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EAN : 9782715234055
272 pages
Le Mercure de France (07/03/2013)
3.74/5   149 notes
Résumé :
"J’étais célèbre, on me reconnaissait dans la rue, on m’offrait des concerts dans tout le pays, mes disques sortaient en Europe… Les télévisions me demandaient, les stars de cinéma aussi me réclamaient à leur table, Lauren Bacall, Frank Sinatra, la minuscule Natalie Wood… Mes amis étaient écrivains, Langston Hughes, James Baldwin, Lorraine Hansberry. Ma vie pourrait-elle jamais être plus belle ? J’étais la coqueluche du moment et une petite voix en moi susurrait : P... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Grande Prêtresse de la musique Soul, Nina Simone a marqué le siècle dernier par ses performances fulgurantes et ses interprétations inoubliables. Elle nous quittait en avril 2003 mais continue de fasciner... A l'occasion des 10 ans de sa disparition de nombreux hommages ont fait revivre sa voix envoûtante . Gille Leroy l'a fait revivre à travers les mots avec cette belle biographie romancée.

Le roman s'ouvre sur une Nina Simone âgée, à l'heure crépusculaire des bilans et des regrets. Dans sa maison aux portes de Marseille, Nina Simone se confie à Ricardo, le timide domestique philippin qui ne connaît rien d'elle. Depuis plusieurs années, la guerrière terrifiante et fragile estompe ses turbulences dans le Baileys et le champagne. À bout de forces, spoliée par ses conseillers, elle fouille les souvenirs d'une vie de travail acharné, de gloire inouïe et de solitude. L'enfance saccagée par une mère qui alertée par son talent précoce l'enchaîne au piano sept heures par jour, l'échec au célèbre Curtis Institute of Music de Philadelphie, la transformation de la jeune Eunice Kathleen Waymon en Nina Simone en hommage à Simone Signoret, les combats, notamment auprès du Mouvement pour les Droits civiques afin de dénoncer la ségrégation, les hommes mal choisis, la frénésie des concerts… le destin de Nina Simone ressemble à une course à l'abîme. Elle qui ne rêvait que de Debussy, de Chopin, de Beethoven, gardera la blessure secrète d'avoir échoué au seuil de sa vocation. La fragilité, la colère, l'amertume qui en découleront feront d'elle une artiste extraordinaire.

Le destin exceptionnel de Nina Simone se prêtait bien à la création d'un roman. Il fallait la délicatesse de Gilles Leroy pour approcher la star sans l'effaroucher, nous plonger dans son intimité et nous faire ressentir sa si grande solitude. Il nous offre un portrait vibrant d'émotion. Mais l'empathie n'empêche jamais la lucidité: ses failles, ses excès, ses caprices ne sont pas escamotés. Aucune fausse note. C'est juste de la première à la dernière page. Un superbe roman tout aussi passionnant que poignant. Un très bel hommage littéraire à cette Diva, parfois violente, au désespoir exacerbé mais terriblement humaine ! A lire en l'écoutant .

Gilles Leroy achève en apothéose sa trilogie américaine, après Zola Jackson et Alabama Song auquel il fait un clin d'oeil quand Nina évoque le souvenir d'une rencontre avec Zelda Fitzgerald.

En complément de lecture, la page du site de Gilles Leroy : Autour de Nina Simone, roman
http://www.gillesleroy.net/ninaroman.html




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Bercée par la voix rocailleuse de Nina Simone que j'écoute depuis des années, j'ai découvert cette fiction inspirée de sa vie.
Une vie peu enviable en vérité, car cette gamine passionnée par le piano n'a jamais pu entrer dans l'école prestigieuse qui la faisait rêver et ce, certainement plus à cause de la couleur de sa peau que de son absence de talent.
Cette pianiste de talent va se retrouver propulsée chanteuse de jazz alors qu'elle n'aimait pas ça, elle va toute sa vie durant être exploitée tant par ses divers amants ou maris que par ses producteurs et l'industrie de la musique, qui vont tous se faire de l'argent sur son dos.
Elle va finir seule, malade, dépouillée de tout ce que ses proches auront pu lui soutirer jusqu'au bout.
Alors, oui c'est vrai qu'elle était considérée comme une diva capricieuse, une femme aux colères légendaires, sujettes aux sautes d'humeur, buvant trop, dépensant trop, mais c'était aussi une femme blessée, engagée politiquement, une femme ayant une peur maladive de la solitude.
J'ai été très émue par ce roman, il m'a permis de découvrir une autre facette de cette chanteuse exceptionnelle qui me touche à chaque fois que je l'écoute.
J'ai compris que cette voix éraillée exprimait une douleur profondément ancrée, une angoisse que rien n'apaisait, pas même des litres de champagne, et un chagrin immense, le sien mêlé à celui de tous ceux qui souffrent quelque part.

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Ce roman, reposant en partie sur des faits réels, retrace les derniers jours ( pas les plus glorieux ) de la vie de Nina Simone installée sur la Côte d'Azur, alimenté de fréquents retours en arrière sur sa carrière.
Nina, une sacrée nana dotée d'un fort tempérament forgé au fil du temps.
Elle s'indignera que des blancs veuillent déloger ses parents du premier rang lors de son premier concert public à l'âge de onze ans.
Plus tard, elle supportera mal d'être recalée au concours d'entrée au conservatoire ( seule noire parmi 800 élèves ) pour cause de racisme évident, sacrifiant ainsi une carrière de pianiste classique souhaitée.
Elle devra également abandonner son look ( robe blanche ), changer ses consommations ( verre de lait ), son répertoire ( Bach en particulier ), toutes ses bonnes manières au vestiaire, et se mettre à chanter, ce qu'elle n'a jamais fait, dans un cabaret malfamé.
Par la suite, elle sera spoliée par son mari, ses agents artistiques, souvent endettée, et brouillée avec sa fille.

Derrière ses airs de tigresse, de lionne revêche, , son tempérament "multipolaire", volcanique ( souvent en éruption ), se devinent, par le portrait touchant de cette grande artiste, toutes les rancoeurs accumulées, toute la douleur d'une femme blessée.
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Contrairement à "Moment d'un couple", ce livre de Gilles Leroy, pourtant prix Goncourt avec Alabama Song, est passé assez inaperçu, dans le flot de la rentré littéraire de janvier 2014, et sa parution en poche est donc un moyen de le découvrir.
Comment le titre l'indique, Gilles Leroy nous propose la biographie romancée d'une grande pianiste-chanteuse américaine, Nina Simone, connue notamment pour son tube "Ma baby just cares for me" (avec son clip en dessin animé) ou sa reprise de Ne me quitte pas qui fout totalement les poils.

Le destin de Nina Simone ressemble à un roman : c'est ce roman que Gilles Leroy recompose, livrant avec tendresse l'histoire vraie et romancée d'une artiste adulée dans le monde entier – mais si seule dans la vie.
Leroy nous montre ainsi comment Eunice Kathleen Waymon, la petite fille noire née dans une famille pauvre à Tryon, Caroline du Nord, en 1933, est devenue l'immense Nina Simone, la diva à la voix unique et au toucher de piano inoubliable. On voit à quel point grâce à la sensibilité de l'auteur à quel point Nina Simone était une femme forte, intelligente, envoûtante, mais surtout une femme immensément et définitivement solitaire.

Même si sa biographie est romancée, Nina Simone s'avère être sous la plume de Leroy en tout cas, un personnage terriblement attachant car la diva (dont le rapport aux journalistes m'a fait penser un peu à une autre diva de la soul, Liz Mc Comb que j'ai eu la chance de rencontrer) y apparaît à nous, pauvres mortels, comme un être humain, avec ses failles et ses faiblesses.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Ce roman présente une Nina Simone à la fin de sa vie, encombrée de gens qui n'ont pas l'air de se soucier d'elle, mis à part Ricardo qui travaille pour elle quelques jours dans la semaine.
Je regrette d'avoir lu ce livre qui m'a donné une image négative de cette chanteuse qui pour moi est la plus grande. Je n'ai pas eu de plaisir dans cette lecture.
Je vais essayer de l'oublier pour ne garder que la voix extraordinaire de Nina Simone.
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critiques presse (7)
Actualitte
28 février 2017
Ce roman qui raconte la fin de sa vie dans le sud de la France fait la part belle à la liberté d’écriture que n’aurait pas autorisé une nouvelle biographie plus orthodoxe, plus académique.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LaPresse
24 mai 2013
Il nous fait saisir toute la complexité ce personnage qui a marqué l'histoire de la musique autant que celle des Noirs américains.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Bibliobs
22 mai 2013
Quand on entre dans le livre, rien ne se passe comme prévu.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Lexpress
13 mai 2013
Dans Nina Simone, roman, l'écrivain Gilles Leroy livre, à travers le récit des trois dernières années de la vie de l'artiste afro-américaine, une fiction fondée sur des vérités glaçantes.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lhumanite
29 avril 2013
Après Zelda Fitzgerald et Zola Jackson, Gilles Leroy clôt son triptyque consacré à des femmes américaines par le roman vrai de la musicienne de jazz, celle qui disait : « J’invente la musique classique noire ».
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Culturebox
26 avril 2013
Le lauréat du Prix Goncourt 2007 termine une trilogie américaine avec « Nina Simone, roman ». Gilles Leroy s’est intéressé aux dernières années de l’artiste, l’une des voix de la cause noire et de la lutte pour les droits civiques dans l’Amérique des années 60.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LeFigaro
29 mars 2013
Le livre commence par la fin. Gilles Leroy décrit, raconte, écoute, sonde et se met dans la peau de Nina Simone. [...] Sans doute plus que d'autres, la vie de Nina Simone est un roman. Un roman avec ses pages lumineuses et ses «traversées de l'enfer», comme elle dit.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Avoue-le. Dis le. Tu ne sais pas qui je suis, hein ? Tu n'as foutredieu aucune idée de qui c'est, Nina Simone ? Y a pas la radio dans ton pays, pas de hifi-fi pas de boite de nuit ? Y a que des églises, hein
-On peut dire ça, oui, il y a surtout les églises et les bordels.
-Eh bien, mon joli, je ne sais pas si on me joue dans les bordels de ton pays, mais j'ai chanté du gospel toute mon enfance, des cantiques et des spirituals à la pelle. Ma mère était révérende, mon père prédicateur. Tous les dimanche que le bon Dieu faisait, je les passais sur l'orgue de l'église.
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Tout au long de ma vie j’ai appris. J’ai eu la chance. J’ai rencontre des gens qui m’aimaient et qui m’instruisaient. C’est le plus précieux trésor de la vie, les amis qui vous apprennent.
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Certains blancs parviennent à nous imiter pas trop mal. Mais ça reste ennuyeux et plat comme une copie. L'exception c'est Debussy, le premier musicien blanc qui ait écouté le jazz et l'ait assimilé dans sa musique. Je dis bien assimiler, pas édulcorer, pas chercher à faire cet affreux jazz d'ascenseur qu'on entendra par la suite. Debussy et moi, on a fait la même chose, mais en sens inverse. Ce génie avait compris qu'on est incapable de faire du jazz si on n'a pas eu au moins un grand-parent esclave. Que c'est sans espoir. Que c'est même prétentieux, si on y réfléchit. Regardez ce pauvre Woody Allen, qui se couvre de ridicule avec sa clarinette astiquée par la bonne.
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Mon avenir rêvé, le voici : marcher pieds nus sur ma plage du Liberia. Et, retour de baignade, retrouver mon piano, mon céleste Bach et mon chien bien terrestre. Sur le clavier m'en aller, m'envoler. Retrouver le son d'une cascade, le cristal des rires d'enfants et, par eux, le souvenir de nos peaux rouge et noire, la permanence du premier amour.
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Eunice, c'était mon vrai nom. Maintenant je l'ai presque oublié. Cinquante années passées dans la peau de Nina Simone m'ont fait oublier mon nom. Et c'est une drôle de chose, à la fin, que de devoir porter un nom qui n'a jamais été le sien. Pour vivre un destin qui n'était pas le sien.
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Videos de Gilles Leroy (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gilles Leroy
Gilles Leroy - On n'est pas couché 16 février 2019 #ONPC
On n'est pas couché  16 février 2019 Laurent Ruquier avec Christine Angot & Charles Consigny  France 2 #ONPC

Toutes les informations sur les invités et leur actualité https://www.france.tv/france-2/on-n-est-pas-couche/

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