No man's land

J'ai pris ce livre à la bibliothèque uniquement pour lire « le Monte-plats », pièce en un acte d'Harold Pinter, écrite en 1960.

Ben et Gus sont enfermés dans un sous-sol sans fenêtres. L'un lit le journal tout en répondant évasivement à l'autre qui semble inquiet et pose des tas de questions. Les deux personnages ne sont autres que des tueurs à gage attendant l'arrivée de leur prochaine victime.
Mais le client n'arrive pas. L'attente devient longue et de moins en moins tolérable quand Soudain se produit l'inattendu : la descente d'un monte-plats de restaurant contenant une commande. Ce monte-plats devient rapidement un troisième personnage, figure d'une autorité sans visage dont les exigences s'avèrent sans fin et impossibles à satisfaire. L'angoisse, le doute et l'incertitude des protagonistes grandissent, jusqu'à ce que les circonstances les poussent dans leurs retranchements.

Cette pièce révèle la haine de toute forme d'oppression et dans ce genre, le prix Nobel de littérature excelle.


Challenge Nobel illimité

Quelle écriture ! En quelques phrases vous voilà bousculé ,rejeté dans une réalité alternative ,un absurde d'où peut naître le rire comme une sourde angoisse . Les gens se parlent mais ne s'entendent pas faisant apparaître leurs déchirures comme dans « Nuit » où un couple se souvient de sa première rencontre sauf que les mémoires ne concordent pas du tout …Il y a un « climat » Pinter fait de situations banales qui dérapent vers l'absurde et l'angoisse (Le monte-plats,No man's land ) et de mise en dialogue et en scène de l'incommunicabilité entre les êtres (Une petite douleur,Paysage) .Les lire évoque d'autres mondes , celui de Hooper (pour la peinture) ou de Copi (en BD) . Les dialogues font glisser le spectateur (ou le lecteur) du rire nerveux au malaise .