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EAN : 9782917689790
184 pages
Editions ActuSF (21/10/2014)
3.88/5   25 notes
Résumé :
« Il est presque temps de parler de la Dame. J’ai hésité à le faire parce que, si quelqu’un trouvait mon journal et le lisait, il penserait que je suis fou. Je ne suis pas fou. »
Juillet 1916, bataille de la Somme. James Edwin Rooke, jeune officier et poète, consigne les horreurs de la guerre dans son journal. Les camarades morts pour gagner quelques centimètres de terrain. Les conditions effroyables dans les tranchées. Les ordres absurdes...
Mais, ble... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Parmi les batailles les plus sanglantes de la Première Guerre mondiale, l'épisode de la Somme est sans doute l'un des plus tristement célèbre puisque, après plus de cinq mois de lutte et à peine quelques mètres de terrain gagné, le total des pertes est estimé à près de 1 060 000 de morts. Un carnage dans lequel se retrouve pris le jeune James Edwin Rooke, personnage fictif mis en scène par Dan Simmons dans ce roman qui nous plonge sans pitié dans l'enfer des tranchées. Si vous avez l'estomac fragile, accrochez-vous, car l'auteur n'hésite pas à s'attarder sur les détails les plus atroces, des corps rongés par les rats ou les chats à la vermine grouillant sur les uniformes et dans les draps des soldats, en passant par les blessures les plus terribles et les morts les plus odieuses. Si la lecture se fait souvent insoutenable, on ne peut pourtant s'empêcher de poursuivre, attirés par une sorte de fascination morbide mais aussi et surtout atterrés de savoir que toutes les horreurs dépeintes ne sont malheureusement pas le fruit de l'imagination fertile d'un auteur mais bel et bien le reflet de la souffrance vécue il y a près de cent ans par ceux qui nous ont précédés. Certaines situations en deviennent presque comiques tellement elle paraissent surréalistes, à l'image de ces deux hommes s'empalant chacun sur la baillonette de l'autre et tentant de la retirer dans un mimétisme grotesque.

Outre le remarquable travail de reconstitution effectué par l'auteur, ce qui fait la force du livre tient surtout en la capacité de Dan Simmons à nous faire partager l'état d'esprit qui devait être celui de ces soldats condamnés à participer à des assauts meurtriers et à l'efficacité douteuse. Par le biais de son journal, le protagoniste du roman expose toutes les émotions par lesquelles il sera passé au cours de ces longs mois : la résignation, l'indignation, l'abattement, l'euphorie, et surtout la peur, omniprésente, qui ne lui laisse un instant de répit que lorsque « sa Dame » lui rend visite. Une petite touche de fantastique qui permet au personnage comme au lecteur de reprendre son souffle et de s'échapper, pour quelques minutes, de l'enfer de la guerre. A travers son roman, Dan Simmons rend également un vibrant hommage à tous ces poètes anglais, déjà réputés ou encore simplement prometteurs, qui participèrent au conflit et qui n'endentèrent rien cacher dans leurs écrits de la folie des offensives lancées ni de leur amertume face à l'immense gâchis qui en résulta. le récit est ainsi parsemé d'extraits des poèmes les plus poignants de l'époque, qu'il s'agisse de ceux de Siegfried Sassoon, de Rupert Brooke ou encore de Wilfred Owen, autant de poètes irrémédiablement marqués par cette guerre au cours de laquelle beaucoup d'entre eux laisseront la vie.

« Le grand amant » est donc un roman court mais intense qui dépeint avec un réalisme effrayant l'horreur vécue par les soldats de tout bord dans les tranchées de la Première Guerre mondiale. Un extrait, pour terminer, d'un poème de l'un de ces talentueux poètes anglais, Charles Sorley, tué en 1915 à l'âge de seulement vingt ans :
« En avant marche, les gars, gauche, droite
Jusqu'aux portes de l'enfer, avec une chanson.
Semez votre bonheur pour des moissons terrestres
Bien qu'endormis, soyez dans l'allégresse.
Jonchez de vos joies le lit de la terre,
Réjouissez-vous, car vous êtes morts. »
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Lors de la masse critique Babelio du mois de novembre je me suis laissée tenter par différents livres dont celui-ci.

Les lectures imaginaires et fantasy ou Sciences fiction ne sont pas mes lectures de prédilections mais j'aime parfois me laisser surprendre par ces histoires. Et les Masses critiques sont toujours de belles occasions de se laisser tenter.

J'ai par ailleurs déjà lu du Dan Simmons (dans un recueil de nouvelles prêté par une grand fan de SF) et je sais que son écriture est percutante.

Attirée aussi par les mots comme poésie et journal de guerre et par la récompense donnée à ce livre, le Grand Prix de l'Imaginaire (catégorie nouvelle) de 1996."J'ai donc coché en souhait ce livre et je l'ai obtenu ! Merci !

Au fond, j'avoue j'appréhendais un peu cette lecture, mon besoin de légèreté du moment sans doute ....

Je savais pertinemment que me retrouver plonger au coeur de la bataille de la Somme lors de l'été 1916 n'allait pas être une promenade douce et tranquille....

Alors oui, cela n'a pas été tranquille de me retrouver sur le champs de bataille avec pour compagnie James Edwin Rooke.

Mais je me suis immergée totalement dans ce récit. Récit issus du journal de guerre réel de ce jeune officier et un peu "romancé" par Dan Simmons.

Le réalisme de l'écriture de cette guerre des tranchées est fort et vous submerge, vous engloutit, vous poignarde le coeur. On voudrait s'enfuir, loin de toutes ces horreurs mais on reste scotché, comme littéralement enchaîné à ce récit...

Les horreurs de la guerre sont décrites dans toutes leurs abominations et leurs sauvageries.
Et je garderais longtemps en mémoire certaines images chocs !!!!

Ce jeune officier fait la guerre plus qu'à contre coeur ...
La mort frappe sans distinction et pourtant épargnera le jeune officier....

Dans l'horreur de cette guerre et dans l'horreur que vit James, une femme lui apparaît...

Et alors, dans son esprit, la guerre s'arrête ...

Les moments sont alors doux, emprunts de beauté, de calme et de volupté...

Est-elle la mort ?
Est-elle la vie ?
Est-elle l'amour ?
Une muse ?
Ou la somme de toute chose ?

Cette Dame blanche sera là pour adoucir les jours de notre jeune poète, à chaque fois que les situations deviennent inespérées, elle arrive....

L'officier en devient vite amoureux, l'attendant presque avec impatience tout en sachant qu'elle ne vient que quand le pire du pire se produit...

J'ai beaucoup aimé ces deux mondes parallèles et paradoxaux.

J'ai apprécié aussi la place qu'occupe la poésie dans ce livre et cette façon qu'elle a d'aider les hommes dans des moments trop douloureux.

Oui, la poésie est essentielle pour les hommes.

Le grand amant est un livre marquant,
emprunt d'un grand réalisme sur les lieux de la guerre des tranchées
mais aussi d'une grande beauté car au bout du compte
c'est bien un hymne à la vie que nous délivre ce jeune poète
à travers son journal de guerre.
Lien : http://imagimots.blogspot.fr..
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La "grande guerre" que de romans écrits en son nom...le meilleur jusqu'à maintenant était pour moi " A l'est rien de nouveau", écrit avec les tripes d'un survivant qui avec talent et amour pour l'humanité avait trouvé les mots justes pour magnifier l'humain plongé dans sa "pire création".
Il m'est difficile maintenant de choisir...Dans le Grand Amant, bien que le titre surprend quand on connait le sujet et l'auteur de SF, le talent d'un grand romancier s'exprime. Dan SIMMONS lui qui ne l'a pas vécu, à part dans les écrits des poètes anglo-saxons qu'il "vénère", nous restitue les sensations, les pensées intenses d'un homme durant deux mois de carnage infernal. Deux mois durant lesquels l'humain n'existe plus; plongé dans l'enfer... Avancer, ne pas penser, espérer juste que la mort arrive pour arrêter de voir, arrêter de sentir la putréfaction ambiante, avant qu'elle ne ronge l'âme.
Une lucidité qui fait mal, sur l'inéluctable piège dans lequel ils sont tous prisonniers, victimes sur l'autel attendant le couteau...
Au milieu de l'horreur une vision, La Femme, celle de leurs rêves, celle de leur souvenirs, celle qu'ils espèrent....vient rien que pour lui, le consoler, le sauver...rêves, cauchemars, délires d'un mourant...Eros ou Thanatos...ou bien La Muse, que tout poète espère rencontrer...saura t'il, osera t'il, dans cette horreur être le Grand Amant , qu'elle espère.
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Le grand amant est un roman, un de plus, qui aborde la période sombre la grande guerre. Pourtant, dès les premières pages, je me suis laissée prendre par l'évocation froide et descriptive de l'horreur, vécue de l'intérieur par le narrateur, un jeune officier poète, James Edwin Rooke.
Comme tant d'autres, sa compagnie est au front où elle subit de terribles pertes. Dans l'enfer des tranchées, des milliers d'hommes vont trouver une mort absurde et inutile. Que ce soit dans un trou d'obus, sous les feux ennemi, percé d'un coup de baïonnette, ou lorsqu'ils montent à l'assaut pour se faire immédiatement massacrer par l'ennemi. le narrateur décrit ces morts qui restent plusieurs jours entre deux zones de combat, dans l'eau croupie, dévorés par les rats qui s'engraissent de la chair des cadavres. Ces jeunes qui meurent également dans les lieux de replis, infirmeries de fortune dans lesquelles quelques blessés seulement vont s'en sortir.
Il est dans un état de désespérance intense, affrontant l'idée de sa propre mort. Dans ces instants de face à face avec ce grand inconnu, ce grand nulle part que personne ne connait, dont personne n'est revenu, il va avoir à plusieurs reprises l'étrange et merveilleuse vision d'une belle dame blanche, avec qui il communique, échange. Cette vision, comme une respiration, le soutiendra au plus profond de l'horreur.
C'est un court roman fantastique, et cependant un roman étonnant, poignant. Comme un témoignage bouleversant. Il interpelle et il choque par son réalisme, mais il est néanmoins porteur d'espoir. L'écriture est belle, malgré le contexte de l'enfer des tranchées parfois difficile.

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Ce roman assez court se présente comme un journal de guerre. le narrateur est James Edwin Rooke, un jeune poète portant le grade de lieutenant. Nous sommes en 1916, au coeur de l'une des batailles les plus meurtrières de la Première Guerre mondiale. Les français se souviennent de Verdun, les anglais ont eu la Somme. Voilà le décor planté, et il n'est pas des plus agréables. Vous voilà prévenus.
Dans Simmons ne ménage pas ses lecteurs. Son narrateur a vingt-huit ans, reconnaît qu'il est un lâche et admet qu'il ne veut pas mourir. le poète qu'il est se rend compte que la guerre n'est qu'une boucherie sans fin, entre les tranchées boueuses, les poux toujours présents, les cadavres trop nombreux pour qu'on les enterre tous et les animaux (des rats surtout, mais aussi, lors d'un épisode mémorable, des chats) qui se repaissent de chair humaine. Si cette description sommaire vous soulève le coeur, passez votre chemin car ce n'est qu'une version bien édulcorée de ce qui vous attend entre les pages de ce livre.
Mais voilà qu'au coeur de ce gâchis de vies humaines, notre narrateur fait une rencontre inattendue. Une Dame lui apparaît, belle et séductrice, et l'entraîne dans des moments de plaisir loin du carnage dont il est témoin. Existe-t-elle vraiment, cette Dame qui lui fait oublier la Guerre, ou n'est-elle qu'une illusion, née de son désespoir ? Une fois, il l'appelle une métaphore, mais de quoi ? de la Mort qui le guette, des femmes dont il a partagé le lit ? Ou bien faisons-nous fausse route depuis le début ?
A toutes ces questions, il n'y aura pas vraiment de réponses. le seul indice que nous offre le narrateur est ce poème final envoyé à sa soeur et intitulé « le Grand Amant ». Pour moi, la réponse est dans ces quelques vers d'Andrew Marcell :
« Mon amour est d'aussi merveilleuse naissance
Que son objet est haut et extraordinaire :
Le Désespoir l'engendra
De l'impossibilité. »
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Le grand amant

Quel amant j'ai été !
A chanter fièrement la splendeur de l'Amour,
La souffrance, le calme et l'émerveillement,
Le désir sans limites, et le repos tranquille,
Et tous les doux noms qu'inventa l'homme, trompant le désespoir

Aux courant aveugles et chaotiques qui entrainent a
Au hasard nos cœurs, le long de la vie obscure.
A présent, avant qu'un vain silence ne tombe
Furtif sur ces querelles, je voudrais tromper la Mort endormeuse

Et que ma nuit soit connu pour l'étoile
Qui éclipsa tous les soleils de tous les jours des hommes.
Je veux, d'un chant immortel, couronner
les êtres que j'ai aimés, qui m'ont donné, les ayant forcés avec moi,
De grands secrets, qui ont vu à genoux dans le noir
Ineffable dieu des plaisirs.
L'amour est une flamme : - nous avons éclairé la nuit du monde.

Une ville : - Nous l'avons bâtie, eux et moi.
Un empereur : - nous avons appris au monde à mourir.
Aussi,pour leur cher salut, avant d'aller plus loin,
Et pour la noble cause de la grandeur de l'Amour,
Et pour la jeunesse de cette foi, je veux écrire ces noms,
Ces noms d'or immuable, aigles, flammes hurlantes,
Et brandir bien haut, pour édifier les hommes.
Une bannière qui brave les générations, brûle
Et se consule sur l'aile du Temps, épars, étincelante.

Ce que j'ai aimé, le voici :
les porcelaines blanches, qui rayonnent
cerclées de bleu ; la poussière impalpable et féérique ;
Les toits mouillés sous les réverbères ; la croûte dure
Du pain ami ; les mets aux saveurs multiples ;
L'arc en ciel ; et l'âcre fumée bleue du bois ;
La pluie brillante en gouttes dans la tiédeur des fleurs,

Les fleurs aussi, se courbant au soleil,
Et rêvant des phalènes qui les boivent sous la lune ;
Et puis la fraîcheur tendre des draps, où bien vite
Les soucis s'en vont ; le baiser rude et mâle
Des couvertures ; bois rugueux ; cheveux flottants,
Epars et clairs ; amas bleu de nuages ; la beauté aiguë,

Indifférente d'une grande machine ;
La bienfaisance de l'eau chaude ; la douceur des fourrures,
La bonne odeur des vêtements anciens ; et encore
L'odeur réconfortante des doigts amis,
le parfum des cheveux, et les senteurs moisies traînant
Parmi les feuilles mortes et les vieilles fougères ...
Noms aimés,
Et mille autre qui surgissent ! Flammes royales ;
Rire à fossettes de l'eau douce, du robinet ou de la source ;
Creux dans le sol et vois qui chantent ;
Voix qui rient aussi ; et la souffrance du corps,
Vite apaisée ; et le profond halètement du train ;
Sables fermes ; la mince frange grise de l'écume
Qui brunit et disparait lorsque la vague se retire ;
Les pierres lavées, gaies pour une heure : la froide
gravité du fer ; l'argile terreuse, moite, noire ;
Le sommeil ; les sommets ; les pas perdus dans la rosée,

Les chênes et les marrons bruns, luisants et neufs,
Les bâtons sans écorce ; l'éclat des flaques parmi l'herbe ;

Tout cela, je l'ai aimé. Et tout cela s'en ira à l'heure indécise,

Et ma passion ni mes prières ne pourront faire
Qu'avec moi je les garde, franchies les portes de la Mort
Ces chses déserteront, me fuiront avec un regard traître,
Brisant le beau lien qui nous unit, livrant à la poussière
Ces serments de l'Amour et son pacte sacré.

Oh je sais bien qu'un jour je m'éveillerai
Pour donner à nouveau ce qui me restera d'amour trouver.

D'autres amis, aujourd'hui inconnus...
Pourtant ce qui m'est le plus cher
reste ici, et change, et se brise, vieillit et s'envole
Aux quatre vents, et quitte les cerveaux
des hommes et finit par mourir,
Rien en demeure.

Ô chers amours, Ô mes beaux infidèles, voici encore
Un don ultime : un jour, dans bien longtemps des hommes
Vous verront des amoureux vous loueront :
" Que j'aime tout cela ! " - alors vous pourrez dire " Lui nous aima".


James Edwin Rooke
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Tout le monde sait que le général Sir Douglas Haig qualifie nos milliers de morts de « pertes habituelles » et dit que si cette bataille entraînait cinq cent mille morts et blessés, ce serait une chose « tout à fait acceptable ». Acceptable pour qui, je me le demande ? Pas pour moi. Ma vie est tout ce que j'ai. J'ai cru qu'à l'âge avancée de vingt-huit ans, je serais moins ennuyé de la perdre. Tout au contraire, je tiens chaque seconde que j'ai vécu jusqu'à ce jour pour sacrée, et déteste ceux qui voudraient m'ôter l'occasion de voir un autre lever de soleil, de manger un autre repas, ou de finir mon livre. 
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 Tout l'après-midi, les restes décimés de la 55e et des troupes de soutien ont traversé nos tranchées les uns après les autres, à la recherche de leurs officiers ou des postes de premier secours. Nous avons fait de notre mieux pour les aider. Nous, ceux de la 1re Rifle Brigade, nous nous attendions à être jetés demain dans ce hachoir à viande, mais le bruit court que des bataillons de réserve ont été choisis pour le sacrifice. C'est terrible de se sentir soulagé parce qu'un autre homme va mourir.
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J'étais parti avec une douzaine au moins de garçons de ma section, mais ils se faisaient descendre un par un. Je m'arrêtai près d'un homme couché face contre terre et lui demandai : "vous êtes blessé ?
- Merde, qu'est-ce que tu crois que je fous là, pauvre couillon de rupin ? me répondit l'impoli personnage. Je cueille des pâquerettes ?" Une balle de mitrailleuse le frappa alors au centre exact de son casque, il vomit sa cervelle, et je poursuivi mon chemin.
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Mais il faut que je couche sur le papier ce qui m'a poussé à commencer ce nouveau journal intime.
Je sais que je vais mourir ici, dans la Somme. J'en suis certain.
Et je sais maintenant que je suis un lâche.
Pendant les derniers mois d'instruction à Auxi-le-Château, ou durant mon cantonnement précédent, à Hannescamps, j'ai eu le sentiment que ma tendance à la nervosité et mon penchant pour la poésie révélaient un certain manque de courage. Maais je me disais que je n'étais qu'un bleu, qu'il s'agissait seulement d'une sorte de trac, qu'il était normal qu'un jeune officier subalterne ait la frousse en découvrant le front pour la première fois.
Mais maintenant, je sais.
Je suis un lâche. Je ne veux pas mourir et j'ai l'impression que ruen ne mérite qu'on lui sacrifie sa vie - ni le roi, ni ma patrie, ni même le fait de sauver ma famille et la civilisation occidentale des Huns esclavagistes.
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