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EAN : 9791041414222
216 pages
Points (22/03/2024)
3.72/5   167 notes
Résumé :
Quelle a été la vraie vie de Jésus ?
À Nazareth, au début de notre ère, deux très jeunes enfants jouent dans la rue. « Mamzer ! » lance l’un à son camarade. « Bâtard ! ». Personne, dans le petit village de Nazareth, n’ignore que Marie a été abusée par un légionnaire romain. Elle est une fille-mère, rejetée et méprisée. Jésus comprend pourquoi, tout autant qu’elle, il sera à jamais exclu de sa communauté : telle est l’exigence de la loi juive à l’égard... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (50) Voir plus Ajouter une critique
3,72

sur 167 notes
« le bâtard de Nazareth » vient de paraître en mars 2023 chez Grasset. Derrière ce titre volontiers provocateur se dissimule une réflexion puissante et éloquente sur la foi. Metin Arditi est écrivain francophone d'origine turque. Il a notamment reçut pour « L'homme qui peignait les âmes« , paru en 2021, le prix de l'Université Catholique de l'Ouest. Ce roman pourrait sentir le soufre pour le catholique que je suis, mais je n'ai vu ici qu'une tentative fort réussit de mieux saisir Jésus, l'enfant, l'adolescent, l'homme qu'il fût. Affirmer que Jésus eût une compagne, Marie de Magdala, avec qui il eût vécu une profonde histoire d'amour charnelle et spirituelle, n'est pas une infâmie. Je rappelle que depuis Paul VI, Marie Madeleine est reconnue comme disciple du Christ par l'Eglise catholique romaine. Les Evangiles apocryphes ont été ignorés volontairement par les Pères de L'Eglise car ils ne correspondaient pas au Credo officiel plaçant la femme comme pêcheresse et tentatrice. Les dernières études historiques et théologiques montrent bien combien cela étaient erronées. Metin Arditi oublie délibérément le dogme de l'immaculée conception de Marie, exempte du « pêché » d'avoir conçu Jésus par voie naturelle. Ici dans le roman, Marie est victime d'un viol par un soldat romain aviné. Elle est impure et tout l'entièreté de la faute lui revient. Elle est condamnée par la communauté juive de son village. Son fils Jésus est appelé par les autres enfants du village : « Mamzer ! ce qui signifie Bâtard. Jésus et sa mère sont recueillis par un homme extrêmement bons, Joseph. Jésus aimera profondément sa famille. Il devînt charpentier comme Joseph. Extrêmement vif d'esprit, le jeune Jésus n'hésite pas à apostropher les rabbins sur des points précis de la Thora. Il grandit avec un feu en lui. Il n'est pas insensible à la colère mais ce qui l'anime est surtout fruit d'une infinie tendresse, d'un amour profond pour son prochain. Adolescent puis jeune adulte il aide à guérir les personnes possédées, les malades, les infirmes. Metin Arditi a la sagesse de ne rien sous entendre, ni menteur, ni réel, chacun peut y voir ce qu'il entend par là. Et puis un jour, il y a cette rencontre avec un homme au visage repoussant, disgracieux, au regard fuyant mais doué d'une extrême intelligence. Il enjoint Jésus de Nazareth de rencontrer un prédicateur juif, Jean le Baptiste, qui baptise ses disciples dans le Jourdain non loin de Béthanie. Un prédicateur qui attend le Sauveur, Celui qui lavera les pêchés du monde. Quand Jean le Baptiste voit Jésus de Nazareth s'avancer dans l'eau, il est stupéfait, foudroyé. Aucun doute, le Prophète est Jésus de Nazareth, le Sauveur qu'il appelait de ses voeux. Jean le Baptiste est condamné à mort par Hérode Antipas qui craint une révolte. Les Disciples emmenés par Jésus de Nazareth multiplient les rassemblements, les prêches. Judas a une part importante dans la stratégie souhaité par lui de promouvoir une révolte juive pour chasser les romains. Les disputes entre disciples sont nombreuses. Jésus lui prend la mesure de sa tâche. Il est prêt au sacrifice de sa vie. La croix, la couronne d'épine précédée de flagellations, Jésus endure cette souffrance sans montrer un signe de faiblesse. Metin Arditi adopte à chaque fois une position d'observateur, de conteur, de penseur laissant, encore une fois, une liberté à chacun, croyant ou non croyant d'y percevoir ce qu'il souhaite. Encore une fois, le but de Metin Arditi n'est pas de choquer. Ce titre abrupte peut laisser penser le contraire mais il n'en est nullement question ici. « le bâtard », le plus méprisé des méprisé devient le Roi des Roi, le Sauveur, le Christ que l'on traduit par « le Messie. » Crucifié, la mort la plus infâme, entouré deux larrons. La foule préfèrera Barabbas en scandant son nom par deux fois. J'ai aimé ce mélange intime entre réflexions personnelles, celles d'un romancier et non d'un théologien, avec cette forme de liberté totale quant aux dogmes catholiques romains. Bien sûr, offrir un rôle fondamental à Judas dans la décision de Jésus de Nazareth de se sacrifier par amour, est plutôt radicale. Un Judas qui bâtit même la religion chrétienne en préparant, telle une supercherie, la résurrection de Jésus de Nazareth, le Christ. « le bâtard de Nazareth » est un court roman, profond et sensible, une réinterprétation contemporaine d'une religion doublement millénaire, le tout sans volonté de créer la polémique. Metin Arditi bâtit un récit qui a pu être proche de la réalité ou pas. Libre à chacun des lecteurs/lectrices d'y tracer son chemin intérieur.
Lien : https://thedude524.com/2023/..
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Tout débute par la quête d'une vérité : celle de découvrir ce qu'est un mamzer, un bâtard. Une fois qu'il a découvert que son père Joseph n'était pas son père de chair, Jésus de Nazareth va avoir de cesse de se battre contre l'exclusion. Qu'elle concerne les prostituées, les esclaves, les femmes, les estropiés. Il va surtout s'ériger contre les Lois de la Torah pour qu'elles soient interprétées de manière différente. En revisitant la figure religieuse la plus connue, entre l'an 5 et la mort du Christ, Metin Arditi arbore sa plus belle tenue de subtilité pour combler les zones d'ombre. Prenant appui sur les travaux de Daniel Marguerat qui avait écrit en 2019 « Vie et destin de Jésus de nazareth » et de Francois Dermange également professeur de théologie à Genève, Jésus devient le fruit d'un viol. Pantera, soldat roman viendra abuser de Marie après l'avoir fait boire plus que de raison.

« Il faut retrouver l'Esprit de nos Lois, plutôt que s'accrocher au sens étroit et vinaigré des mots (…) N'as-tu pas compris que l'Esprit doit être supérieur à la matière? »

Le bâtard de Nazareth prend la forme d'un conte ou d'une uchronie selon l'angle que vous adopterez. À chaque chapitre et à chaque ellipse on imagine, on suggère, on pense, on suppute de l'avenir de cet homme. Car il s'agit là d'un roman humanisant Jésus à travers ses actions et les causes qu'il défend. Lui, le charpentier au Père si noble et saint en la personne de Joseph, mais aussi à la mère en apparence simple d'esprit, gouvernée par la pudeur à l'égard de son mari. La galerie de personnages qui s'offre à nous, enrichit l'imaginaire collectif. On voit pertinemment les intentions de Judas et l'amitié qui se nouera entre eux, on aperçoit l'élément déclencheur qui apparaît avec Jean le Baptiseur puis on croise tout au long du roman Samuel, celui par qui tout a débuté. C'est bien ce dernier qui a affublé en premier lieu Jésus de bâtard.

« Je crois bien que chez moi, l'attachement l'emporte sur la rage, et chez toi, c'est le contraire. Je veux réformer, et tu veux révolutionner. »

Est-ce que j'y ai cru ? Totalement. Metin Arditi et son personnage m'ont convaincu qu'il pourrait s'agir de la réalité des faits. Nulle place au mystique ou à la magie des artifices bibliques, l'exclusion dont il a fait l'objet, enfant, a ressurgi sur son envie de la combattre quoiqu'il en coûte. J'ai pensé à cette marche des Afro américains, mais aussi aux personnes ayant subi l'apartheid ou bien du conflit israélo palestinien que l'auteur cherche à résoudre de manière personnelle à travers l'art et l'écriture. Avec un sens aiguisé de la joute verbale, d'une rhétorique qui pourrait convaincre les plus butés, nous assistons aux débat entre Jésus et le grand Caiphe. En s'interrogeant comme Voltaire sur certaines pratiques et en remettant en cause les lois les plus évidentes pour l'époque, l'écrivain emporte son lecteur dans une sorte d'aventure que l'on connaît par avance sans en connaître le sel.

« L'imagination des hommes est sans limite lors.
qu'il s'agit de trouver un coupable. »

Roman sur l'amour de son prochain, de ses parents, de la religion mesurée et des faibles, il arrive à saisir les trous d'une Histoire si lointaine et pourtant si prégnante encore 21 siècles plus tard. À la fois instructif et construit comme un compte à rebours dont on connaît l'issue mais sans en connaître les rouages, vous ne le lâcherez pas. Certains passages sur le rôle de la circoncision quant à l'appartenance au peuple juif mais aussi et surtout quant à la place de la femme dans la société, font de Jésus le premier féministe connu. Sans jamais vouloir évangéliser son prochain, il s'agit d'un Jésus modéré. Un Jésus qui trahira néanmoins la promesse faite à son père tant l'exclusion qu'il a subi dans sa chair, mais surtout celle que l'on a injustement attribuée à sa mère, fut douloureuse.

« Et là, je te le dis, les sourds et les boiteux, les estropiés et les prostituées nous rappelleront notre condition humaine. Ce sera grâce à eux que nous éviterons de nous perdre. Ne Toublie pas, Grand-rabbin : Dieu fait lever le soleil sur les forts comme sur les faibles, sur les méchants comme sur les bons. »

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C'est avant tout l'humanité de jésus que l'auteur met en avant. Il en fait un homme qui prend la défense de tous les exclus de la société de son époque. Lui-même, avec sa mère, étant parias. Et Joseph, présenté presque comme un saint, tant son humanité contraste avec ceux du village. C'est la Loi qu'il faut humaniser, la Loi de Moise, que Jésus veut modifier pour prendre en compte tous les défavorisés de Palestine et d'ailleurs. Metin Arditi sort évidemment du texte des évangiles. Pas de "Fils de Dieu" dans son roman. Jésus meurt tout simplement sur la croix pour s'être heurté à l'intolérance et au conformisme et surtout pour avoir offensé le Sanhédrin. Et Pilate s'en lave les mains. le personnage de Judas prend une dimension différente également, en devenant l'instigateur du futur christianisme.
Mais c'est justement à travers leur humanité, à mon sens, que Jésus et Marie deviennent "saints". Parfois le sacré est juste à côté de soi et on ne le voit pas. Pas forcément besoin des conciles pour faire de Jésus un dieu. Un Jésus, plus proche de Gandhi ou de Soeur Thérésa me convient parfaitement.
Un livre que je recommande à tous ceux que le sujet intéresse. Et ceci n'est que mon avis, rien de plus.
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Dernièrement j'ai beaucoup apprécié « L'homme qui peignait les âmes » de ce même auteur, Metin Arditi. J'avais déjà beaucoup aimé son ouverture d'esprit concernant les religions, la main tendue entre les différentes religions plutôt que la méfiance et la guerre. A l'image de la vie de l'auteur. D'ailleurs, j'aime comment il se présente dans un entretien donné à l'hebdomadaire La Vie, le 23/3/2023 : « Dans la plupart de mes livres, il y a une dimension religieuse et spirituelle (…) Ce sujet m'habite et me passionne depuis toujours, même si je me crois non croyant… J'ai eu une drôle d'enfance : je suis né dans une famille juive laïque, je suis resté à Istanbul jusqu'à 7 ans, je n'allais pas à la synagogue mais à l'église catholique, tous les dimanches, avec Marie, ma gouvernante, avec qui je disais chaque soir le Notre Père. J'étais aussi très proche du monde musulman. Pendant 11 ans, j'ai étudié dans un institut protestant en Suisse et j'ai épousé une grecque orthodoxe ! Voyez, je suis un bâtard sur le plan religieux ! » du coup, quand est sorti « le bâtard de Nazareth » j'ai eu très envie de le lire, de découvrir comment Metin Arditi allait nous parler de Jésus, cet homme, le fils de Dieu pour les Chrétiens, à l'origine d'une nouvelle religion. le récit s'ouvre sur un jeu de jeunes garçons, dont l'un des deux s'avère être Jésus. Personne ne veut lui parler ni jouer avec lui, sauf ce garçon, Samuel, contraint par sa mère. Mais Jésus ne le sait. La mère de Jésus également est tenue à l'écart dans le village. Jésus finit par découvrir qu'il est un « mamzer ». C'est la raison de son exclusion. Que veut donc dire ce mot, lancé telle une insulte. Son père, le doux et vieillissant Joseph, finit par lui expliquer. Mamzer signifie en hébreu, bâtard. Marie, la mère de Jésus, douce et belle mais simple d'esprit, a été agressée par un soldat romain. D'où sa naissance. La loi juive est très claire. Sa mère est une sota, pire qu'une prostituée. Elle est donc exclue de la communauté, tout comme son enfant et ce, sur de nombreuses générations. Jésus n'aura de cesse de se battre contre la dureté et l'injustice de la loi juive envers les malades, les handicapés, les mamzers, les sotas… Pendant de longues années, devenu charpentier comme son père Joseph et guérisseur, il tentera de vivre sereinement auprès de sa mère Marie et de sa compagne Marie de Magdala. Mais la colère gronde en lui et la honte de ne rien faire. Il ne rêve que de remettre en cause cette Loi juive et l'interprétation qu'en font les rabbins. Mais il a promis à Joseph sur son lit de mort de ne pas contester cette Loi pourtant si injuste. Cependant, sa rencontre avec Jean le Baptiseur, puis ensuite celle avec Judas, changeront radicalement sa vie et celle de l'humanité. J'ai été séduite, parfois amusée, par la version très humaine de Jésus que nous livre Metin Arditi. Il éclaire d'un jour nouveau par exemple les miracles qui m'ont toujours posé un sérieux problème. J'ai compris et aimé sa révolte envers certains aspects de la Loi juive très inhumaine et injuste envers les plus démunis, les plus faibles sous prétexte de protéger la force du peuple juif. le peuple élu. Jésus combattait également ce Dieu jaloux et semant la peur, lui préférant un Dieu plus tolérant et aimant. Il se sentait Juif, mais n'acceptait pas l'interprétation de la Torah des rabbins et extrémistes. Toujours dans le même entretien dans La Vie, l'auteur indique qu'il est très en colère quand il voit ce que font des ministres du gouvernement israélien et qu'il a transposé sa colère dans le personnage de Jésus. Je la prends à mon compte également. J'ai aimé ce côté très humain de Jésus, moins le fait de la manipulation de Judas dans le destin de Jésus (je n'adhère pas trop à cette vision-là). Pour être franche, j'aurais aimé que l'auteur approfondisse un peu le sujet. 198 pages, c'est trop peu à mon goût pour un sujet si vaste et si important. Mais à part ce petit bémol, j'ai apprécié ma lecture et je vous la recommande… Si vous êtes ouverts d'esprit bien entendu.
Lien : https://mapassionleslivres.w..
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Réinterpréter la vie de Jésus dans ses grands épisodes c'est l'entreprise dans laquelle s'est lancée Metin Arditi, agnostique, en s'appuyant sur les travaux de Daniel Marguerat, bibliste protestant de renom.

Le titre choque peut-être certaines personnes mais le terme ici n'est pas vu comme quelque chose de négatif au contraire, Jésus prônant une lecture des textes plus tournée vers les autres et accueillant tous les exclus (dont les batards) alors que les docteurs de la loi les stigmatisent et les rejettent par crainte qu'ils n'affaiblissent leur communauté.

C'est un portrait de Jésus porté à la fois par l'injustice (car dans cette réécriture de sa vie, il est enfant de Marie et d'un romain qui n'a pas reconnu l'enfant avant d'être adopté par Joseph) et par la colère face à l'intolérance.

En tant que femme j'ai été particulièrement frappée par le chapitre intitulé » La femme adultère » dans lequel Jésus prend une position qui est totalement novatrice par rapport au regard qu'ont toujours eu les religions sur les femmes. Alors qu'il est consulté par un pélerin au sujet d'une femme qui a eu un enfant hors mariage et qui mérite, selon lui, d'être lapidée (cela existe toujours dans certains pays aujourd'hui), Jésus répond :

"Un homme s'éloigne de son épouse et c'est la femme que tu voudrais lapider ? […]
Tu oses parler de péché ? Aimer est ce un péché ? Tenir quelqu'un dans ses bras est ce un péché ?Et toi n'as tu jamais pensé à tenir dans tes bras la femme d'un autre ? Ou la jeune fille qui te frôle au marché ? Faudrait-il qu'on te lapide pour ces désirs ? […]
C'est la lecture de la Loi que font les prêtres qui mérite d'être lapidée. Pas la femme"
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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critiques presse (6)
LesEchos
16 mai 2023
Un homme épris de justice qui va s'associer à un autre « bâtard », Judas, pour mener son combat en faveur des exclus. Fin stratège, son nouveau disciple va le pousser dans ses retranchements pour qu'il crée une nouvelle secte… Une fiction/fable historique brillante et troublante sur le fondement des religions.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LaCroix
09 mai 2023
En écrivant Le Bâtard de Nazareth, une courte « vie de Jésus », Metin Arditi met en scène l’homme plus que le fils de Dieu. Une figure plus politique que spirituelle.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LePoint
12 avril 2023
Dans « Le Bâtard de Nazareth », le conteur réinvente un Jésus en lutte contre l’exclusion et un Judas en bâtisseur du christianisme.
Lire la critique sur le site : LePoint
LePoint
11 avril 2023
Et si le destin de Jésus s’expliquait par une blessure d’enfance ? Avec « Le Bâtard de Nazareth », Metin Arditi revisite le parcours du Christ.
Lire la critique sur le site : LePoint
LeFigaro
30 mars 2023
Le Bâtard de Nazareth: en lisant le roman, on verra que l’expression n’est pas insultante, au contraire. Bienheureux les bâtards et les exclus qui ont les idées et le cœur larges, voilà le credo de l’auteur.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaTribuneDeGeneve
20 mars 2023
Jésus, né du viol de Marie par un soldat romain? Dans «Le bâtard de Nazareth», Metin Arditi explore cette hypothèse. Un nouveau roman que le théologien Daniel Marguerat applaudit sans tout cautionner.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
La vie de Jésus continuait de se dérouler dans un semblant d'harmonie. Marie de Magdala le comblait, par sa présence et sa douceur. Les ans l'avait dotée d'une beauté profonde. Sa mère semblait heureuse à nouveau. A son travail, s'ajoutait une importante activité de guérisseur. A toucher des muscles enflammés, des cartilages écrasés ou des épaules déboitées, il avait appris à reconnaître certaines fractures et à les consolider. Des blessés retrouvaient une mobilité suffisante pour reprendre leur travail. Lorsqu'on lui parlait de miracles, jésus répétait les mêmes mots : L’Éternel l'a voulu.
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Le lendemain, jésus et ses parents découvrirent une ville moins majestueuse que ne laissaient entrevoir ses remparts. Ses rues étaient si étroites que deux ânes chargés n'arrivaient pas à se croiser, et il y régnait un tintamarre assourdissant. Aux appels des marchands se mêlaient les cris des annonceurs publics, ceux des porteurs d'eau et encore ceux des soldats qui réclamaient un passage pour les condamnés menés au Golgotha, où avaient lieu les exécutions. Venus par milliers pour la fête des pains non levés, des Juifs de toute la Palestine se bousculaient, cherchant qui un parent, qui le Temple, qui, tout simplement, le chemin de sa tente. A la foule des pèlerins se mêlaient des animaux, des agneaux surtout, bientôt offerts aux lévites, les membres de la tribu sacrée chargés du service du Temple. Les odeurs qui montaient de l'autel du sacrifice se fondaient aux effluves des graisses dégagées par les braseros. Tout était excessif. Mais tout émerveillait Jésus : Jérusalem était pestilentielle, bruyante, encombrée et grandiose.
Joseph souriait, heureux d'avoir amené les siens à la Ville sainte, et Marie était sereine, enfin, que personne ne la reconnaisse. Elle ne craignait pas l'insulte.
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Il faut retrouver l'Esprit de nos Lois, plutôt que s'accrocher au sens étroit et vinaigré des mots. Le Lévitique ne nous dit-il pas : Tu aimeras ton prochain comme toi-même ? Quel sens peut avoir un amour sans pardon ? Lapider une femme parce qu'elle a aimé ailleurs que chez elle, lui ôter la vie, est-ce une preuve d'amour ? Réserver à un enfant une vie d'exclusion, parce qu'il est né d'une femme célibataire, sans avoir rien demandé au Ciel, est-ce une Loi d'amour ? N'as-tu pas compris que l'Esprit doit être supérieur à la matière ? "L'esprit de Dieu planant sur la surface des eaux", dit la Torah, qui ajoute : "Après les ténèbres, la lumière." C'est la lumière qu'il faut rechercher, si l'on veut être fidèle à l'Eternel !
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Ta seule chance de sauver ta peau se trouve dans une règle de notre tribunal. Tout vote unanime est considéré comme nul, une sagesse que nous ont léguée nos pères. L'homme aime contester l'avis de ses semblables. Si tout le monde partage la même opinion, c'est qu'il y eu menace pour faire taire les dissidents.
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Un jour,,Jésus s insurgea contre la Loi qui ostracisait les impurs.Etait-ce leur faute,aux sourds et aux lépreux, s ils étaient malades ? Ezechiel se réfugia dans un discours hésitant, d où il ressortait qubil s agissait de sauvegarder la vigueur du peuple juif. Jésus l avait regardé avec colère :penses-tu sérieusement, rabbin,que je pourrais être la cause d un affaiblissement physique de notre peuple, parce que je suis un mamzer ?
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Vidéo de Metin Arditi
L'Homme qui peignait les âmes de Metin Arditi aux éditions Points https://www.lagriffenoire.com/l-homme-qui-peignait-les-ames-1.html • le Turquetto de Metin Arditi aux éditions Babel https://www.lagriffenoire.com/le-turquetto.html • • • Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com • Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv • Notre Newsletter https://www.lagriffenoire.com/?fond=n... • Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel • • • #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #conseillecture #editionspoints #editionsbabel
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