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Critiques de Philippe Claudel (2644)
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La petite fille de Monsieur Linh

Juste quelques mots pour marquer cette belle découverte.

Et oui, je suis un peu en retard, beaucoup m'ont précédé mais mieux vaut tard que jamais...

Une terre qui s'éloigne, un bateau, une valise, un homme....un très vieil homme, Monsieur Linh.



Philippe Claudel nous livre le récit d'un exil, de tous les exils, la douleur de quitter un pays, de tous les pays en guerre ou pas, la peur et la frayeur devant un monde différent, la découverte d'un pays sans odeur et sans saveur.



Depuis son départ, Monsieur Linh serre contre son coeur et son corps son seul trésor, sa fleur de lotus, qu'il espère voir s'épanouir: Sang diû ou Matin doux, sa petite fille rescapée de quelques semaines.

Et puis au détour d'une rue, une surprise, une lueur d'espoir: Monsieur Bark débarque ...



Un texte court, intense et touchant.

Une chute percutante...

Un plaisir à lire et à faire partager.





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La petite fille de Monsieur Linh

Envoûtée... Je suis envoûtée par l'écriture de Philippe Claudel qui est capable de s'adapter selon les thèmes choisis. Je viens de finir son roman dystopique, L'Enquête, et j'ai l'impression, avec La Petite fille de Monsieur Linh, d'avoir affaire à un autre auteur. Quelle prouesse ! Ici, le style est concis et sous une fausse simplicité se cache une histoire poignante.



Je ne résumerai pas le livre, la quatrième de couverture le fait très bien et est là pour ça. Mais attendez-vous quand même à une surprise de taille à la toute fin (à la dernière page pour être précise). Parce que tout le talent de Philippe Claudel, c'est de nous faire découvrir l'histoire non pas à travers la voix de Monsieur Linh - ce n'est pas le narrateur - mais à travers ses yeux . De ce fait, le lecteur est happé par cette magnifique histoire de l'exil, du déracinement, de l'amitié qui naît dans le nouveau pays avec M. Bark. Il souffre mimétiquement, aurait envie de venir à la rescousse de ce pauvre homme dont la seule préoccupation est sa petite fille, Sang diû. Oui mais voilà... c'est justement parce qu'on est envahi par tous ces sentiments qui se bousculent au fur et à mesure de la lecture qu'on passe à côté de certains détails qui ont une importance capitale... Mais je n'en dis pas plus... Il faut lire le livre !



Et dire que j'aurais pu passer à côté d'un tel auteur si une amie, qui se reconnaîtra, ne m'avait pas engagée fortement à le lire ! Quel beau gâchis cela aurait été !
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Les âmes grises

Les Âmes grises... où comment regarder les turpitudes d'un village, en apparence calme, par le petit trou de la lorgnette... Sur fond de Première Guerre Mondiale, on assiste aux réactions des villageois après "l'Affaire", c'est-à-dire la mort d'une fillette, retrouvée dans l'eau, assassinée alors qu'elle n'avait que dix ans. Son surnom ? Belle de jour. Il faut avouer que la gamine le porte bien mal... à moins qu'il n'y ait un rapport entre la couleur du corps et celle, tirant entre le bleu et le violet, de la fleur éponyme. Pourtant, on ne se focalise pas sur le meurtre. Non. On se braque plutôt sur les personnages qui gravitent autour : le procureur, le juge, le père, l'institutrice... Et l'on comprend dès lors le titre : tout le monde a quelque chose de négatif en lui, quelque chose à se reprocher... On navigue dans cette ambivalence. Philippe Claudel sonde les coeurs, les âmes de chacun, fouille au plus profond des consciences... Et si chacun d'entre nous était cette âme grise ?



Un beau, très beau roman !


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Le rapport de Brodeck

Ce roman est aussi noir que sa couverture, aussi noir que l'âme humaine qu'il dissèque. Sa construction est basée sur des sous-entendus, des non-dits. L'auteur ne révèle rien ou si peu. Par un savant et magistral jeu de puzzle, en nous proposant des allers-retours entre le passé et le présent, il laisse au lecteur le soin de construire l'histoire. Il ne la situe pas vraiment, ni dans l'espace, ni dans le temps (même si on comprend qu'elle se déroule après la seconde guerre mondiale) car la peur, la violence et la lâcheté sont universelles et intemporelles.

Les protagonistes de son livre se soumettent aussi à la loi du silence, de la soumission face à la suprématie du groupe, la loi des plus forts ou des plus nombreux.. Brodeck se tait ; envahi par la culpabilité, il subit, persuadé qu'ainsi il purge sa peine. Seule, l'écriture va lui servir d’exutoire. Emelia s'est réfugié dans son mutisme, sans doute pour ne pas avoir à raconter l'indicible. Diodème, l'ami, rongé par le remord, dénoncera quelques coupables dans une lettre avant de se donner la mort, mais ce sera trop tard. Seul, le curé du village, comme il le dit lui-même, sert d’égout à toutes les horreurs qui lui sont révélées car on le sait lié par le secret de la confession.

Il va suffire d'un homme pour briser temporairement cet équilibre malsain. Cet "Anderer", dont on ne sait ni qui il est, ni d'où il vient et dont on ignore les motivations, en servant de révélateur à toute la laideur, va y laisser la vie. Une fois de plus, au lieu de faire face, Brodeck va choisir la fuite...

C'est un livre superbement bien écrit avec des phrases qui frappent et qui interrogent. C'est un livre puissant car même après l'avoir refermé, le malaise demeure :

Et nous, qu'aurions-nous fait ?

Et moi, qu'aurais-je fait ?
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La petite fille de Monsieur Linh

« Qu'est donc que la vie humaine, sinon un collier de blessures que l'on passe autour de son cou ? »

Monsieur Linh et Monsieur Bark en savent quelque chose ! Deux âmes solitaires, deux âmes meurtries, pleines d'amertumes et d'afflictions ; deux hommes au bout du rouleau, deux vieux, avec leurs « morceaux de songes et de souvenirs » qui survivent dans leurs têtes et disparaitront avec eux.

Le premier vient de la lointaine et luxuriante Asie. C'est la guerre qui l'a arraché à son pays, au village de ses aïeux, à tout ce qui faisait sa vie, pour le jeter brutalement dans une grande ville occidentale bruyante, froide et grise. Sa petite fille l'accompagne dans cet immense désastre. Sang-Diû ou Matin doux, adorable bébé si calme, si discret, demeure toujours lové entre les bras de Monsieur Linh. Et quand il s'agit de le protéger, le frêle et fragile vieillard retrouve la force et la rudesse du tigre.

Le deuxième est un de ses occidentaux qui rend tellement perplexe Monsieur Linh. le « gros homme », comme il le nomme, vit avec les ombres du passé et se suicide doucement en fumant cigarettes sur cigarettes.

Ils se rencontrent en étant assis sur le même banc, ce banc qui deviendra pour ces deux déracinés malmenés par la vie leur lieu de rencontre, leur havre de paix. Ils se parlent sans se comprendre et c'est bien mieux ainsi. Au moins sont-ils sûrs que leurs mots ne blessent pas, qu'ils ne se disent pas ce qu'ils ne veulent pas entendre, qu'ils n'exhument pas cruellement des moments insupportables de leur passé. Une belle et vraie amitié va naître entre eux, une amitié qui illumine et réchauffe les coeurs blessés.

L'exil et le déracinement ; l'aigreur, la grande solitude, et le souvenir des êtres aimés à jamais disparus ; mais aussi la dignité, le respect de l'autre, la bienveillance, et peut-être de nouvelles espérances ; tout cela raconté dans un style plein de retenue, de tendresse et de naïveté. Quelle belle histoire !



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Le rapport de Brodeck

“Je m’appelle Brodeck, et je n’y suis pour rien.

Brodeck, c’est mon nom.

Brodeck.

De grâce, souvenez-vous.

Brodeck.”

Ainsi s’achève le roman de Philippe Claudel, “Le rapport de Brodeck” paru en 2007.



Il est rare de rencontrer un personnage de fiction aussi peu épargné par les atrocités de l’Histoire, de voir une jeune vie d’adulte jonchée d’autant de malheurs. Antihéros par excellence, Brodeck est par contre d’un pragmatisme stupéfiant. Il a connu l’univers concentrationnaire où on l’appelait “chien Brodeck” : chaque jour, une laisse autour du cou, il suivait à quatre pattes le kapo dans ses pérégrinations à l’intérieur du camp. Il est des circonstances extrêmes où l’amour propre et la dignité humaine perdent jusqu’au moindre sens, où l’instinct de survie commande de se rabaisser plus bas que terre...



Aujourd’hui, un semblant de vie reprend peu à peu dans ce petit village frontalier de quatre cents âmes niché dans la combe. La guerre est finie mais ses stigmates se rappellent chaque jour à Brodeck. Il a retrouvé sa femme Emélia aveugle et sourde mais aussi maman d’une petite fille conçue un soir de viols.

Heureusement la brave Fédorine est toujours là pour panser les plaies. Brodeck doit une fière chandelle à cette mère adoptive avec laquelle, voici trente ans, il est arrivé en charrette dans ce village perdu au milieu des montagnes.

Mais l’implacable destin a décidé de mettre une fois de plus le pauvre Brodeck à l’épreuve. Le voilà contraint de sonder en profondeur la personnalité de chacun de ses voisins, de consigner sur le papier les circonstances qui ont conduit les villageois à commettre un acte aussi monstrueux que gratuit.



C’est une aubaine d’avoir entre les mains un roman aussi travaillé, à l’écriture si joliment ciselée ! Le cadre est paradisiaque mais, ne vous y trompez pas, la noirceur de l’âme humaine vous le rendra bien vite infernal. Insidieusement, l’étroitesse d’esprit dénature toute beauté...

Merci Brodeck d’avoir avec tact et simplicité retracé votre histoire et soyez pleinement rassuré : le lecteur n’oublie jamais tout à fait les personnages valeureux et intègres, souvent même il a besoin d’eux pour l’aider à suivre son propre cheminement.

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Crépuscule

Le dernier Claudel ne m’inspirait déjà pas comme sujet et étant déçue à la lecture de son dernier livre je n’avais pas grande envie de le lire. Mais une critique négative , eh oui , m’a donnée envie d’y aller voir moi-même. Perso j’appellerais ce genre de comportement « maso » quand on a une PAL plus haute que la tour de Babel 😁.

On est dans un pays imaginaire, au début du siècle dernier ?,dans le « trou du cul du monde », où il y a un curé, un imam, des bonhommes aux noms à connotations arabes, slaves, germaniques ( Lev Kako, Ludwig Neubaum…), la tête couverte de toques, de turbans, de chapeaux à rabats,des mines de sel (Pologne ?)…..un minestrone 😁. Donc un pays où Monsieur Claudel n’a jamais mis les pieds 😁. À mon avis déjà mal parti, si on n’est pas dans la SF, ou autres genres similaires. Le curé y est assassiné, un « Policier » qui engrosse sa femme chaque fois que ses pulsions sexuelles deviennent incontrôlables même lorsqu’il est en service, s’occupe de l’affaire.



D’emblée j’aimerais préciser que les descriptions sexuelles crues agrémentées des fantasmes pédophiles incessantes du Policier sur une gamine de 13 ans m’ont écœurée et beaucoup dérangée.On se croirait chez les bêtes, même eux ont plus de dignité et sur cela Claudel est d’accord avec moi, mais dans un tout autre contexte 😁. Il en rajoute avec un Innocent qui montre son sexe à toute occasion, et chaque fois la verge est précisément décrite. Je suis curieuse du pourquoi Claudel insiste sur ce sujet de cette façon immonde, est-ce l’âge 😵‍💫? Un déballage sexuelle bestial qui n’a pas grande importance sinon remplir des pages, et dont il aurait pu largement en économiser même s’il l’utilise ultérieurement à bonne fin. Il se perd aussi dans des descriptions vestimentaires , de paysages ou autres, interminables qui finissent par alourdir la prose. Il essaie d’y mettre de la profondeur avec des détails comme allier un événement avec une fable connue , Le cri du Vicaire et la fable du joueur de flûte, où perso je n’ai saisi aucune subtilité. Des réflexions insipides , « …peu lui importait l’intelligence de l’Adjoint, car se penser environné d’idiots permet de savourer sa propre intelligence , qui n’est nullement une valeur absolue tant elle est, fondamentalement, relative. »???? Quand au cœur du sujet de l’histoire, l’intrigue du meurtre prétexte pour traiter des tensions raciales et religieuses manipulées à des fins extrêmement tragiques d’ Émigration, de Pouvoir, Dictature, Guerre, Chaos sanglant …., Danger de la folie des masses ( mieux vaut lire Elias Canetti à ce sujet ),”La Vérité efficiente”, l’ensemble largement réduit à des clichés , se noie dans les digressions. Les personnages antipathiques , insipides par commencer par le Policier ,l’Adjoint mi-monstre,mi-poète, Le Rapporteur personnage qui arrive comme un cheveu sur la soupe , écrivain sans public,consacrant peu de temps pour son vrai travail pourtant un bonhomme très efficace (???) … les femmes réduites à des proies sexuelles sans importance d’âge , et le ton cynique et froid employé résultent en un livre pénible à lire. Tout y est laid, froid, obscur, repoussant, menaçant, …..Crépuscule , oui ! Ne tient la route que le titre qui correspond à son contenu ! L’idée de départ pourtant semblait intéressante mais l’écrivain en a fait une fable grossière et grotesque, mal ficelée ! Monsieur Claudel entreprend la grande tâche de la révélation de La Vérité par la Littérature , une tâche noble mais qui malheureusement le dépasse largement à mon avis. Car comme dans L’Archipel du Chien , se posant en grand moralisateur , il traite un sujet très grave très superficiellement à travers une fable, l’intoxicant jusqu’à la fin avec l’obsession sexuelle pervers d’un Policier, le personnage central . Il essaie de se rattraper avec une fin en beauté de justice divine et autres, et cela devient encore plus grotesque. A part L’Archipel du Chien, j’avais aimé tout ses livres lus, ici même sa prose m’a saoulée.

Grosse déception !



Un grand merci aux éditions Stock et NetGalleyFrance pour l’envoie de ce livre dont je ne regrette nullement la lecture !



#Crépuscule #NetGalleyFrance









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La petite fille de Monsieur Linh

Le bateau quitte définitivement le pays. A bord, des dizaines de personnes comme Monsieur Linh regardent avec tristesse la terre s'éloigner. Cette maudite guerre lui aura décidément tout pris, son fils et sa femme, sa liberté, ses rizières et elle aura détruit son village et par là-même l'espoir d'y mourir en paix. Sa petite fille, Sang diû, âgée de 3 mois, tendrement serrée contre lui est tout ce qui lui reste. Pour elle, il ne veut pas baisser les bras et veut lui offrir une vie convenable et décente. C'est à l'arrière du bateau pour profiter le plus longtemps possible de la vue de ses terres qu'il passera la plupart du voyage qui dure des jours entiers. Et c'est dans une ville grise, froide et triste qu'il débarque, une ville sans saveur et sans odeur. Il sera logé dans un dortoir avec d'autres réfugiés. Le confort n'y est pas, les autres familles font du bruit, les hommes jouent au mah-jong, les enfants turbulents courent partout mais les femmes lui apportent de quoi manger. Mais, surtout, Monsieur Linh est avec sa petite-fille qu'il ne quitte jamais. Il n'osera pas sortir dans les premiers jours et passera ses journées seul au dortoir. Il se décide un jour de prendre l'air, ne serait-ce que pour la petite. Il ne connaît pas ce pays, ni cette ville aux rues sinueuses et encore moins la langue. Mais, qu'importe, il va rencontrer ce jour-là, sur un banc, un vieil homme dont il ne comprend pas les paroles mais il aime le son de sa voix, à la fois chaleureuse et mélancolique...



Philippe Claudel, tout comme Monsieur Linh avec sa petite fille, nous berce avec ses mots. Cette amitié improbable entre deux hommes que tout semble séparer est juste incroyable et tendre à souhait. Seule la solitude et la perte de ses racines pour l'un et sa femme pour l'autre font que seuls les regards et le ton de la voix peuvent rapprocher. Le langage du cœur prend ici tout son sens. L'auteur nous raconte à travers Monsieur Linh son exil forcé, le nouveau pays à conquérir, ses rencontres et ses amitiés naissantes. Monsieur Linh est un homme bon, juste, au grand cœur et terriblement protecteur envers sa petite fille qu'il ne peut lâcher. L'écriture de Philippe Claudel est à la fois tragique, épurée et sensible ce qui rend ce petit roman touchant, sincère et attendrissant.



La petite fille de Monsieur Linh n'attend plus que vous...
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Le rapport de Brodeck

♫IL FAUDRA LEUR DIRE

Facile à faire

Un peu plus d'amour que d'ordinaire

Juste un peu plus d'amour encore

Pour moins de larmes

Pour moins de vides

Pour moins d' hivers♫

F. CABREL - 1986 -



"D'accord, ai-je dit, je vais raconter, je vais essayer, je vous promets que je vais essayer, je dirai "je" comme dans mes rapports parce que je ne sais pas raconter autrement, mais je vous préviens, ça voudra dire tout le monde, tout le monde vous m'entendez. Je dirai JE comme je dirais tout le village, tous les hameaux autour, nous tous quoi, d'accord ?" p22

Pas le temps de dire ouf

plongeon dans l'abyme, un gros plouf

Je sais que raconter est un remède sûr

le Chien Brodeck préfère la poussière à la morsure

"Je pars dans tous les sens, mais je n'ai pas à me justifier. Les mots viennent dans mon cerveau comme la limaille de fer sur l'aimant" p239

Les montagnes nous protègent souvent du tapage mais elles nous isolent d'une partie de la vie en même temps...

Plus près de la langue des anges,

des propos qui dérangent

Parler en images, il faut un temps pour dire,

Il est le seul à devoir dire le pire

je suis le berger,

le troupeau compte sur moi pour éloigner les dangers

Ramener du bois, schlitter

Ramener sa fraise, liste de Schindler

De grâce, souvenez-vous, je ne suis rien, je vous ai prévenu

L'heure des fables n'est -elle pas venue ?

"La litterature peut transformer le monde

en même temps qu'elle le dit"

inspiré du Voyage au bout de la nuit

un voyage sans limite, c'est Claudel qui nous le dit.



https://www.babelio.com/auteur/Louis-Ferdinand-Celine/2086/videos?id_auteur=2086&pageN=2



IL FAUDRA LEUR DIRE...



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Le rapport de Brodeck

Fin de la seconde guerre mondiale, dans un village, un étranger est assassiné. Brodeck rédige des notices sur la nature pour son administration. Sollicité par les villageois, il accepte d'écrire un rapport sur les faits qui ont conduit à ce drame. Méticuleux, ordonné, en quête de vérité, il se lance dans cette rédaction après avoit obtenu l'accord de ces concitoyens, de faire apparaitre la vérité même si celle-ci dérange.Les âmes grises sont devenues noires, très noires, Claudel construit son roman comme un puzzle, d'un personnage à l'autre, d'une période à une autre, il ne juge pas, il décrit ce que Brodeck découvre, pas besoin d'apporter de jugement, les faits se justifient d'eux-même, "l' Anderer" a payé de sa vie, la lacheté, la peur de l'inconnu, l'intolérance dans ce qu'il a de plus abject. L'histoire au final est intemporelle, la bétise humaine apporte son lot d'horreurs à n'importe qu'elle époque. Claudel réussit un roman qui hante, qui glace. Son écriture est nette, précise, sans fioriture et c'est tout simplement bouleversant. Ca sert aussi à ça la littérature.
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Les âmes grises



Une couverture dans les tons de bruns, un peu sépia. Une petite fille, des branchages ou plutôt des broussailles. Les Âmes grises, on sent que la gaité ne sera pas de mise.



On entre à peine dans l’histoire et déjà, elle nous happe. Qui est le narrateur ? Comment sait-il ? Où se situe-t-il au milieu de tous ces événements et de ces différents personnages ?



Très vite, vient l’Affaire, la majuscule est d’importance, le terrible assassinat de cette petite fille, la bien nommée Belle de jour, d’autres meurtres suivront. Un suspect se dessine rapidement et parallèlement, notre envie de savoir et d’enfin comprendre nous emporte.



L’opposition entre les petites gens et les notables tout-puissants, le pot de terre contre le pot de fer, donne toute sa force et contribue à donner corps à cette histoire qui fleure bon la province française de cette époque troublée par la première guerre.



Plus encore que pour l’histoire, particulièrement poignante, j’ai eu un véritable coup de cœur pour l’écriture de Philippe Claudel que j’ai découvert avec ce livre. Une écriture parfaitement calibrée, toute en nuances, en évocations, en émotions et en parfums, déjà, qui amplifie la véracité et l’authenticité du récit.



Le monde et les hommes ni tout noirs, ni tout blancs et les âmes grises...





Un grand merci à ma nantaise préférée pour cette belle découverte.




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Crépuscule

Sortez les sous-pulls.

Tant pis pour la tête de prépuce mais Crépuscule fait partie de ces romans dont la lecture vous donne l’impression de participer à l’effort collectif d’économie d’énergie.

Y’a pas à dire, Philippe Claudel pourrait faire passer Frank Bouysse pour un Géo du Club Med à Agadir. Prix Mister Freeze 2023. Avec eux, pas de réchauffement climatique.

Ambiance gothico-austéro et gelado dans un bourg isolé d’un Empire d’Europe Centrale. L’époque est non datée mais le récit évoque le temps des archiducs des Balkans, moustaches au balcon, et prénoms avec trait d’union.

Comme si la météo pourrie et les paysages tristes ne suffisaient pas, le curé est retrouvé le crâne fracassé aux abords de l’église. Difficile de faire plus près du seigneur pour un voyage sans escale mais ce fait… d’hiver va rompre l’équilibre fragile qui régnait au sein de la petite ville perdue au milieu de nulle part.

L’enquête est menée par un policier ambitieux et opportuniste qui est dévoré par des pulsions lolitiennes assez nauséabondes et par son adjoint, Baraj, gentil géant qui n’a pas la lumière à tous les étages mais dont l’innocence et la candeur réchauffent le roman. Très rapidement, les autorités locales instrumentalisent le meurtre et attisent les rumeurs qui accablent la petite communauté musulmane du bourg. Le bénéfice du doute ne s’applique pas aux étrangers.

Derrière la noirceur policière, le recherche du coupable est presque secondaire. Les fans d’Agatha Christie peuvent continuer leur partie de Cluedo et ignorer ce roman. La force de ce récit ne repose donc pas sur son intrigue mais sur son atmosphère onirique et sur le déchainement de passions que le crime va déclencher au sein de la population. J’ai lu ce livre comme on observe un vivarium, fasciné par la sauvagerie qui s’empare des hommes dans un espace clos. Derrière les apparences de la civilisation, surgissent les démons, comme un tableau animé de Jérôme Bosch. Sacré coup de peinture pour un vendeur de perceuses.

Philippe Claudel ambiance son roman comme un conte lugubre, qui donne l’impression au lecteur de partager un songe cotonneux… ou un lendemain de cuite mais c’est beaucoup moins poétique.

Inutile également d’être pourvu d’un master en voyance option charlatan pour lire entre ces lignes les outrances de notre temps. La morale, c’est qu’il n’y pas de morale dès que les temps se gâtent. Un pour tous et chacun pour soi. Les fantômes du passé sont toujours à l’affût et prêts à s’aérer les draps dès que le sang coule.

Les personnages féminins sauvent un peu la face de l’humanité dans ce roman alors que l’auteur ne désigne les hommes que par un métier ou un titre pour les désincarner ou les emprisonner dans des caricatures.

Si je suis un peu avare d’étoiles, c’est que malgré la précocité du crime, l’installation des personnages traine en longueur et frise la langueur. Il faut attendre les funérailles du curé, déneigeuses du récit, pour que l’intrigue s’anime vraiment, et autorise le lecteur à se passionner pour ces destins oniriques.

Autre petite réserve, les répétitions. Autre petite réserve, les répétitions. Autre petite réserve, les répétitions. C’est pénible non ? Bon, un obsédé, par définition, ressasse ses lubies et a tendance à se répéter mais les montées de sève du policier dégoutent autant qu’elles lassent au fil des pages.

La prose de Philippe Claudel reste très visuelle, les paysages sont raccords avec les personnages, âmes grises au cœur lourd et cet auteur parvient une nouvelle fois à créer une dimension parallèle qui délivre les passions les plus sombres.

La lecture de certaines critiques de presse évoque une dimension cathartique et un imaginaire qui magnifie la profondeur de propos. Mouais, je sais qu’il ne faut pas trop froisser un juré du Goncourt mais pour ma pomme, le sol était trop froid pour que je réussisse à creuser la profondeur du propos.

Bon, on va rallumer la cheminée.

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Les âmes grises

Un livre très fort, bouleversant qui nous emporte. Je n'ai pas trouvé de temps mort dans ce roman et suis sortie de ma lecture très émue. Un très grand livre de Philippe Claudel qui a été pour moi un coup de coeur. Je conseille vivement la lecture de ce chef d'oeuvre.
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L'Archipel du chien

Philippe Claudel dans son dernier livre nous revient avec un conte noir pour nous rappeler, remettre à la lumière du jour, une triste vérité, un sujet douloureux toujours actuel, depuis presque deux décennies. Un beau jour sur une île paisible de pêcheurs de l'Archipel du Chien, trois cadavres de jeunes noirs échouent sur la plage. «  C'est une erreur », dira le Maire de l'île, qui les découvre, voilà pour l'attitude, qui vous donne aussi une idée de ce qui va suivre.

Claudel, confronte divers morales de divers personnages très typés, le Maire, l'Instituteur, le Curé ( avec lequel, il est sans pitié), le Docteur, la Vieille....et le C.....,face à la tragédie et y insère une énigme, reprenant l'argument, "The big Brother is watching you", un caractère d'Orwell, qui malheureusement entre-temps est devenu réalité. Partant d'une tragédie humaine, il développe une farce tout aussi humaine, mais dommage, truffée de clichés et peu convaincante.

Philippe Claudel est un auteur que j'aime énormément. Ce dernier livre est toujours bien dans la forme, mais le fond, en plus des clichés, m'a parue rafistolé et moralisateur; quand à sa morale de justice divine, elle est peut cohérente avec sa non « croyance ». Ce n'est que mon avis bien sûr. Je le préfère dans la vraie fiction ou dans ses passions et ses vécus. Après une dizaine de livres, c'est ma première petite déception. Mais je recommande quand même sa lecture car "in fine fine" c'est du Claudel et vous pourriez en avoir un tout autre ressenti.



"La plupart des hommes ne soupçonnent pas chez eux la part sombre que pourtant tous possèdent. Ce sont souvent les circonstances qui la révèlent, guerres, famines, catastrophes, révolutions, génocides. Alors quand ils la contemplent pour la première fois, dans le secret de leur conscience, ils en sont horrifiés et ils frissonnent."



Je remercie les éditions Stock et NetGalley pour l'envoie de ce livre.



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La petite fille de Monsieur Linh

C’est l’histoire d’un vieil homme, Monsieur Linh, qui fuit son pays natal car son fils et sa belle-fille sont morts tués par un obus dans la rizière. Une seule survivante, sa petite-fille Sang-Liu, à côté de sa poupée déchiquetée.



Il décide de quitter définitivement son pays pour fuir la guerre et offrir une vie plus décente à sa petite-fille et à lui-même. Il voit la côte s’éloigner, regarde une dernière fois son pays s’estomper au loin puis disparaître.



La traversée est difficile, il est balloté par la houle, le vent, car on est bien loin d’une croisière. Arrivé, il va être logé dans un appartement avec deux autres familles qui le regardent à peine, se contentant de poser une assiette de nourriture devant son lit.



Il se sent seul, aussi bien dans l’appartement que dans la rue, (il s’éloigne jamais trop car il a peur de se perdre) et il va croiser un homme rondouillard, sympathique et une amitié va se créer entre eux malgré l’obstacle de la langue.



Ce que j’en pense :



C’est une très belle histoire. J’ai dévoré ce livre sur lequel je me suis ruée, ayant à peine terminé « Le rapport de Brodeck ». Tellement sous le charme de l’écriture de Philippe Claudel qu’il fallait que je me précipite sur tout ce que cet auteur a écrit.



Une envie irrépressible, presque compulsive, addictive… et je n’ai pas été déçue. Ce livre est un bijou.



Monsieur Linh est un personnage auquel on s’attache immédiatement, tant son destin est tragique : perdre sa famille dans ces conditions, fuir pour survivre avec pour seule raison de subsister sa petite-fille qu’il va nourrir comme il a vu faire sa famille, mâcher le riz pour le réduire en bouillie et le mettre dans la bouche de l’enfant. L'enfant lui donne la force d'avancer encore, alors qu'il serait si facile parfois d'abandonner le combat, la résistance.



L’auteur nous raconte, la traversée qui rappelle les boat-people mais qui fait résonner la tragédie des migrants qui fuient leur pays pour risquer leur vie dans la Méditerranée, depuis quelques mois pour fuir la guerre, les guerres, les dictatures…



Puis la survie, dans un logement étroit avec la cohabitation avec ses compatriotes qui ne le voient pas arriver avec bienveillance, loin s’en faut. Chacun pour soi dans la jungle.



Le soleil viendra d’un autre homme désemparé dont la femme est décédée depuis peu et qui continue à vivre, en ayant perdu son âme-sœur. Ces deux êtres, se ressemblent tellement dans leur chagrin, leur vie devenue précaire. Ils sont en mode survie, il leur faut trouver ce petit quelque chose qui les fera avancer.



Ce livre raconte très bien l’exil, le déracinement, la perte, le deuil, la difficulté de la langue qui fait qu’on se sent enfermé : les sons ne sont pas les mêmes, les parfums non plus, tous les repères ont sauté, et comment on traite les migrants aussi (cf. le parcage dans une maison de retraite). on ne peut s'empêcher de penser aux camps de réfugiés.



L’importance, la force de l’amitié entre deux hommes qui ne communiquent que par le regard mais vont devenir un soutien l’un pour l’autre, se soigner mutuellement…



Un roman court, cent quatre-vingt deux pages, mais d’une telle intensité qu'on en sort bouleversé, tant les mots sont percutants. Certaines phrases sont non eulement très belles, mais d'un telle intensité qu'elles percutent le lecteur, l'interpellent…



Encore un coup de cœur évidemment….



Note : 9/10
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La petite fille de Monsieur Linh

Je devais lire ce livre depuis un moment, c’est chose faite, et pour moi, c’est un petit bijou de douceur entre deux hommes, d’émotions, de non-dits qui disent tout, d’appel à la tolérance et l’empathie.

Une fois de plus je ne regrette pas d’avoir laissé de côté la quatrième de couverture pour m’embarquer dans l’inconnu. Je suis allée de surprises en surprises, et j’ai refermé le livre avec un sentiment de plénitude.

Inutile de résumer quoi que ce soit, c’est déjà fait, et puis tout est question d’émotions pures.
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L'Archipel du chien

Une île perdue au milieu de nulle part. Trois cadavres de migrants africains échoués que les notables préfèrent cacher pour éviter une publicité négative qui ferait capoter un projet immobilier — le hic étant la conscience de l'instituteur opposé à cette dissimulation.



Ce livre, comme dans Les âmes grises, a son lot de citoyens au-dessus de tous soupçons prêts aux pires compromissions pour sauvegarder leurs intérêts, en un endroit où, à la manière de Simenon, l'ambiance pesante est celle d'un lieu en vase clos. Des hommes, que l'on retrouve souvent chez Philippe Claudel, surtout des mauvais guidés par leur égoïsme, qui ont parmi eux une âme pure que la voix discordante désigne comme bouc émissaire.



Une histoire exemplaire, qui si elle est parfois manichéenne et moralisatrice n'en reste pas moins réaliste sur l'indifférence, l'égoïsme, l'individualisme des populations face au sort des migrants. La lâcheté étant aussi partagée par le plus grand nombre de ceux qui laissent faire. D'actualité et bien écrit, L'Archipel du chien a le grand mérite d'engager une réflexion sur un problème trop souvent occulté, collectivement et individuellement.



Challenge MULTI-DÉFIS 2018
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L'Archipel du chien

La Voix raconte, elle se dit ni homme ni femme, se veut-elle être la voix de notre conscience ? Dans un premier chapitre très court, elle décrit dans l'utopique Archipel du Chien, une de ses îles où se déroule l'histoire.

Sur cette petite île de pêcheurs, de cultivateurs et de vignerons, la plage est formée de galets, l'île est en partie recouverte de la lave noire d'un volcan, le Brau, qui, régulièrement, se rappelle aux habitants. C'est sur cette plage inhospitalière que s'échouent trois corps, trois Noirs.

Le maire ne veut pas de ces cadavres de migrants, il lui faut cacher cette réalité morbide, pour cela il va se montrer capable du pire.

Dans L'Archipel du Chien, une fable au climat noir sur le drame des migrants, Philippe Claudel dénonce l'égoïsme et la lâcheté dont sont capables certains hommes.

Encore cette fois, Philippe Claudel, de sa belle écriture, m'a charmée.

À lire !

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Crépuscule

Premier coup de coeur de cette rentrée d’hiver !



Dans une ambiance d’emblée sombre, où l’inconfort est le lot du quotidien, le froid, l’obscurité, et la menace permanente d’un danger possible, à une époque et dans un lieu que l’on situera progressivement au fil des indices semés dans le texte, l’Adjoint officie auprès de son supérieur, dans une petite ville où les faits graves sont rares. Or, le Curé vient d’être découvert mort dans la rue, et l’observation même rapide de la victime allongée au sol ne laisse planer aucun doute sur la nature criminelle du décès du prêtre. Le crime en lui-même est odieux mais de plus il met en place les conditions d’un conflit social aux conséquences potentiellement graves, dans cette communauté où chrétiens et musulmans cohabitent avec prudence.



Les personnages sont particulièrement bien campés : celui du Policier, ambigu, tour à tour figure de la stabilité et de la rigueur puis moins fiable lorsqu’on découvre les démons qui l’obsèdent, et même carriériste et prêt à vendre son âme pour une promotion. Tout cela en fait un être qui suscite toute une palette de sentiments évolutifs. L’Adjoint est beaucoup plus constant dans son comportement, mais ne serait-il pas plus malin que ne le laisse penser le mépris de son supérieur.

Et puis la figure lumineuse de la jeune Lémia, qui a découvert le corps, vient à la fois illuminer les pages et susciter des craintes pour sa sécurité.





D’emblée dès les premières lignes, on est saisi par la force de la narration, à la fois par la façon dont le décor est planté et l’intensité des personnages. On est bien sûr happé par l’intrigue autour de la mort du curé et des conséquence prévisibles mais en filigrane le contexte politique et religieux est passionnant. Ce polar historique à haute valeur littéraire est porté par une écriture sublime, qui rend l’oeuvre très addictive.



Jamais déçue par les précédents romans de Philippe Claudel, celui-ci risque fort de figurer en tête de mon classement personnel, jusqu’au prochain ?





352 pages Stock 4 janvier 2023

#Crépuscule #NetGalleyFrance


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Fantaisie allemande

♫Pour une longue dame brune

J'ai inventé

Une chanson au clair de la lune

Quelques couplets

Si jamais, elle l'entend, un jour

Elle saura

Que c'est une chanson d'amour

Pour elle et moi♫

-Barbara / Moustaki- 1967-

---♪---♫---SS...---...SOS...---...SS---♫---♪---

D'Allemagne

Variations sur le thème d'un cavalier bleu

Incohérence de l'Histoire, tu et moi , les enjeux

Le romantisme est plus violent

Les violons jouent toujours plus lent

Nous, nous avons nos matins blêmes

Et l'âme grise de CLAUDEL,

Eux c'est la mélancolie même,

Tout l'écrit, les SOS ou le rappel à l'Haydn.

O faites que jamais ne revienne

Le temps du sang et de la haine

les guerres sont des bétises

Un manque de matière grise

Faut-il-y voir que les aigles en noir ?

Une armée brune, Viktor, une lueur d'espoir

Victoire ou simple revanche

Tout biographe a le droit de réinventer la vie sur laquelle il se penche...

Bonnes Nouvelles

que celles de Monsieur Claudel 😀













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