sujet qui résonne tellement avec l'actualité. Je comprends la "légèreté" comme une sorte d'instinct propre à l'humain, un désir de liberté irrépressible de la société dans les pays de l'ex-URSS.
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La plaisanterie

Certains livres se vivent comme une histoire d'amour passionnée. On s'enferme, décide que plus rien ne compte plus au monde que cet instant passé avec lui, décline les invitations, oublie de se nourrir si ce n'est de ces mots qui créent la fièvre.

Je crois bien être amoureuse de Kundera et c'est par sa Plaisanterie que j'ai succombé il y a quelques années.

Il y a dans ce livre le charisme des gens délicieusement intelligents qui ont l'humilité des gentlemen et se refuse à l'ostentation.

Il y a le goût d'un nectar de vin qui enivre juste ce qu'il faut sans être dénaturé par un excès de sucre.

Il y a un peu de perfection qui force au respect jusque dans nos révoltes.

Nul doute qu'il sera sur mon île déserte. Ou dans un métro bondé. Ou partout où j'irai en fait.
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L'insoutenable légèreté de l'être

Lecture intéressante mais parfois un peu ardue.

J'en retiendrai le contexte politique dans lequel se passe l'histoire qui est celui de l'invasion russe en tchéquoslovaquie avec les habituelles poursuites des intellectuels.

Les personnages vivent difficilement leurs relations amoureuses dans cette tourmente et cherchent péniblement leur identité.

J'ai beaucoup aimé le style, ainsi que les nombreuses réflexions philosophiques souvent bien tapées.

J'avoue pourtant avoir un peu décroché dans les quarantes dernières pages et, notamment, les longs discours sur le kitsch...
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L'insoutenable légèreté de l'être

Sigmund Freud utilise une oeuvre littéraire (La Gradiva de W.Jensen) pour faire valoir ses théories.

Milan Kundera, utilise ici un récit inventé qui est rarement drôle mais figure toujours un univers univoque et sclérosant: celui de la femme, du mari, des amants et des maîtresses.

Il réussit cependant à éviter à grand peine le pathos lié à l'invasion soviétique en Tchécoslovaquie, même si on ressent bien, à l'insoutenable absence de gaité que ses origines pèsent sur son écriture.

Si la littérature tire sa force de la capacité d'un auteur à imaginer une histoire -vécue ou fictive- pour faire passer des idées ou des vérités dont chacun peut admirer la collusion avec sa propre opinion, alors le mètre- étalon du genre est sans doute la tragi-comédie, jamais sérieuse (comme la vie) et toujours drôle La Célestine de Fernando de Rojas, dont nous sommes vraiment très loin avec L'insoutenable légèreté de l'être que ce soit en terme de décor ou en terme de sagesse ou de révélations.
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La fête de l'insignifiance

Fidèle à son titre, ce roman est l'incarnation même de l'insignifiance. Un roman d'une vacuité inoffensive. La typologie et la psychologie des personnages accommode la lecture et lui donne un peu de goût.

Côté légèreté, ô que oui : c'est un livre anorexique.

Le côté burlesque se résume au champ lexical du verbe " pisser". Drôle? Ça ne m'a pas amusé du tout.



Un roman pauvre en valeurs nutritives, peu consistant, et inconséquent. Un empilage de bubulles.
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Le Livre du rire et de l'oubli

Milan Kundera, j'en ai fait quasiment le tour. Commencer par l'insoutenable légèreté de l'être, et finir par celui-ci, le livre du rire et l'oubli. Là encore, on retrouve l'humour de Kundera. Un humour du 20e siècle. Mais il n'y a pas que ça chez Kundera, il y a aussi ces notes d'histoire, ces notes de culture qu'il arrive à partager. Pour ça, Kundera est très fort. Des chapitres courts, qui mettent en scène quelques personnages, des histoires qu'on croit sans intérêt mais pourtant, tellement passionnantes, tellement intéressantes. Kundera est un grand. Personne ne sait où il s'arrêtera parce qu'on a vraiment l'impression que sa plume ne demande que ça, écrire encore et toujours.

Il est simplement unique.

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L'insoutenable légèreté de l'être

Mouais pas le bon moment de lecture que j'attendais. Pas que c'est nul, même si parfois le style est complètement indigeste, mais je ne suis pas arrivée à rentrer dedans.



Déjà, je n'ai pas trouvé que ce roman avait un raisonnement philosophique. J'ai beaucoup entendu dire ça sur ce livre, et c'est la raison pour laquelle je l'avais acheté, mais à ce niveau là déjà déception. Certes y'a des images, des rêves, des métaphores, des raisonnements, mais pour moi ni plus ni moins que dans d'autres romans. En fait pour être sincère ce livre n'a absolument rien soulevé en moi comme question, ce qui à la base est le propre d'un essai ou d'un roman philosophique. Sans compter que parfois je n'ai pas du tout pigé les tripes de l'auteur, même en cherchant.



En ce qui concerne les personnages, là aussi, il n'y a eu aucun écho en moi, et en particulier sur les sentiments de ces derniers. Pour ma part ça sonnait creux. Je ne suis pas arrivée à trouver les personnages attachants. Pourtant, habituellement, j'aime les romans où les protagonistes sont torturés sur une période (je précise "période" car là c'est très important), mais curieusement ici ça n'a pas pris du tout, sans doute parce qu'ils sont plutôt du genre à soupirer et à se supporter ainsi toute une vie, attitude que je n'aime pas vraiment. Je ne dis pas que leurs peurs, leurs doutes, leurs désirs, ne sont pas justifiés, mais de là à se laisser dominer par ça, euh non désolée. L'équilibre et la liberté existent, on n'est pas forcément prisonnier de sa vie, et de ses pulsions.



Maintenant sur le contexte politique que le livre met en avant, je dois dire que là j'ai peu ou prou suivi, ça ne m'intéressais pas. Au début oui, mais ensuite non j'ai vite décroché. Du coup là dessus je ne vais pas me prononcer.



D'aucun diront que je n'ai rien compris au bouquin, pourtant je crois plutôt, non même pas j'en suis sûre, que ce livre se trouve à 1000 lieux de mon état d'esprit et de ma façon de voir les choses, et c'est certainement ce qui explique pourquoi je ne suis pas arrivée à rentrer dans le côté psychologique et philosophique de ce dernier. Oui y'a des belles phrases, oui ma vision des choses pourrait parfois rejoindre celle de l'auteur, (et encore je ne trouve pas de passage à citer en exemple), mais même s'il est possible qu'elles se rejoignent, on n' a pas choisi du tout le même chemin pour y parvenir. Après tout, la philosophie est une affaire personnelle... Alors le mieux c'est d'essayer pour voir.
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L'insoutenable légèreté de l'être

L’auteur annonce la couleur sur la portée philosophique de l’histoire qui nous attend en introduisant son roman par deux théories :

- celle de Nietzsche sur l’éternel retour

- celle de Parménide selon laquelle l’univers est divisé en couples de contraires : lumière/obscurité, épais/fin, chaud/froid, l’être/le non-être, … un pôle étant considéré positif et l’autre négatif.



Ses considérations sur ces deux théories l’amènent à se demander laquelle de la pesanteur ou de la légèreté constitue le pôle positif.



Mais pas de panique, car la trame relate de façon fluide et romanesque les relations amoureuses de deux couples Tomas/Tereza et Sabina/Franz avec comme toile de fond l’invasion soviétique qui met fin au printemps de Prague.



Deux histoires d’amour qui s’entrecroisent et vont nous offrir les points de vue de chacun des protagonistes, leurs sentiments, perceptions, contradictions, leurs choix aussi.



Des protagonistes représentant de manière métaphorique le fardeau ou la légèreté, un statut non immuable qui évoluera (ou pas) au fur et à mesure de l’histoire, pointant ainsi l’ambivalence de l’être humain.



Le roman est divisé en chapitres très courts souvent ponctués des réflexions personnelles du narrateur omniscient. Un découpage qui permet au lecteur de faire une pause pour réfléchir à son tour sur une multitude de choses comme le hasard, la destinée, l’amour, la fidélité, la sexualité, le conformisme, la politique, l’art, l'Histoire, …



Un roman d’une richesse incroyable qui met en exergue les difficultés de rester fidèle à soi-même et l’imprévisibilité de l’existence qui comporte une multitude d’éventualités dont la plupart resteront inexplorées.



« L’histoire est tout aussi légère que la vie de l’individu, insoutenablement légère, légère comme un duvet, comme une poussière qui s’envole, comme une chose qui va disparaître demain ».

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L'insoutenable légèreté de l'être

J'ai eu ma période Kundera : La vie est ailleurs, La lenteur, L'art du roman et L'insoutenable.... Je me souviens du style chatoyant, de l'humour cynique, des ambiances.

De l'insoutenable légèreté de l'être , je me rappelle surtout du film vu avant la lecture. Je n'ai plus retrouvé le folio pour écrire sur le dernier livre antérieur à mon arrivée sur Babelio, figurant sur ma liste de non critiqués. Les cinq autres en attente sont en cours de lecture ou à lire.

Donc, je me suis rabattu sur les 960 citations publiées sur le réseau. Et d'un coup, j'ai renoué avec la force de ces petites phrases perdues dans un océan lyrique, avec la puissance du verbe, regard acéré sur les êtres et leurs arrangements avec leur petite histoire et la grande.

J'adore celle-ci : Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.

Ou encore -

Qui cherche l'infini n'a qu'à fermer les yeux.
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