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EAN : 9782070447862
112 pages
Gallimard (20/09/2012)
3.61/5   35 notes
Résumé :
Qu’ils soient mendiants, contrebandiers d’alcool, propriétaire de restaurant pathologiquement jaloux, vagabond simple d’esprit ou menteur éhonté, les personnages de ces Croquis nous sont proches, sympathiques dans leur besoin avide de reconnaissance, d'amour ou de dignité.

Une série de portraits brossés dans une langue âpre et vibrante d’émotion, par l’un des plus grands écrivains américains.
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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J'aime beaucoup découvrir comment un auteur est entré en littérature. Pour Faulkner (comme pour beaucoup d'autres d'ailleurs) ce fut par l'intermédiaire de la nouvelle. Ce Coucher de soleil regroupe des textes rédigés suite à un séjour de six mois dans la plus grande ville de Louisiane en 1925. On y trouve un mari à la jalousie maladive, un pauvre hère qui cherche l'Afrique de l'autre coté du Mississipi, un mendiant embarqué par la police, des contrebandiers d'alcool ou encore un fieffé menteur qui a la mauvaise idée, pour une fois, de raconter une histoire véridique.

Des gens simples et des nouvelles d'un certain classicisme formel où l'on voit déjà poindre quelques éléments qui feront par la suite la renommée de Faulkner, notamment la cohabitation entre une tonalité profondément réaliste et quelques pointes de lyrisme. Malgré l'unité de lieu, il est à noter que les situations proposées sont très variées et les personnages hauts en couleur valent le détour.

Entre humour et désillusion, la langue est d'une belle fluidité et les dialogues sonnent juste. Un petit recueil idéal pour découvrir les premiers pas d'un futur prix Nobel de littérature et déceler les promesses d'une oeuvre à venir dont la qualité aura marqué de manière indiscutable la littérature américaine du 20ème siècle.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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COUCHER DE SOLEIL de WILLIAM FAULKNER
Neuf nouvelles assez courtes dans ce recueil.
Miroirs.
Avec sa béquille il fait la manche, les «cordes vocales cassées par l'alcool », il parle bien, un flic veut l'embarquer mais l'homme ne manque pas de charme, il argumente et quand le fourgon l'emporte, on voit «César sur son char»..
Jalousie.
Elle est derrière le comptoir, il est en salle, mari et femme, il est jaloux du serveur beau et mince, lui laid et bedonnant. Elle tricote, voudrait monter dans sa chambre, il refuse. Pour régler ce problème ils se mettent d'accord pour vendre et partir…
Nazareth.
Il a 27 ans, il émerge d'un bosquet, semble manquer d'argent, Spatling lui propose de poser pour lui, un dollar, il hésite puis en échange d'lui donne quelques notes sur son mode de vie, pas mal…
Royaume des Cieux.
Deux hommes descendent d'une voiture pour livrer, un autre reste, un narcisse à la main. Trafic d'alcool, des flics passent, l'homme au narcisse ne veut pas aider…
Fortune.
Un gueux pimpant n'a pas le sou pour manger, en croise un autre qui le croit riche et lui parte d'un endroit délicieux…
Coucher de soleil.
Un noir veut prendre un bateau pour retourner en Afrique retrouver monsieur Bob, mais personne ne le comprend…
Menteur.
Elk est réputé pour raconter des histoires qu'il invente, personne ne le croit. Un jour au bar, il en raconte une devant un inconnu, tout le monde le croit…
Rats des champs.
En voiture avec son copain bootlegger, il s'étonne qu'il respecte les flics, alors il lui explique l'histoire de la livraison d'eau à la place du whisky…
Yo Ho.
Elle filait six noeuds sur l'océan la Diane, incroyablement stable avec un équipage composé de chinois et d'anglais dans le carré, la crème de la pègre. Comment Yo Ho s'est fait tuer chester une histoire bizarre…
Des nouvelles simples et plaisantes à lire, des portraits surtout, mais assez peu représentatives des romans que Faulkner publiera, on peine à y retrouver son style.
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Des portraits très courts, racontés par de petites scènes extraites de la vie ordinaire de la région de la Nouvelle Orléans, dans les années 20.
C'est très court, très juste, en quelques touches l'auteur nous fait vivre une ambiance de ville où de campagne, nous fait rencontrer un personnage avec ses peurs, ses envies, ses amitiés, ses ennemis...
Les personnages semblent tirés d'un film de Chaplin et ont tous quelque chose à dire de la Louisiane...
L'écriture naturelle et la qualité de la traduction font de ce livre un petit bijou !
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Découvrir l'univers de William Faulkner peut se faire par ce petit recueil de nouvelles dans la collection Folio (avec une couverture par Tardi). Il offre une sélection de quelques textes tirés de « Croquis de la Nouvelle-Orléans », un ensemble plus important de 1958. Les héros de Faulkner sont des gens du sud, des personnes un peu simples, un peu en marge, un peu filoutes mais toujours attachantes. Ici, un clochard (Miroirs de la rue de Chartres), là, une handicapé mental (Le Royaume des Cieux), ou là encore, un noir naïf (Coucher de Soleil). Et ils subissent toujours les conséquences de leurs envies, victimes de leur hérédité ou de leur classe sociale.
Le style de Faulkner est généralement celui de la concision. Dans « le Menteur » (ma préférée), une gare, deux bâtiments jaunes, un magasin et le décor est planté. Les descriptions se font archétypales pour ne pas devoir s'étaler sur des pages. de même, les personnages n'ont d'épaisseur psychologique qu'à travers leurs dires et leurs actes. J'ai été aussi surpris par l'utilisation à trois reprises de la mise en abyme, à savoir un texte dans le texte, une histoire dans l'histoire. C'est le cas dans « Venu de Nazareth », « le Menteur » et « Rats des champs ». Et cela pour des obtenir des effets différents : soit le texte se fait différent que celui qui le contient, soit il le dynamise car il en est le centre stratégique, soit il en est un des éléments comme les autres. Mais toujours il est nettement marqué par son narrateur ou son auteur, comme dans les oeuvres de Magritte (un tableau dans le tableau).
Bref, une véritable rencontre avec un auteur américain dont la réputation n'est plus à faire. Aussi je ne bouderai pas mon plaisir en lisant d'autres textes de Faulkner.
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Il s'agit de neuf nouvelles écrites en 1925 par Faulkner et extraites du recueil intitulé "Croquis de la Nouvelle Orléans" bien que plusieurs d'entre elles se situent ailleurs que dans cette ville et même ailleurs que dans les états du sud des États-Unis. M'ont particulièrement plu : la dernière du recueil "Yo ho et deux bouteilles de rhum", un récit de marin des mers du Sud-Est asiatique où le racisme anti-jaune se dévoile de façon glaçante; "le menteur" où l'on voit ce qui peut arriver à un menteur patenté qui veut dire la vérité; "Coucher de soleil" qui raconte le tragique destin d'un noir de Louisiane qui voulait regagner "l'Af'ique", dont il a appris qu'il était le pays de ses ancêtres; "Rat des champs", une drôle d'histoire d'arnaqueur arnaqué à l'époque de la prohibition; "Venu de Nazareth" où l'auteur va croiser dans Jackson Park (Nouvelle Orleans) un jeune vagabond de 17 ans qui lui fera cadeau d'un poème de son cru. Quatre autres histoires complètent ce cocktail à la saveur plutôt amère sur l'Amérique des années 1920.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
" La Nouvelle-Orléans.
Courtisane entre deux âges, qui boude la lumière afin que demeure l'illusion de sa gloire passée. Chez elle, les miroirs ont terni dans leurs cadres dédorés; sa maison est vouée à la pénombre et à la patine du temps. Elle est allongée avec grâce sur une chaise longue ornée de vieux brocarts; autour d'elle flotte un parfum d'encens, et les plis de sa robe tombent en un savant drapé. Elle vit dans l'atmosphère surannée d'un passé au charme révolu.

Ceux qu'elle reçoit sont un petit nombre d'élus; ils viennent à elle dans un éternel crépuscule. Elle ne parle guère, et pourtant elle paraît dominer la conversation, qui est mineure sans être morne, affectée sans être brillante. Et ceux qui ne sont pas parmi les élus restent à jamais dehors.

La Nouvelle-Orléans... courtisane qui subjugue encore les hommes sur le déclin, et dont les charmes ne peuvent laisser indifférents les plus jeunes. Et tous ceux qui la délaissent pour quêter les vierges aux cheveux ni bruns ni blonds et au sein pâle et glacé où nul amant n'a jamais expiré, ceux-là lui reviennent: il suffit qu'elle sourie derrière son éventail langoureux..."
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"Comme ça vous écrivez ? me demanda-t-il timidement. Est-ce que vous écrivez comme dans ce livre ?" De son veston élimé il tira un exemplaire abîmé d'"Un gars du Shropshire" et, en me le tendant, il cita le poème qui commence par ce vers : "Dans mon cœur pénètre un vent qui tue..." Il ajouta qu'à son avis, c'était le meilleur qu'il avait lu.
"Pourquoi ne rentrez-vous pas chez vous ? lui demandais-je.
- Un de ces jours, je le ferai. Mais ce n'est pas pour cela que je l'aime, ce bouquin. Je l'aime parce que celui qui l'a écrit a senti ça comme ça, sans s'occuper de qui le lirait.
- Est-ce que c'est si rare ? lui demandais-je.
- Plaît-il ?
- Je veux dire, de sentir quelque chose et puis d'écrire exactement comme on le sent ?"
(extrait de la nouvelle "Venu de Nazareth")
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Il y a quelque chose d"éternel dans l'Orient, une résistance élastique et néanmoins inébranlable contre laquelle le tonnerre fugitif de l'Occidental, ses méthodes pleines d'ardeur et réputées efficaces, ne sont que du vent.
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Alors un ouragan se leva : autour de lui, les branches et les buissons furent fouettés par une tempête plus féroce que tout ce qu'il avait connu : tout s’aplatissait, hurlait, et disparaissait sous ce feu. Lui-même était devenu un arbre pris dans cette tempête : il en sentait les coups de butoir, et il fut déchiqueté en feuilles éparses et broyées.
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- Fous moi le camp, gronda Ek. Et, accusé simultanément de véracité et de stupidité, il se retourna, ulcéré, contre le mur, sachant qu'il venait de perdre à jamais son crédit de menteur.
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De quel écrivain génial André Malraux parlait-il quand il a dit : « C'est l'intrusion de la tragédie grecque dans le roman policier » ?
« le Bruit et la fureur » de William Faulkner, c'est à lire en poche chez Folio.
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