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Christilla Vasserot (Traducteur)
EAN : 9782267045536
128 pages
Christian Bourgois Editeur (24/03/2022)
3.53/5   15 notes
Résumé :
Dans les rues de Buenos Aires, un homme, chaque nuit, sort incognito de son palais somptueux et déambule sous le déguisement le plus humble, en fredonnant une mélodie qui berce les rêves de ses concitoyens. Cet étrange promeneur nocturne n'est autre que le Président de la République. Il erre dans le dédale des ruelles et de sa mémoire, à la recherche de l'homme qu'il fut jadis et dont les fastes du pouvoir l'ont irrémédiablement éloigné.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
A la manière des contes orientaux, voici le président de la République d'Argentine, qui sort la nuit à la rencontre de la vie de ses concitoyens. Sauf que Buenos Aires, dont il ne dépasse jamais les limites, se barricade la nuit, trop pauvre pour exister ou, à l'inverse, trop riche et se calfeutrant pour se protéger de la délinquance urbaine.

C'est plutôt lui-même et son passé qu'il cherche à se remémorer pendant ses marches nocturnes et qui nous est narré, alors que la journée, il s'est aménagé une chambre dans un cagibi où il lit les nouvelles de son pays dans un journal imprimé à un exemplaire, que pour lui, mais qui tombe en miettes très rapidement.

On retrouve tout le côté fantasque de l'auteur, dont la réalité est, plus ici que jamais, parfaitement élastique.

J'avais préféré Prins, j'aime davantage que le Congrès de littérature.

C'est inclassable comme littérature, sud-américaine certainement, mais cela fait un peu poncif, cela titille ma curiosité, mais de là, à dire que je laisse tout tomber pour continuer la lecture, si vous voyez ce que je veux dire, c'est un pas que je ne franchis pas du tout.
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Moi qui ne lit jamais les 4e de couverture, je m'en suis senti l'obligation pour tenter d'avoir une piste à suivre, tellement c'est tordu. Alors, soit, ce Président de la République d'Argentine se promène la nuit, incognito, il a semble-t-il un petit grain, et il retourne à son passé pour sortir de son costume de président, pour y trouver un sens. Et là c'est l'auteur qui part dans tous les sens, qui donne la moitié des informations, quand il y a en a, pour expliquer ce sac de noeud. Je reste sur ma "fin" en me demandant bien pourquoi j'y ai été, à la fin !
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« le Président » de César Aira traduit de « El Presidente » par Christilla Vasserot (2022, Christian Bourgois Editeur, 128 p.) est un court roman qui traite de la vie nocturne d'un étrange promeneur dans les rues de Buenos Aires. Comme si les déambulations nocturnes du Président de la République étaient l'apanage de l'Argentine. Comme si l'homme qui habite la Casa Rosada était à la recherche de l'homme qu'il fut autrefois que les ors du pouvoir ont éloigné de la vie réelle.

« Ce n'est pas seulement dans les contes orientaux que ces choses se sont produites. Au coeur de l'Occident, et dans un pays aussi incrédule à la magie et au mysticisme que l'Argentine, son président sortait incognito la nuit, pour se mêler aux gens et vivre en personne leurs joies et leurs peines ». Cela commence comme dans un conte des mille et une Cela se termine d'ailleurs pareillement. « Il voulait être Président comme la goutte d'eau veut être la mer ». Bon, il faut meubler entre la phrase initiale et la finale. César Aria sait bien le faire, à un très bon niveau. Il y a tout de même une centaine de pages, moins si on décompte les pages blanches de fin des 16 chapitres.
« Passé minuit, une petite porte s'ouvrait à l'arrière de la Casa Rosada, le palais présidentiel, et une ombre furtive se faufilait et s'éloignait d'un pas rapide à travers les rues sombres, longeant banques et ministères, des bâtiments déserts et fermés à cette heure tardive, pour se rendre dans les quartiers populaires, là où la vie ne s'arrêtait pas en dehors des heures de bureau ». A Paris, l'Elysée dispose de la grille du Coq, ainsi appelée car surmontée d'un coq doré. C'est par là que Marguerite Steinheil a hâté la « perte de connaissance » de Félix Faure en 1899. Mais c'était il y a deux siècles d'ici. Depuis c'était en voiture que le président allait rendre visite aux laitiers et éboueurs.
Donc le président sort et déambule sous un humble déguisement, en fredonnant une mélodie « qui berce les rêves de ses concitoyens ». Mais il a des chaussures orthopédiques. « Il «ne tirait pas le moindre profit politique, n'en cherchait pas non plus et gardait cette activité secrète. Sa motivation, parfaitement étrangère à la politique, était l'amour. Lorsqu'il se trouvait dans sa sphère d'influence, ce sentiment l'immunisait contre les ardeurs de ses opposants qui, pendant que lui laissait son coeur s'enfoncer dans la nuit des humbles, conspiraient sans fermer l'oeil pour que son mandat prît fin avant terme et cherchaient dans les archives des preuves de corruption ou de comptes secrets à l'étranger. Tard dans la nuit, le sommeil des âmes avait raison de la division des pouvoirs ». D'ailleurs, il prend soin de laisser une lampe allumée « de vingt-cinq watts était suspendue au plafond », sans doute pour économiser, et faire croire qu'il travaillait ».
En fait, il a plusieurs secrets. En chantant ainsi, le président se souvient de son ami d'enfance, le Petit Birrete. Un ami qui a disparu et dont la vie sacrifiée l'a inspiré à commencer son chemin politique. Mais qui a aussi ouvert les portes du doute en lui. le Petit Birrete n'est plus là, devenu fou ou mort. « La démence s'empara de lui, avec tous son poids de confusion et de tristesse ». pourquoi ce nom de birrete, qui signifie plutôt barrette de cardinal.
Critique discrète du système social, quoique le reste du roman, exclu une prise de position politique ou une revendication sociale précise. Tout est dilué lors de ses obsessions quotidiennes. Il n'y a pas non plus chez lui de volonté de modifier la réalité au profit ou au détriment de ses gouvernés.
Il y a aussi Xenia, une ancienne petite amie dont le président voudrait bien connaître les secrets de son indépendance affective. « Xenia la pratique. Xenia l'autonome » Il existe pour cela « l'Unité Présidentielle » au sein de « l'Hôpital Argerich ». Un vaste bâtiment, doté de tous les systèmes de sécurité possibles Où même le président ne peut entrer ou faire entrer quelqu'un. « Si l'on ne parvenait pas là-bas à localiser et à déchiffrer le Guide Pratique caché dans le cerveau de Xenia, alors personne n'y parviendrait nulle part ».
Xenia, à qui il confie la gestion d'un petit garde-manger dans un quartier périphérique. Ils se réunissent tous en groupe ou semblent tel un complot d'enlèvement. « Elle traversait la forêt obscure du capitalisme en trouvant son chemin, jamais perdue, toujours bien nourrie, même si cela portait atteinte à sa silhouette »
Enfin, il y a la Rabina, son initiatrice au sexe qui possède, selon lui des pouvoirs surnaturels. Un personnage exotique, une sorte d'amazone. « Une autre, à une étape antérieure de sa vie, l'avait entrainé dans des régions couvertes de nuages bas, de landes pluvieuses et de végétation sous-marine ».
Roman finalement assez crépusculaire. Un trio de personnages qui tourne autour du personnage principal, forment ses principales préoccupations. Un ami d'enfance ayant sombré dans la folie, une petite amie qui a joué l'initiatrice, et une autre qui l'intrigue par son indépendance. Au centre, un personnage, finalement assez falot, qui n'a pas changé e vêtements ou de chaussures depuis sa prise de fonction. « C'était de la réalité, mais en même temps, paradoxalement, tout le monde voulait s'évader de la réalité, que la pauvreté rendait insoluble... Les riches, au contraire, vivant dans un monde de fantasmes, aimaient la réalité ».
César Aira soutient qu'il s'agit d'une « littérature littéraire », c'est-à-dire d'une oeuvre qui peut utiliser tous les thèmes, toutes les langues et tous les paysages toujours et seulement si elle sert la littérature elle-même. A priori, cette définition me convient mieux que roman politique lu social. C'était sans doute le cas pour ses tout premiers romans. « Ema la Captive », écrit en 1978 et publié en 1981, puis traduit par Gabriel Iaculli (1994, Gallimard, La Nouvelle Croix du Sud, 224 p.) est un livre à la gloire de l'Argentine et des gauchos, à la façon du « Martin Fierro » mythe argentin issu du long poème de José Hernandez (1872-1880), qui scelle la formation de la nation argentine. Voir le récit de Jorge Luis Borges et surtout « Les Aventures de China Iron » de Gabriela Cabezón Cámara, traduit par Guillaume Contré (2021, Editions De l'Ogre, 256 p.). La tétralogie du lièvre, est de la même veine et comprend les quatre titres publiés en 4 ans chez le même éditeur. Soit « La liebre » (1991, Emece Editores, 254 p.), « Embalse » (1992, Emece Editores, 222 p.), « La guerra de los gimnasios » (1993, Emece Editores, 168 p.) et « Los misterios de Rosario » (1994, Emece Editores, 224 p.). Pourquoi cette tétralogie ? A l'origine un rêve apocalyptique ou plutôt un cauchemar de César Aira. Dans ce rêve le « lièvre légibrérien » marque la fin des temps.
Puis, il y a les livres spécifiques sur la ville, que ce soit Buenos Aires, où il vit ou Coronel Pringles où l'auteur est né en 1949. Ce sont « le Tilleul » (2021, Christian Bourgois, 120 p.) et son complément « Esquisses musicales » tous deux traduits par Christilla Vasserot (2021, Christian Bourgois, 120 p.). Ensuite sur Buenos Aires, et sur son quartier de Florès, avec « La guerre des gymnases » (2000, André Dimanche Editeur, 116 p.) ou « Les Nuits de Florès » tous deux traduits par Michel Lafon (2005, Christian Bourgois, 147 p.). Ce dernier est un roman sur la crise en Argentine, vue par le « petit peuple ».
César Aira soutient qu'il s'agit d'une « littérature littéraire », c'est-à-dire d'une oeuvre qui peut utiliser tous les thèmes, toutes les langues et tous les paysages toujours et seulement si elle sert la littérature elle-même. Ce qu'il y a de compliqué chez César Aira, c'est que souvent plusieurs livres se correspondent ou s'entremêlent. C'est le cas, flagrant de la « Tétralogie du Lièvre », mais c'est plus subtil quand il compare les schémas des villes, comme Coronel Pringles et le quartier de Florès à Buenos Aires dans « le Prospectus », « La Guerre des Gymnases », « le Manège » ou « Les Nuits de Florès ». Tous ces livres sont à lire, non pas en même temps, mais à la suite, pour comprendre comment l'architecture de la ville modèle la société qui y habite. C'est en cela que César Aira est politique.
César Aira écrit beaucoup, depuis ses 18 ans, cela fit plus d'une centaine de titres. de loin pas tous traduits, depuis « La Luz Argentina » (1983, Centro Editor de América Latina, Buenos Aires, 130 p.) et « Canto Castrato », un livre sur les castrats écrit la même année et traduit plus tard (1992, Gallimard, 352 p.).

« Et la Lune, pendant ce temps, marquait les heures en avançant ».
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LE PRÉSIDENT de CÉSAR AIRA
Le président argentin a une habitude depuis qu'il a été élu, tous les soirs il quitte sa résidence, sort incognito et se mélange aux gens, les écoutant, amusé souvent. Il a une autre habitude, pendant cette promenade, il fredonne un air enfantin et depuis quelques temps dans les rues de la capitale on surprend des passants chantonner le même air, il y a même des rumeurs quant à son origine mais on leur a tellement menti, ils ne croient plus à rien. Cette déambulation n'a aucun but électoraliste, elle a pour origine l'amour. Xenia, cette femme avec un tel sens pratique qui naviguait dans les méandres du capitalisme avec une telle aisance qu'il aurait voulu qu'on lui étudie le cerveau pour comprendre son fonctionnement, puis Petit Birette, le copain d'enfance, si pauvre, qui avait perdu pied quand il avait découvert son milieu social et enfin La Rabina ex maîtresse, qu'il avait lâchement abandonnée quand on l'avait enlevée contre rançon. Il ne savait pas trop ce qu'il attendait de ces sorties, une nuit il eut l'impression d'être suivi, La Rabina peut-être, en quête de vengeance.
Le président est un rêveur, il s'éloigne le plus possible de la réalité, trop dangereux, il n'aime pas le factuel, d'ailleurs dans ses discours il transforme la réalité en conte oriental! C'est un grand procrastinateur, il fait des listes tous les jours, les listes s'allongent, il raye ce qui s'est réglé sans qu'il intervienne, il y a longtemps qu'il a compris que les argentins détestent ce qui change, donc il attend, observe car il sait que quoiqu'il fasse, la course du monde continuera.
Un petit livre plein de charme, de bon sens, d'humour, c'est l'itinéraire d'un président poète qui interroge notre rapport au monde.
César AIRA est un écrivain argentin né en 1949, auteur d'une vingtaine de romans. Une écriture à l'esthétisme marqué et des livres ptoujours très courts( 100/120pages).
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Un nouveau roman déroutant de César Aira ! Je ne sais pas comment il fait, mais fidèle à son habitude, il nous enveloppe toujours de sa prose fluide et surprenante : parfois, vous pensez comprendre tout ce qui se passe et d'autres fois, vous n'en avez aucune idée.
"Le Président" raconte l'histoire du Président argentin qui se promène incognito la nuit dans Buenos Aires pour se mêler au peuple et partager ses peines et ses joies comme dans les contes orientaux. Étrange personnage que ce flâneur nocturne, il ne semble posséder aucune qualité de responsable politique, les problèmes l'indiffèrent, car il n'y a « qu'à attendre que le cours des événements les dissolve » et il regimbe à l'action, convaincu que « la perfection [est] déjà présente dans le monde et que les intrusions volontaristes ne [peuvent] que l'abîmer ». Il tente de démêler les fils de sa relation avec le petit Birrete, son petit pauvre, un ami d'enfance d'origine modeste qu'il a fini par croire fou ou mort et qui revient le hanter. La maigre distribution est complétée par la Rabina, un personnage exotique, une sorte d'amazone qui, à l'adolescence, lui a ouvert les portes du plaisir sexuel, et Xenia, une amie voluptueuse dotée d'un don exceptionnel pour le pragmatisme et l'efficacité, à qui il a confié la gestion de sa petite épicerie dans un quartier de banlieue. L'action se déroule dans le triangle formé par la Casa Rosada (le palais de l'Élysée argentin), l'Hôpital Argerich et le Prestige Hygiénique, un bâtiment sinistre qui reste ironiquement « une relique de ce qui n'avait jamais été réalisé pour le plus grand bien du public » ! À la suite d'une série d'enlèvements, tous les personnages semblent converger vers ce dernier bâtiment pour l'épilogue du récit, mais le roman se termine sans réel dénouement à la grande surprise du lecteur.
Un roman déconcertant, disais-je en introduction, dans lequel l'auteur mélange les genres, sans respecter les règles narratives et en détruisant sciemment la moindre certitude. Cette confusion permanente de sens surprendra peu ceux qui ont déjà lu cet écrivain et l'histoire de ce chef d'État qui ne fait rien d'autre que se promener dans Buenos Aires la nuit et de dormir le jour ressemble à une non-histoire. Je me suis demandé plus d'une fois si je devais accepter cette spirale narrative ne menant nulle part. César Aira décrit parfaitement ce que j'ai ressenti par moment quand son personnage principal nous livre cette réflexion : « C'était un cercle et, en visualisant la chose dans ce format, il se demanda s'il n'était pas en train de se tendre à lui-même un piège à l'intérieur duquel il pouvait continuer à tourner en rond indéfiniment. »
Mais cette fable onirique et extravagante m'a également fait l'effet d'un vent frais et se plonger dans un livre de César Aira est une expérience de liberté totale. Au début, il y a un souffle de familiarité qui vous fait entrer dans le texte, puis vous rencontrez progressivement l'insolite jusqu'à ce que vous soyez complètement fasciné par son univers. Ainsi, dans les premiers paragraphes, on fait la connaissance du Président, un personnage que l'on imagine bien occupé et qui a un besoin légitime de se détendre le soir en se promenant. le récit fait allusion aux problèmes économiques du pays, à l'inflation, à la dette extérieure et on ne voit pas venir un autre rapport à la réalité plus fantasmatique ou poétique. Petit à petit, en essayant de résoudre une équation intime qui relierait trois personnes clés de sa vie, la bizarrerie du personnage et de son univers psychédélique envahit le lecteur.
César Aira se plaît à déformer constamment son récit pour mieux faire parler son président névrosé, dont la fonction n'a ici aucune raison d'être si ce n'est qu'elle permet au personnage d'être plus libre de faire et de penser ce qu'il veut, quand il le veut. Mais sa pensée libérée, loin de s'envoler, devient au contraire obsessionnelle, préoccupée uniquement par l'énigme de la réalité à tel point qu'il oublie rapidement les raisons concrètes, pour ne pas dire réelles, de son histoire. Traversant un quartier peu recommandable, il finit par formuler le problème de la manière suivante : « tout le monde là-bas voulait échapper à la réalité, que la pauvreté rendait infréquentable. La tension était palpable dans les airs : sur ce terrain, les expulsions étaient permanentes. Les riches, en revanche, parce qu'ils vivaient dans un monde plein de fantaisie, aimaient la réalité. »
« Où se situer face à la réalité ? » semble nous dire César Aira. Toujours en mouvement, n'échappe-t-elle pas en permanence à l'analyse ? Faut-il s'en méfier, car elle serait « la cause et l'origine de la subjectivité » ? Faut-il s'en libérer dans ce geste oriental de promenade nocturne ?
En dépit de son titre, "Le Président" n'est pas un roman politique, et encore moins une revendication sociale concrète, car finalement le personnage principal ne fait rien, tout se dilue dans ses obsessions quotidiennes et non dans une réelle volonté de modifier la réalité au profit ou au détriment de ceux qu'il gouverne. Il relève plus de l'expérimentation, peut-être même d'une aspiration à un renouveau littéraire dans une prose sûre et fluide nourri par un vocabulaire riche et savoureux.
Malgré des moments de perplexité, j'ai plutôt aimé ces pérégrinations nocturnes, les images qui s'en dégagent, la construction d'intrigues imprévisibles, la réflexion sur notre place dans la réalité, sur nos responsabilités, la création ou l'imagination.
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critiques presse (1)
LeMonde
04 mai 2022
C’est du côté du conte oriental, dans sa forme comme dans ses motifs, qu’il transpose son imaginaire, pour brosser le portrait d’un dirigeant humble, ayant choisi de vivre dans le dénuement, en marge de toute réalité.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Le Président, en sa qualité d’Homme Providentiel, était habilité à intervenir, mais il aurait alors privé le destin de ses plus belles imminences, raison pour laquelle il s’en abstenait. Les Argentins allaient devoir se débrouiller tout seuls. Cette sévère limitation était à ses yeux l’expression poétique de l’humain, de la compassion et du bon sens.
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Il ne tirait pas le moindre profit politique, n’en cherchait pas non plus et gardait cette activité secrète. Sa motivation, parfaitement étrangère à la politique, était l’amour. Lorsqu’il se trouvait dans sa sphère d’influence, ce sentiment l’immunisait contre les ardeurs de ses opposants qui, pendant que lui laissait son cœur s’enfoncer dans la nuit des humbles, conspiraient sans fermer l’œil pour que son mandat prît fin avant terme et cherchaient dans les archives des preuves de corruption ou de comptes secrets à l’étranger. Tard dans la nuit, le sommeil des âmes avait raison de la division des pouvoirs
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Dans son milieu, on prétendait que l’Enfant Pauvre était un mythe, une figure imaginaire et obligée des histoires d’orphelins et laissés-pour-compte, des péripéties de la survie, interdites dans la réalité du rejeton de la bourgeoisie.
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Passé minuit, une petite porte s’ouvrait à l’arrière de la Casa Rosada, le palais présidentiel, et une ombre furtive se faufilait et s’éloignait d’un pas rapide à travers les rues sombres, longeant banques et ministères, des bâtiments déserts et fermés à cette heure tardive, pour se rendre dans les quartiers populaires, là où la vie ne s’arrêtait pas en dehors des heures de bureau
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Ce n'est pas seulement dans les contes orientaux que ces choses se sont produites. Au cœur de l'Occident, et dans un pays aussi incrédule à la magie et au mysticisme que l'Argentine, son président sortait incognito la nuit, pour se mêler aux gens et vivre en personne leurs joies et leurs peines
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