Edgar Allan Poe, Une vie coupée court de
Peter Ackroyd, éditions Philippe Rey, traduit de l'anglais :
Poe, A life cut short, 2008.
Né à Londres en 1949, le britanique
Peter Ackroyd, romancier, essayiste et critique littéraire n'est pourtant pas à son coup d'essai. Sa biographie sur
Edgar Allan Poe (1809-1849), parut en anglais en 2008, traduite en français en 2010, recelle quantité des facettes malaisées faites de précautions et mises à distance, si bien qu'au final, l'on se demande pourquoi
Peter Ackroyd a choisi d'écrire sur le poète, romancier, nouvelliste, critique littéraire, dramaturge et éditeur américain, tant il met peu de bonne volonté et sympathie dans son ouvrage, tandis que la contemption et un air pincé domine, eut égare au pauvre
Edgar Allan Poe, paragon du poete maudit. Autant dire que dans ce titre originellement intitulé '
Poe. A life cut short', c'est un peu un short qui est taillé à
Poe, tant cette biographie (qui survole à peine l'oeuvres et sa réception) est d'avantage contenue dans les inconduites et intempérences à charge, avec ses excès de beuverie et accés de folie associés, dates a l'appuies, qui au temps de
Poe étaient déjà autant de sujet de diffamation et ayant parfois fait l'objet de procès... Ainsi, page160, Ackroyd retranscrit un témoignage issu d'un article de presse qui semble être le sinopis de notre biographie :
L'autre jour, il est passé à son bureau, dans un état de lamentable imbécilité, portant sur son corps diminué les marques d'une mauvaise vie; il trahit dans son parler une déviation radicale du sens des choses... Il était accompagné par une parente d'un certain âge qui arpentait, lasse, les rues torrides, le suivant pas à pas afin d'empêcher qu'il s'adonne à son penchant pour la bouteille; par quelque stratagème, il avait berné sa vigilance et se trouvait déjà dans un bel état d'ivresse.
A lire
Peter Ackroyd on se demande comment ce pauvre type d'
Edgar Allan Poe, qui n'a décidemment pas de pot, laissant sa peau dans la misère et l'alcool, a pu tout autant être le grand écrivain qui aura finalement donné ses lettres de noblesse à l'Amérique quand tout était a inventer, y compris la littérature. le caractère délicat des propos tenus par Ackroyd, a pour contre partie, comme de bien entendu, de pouvoir se retrancher derrière de multiples références duement documentées et archivées, si bien qu'à la fin de la biographie, l'on reste sur sa faim quant à ce qui pouvait amener un quelconque lecteur, un tant soi peu intéressé par
Poe, à lire un tel ouvrage. Mais sans doute que c'est une perspective éclairante sur un regard ou une tradition par trop 'British', et donc snob, sur un des tout premier poéte et auteur qui s'est illustré dans le Nouveau Monde'... Un des passage les plus curieux étant celui où, faute de document plus parlant ou probant, Ackroyd s'essaye à une interprétation d'un portraits photographiques de
Poe. On sait que la physiogonomie en pseudo-science qui s'est développée au cours du XIXe siècle, et devenu l'alibi du nazisme...
A part ça, les grandes lignes de la vie de
Poe sont connues et c'était tout un programme, dommages. Pour mémoire : très jeune orphelin de parents acteur de théatre, il est recueilli par la famille Allan. Parmi ses écrits très tôt appréciés en France, on retient :
le Corbeau (traduit par
Baudelaire et Mallarmé),
Histoires extraordinaires,
Nouvelles histoires extraordinaires, Les
Aventures d'Arthur Gordon Pym, Les
Poèmes,
Histoires grotesques et sérieuses, Eureka.
Egar Allan Poe qui a illustré l'art du récit court, est considéré comme l'inventeur du roman policier tout en annoncant les genres de la science-fiction et du fantastique... D'un côté un auteur et poète considérable et de l'autre, un biographe sans considération qui se décrédibilise. Pourquoi avoir traduit ce livre en français ?