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Critiques de Milena Agus (660)
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Mon voisin - Comme une funambule

Milena Agus (née en 1959) s'y entend pour installer en quelques mots sa petite musique imprégnée des parfums de sa Sardaigne. Ses personnages ont tous un petit grain, qui nous touche. Ils ne sont pas dans la norme et souffrent de solitude.



Dans Mon voisin (2008) une femme imagine durant tout un été plombé par le soleil toutes sortes de moyens pour commettre un suicide parfait. Ils sont suffisamment loufoques pour qu'on ne la prenne pas complètement au sérieux, mais quand même. Son petit garçon âgé de deux ans ne parle pas et ne marche pas encore. On devine qu'elle se sent coupable. Ses envies suicidaires sont détournées bientôt par l'arrivée d'un voisin, père divorcé d'un petit garçon turbulent qui lui rend souvent visite...





Dans Comme une funambule, Milena Agus expose avec humilité son expérience d'écrivain et confie qu'elle s'est toujours sentie inadaptée, sur un fil.
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Battement d'ailes

J'avais gardé ce court roman de l'autrice sarde Milena Agus pour les vacances, mais il ne m'aura pas vraiment dépaysée malgré son côté carte postale d'un havre de nature sauvage, bastion de résistance face au béton moderne. Peut être parce que le cliché n'est pas très crédible ?

Plus généralement, énormément de sujets sont effleurés de façon étrangement superficielle dans ce livre qui se présente de façon improbable comme le journal d'une adolescente.



On retrouve dans Battements d'ailes un univers clos oppressant, teinté de superstitions, de malédiction et d'érotisme, qui évoque Garcia Marquez. Malheureusement le récit manque d'ampleur pour embarquer son lecteur. On assiste en spectateur indifférent et un peu agacé aux atermoiements de l'héroïne.

Apparemment ce roman n'est pas représentatif du talent de son autrice, je retenterai ma chance avec Milena Agus, en attendant j'ai remis celui ci en boîte à livres !
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Sens dessus dessous

Avec ce roman je retrouve avec émotion et joie, l'univers si particulier de Milena Agus. Quelque soit l'histoire elle nous fait rencontrer des êtres " fêlés" parce que la vie les a malmenés. Farfelus aux yeux des gens "normaux " ,leur monde intérieur est bien trop riche, bien trop pur pour réussir à se fondre dans la grisaille. Ils me font penser à des funambules sur le fil de la vie. Leur exercice est périlleux mais ils fascinent car ils ont la tête dans les étoiles et leurs pieds ne touchent que ce qu'il faut pour ne pas chuter!

L'amour et toutes les émotions qu'il engendre sont toujours au cœur du récit, et les plus fragiles rencontrent toujours de belles âmes pour leur dévoiler leur beauté.

Sens dessus dessous est un huis clos. Tout se déroule dans un petit immeuble ancien de Cagliari. Trois étages, Alice la narratrice,au milieu,au dessus monsieur Johnson ( puis don fils et son petit fil Giovaninno...enfin ,sa femme), en dessous Anna et sa fille Natasha.

Le père d'Alice s'est pendu alors que sa mère lui répétait qu'elle préférerait le voir mort que de supporter qu'il la trompe,mais ceci n'étant pas si vrai que ça, elle est devenue folle.

Alice vit dans la peur de perdre ceux qu'elle aime.

Giovaninno n'a pas de maman mais un papa qui lui rappelle à chaque instant que le monde n'est que bonté. Son grand-père est un cœur pur,un violoniste qui a rejeté les paillettes pour s'émerveiller des choses simples. Sa grand-mère n'est peut-être pas si méchante qu'elle en a l'air.

Anna bien que chamboulée par le destin ne voit que le positif dans tout ce qui lui arrive et croit toujours au Prince charmant au grand dam de sa fille qui vit dans l'obsession d'être trompée par son fiancé et ne comprend pas comment sa mère peut se voiler ainsi la face.

Alors,lorsqu'Alice se retrouve le trait d'union entre eux tous ,elle est entraînée autant qu'eux dans un tourbillon qui met les étages sans dessus dessous !

C'est un roman qui nous rappelle que la réalité est ce que nous en faisons et que quelques soient les chagrins, les peurs,les pertes,rien n'est impossible si on croit que notre regard peut transformer le monde!
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Une saison douce

Ce roman est à la limite du conte , à la fois réaliste et onirique. Il raconte l’arrivée dans un pauvre village Sarde de réfugiés venant d’un bateau et sauvés par des humanitaires. Personne n’est tout bien ni tout mal dans ce récit, c’est pourquoi je dis qu’il est réaliste, mais il y règne aussi une atmosphère finalement positive comme dans un rêve, le rêve que les hommes puissent vivre heureusement ensemble, c’est pourquoi je le qualifie d’onirique.

Cela ne veut pas dire que ce récit n’est pas profond et ne fait pas réfléchir. La narratrice, une des femmes du village est très vite intriguée par ces gens qui arrivent de si loin, et elle n’est pas la seule. Elle croit pouvoir les aider et avec des amies : elles veulent leur « faire du bien ». Ce qui est amusant c’est que ces pauvres gens se croyaient arrivés en Europe alors qu’ils sont en Sardaigne dans un village isolé loin des images qu’ils avaient en tête.

Comme dans tout conte, il y a une morale, les gens du village pensaient tout leur donner, mais l’arrivée de ces immigrés leur permettra de voir ce qui ne marche pas dans leur village. C’est un échange et avec un questionnement sur l’aide humanitaire qui est très intéressant. Beaucoup de questions sont abordées dans ce roman , l’isolement des villages ruraux, la fuite de la jeunesse, l’agriculture rentable au dépend des potagers personnels….



Aucune solution simpliste n’est offerte aux lecteur et la vie va continuer tout aussi imparfaite qu’avant. Au passage, ces gens auront appris la tragédie de ceux qui sont obligés de fuir leur pays. L’écrivaine mélange avec bonheur la religion chrétienne avec l’Odyssée d’Homère, tout est prétexte à nous faire saisir la relativité des comportements humains . Elle nous régale de poésies et de citations de poètes.



Je ferai un reproche à ce livre, on se perd dans les personnages malgré leur liste au début du livre, j’ai dû sans arrêt m’y reporter.

C’est avant tout un livre qui fait du bien et où le malheur ne nous rend pas totalement triste alors que rien n’est gommé, on comprend toutes les horreurs mais la vie avec « les hommes de bonne volonté » est la plus forte.




Lien : http://luocine.fr/?p=16654
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Mal de pierres

Mal de pierres est une histoire familiale. Milena Agus s'est fortement inspirée de ses propres parents, mais il ne s'agit pas d'une autobiographie. La grand-mère, personnage principal, est un mélange de l'aïeule et de l'auteur, elle-même. "la grand-mère du livre n’est pas non plus ma vraie grand-mère. En vérité, c’est moi. Elle est fofolle, dérangée. Exactement comme moi... » confie-t-elle à Elle en 2007, dans Une journée avec... "Elle réinvente à sa guise sa propre histoire, celle de ses aïeux, et ne s’interdit pas de les bousculer. "lit-on dans un article de Télérama la même année.



On a beaucoup parlé de Milena Agus en 2007, année de publication du roman en France. Elle y a eu un succès immédiat. Mal de pierres s'adresse particulièrement à un lectorat féminin, car il s'agit d'une histoire de femme dont la narratrice est une femme, tout comme l'auteur. Les effets de miroir sont multiples.



Dans les années 30 à 50, la personnalité de la grand-mère a de quoi surprendre. Elle sort du rang. Presque vieille fille – une tare pour l'époque – elle parvient à se marier tout de même. Sa vie conjugale est plutôt étrange. Dans le roman de Milena Agus, les hommes fréquentent les maisons closes et les femmes font les putains.



Les différents personnages féminins du récit se mélangent et se font écho. L'auteur crée une sorte de confusion, celle de la mémoire, et de l'imaginaire. Mais ses racines sont bien présentes lorsqu'elle évoque la Sardaigne, Cagliari, Gênes et Milan.



La chute de ce court texte, bien découpé, surprend. L'écriture reprend ses droits en douceur et avec beaucoup de poésie.
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Sens dessus dessous

Le seul défaut du dernier roman de Milena Agus est la traduction de son titre en français, tellement plus aérien en italien: Sottosopra.

Les récits de Milena Agus ressemblent à des nouvelles par leur concision, leur intensité et leur chute toujours réussie. C'est ce talent de conteuse d'histoires que l'on retrouve une nouvelle fois dans Sens Dessus Dessous.

Alice, Mr. Johnson, Anna: trois habitants d'un immeuble de Cagliari. A chaque étage ses rêves, ses blessures et le grain de folie qui donne des couleurs à la vie. Quand tout ce petit monde se croise et se mélange, cela donne un feu d'artifice romanesque et nostalgique, porté par l'écriture subtile de Milena Agus.
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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Mal de pierres

~ Mal de pierres ou de cœur ? ~



C'est l'histoire d'une femme de la Cagliari des années 40' qui, après s'être mariée, peine à mener à terme une grossesse à cause des calculs rénaux ou ce que la narratrice —qui se trouve être sa petite fille— qualifie poétiquement de Mal de pierres. Un jour, elle quitte son village pour s'offrir une cure thermale afin d'y remédier. Elle rencontre le Rescapé, celui qui la fera renaître & la révélera à elle-même.



C’est quoi d’ailleurs aimer, sinon le simple désir de déambuler dans la vie d'une personne bien précise en lui tenant la main, tout le reste me semble bien compliqué a expliquer !

Est-ce facile pour autant ?

Est-ce toujours juste ?

Est-ce une fin en soi, une raison de vivre, la rédemption de nos médiocrité ? Non, non & non !

L’amour, ce n’est que ça. Ni plus, ni moins !



Bref, neuf mois plus tard, un petit garçon naîtra !



Entre folie pure & volonté d'émancipation, Milena Agus brosse le portrait d'une grand-mère attachante, fantasque, généreusement poudrée de romantisme désuet, qui souffre beaucoup plus du manque "de la chose principale", cette aspiration à l'amour, que du mal de pierres.

Aussi, elle nous fait découvrir la Sardaigne, l'Italie pendant la guerre & les événements qui ont marqué cette époque.



L'écriture est enfantine, rafraîchissante, ce qui rend ce roman original, fin & sensible.



Il y a le film librement inspiré du livre avec Marion Cotillard, qui est sublime ! A lire & à visionner.
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Prends garde

Au sortir de la seconde guerre mondiale, dans les Pouilles, on s'éloigne de l'image d'Epinal des scènes de liesse de la libération française. Bombardée, la région qui fut à la fois le lieu du débarquement et de la retraite de la famille royale est rapidement le théâtre de la révolte ouvrière contre les grands propriétaires. Le 8 mars 1946, alors que l'Italie s'apprête à célébrer la première journée des droits de la femme, quatre d'entre elles vont être les cibles des violences sociales. C'est le destin des soeurs Porro que l'Histoire avec un grand H a totalement oublié: en se basant sur les recherches de Luciana Castellina, Milena Agus va faire parler ce silence.

Ce livre est atypique car il présente les deux versions: l'essai historique d'un côté et de l'autre le roman. J'ai commencé par la partie fictive, je ne sais pas si c'est le (de?) bon sens mais j'ai aimé n'avoir les clés de lecture qu'ensuite, en découvrant le récit factuel dense et très documenté. Il me semble que cette orientation renforce la puissance narrative de l'écriture de Milena Agus, j'ai encore une fois été stupéfaite par la subtilité psychologique de ses personnages. C'était pourtant un pari risqué que de montrer la responsabilité des propriétaires terriens à travers l'histoire paisible des soeurs Porro.

Le choix éditorial de mettre en regard les deux textes est également vraiment très intéressant, il permet de toucher concrètement du doigt le travail du romancier et la place de la littérature dans le récit historique quand elle comble les vides auxquels la science exacte ne peut répondre.

PS : quand est-ce que les traductions mentionneront également le titre original, tellement plus juste en italien: Guardati dalla mia fame?
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Une saison douce

Dans Une saison douce, la vie d'un petit village sarde est perturbée par l'arrivée d'un groupe de migrants en transit vers l'Europe continentale. La majorité de la population marque sa désapprobation mais un petit groupe de femmes, dont la narratrice, portées par un goût immodéré pour le commérage saisissent l'occasion de déjouer l'ennui. C'est donc en dehors de toute conscience humanitaire qu'elles apportent leur aide aux réfugiés. Eux-mêmes ne sont pas pétris de bons sentiments : de passage, ils attendent que la porte du paradis occidental s'ouvre à eux, renvoyant aux insulaires l'image de leur pauvreté et leur isolement, en somme l'antichambre de la civilisation moderne.

Chacun pourra reconnaitre dans ce texte le comportement universel face à la peur du changement et la torpeur morose de l'entre-soi. Au fil des chapitres, Milena Agus nous incite à une remise en question sur ce que l'on sait de soi et des autres (celui qu'on déchiffre le moins bien est peut-être non pas l'étranger mais le voisin que l'on côtoie depuis toujours...) et nous invite au courage, celui de vivre l'instant présent et d'aller vers la découverte de l'autre, malgré des lendemains incertains. Vivre, c'est accepter le risque de perdre.

De Milena Agus j'aime les contrastes témoignant d'une subtilité infinie: ses récits plutôt courts sont d'une densité impressionnante, alors même que leur lecture laisse un sentiment de poésie et de grâce. Cela provient certainement de son talent à parler de choses sérieuses avec délicatesse : quand l'ironie affleure, c'est toujours avec beaucoup d'élégance, les personnages ne sont jamais caricaturaux mais ils portent en eux un grain de folie qui les met toujours un peu à l'écart de la société.
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Mal de pierres

Touchée en plein cœur par ces personnages féminins qui se perdent pour mieux se trouver.

Ce livre toujours à mi chemin entre le réel et l’imaginaire parle de la vie. La vraie. Celle qui est loin d’être linéaire, celle dans laquelle beaucoup se sentent en marge, presque un peu fou.

Celle qu’on tente de comprendre, celle que l’on vit intensément quitte à s’en brûler un peu les ailes.

Celle qui mélange histoires d’amour, de famille, de passion, de mensonges et de compromis.

Celle sur laquelle on écrit pour tenter de la traverser au mieux en essayant de lui trouver un sens ou juste de laisser une trace.
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Battement d'ailes

Ce roman est avant tout un portrait:

Madame vit en Sardaigne, sur une colline près de la mer où elle a fait de sa maison un lieu d'accueil, des chambres d'hôtes.

Madame a de nombreux amants, par lesquels elle est parfois mal traitée.

Madame possède une splendide garde robe, colorée et extravagante, qu'elle confectionne elle-même.

Madame descend la colline et nage longuement vers le large.

Les voisins de Madame ont de nombreux enfants.

L'histoire de Madame est contée par une jeune fille de quatorze ans.

J'aime décidément l'écriture de Milena Agus.
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Sens dessus dessous

L'oeuvre de Milena Agus est très inégale et le livre Sens dessus dessous est agréable à lire, sans plus

même si le choix de dérouler des séquences de la vie d'un microcosme hétéroclite est un aspect intéressant. Ce huis clos dit la vie de femmes jeunes et beaucoup moins jeunes cabossées par la vie et d'un violoniste Mr. Johnson qui vieillit mal. Leur appartement respectif est une métaphore de leur vie , l'on vit dans l'entresol

quand l'on est pauvre , l'on vit a l'étage noble si l'on est argenté. Mais dans ce microcosme, les séparations ne sont pas étanches et Anna du dessous va faire le ménage dans l'appartement du dessus, chez Mr. Johnson jusqu'à y faire sa place.C'est sans compter sur le retour de Mme Johnson car il y en a bien une...
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Mal de pierres

💫L’héroïne de Mal de pierre est différente. On la dit dérangée. Elle, elle rêve d’amour idéal, empreint de confidences et de caresses.

💫Résignée, elle épouse un homme qu’elle décide de ne pas aimer.

L’enfant attendu tarde. Elle souffre de calculs rénaux, le mal de pierre.

En soin dans une cure thermale, elle croise un rescapé. Il la guérit de son mal d’amour.



Un roman court …

💫sur les espoirs et les regrets des femmes,

💫sur les non-dits,

💫sur l’absence des hommes aimés,

💫sur l’indifférence pour celui qui reste fidèle et attentif,

💫 sur l’amour, l’envie d’être aimée, l’attente et son désespoir.



C’est beau, simple, sensuel, intense et inattendu.
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Mon voisin

Courte nouvelle pleine de poésie pour dire la condition humaine dans une histoire touchante où deux êtres solitaires vont l'un vers l'autre.

Le texte est construit sur une opposition .

Il y a la morbidité d'une jeune femme élevant seule son enfant de 2 ans , enfant dont le développement accuse un retard.Cette femme est toujours sur le fil. Il y a la force de vie qui habite les immigrés que l'on croise sur les côtes de Sicile,celle des personnes âgées souffrantes, la crainte de mourir du voisin hypocondriaque.Et si cette opposition n'était que temporaire ?

La femme et le voisin vont se parler de mieux en mieux…
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Terres promises

Un beau livre sur l'attachement au « pays »,le détachement, le retour au pays.

Les «  terres promises » sont multiples mais pas forcément mirifiques.

De beaux passages sur le labyrinthe des relations femmes-hommes.

Le récit parle de la Sardaigne mais vise à l'universel.
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Sens dessus dessous

C'est avant tout une histoire d'amour, d'amours devrais-je dire car dans ce petit immeuble de Cagliari les relations entre les résidents sont multiples , et il est souvent question d'amour!

Dessus, c'est un violoniste un peu bohème, qui accueille bientôt son fils, son petit fils, et bientôt le retour de son épouse!

Dessous c'est Anna ( Annina), qui vit à l'étage le plus obscur avec sa fille.

Entre les deux c'est la narratrice, Alice, qui vit seule et s'attache rapidement au fils du violoniste, alors que la fille d'Anna craint que son fiancé ne tombe amoureux d'Alice, qu'elle ne doit en aucun cas rencontrer.

C'est plein de tendresse, les situations sont rocambolesques, les confidences affluent. Tous ces personnages ont une vie à raconter, et c'est la vie même qui circule entre les étages. Milena Agus a décidément le don de faire vivre les gens entre les pages!
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Terres promises

" Béate optimiste. C’est mignon. Peut-être que je suis un peu différente, en effet. C’est-à-dire qu’il m’arrive de penser et d’agir d’une manière pas tout à fait normale. Du reste, on dirait que le monde normal, tel qu’il est, ne produit que des épaves, comme vous, et je ne sais pas pourquoi, des gens comme moi, avec mon cancer. Il faudrait s’entraîner à penser et à agir d’une façon tout à fait différente et voir si le monde change."p 138

Seule Felicita peut prononcer de telles paroles, soyez en surs.

Felicita est née à Gênes, a grandi à Milan et a "immigré" en Sardaigne parce que Ester ,sa mère, ne pouvait plus vivre ailleurs qu'au village, que Gabriele, son père, voulait le meilleur pour Ester. Une enfance difficile entre l'autoritarisme et la méchanceté de sa grand-mère, le tempérament dépressif de sa mère obnubilée par le qu'en-dira-t'on, la patience angélique de Gabriele , ajoutez y le harcèlement à l'école parce qu'elle n'a pas le type sarde, qu'elle parle avec un accent différent et qu'elle est ronde voir boulotte... mais il en aurait fallu plus pour changer Felicita.. ensuite vint l'amour , ensuite ... et toujours le besoin d'aimer et d'être aimée ...

Une fois encore Milena Agus m'a conquise. Une écriture à la fois fluide, alerte où chaque mot pèse son poids. A noter la belle traduction de Marianne Faurobert.

Un regard plein d'humanité et d empathie porté sur tous ceux qui nous entourent. Si seulement cela pouvait être la normalité.

Sainte Felicita que Dieu vous bénisse.

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Une saison douce

Dans un village reculé de Sardaigne, les habitants voient leur quotidien bouleversé par l'arrivée de migrants. D'abord méfiantes envers ceux qu'elles nomment "les envahisseurs", un groupe de femmes (dont la narratrice), animées par la curiosité et par l'ennui, se rendent en cachette à la Ruine, une vieille bâtisse délabrée devenu lieu d'affectation.



Les humanitaires qui y œuvrent ont des profils très différents : un professeur, une étudiante, un ancien dealer, un ingénieur... Au village, il y a aussi "Les autres", qui voient d'un mauvais oeil tout cela.



J'ai trouvé l'écriture de ce livre davantage dans le style de "Prends garde". Mais je n'ai pas retrouvé le côté fantasque qui prédomine dans la plupart des romans de Milena Agus. J'ai bien aimé le début, mais j'ai peu à peu décroché, ne parvenant pas à entrer dans les personnalités des trop nombreux (à mon goût) personnages et finalement n'ai pas trouvé beaucoup d'intérêt à la poursuite de la lecture. L'intrigue n'est pas parvenue à me captiver.

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Battement d'ailes

Si Madame n'entend pas le bruit du monde de sa Sardaigne, elle en discerne pourtant ses échos, de ceux qui ont l'éclat terni de l'enrichissement, le bourdonnement des machines qui mutilent les terres, la petite chanson du tourisme de masse.

Madame n'écoute que son coeur qui palpite pour ses terres authentiques , le scintillement de ces bleus multiples entre ciel et mer, le tressaillement d'une nature brute au caractère affirmé.

Madame évolue au gré de ses états , entre joie et tristesse, oscille entre déceptions et illusions.

Madame prend soin des autres au sein de sa maison d'hôtes afin qu'ils trouvent le bonheur, s'emploie à être toujours attentionnée par le biais d'une gymnastique comptable des plus charmantes.

Madame aime l'amour, le ressentir et le faire, elle souffre de sa transparence au milieu d'amants volages, attend interminablement des signes d'affection.

Plantureuse, elle s'offre à tous, devient cet érotisme qui ébranle ces pages, attise le feu intérieur des âmes enfiévrées. Madame joue de sa séduction pour fuir sa douloureuse condition.



Si Milena Agus traite de la tristesse des rapports humains et de la solitude écrasante des êtres, l'aspect dramatique laisse place à une dignité solennelle.

"Battement d'ailes" c'est une histoire faite d'authenticité, de passion et d'abandon.

Après "Mal de pierres" j'ai renoué avec l'écriture de Milena Agus pour y retrouver cette plume délicate, vierge de toute presemption et pourtant si minutieuse.

C'est encore un court roman sous le signe de l'élégance que signe l'auteure, il en ressort ce charme epuré et cette beauté pure dans l'expression , la grâce et le raffinement griffonnés dans cette composition de personnages intacts.



" Chacun est une monade sans porte ni fenêtres, sans contact avec les autres, mais au fond, Dieu a fait de son mieux en créant le meilleur monde possible avec les monades qui, même si elles sont seules, sont en harmonie"



Bouleversant.
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Terres promises

L'histoire de « Terres promises » nous parle d'abord de Raffaele et Ester. Lui, libéré par les Américains du camp allemand où il était prisonnier, est de retour en Sardaigne. Il est devenu bien différent de celui qui était parti, et c'est tout juste si Ester reconnaît son fiancé. « Son amoureux était devenu balourd, bouffi et presque chauve, et l'avoir attendu si longtemps lui semblait une vraie folie. » Déçue, désemparée, incertaine, elle ne rompt pas pour autant ses fiançailles. Mais elle ne se voit pas rester au village. Plutôt encline à sourire, elle semble toujours dire « Comment peut-on vivre dans un endroit pareil ? »

Le jeune couple finit par se marier, et part pour le continent, d'abord à Gênes, puis à Milan. Entre-temps, la petite Felicita est née. Seulement voilà, contre toute attente, Ester a le mal du pays. Elle rêve de son île avec mélancolie, et la petite famille revient en Sardaigne.

Milena Agus déroule son histoire en de très courts chapitres, qui se projettent comme des images issues d'une lanterne magique. Impressionnant. Si elle écrit, c'est « pour que la vie ne s'échappe pas. »

La petite Felicita grandit. Timide, rêveuse, patiente, positive, c'est elle qui sera le personnage central de cette histoire. Tous les gens qui croiseront son chemin cherchent la terre promise, et seront un peu contaminés par sa clairvoyance et son optimisme. Même si la mort et le drame rodent, l'espoir, la prévenance, la poésie prédominent.

Comme l'expliquait l'auteur dans un entretien, « si la bonté et la beauté ne l'emportaient pas, tout n'aurait-il pas pris fin depuis longtemps ? »

Felicita, qui malgré sa fougue, sa passion et sa persévérance n'arrive pas à conquérir le cœur de l'énigmatique Pietro Maria, avec qui elle aura un enfant, rencontrera peut-être l'amour au détour d'une plage de Cagliari.

Ce livre est une admirable ode à l'enchantement. À lire sans aucune hésitation !

« C'est ainsi que je vois la vie, misérable et merveilleuse. » Milena Agus

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