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Maurice Edgar Coindreau (Traducteur)
EAN : 9782070316991
112 pages
Gallimard (07/10/2004)
3.45/5   88 notes
Résumé :
Jusqu'à dix dollars pour les meilleurs ! C'est ce que M. Revercomb est prêt à vous donner pour que vous lui racontiez vos rêves soigneusement notés et mis en fiches par sa secrétaire... La jeune Sylvia saisit l'opportunité et quitte son métier de sténo. Mais pourquoi surnomme-t-on Revercomb, M. Maléfique ? N'y a-t-il pas un prix à payer lorsque l'on vend ses rêves ?

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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Trois nouvelles dans ce court recueil, afin de faire connaissance avec le style de Truman Capote. Un style que j'ai trouvé d'une grande modernité, à la fois simple et empli de nuances et dont le poids des mots fait mouche.

De la première histoire, "Monsieur Maléfique", se dégage une impression quasi surnaturelle et de profonde solitude. L'héroïne, Sylvia, montée à New-York, vit cruellement l'anonymat de la grande cité et la cherté de l'existence. Aussi vend elle ses rêves nocturnes à un mystérieux Mr Revercomb. Ambiance faustienne sur désarroi existentiel dans cette sombre histoire.

La seconde, "Tels des enfants le jour de leur anniversaire", s'occupe moins d'adultes que d'enfants et d'adolescents d'une petite bourgade où deux nouvelles arrivées, Miss Bobbit et sa mère, bouleversent le train-train. L'enfant, âgée de neuf-dix ans, possède un côté Wunderkind, parlant avec toute la maturité d'une femme accomplie et douée pour la danse. Un récit très réussi et qui ne laisse pas d'émouvoir du fait qu'on sait dès la première phrase ce qu'il advient de la jeune prodige. Injuste et tragique, la vie s'accomplit.

Enfin, "Une dernière porte est close" met en scène Walter, également monté à New-York comme la Sylvia de "Monsieur Maléfique". Mais contrairement à elle, sa personnalité est celle d'un sale type, prêt à beaucoup pour arriver. Enfin, prêt à salir et se servir des autres sans scrupule, avec la persuasion qu'il est dans son bon droit. Paresseux, arrogant, égoïste, arriviste mais trop pressé. Bien fait! Ce personnage m'a fait penser au Bel-Ami de Maupassant, avec des différences bien sûr.

Chaque histoire est écrite et menée avec une grande dextérité tant dans l'intrigue que dans la narration. Quoique touchant à des thèmes divers, ces trois récits ont pour point commun une certaine déchéance, un ratage existentiel; la différence réside dans la façon où cette déchéance survient : fatalité, faute personnelle, erreurs d'aiguillage...

C'est globalement plutôt sombre, comme recueil, mais attractif et immersif une fois commencé la lecture des premières lignes. Voilà une écriture riche et sans fioriture qui me plaît beaucoup. de sang-froid m'attend sur mes étagères... plus pour longtemps, je crois.
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ébé, si vous cherchez de l'amusement et du léger, passez votre chemin...
On ne peut pas dire que les nouvelles de ce petit recueil soient réjouissantes !

C'est très bien écrit, dans un style ultra-moderne, même, et le choix des héros de chaque nouvelle, très différents, montrent une grande maîtrise de l'écriture. (Une femme, une adolescente, et enfin un homme.)

Les trois nouvelles ont pour thème grandeur et décadence, si on peut dire. A chaque fois nous est présenté un personnage assez ambitieux (et réellement doué avec Miss Bobbit dans la seconde), mais qui au final pose des actes qui vont provoquer sa chute, par paresse, par besoin, par bêtise.

C'est donc une ambiance assez sombre et sinistre qui se dégage de ce recueil, et je l'ai recommencé du début ce matin car, j'avoue que je n'avais pas réussi à le lire quand je l'avais commencé pendant mes vacances cet été, j'étais vraiment pas d'humeur.
Je ne le suis toujours pas d'ailleurs mais ça m'agaçait de l'avoir encore avec un marque-pages à l'intérieur depuis tout ce temps, d'autant qu'il n'est pas bien épais ! Il est pas né le bouquin qui me résistera quand j'ai décidé de le lire, non mais ! Mdr !
Et donc je l'ai fini.

La première nouvelle "Monsieur Maléfique", est excellente. Vraiment j'ai bien accroché, et si elle n'est pas réjouissante, elle est très inventive.

La seconde, "Tels des enfants, au jour de leur anniversaire", est sympathique tout du long, plutôt étrange car cette gamine est pas commune, ça c'est sûr.

La troisième est plus difficile à lire. le personnage principal est totalement antipathique, c'est vraiment un sale type, arriviste et qui tourne le dos aux gens qui l'aident dès qu'il se croit "au sommet". Sa chute n'en est que plus réjouissante, prends-toi ça dans tes dents. Son caractère est bien décrit, ça vise juste. Mais on finit sur une mauvaise impression tant il est désagréable, c'est un peu dommage...
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Mon premier Truman Capote, et je dois dire que je n'ai pas été déçue, j'ai beaucoup apprécié le style énigmatique, presque magique de cet auteur, mêlant avec allégresse les ambiances oniriques et de polar noir (soit dit en passant je n'ai jamais lu de polar rose).

Donc, trois nouvelles.

Dans monsieur Maléfique (celle que j'ai préférée car l'histoire et ses protagonistes avaient une dimension touchante, émouvante, qui n'est pas aussi sensible dans les autres), nous assistons à la déchéance progressive de Sylvia qui vend ses rêves pour une bouchée de pain à M. Revercomb, autrement appelé par ses anciens fournisseurs "Monsieur Maléfique". Car celui qui vend ses rêves finalement vend peu à peu toute son âme. Cette version un peu modernisée de Faust révèle le caractère inexorable de la descente aux enfers. Pour vendre un rêve, il faut en faire, et il faut donc boire ou gober de pilules, c'est un travail à plein temps. Un dialogue, une amitié entre êtres brisés se noue, allant de rires désespérés en promesses d'ivrognes.

"Tels des enfants le jour de leur anniversaire" est aussi l'histoire d'une chute, d'un choc, mais cette fois au sens propre. Miss Bobbit, jeune fille incroyable et fascinante, débarque avec sa mère dans une ville tranquille et perdue. Elle réussit des choses sensationnelles, est entreprenante et ambitieuse, et attire les hommages fiévreux de tous les jeunes garçons du coin ... au grand dam des autres filles, maugréantes et vitupérantes. et puis un jour, l'horizon hollywoodien s'offre à elle. Mais chez TC peut-être que les histoires, même sans amour, finissent mal, en général.

Enfin, la même atmosphère d'espoir déçu, d'existence et d'ambition inabouties, se retrouve dans la dernière nouvelle "Une dernière porte est close". Un jeune arriviste aux dents longues est pistonné par son amie (amoureuse) pour travailler au sein de la même entreprise de publicité qu'elle. le jeune homme se prend à rêver de grandes destinées, d'amitiés et de fréquentations flamboyantes, lorsque son patron le prend sous son aile. le parfum des paillettes l'enivre et il se coupe de son ancien univers. Mais la roue tourne, et il provoquera lui-même sa chute. Là encore on ressent bien, sous-jacent, l'aspect de la tentation diabolique, de l'illusion dorée, et de la vanité comme instrument de perdition.

http://lelabo.blogspot.com/2008/09/truman-capote-monsieur-malfique-et.html
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Je viens de fermer ce recueil de 3 nouvelles. C'est le deuxième livre de Truman Capote que je lis, et ce ne sera pas le dernier!

L'histoire de "Monsieur Maléfique" est toute à fait fascinante. Un homme, Monsieur Revercomb, achète des rêves, à des prix différents selon la qualité du rêve. Mais qu'est-ce que cela signifie vraiment pour celui qui vend ses rêves. Petit à petit, on comprend que c'est vendre son âme par petit bout. Et Sylvia, jeune fille ayant un travail de sténographe, se laisse prendre dans les griffes de Monsieur Revercomb.

"Tels des enfants, au jour de leur anniversaire" est un titre qui cache bien son jeu! Ce qui est surprenant est que, dès le début, nous connaissons la fin. Et Truman Capote nous convainc aisément à lire ce qu'il s'est passé jusqu'à ce moment-là. Et nous découvrons alors Miss Bobbit et son caractère si... particulier.

Quant à "Une dernière porte est close", j'étais happée tout de suite par l'âme de Walter qui s'avère être sans état d'âme pour les autres.

Ces petites nouvelles sont une belle façon de découvrir (ou redécouvrir) l'univers de Truman Capote.
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Recueil de nouvelles publié alors que l'auteur n'avait que 25 ans, bien avant la consécration.Je me rend compte que je n'avais encore rien lu de Truman Capote, quelle lacune !
Ce sont des nouvelles au charme particulier qui mélangent réel, fantastique et merveilleux et qui sont aussi très sombres.
Une écriture de toute beauté,non dénuée d'une certaine ironie.
Cela donne envie d'aller plus loin avec ce grand écrivain.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Petit à petit, elle se rendit compte que tout le monde dans le salon s'occupait d'elle ; les regards de ces gens, dans l'obscurité douteuse de cette pièce remplie de plantes vertes, avaient plus de raideur que les pieds des chaises sur lesquelles ils étaient assis.
(Dans "Monsieur Maléfique")
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C'est hier après-midi que Miss Bobbit s'est fait écraser par l'autobus de six heures. Je ne sais trop ce qu'il convient d'en dire - après tout elle n'avait que dix ans - mais je suis convaincu que pas un de nous, dans cette ville, ne l'oubliera jamais.
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"Monsieur Maléfique":

- Non, Oreilly, ça ne ressemble pas à la vie. Ca n'a rien de commun avec la vie. C'est plutôt comme si on était mort. J'ai l'impression qu'on m'a tout pris, comme si j'avais été attaquée par un brigand et qu'il m'avait volée jusqu'aux os. Oreilly, je vous assure que je n'ai pas la moindre ambition, moi qui en ai toujours eu tant. Je n'y comprends rien et je ne sais pas quoi faire.
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"Il y avait quelque chose de beaucoup plus triste que tout ça, c'est que la vie continuait : pour ceux qui perdent leurs amours, la vie devrait s'arrêter, comme la vie devrait s'arrêter lorsque meurt un homme : et jamais cela n'arrivait !"
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"Une dernière porte est close":

- Je regrette, Walter, mais je ne puis vraiment plus vous fréquenter. Je vous comprends fort bien et j'ai une certaine sympathie pour vous. Votre méchanceté vous entraîne et ce n'est pas entièrement de votre faute, mais je ne veux plus vous revoir, je ne suis pas tellement d'aplomb moi-même, ce serait au-dessus de mes forces.
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Vidéo de Truman Capote
En mai, ce qui nous plaît, c'est de lire de bonnes bande dessinées : de celles qui nous emportent, qui nous bouleversent, qui nous renversent. Voici donc venue la fin du Chant des Asturies. le tome 4 signe la conclusion d'une oeuvre majeure de l'histoire de la bande dessinée espagnole. Vous découvrirez aussi le retour de Truman Capote à Garden City, la ville où se sont déroulés les meurtres qu'il a explorés dans de sang-froid. Et parmi les nouvelles éditions : Sophie, oeuvre majeure de Muñoz et Sampayo, sera enfin réédité. Et trois titres rejoignent notre collection de poche : Les Ignorants, Martin Eden et Sang Noir.
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