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Marie-Simone Rollin (Traducteur)
EAN : 9782020015875
192 pages
Seuil (01/04/1972)
3.68/5   11 notes
Résumé :
Une leucémie, ça ne plaisante pas. Emporte, balaye son sujet, sans fard, sans concession. C'est le cas de l'héroïne de ce roman, qui meurt avant l'heure, avant même l'âge mûr. Avec elle s'éteint une quête de l'idéal, une recherche de la perfection. La mort brutale de cette femme est l'occasion pour la narratrice de brosser le portrait de son amie. Documents, extraits de journaux, témoignages vont enrichir son discours, dans le temps et l'espace, pour donner une form... >Voir plus
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Enfant de l'étoile ne veut pas dire enfant du bonheur, enfant du dimanche. Chaque étoile ne brille pas claire et constante. On connaît des étoiles capricieuses, de lumière inconstante, disparaissant, resurgissant, parfois visibles mais pas toujours. Ce n'est pas ce qui compte. Qu'est-ce qui peut bien compter alors?
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Hélas, je le sais, tous ces noms, elle ne leur faisait pas confiance.
Je le sais, elle ne se faisait pas confiance. Au sein de notre ivresse de noms nouveaux dont elle doutait de leur réalité, tout en les utilisant ; elle soupçonnait qu'une dénomination est rarement une réussite et qu'elle ne coïncide qu'un bref instant avec la chose à laquelle elle est censé s'appliquer. Elle reculait à l'idée de s'imprimer soi-même un nom, marque du troupeau que l'on suivra, de l'étable où l'on ira. Vivre, exister, plénitude de la vie ! Magnificence du sentiment vital, ne me quitte jamais ! N'être rien d'autre qu'un être humain...
Que seras-t-u plus tard, Krischane ? Un être humain ? Ben tu sais...
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Nous sommes couchées dans l'herbe, près des fondations inachevées d'une petite maison de campagne, à l'ombre d'un vieux sapin noueux et échevelé. L'azur, pour peu qu'on le regarde assez longtemps, s'empare de vous, seuls les cris des enfants nous ramènent toujours à la réalité. La chaleur de la terre nous pénètre et se mêle à  la réalité. La chaleur de la terre nous pénètre et se mêle à notre chaleur. Nous parlons encore, mais peu. Ce que nous aurons à nous dire plus tard, nous ne pouvons que le soupçonner, les mots aussi ont une heure à eux, ils ne se laissent pas extraire du futur selon les besoins. Savoir qu'ils seront là un jour est beaucoup.
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Christa T. tournait dans sa maison comme dans une cage. Elle savait ne pouvoir rien penser qui ne l'ait déjà été des millions de fois, n'avoir de sentiment qui, dans le germe, ne soit corrodé par l'usure, et qu'il n'était pas un geste que quiconque n'eût pu faire à sa place. Toutes ses tentatives pour abandonner le cercle mort qui s'était formé autour d'elle lui refluaient constamment en une terrible indifférence. elle sentait le mystère lui échapper inexorablement, qui lui insufflait la capacité de vivre : la conscience de ce qu'elle était réellement. Elle se voyait dissoute en une poussière d'actions et de phrases d'une banalité mortelle.
A présent, elle voulait en savoir plus sur elle-même à tout prix. Faire l'expérience que ses sens possédaient encore leur sens à eux, que ce n'était pas pour rien qu'elle continuait  voir, à entendre, à goûter, à sentir. Alors elle avait rencontré ce jeune homme qui la contemplait comme une apparition, qui l'avait attirée à lui, lui avait posé la main sur l'épaule. Et elle sentait la vie revenir fût-ce sous forme de douleur, et rien qu'à tendre une tasse de thé par-dessus la table, elle était de nouveau elle-même.
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Rien ne saurait être plus impropre que la compassion, le regret. Car elle a eu sa vie. Elle a été là, totalement. Ell a toujours eu peur de rester en chemin, cette crainte était le revers de sa passion de désirer. Elle apparaît maintenant, sereine devant le non-accomplissement, car elle a eu la force de dire : Pas encore.
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Videos de Christa Wolf (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christa Wolf
Christa Wolf (1929-2011), dans le puits du temps : Une vie, une œuvre (2013 / France Culture). Production : Matthieu Garrigou-Lagrange. Par Christine Lecerf. Réalisation : Charlotte Roux. Diffusion sur France Culture le 9 novembre 2013. Photographie : Christa Wolf im Jahr 1971. (dpa / picture alliance). Née en 1929, en Prusse orientale, aujourd’hui territoire polonais, Christa Wolf est précipitée dès l’origine dans le paysage tourmenté de l’histoire allemande. Comme beaucoup d’enfants, elle s’enthousiasme pour le Führer. Comme beaucoup d’adolescents, elle participe avec fierté à la naissance de la nouvelle Allemagne de l’Est. Et comme bon nombre d’intellectuels antifascistes qui croient à l’idéal socialiste, elle s’engage au parti communiste dès 1949. Mais Christa Wolf n’est pas tout à fait comme tout le monde. Elle écrit : sur la déchirure de l’Allemagne dans “Le ciel partagé” (1963), sur ses propres dénis dans “Trame d’enfance” (1976). Elle creuse l’oubli, rumine un passé qui ne passe pas. À partir de 1976, à la suite de son soutien au chanteur Wolf Biermann, Christa Wolf n’est plus une femme libre. La Stasi l’espionne. On refuse qu’elle quitte le parti. Plus on cherche à la museler et plus l’écrivaine s’échappe par l’écriture dans les strates du temps. Elle trouve refuge auprès des premiers romantiques allemands qui, comme elle, n’avaient “Aucun lieu. Nulle part” (1979). Dans “Cassandre” (1983) ou “Médée” (1996), elle s’inspire de ces « femmes sauvages » de la mythologie grecque qui avancent comme elle, tête haute, la parole vibrante. On se presse à ses lectures. On rêve l’esprit éveillé. Peu après la chute du mur, l’icône de la littérature est-allemande est injustement accusée d’avoir travaillé pour la Stasi. Dans “Ce qui reste”, elle écrit : « N’aie pas peur, dans cette langue, que j’ai dans l’oreille, pas encore sur les lèvres, j’en parlerai aussi un jour. » Brisée mais non vaincue, Christa Wolf entreprend alors dans “Ville des anges” (2011) une lente et ultime descente au « fond du puits ». Le corps perpétuellement en alerte, Christa Wolf luttait depuis des années contre la maladie. Elle est morte à l’âge de 82 ans.
Avec : Jana Simon, journaliste, petite-fille de Christa Wolf Nicole Bary, traductrice et éditrice de la revue “LITERALL” Pierre Bergounioux, écrivain Günter Grass, écrivain (Archives) Marie Goudot, auteur de “Cassandre” Alain et Renate Lance, traducteurs de l’œuvre de Christa Wolf Erika Tunner, germaniste, spécialiste du romantisme Irving Wohlfarth, germaniste
Et la voix de Christa Wolf
Textes lus par Blandine Molinier et Aurélia Petit. Avec la voix de Jean-François Néollier.
Extraits de films : “Le ciel divisé”, de Konrad Wolf, adaptation de Christa et Gerhard Wolf, DEFA, 1964 “Le tambour”, de Volker Schlöndorff, 1979 “Christa Wolf. Ein Tag, ein Jahr, ein Leben”, de Gabriele Denecke et Gabriele Conrad, ARTE, 2004
Source : France Culture
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