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[Elle] est déjà partie, partie sur les routes serrer la main à des blouses blanches, leur vendre ses probiotiques qui ne soignent rien mais font du bien, paraît-il, à qui, on ne sait pas, peut-être à des gens qui ont le ventre noué de vide, comme nous, et des plaques rouges qui grattent, comme moi.

(p. 71)
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On ne peut pas compter sur la beauté pour s'attarder, et sur les amants, encore moins. Mais je ne pense pas qu'un tas d'argent ait jamais fait pleurer une femme !
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Ceux qui vivent sans souci de l'essentiel sont sauvés dès le départ ; mais qu'ont-ils donc à sauver, eux qui ne connaissent pas le moindre danger ? Le paroxysme des sensations, l'excès d'intériorité nous portent vers une région éminemment dangereuse, puisqu'une existence qui prend une conscience trop vive de ses racines ne peut que se nier elle-même. La vie est bien trop limitée, trop morcelée, pour résister aux grandes tensions. Tous les mystiques n'eurent-ils pas, après de grandes extases, le sentiment de ne plus pouvoir vivre ? Que peuvent donc encore attendre de ce monde ceux qui se sentent au-delà de la normalité, de la vie, de la solitude, du désespoir et de la mort ?
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Et pourtant elle savait que j'avais besoin d'elle, que je l'avais attendue aujourd'hui, que j'avais horriblement souffert à chaque minute de l'inutile attente. Et pourtant elle savait qu'en ce même instant où elle goûtait le calme du soir, je devais me torturer dans un minutieux enfer de raisonnements et d'imaginations.
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La mort la plus profonde, la vraie mort, c’est la mort par solitude, lorsque la lumière même devient principe de mort. De tels moments vous séparent de la vie, de l’amour, des sourires, des amis – et même de la mort. On se demande alors s’il existe autre chose que le néant du monde et le sien propre.
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Et dans un de ces passages transparents du mur de pierre j'avais vu cette jeune femme et j'avais cru naïvement qu'elle avançait dans un autre tunnel parallèle au mien, alors qu'en réalité elle appartenait au vaste monde, au monde sans limites de deux qui ne vivent pas dans des tunnels. Et peut-être s'était-elle approchée par curiosité d'une de mes étranges fenêtres et avait-elle entrevu le spectacle de mon irrémédiable solitude, ou peut-être avait-elle été intriguée par le langage muet, l'énigme de mon tableau.
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On devrait toujours faire les choses au moment où l'on a envie de les faire, sans tergiverser, sans vouloir être raisonnable, sans remettre à plus tard. Parce qu'on ne sait jamais s'il y aura un "plus tard" , en réalité.

...

La pire erreur qu'on peut faire dans la vie, c'est d'être raisonnable. De temporiser, de douter, d'attendre. Au lieu de se contenter de vivre.

p255
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Cela fait bien des années qu'elle a perdu sa respectabilité, mais un sentiment de honte demeure : la notoriété n'est pas bien perçue chez une femme.
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Nous ne faisons qu'une, mais nous sommes beaucoup.
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Je mourus. D’une douce mort. Celle dont on ne revient jamais vraiment. Parce qu’on laissait toujours un bout de soi dans ces étreintes. Quand la passion devenait de l’amour et que l’amour se transformait en ardeur. En ferveur.
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Il y a une vérité c'est qu'on peut pardonner quand on imagine que les gens ne font pas vraiment exprès mais vivre dans l'idée que les parents avaient prévu des plans en rapport avec le mal c'est insupportable et ça m'a obligé à beaucoup penser au Démon et à lui faire une place. Je ne sais pas si c'est une erreur ou pas c'est comme ça j'ai fait avec ce que j'avais pour m'en sortir et je n'avais aucune autre force que lui à ce moment. Je ne dis pas que c'est un pacte mais quelque chose comme ça et je ne sais pas qui mangera l'autre à la fin.



- Chap. 16 - p77.78 -
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Ma tombe est froide. Et pour me prouver que j'existe... Prendre une vie. Peu importe laquelle. Comme on enlève une brique au hasard dans un mur. Te tuer. Toi. Pour revoir l'astre nu. Le moment est venu ! Dix fois mille ans d'attente dans ma geôle solitaire. Qui dira : "celui-là n'a pas su se montrer patient" ?
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Tu es spéciale, Zoey, et il y a souvent de la beauté dans ce qui est singulier.
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Il ne faut jamais sous-estimer la capacité des hommes de rétrécir leur esprit jusqu'à la fermeture, mon garçon.
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Je ne me souviens pas mot pour mot de cette conversation téléphonique, mais je me rappelle en tout cas qu'au lieu de lui demander pardon pour la lettre (raison pour laquelle je l'avais appelée), je finis par lui dire des choses encore plus dures que dans cette lettre.
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Si la fleur n'est pas butinée, et donc pas fécondée, elle meurt sans fruit. Meurt avec elle, un jour ou l'autre, la plante qui la porte. Meurt avec elle l'animal qui l'a broute. Meurt avec elle l'homme qui n'a plus ni fruits, ni légumes, ni viande. Meurt avec elle l'humanité. Question de vie ou de mort pour l'abeille aussi. Le nectar de la fleur est sa seule et unique nourriture. C'est sa survie à elle, et celle de sa colonie, qui se joue dans l'immédiat. Nous retrouvons encore une préoccupation qui devient lancinante : survivre.
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Un jour, la discussion fut plus violente que de coutume et j'en arrivai à la traiter de putain. Maria en resta muette, paralysée. Ensuite, lentement, en silence, elle alla s'habiller derrière le paravent qui servait aux modèles ; et lorsque, après avoir lutté entre la haine et le repentir, je courus lui demander pardon, je vis que son visage était baigné de larmes. J'étais éperdu : je la baisai tendrement sur les yeux, lui demandai pardon avec humilité, pleurai avec elle, m'accusai d'être un monstre cruel, injuste et vindicatif. Et cela dura aussi longtemps qu'elle montra quelque trace de souffrance ; mais à peine se fut-elle calmée et se mit-elle à sourire, redevenue heureuse, que je commençai à trouver peu naturel qu'elle ne fût pas plus triste ; elle pouvait s'apaiser, mais il était suprêmement suspect qu'elle se livrât à la joie après pareille insulte et il me semblait que n'importe quelle femme eût dû se sentir humiliée d'être appelée ainsi, jusqu'aux prostituées elles-mêmes, et qu'aucune femme ne pouvait retrouver si vite sa sérénité, à moins qu'il n'y eût une certaine vérité dans ce qualificatif.
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Je suis rentrée en longeant la mer par le boulevard de l'Océan désert. La nuit descendait. Au loin, du côté de Bénodet, des lumières s'étaient allumées, formant un arc tout le long du rivage. C'était beau. Un peu irréel.
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Toute enfant, ce n’est pas que je n’aimais pas ma mère. Je ne la voyais pas. Je ne la situais que dans une sorte de brouillard. Un corps maternel auquel j’aurais appartenu sans le voir. Une utilité. Elle n’existait pas vraiment par elle-même, ne m’intéressait pas. C’est au sens propre que je ne la percevais pas, que je ne voyais pas sa personne. Je ne voyais que mon père, ne m’adressais qu’à lui ; de même que j’avais le sentiment qu’il n’aimait que moi. Quand il est parti, il a bien fallu que je la découvre, elle. Il n’y avait plus qu’elle. Elle était là. J’ai pris soudain conscience de son physique, de ses traits réguliers mais insignifiants, de son corps sans chaleur, de sa voix plate. Et ce fut pour la détester. Adolescente, j’ai pensé que c’était à cause d’elle que mon père nous avait quittées. Elle ennuyait l’enfant qu’il était. Ne séduisait pas l’homme qu’il avait envie d’être. Elle le tyrannisait. L’écrasait de la supériorité que lui donnait un métier stable et correctement rémunéré. Il était humilié de se voir entretenu par elle, puisque c’est de son salaire à elle que nous vivions. Il n’avait plus de désir pour elle. Et le jour où l’occasion s’est présentée de reprendre sa liberté, il l’a saisie. Comment lui en vouloir ?

C’est donc paradoxalement à ma mère que je ne pardonnais pas. Je la rendais responsable de la blessure que m’avait laissée Albert en partant.
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Ma tête était un véritable pandémonium : en foule, idées, sentiments d'amour et de haine, questions, ressentiments et souvenirs s'y bousculaient.
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