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Isabelle Carron (Traducteur)
EAN : 9782253111313
312 pages
Le Livre de Poche (24/08/2006)
3.53/5   56 notes
Résumé :
Qu'est-ce que le monde moderne ? Existe-t-il vraiment ? Ou n'est-il que l'apparence d'une autre réalité ? C'est pas la fin du monde est le premier recueil de nouvelles de Kate Atkinson. Ironiques et profondes à la fois, ces nouvelles explorent le monde que nous croyons connaître pour nous en révéler un autre qui est pour le moins dérangeant. Un monde où les mythes que nous avons bannis de nos existences sont étonnamment présents et où l'imagination a le pouvoir de t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique

Ca commence par Ovide: " Je me propose de dire les métamorphoses des formes en des corps nouveaux...."
Ca se terminera par Ovide: " Et maintenant, j'ai achevé un ouvrage que ne pourront détruire ni la colère de Jupiter, ni la flamme, ni le fer, ni le temps vorace...."
Ca commence aussi par les deux premiers personnages de ces douze exercices de style auxquels on donne la dénomination de "nouvelles", mais qui forment un tout. Charlène et Trudi font du shopping. Enfin, surtout des listes. de choses à offrir, à manger, à boire, de détails physiques dont elles se passeraient volontiers, de variétés de tissus, etc. On commence quand même, çà et là, à entendre des bruits bizarres , tirs, feulements d'animaux sauvages lâchés dans les rues, mais Charlène et Trudi ont beaucoup de listes à faire....
On les retrouvera dans le dernier épisode . Encore quelques listes, de jeux pour oublier l'ennui et l'enfermement, de souvenirs de senteurs de parfums pour masquer la puanteur qui les entoure, d'histoires à se raconter jusqu'à la fin. Leur fin. Qui n'est peut être pas la fin du monde, mais qui y ressemble beaucoup.
Entre temps, on croise d'autres personnages qui mènent apparemment une vie très banale, mais qui font l'expérience, sans trop de surprise d'ailleurs, d'une autre réalité possible, d'une faille dans le temps ou l'espace , d'une entrée dans des cadres de mythes ou de légendes dont ils deviennent acteurs.

J'ai particulièrement aimé le petit chapitre intitulé "Le corps comme un manteau", une courte méditation sur la mort qui démarre ainsi:
" le père de Vincent, Billy, mourut d'une mort de femme en 1959. Il faisait les vitres de leur minuscule appartement d'Edimbourg lorsque dans un geste éminemment casse-cou ( et qui s'avéra fatal), il essaya d'atteindre un coin difficile de la fenêtre du séjour."
C'est étrange, mais finalement très familier, il suffit de laisser voguer quelque peu son imagination. C'est souvent très émouvant mais aussi très ironique, plein d'un humour à la fois anglais ( enfin, écossais plutôt) et très féminin. J'adore Kate Atkinson.
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Un résumé de chacune des nouvelles :
Charlène et Trudi font du shopping
Charlène et Trudi font des listes de denrées et courses imaginaires dans un pays en guerre où couve le couvre-feu. On les retrouvera à la dernière nouvelle dans Pleasureland : là, elle feront des listes de tout ce qui leur manque, plats, jeux, fringues, dans un immeuble mis en quarantaine dans une ville où sévit la peste ; un chat les rejoindra et leur tiendra compagnie jusqu'à sa mort et la leur proche : « c'est pas la fin du monde » est la morale de l'histoire.

Tunnel de poissons
Eddie est un gamin anormal, autiste. Il rêve de devenir poisson. Pour son anniversaire il demande pour la énième fois à visiter l'Aquarium. Sa mère, fille de la bourgeoisie s'est mariée avec une sorte de marginal, Hawk que l'on retrouvera cité dans les nouvelles mettant en scène Simon, Rébecca et leur mère Pam.

Fiction transparente
Mérédith est venu en Europe découvrir sa culture. Son voyage s'arrêtera en Ecosse où elle se met avec un scénariste de feuilleton télévisés ratés.

Dissonances
Pam a deux enfants adolescents, Rébecca, style pouf moraliste et première de sa classe et Simon, ado boutonneux accro aux jeux et à la musique métal, mal élevé et sale. Après son divorce elle s'est mise avec une sorte de gaucho, Brian le barbu, ce qui est mieux que le précédent, le fameux Hawk.

Quel grand gaspi d'amour
Adison va se marier et avoir un enfant. Il se souvient de son enfance sans père, qu'il n'a vu qu'une seule fois dans une grande maison bourgeoise lui qui n'est que le fils d'une prostituée. En passant la petite annonce pour déclarer son enfant, il voit l'avis de décès de son père. Il décide d'aller à l'enterrement et s'aperçoit qu'il n'est pas très regretté par ses enfants. Il fait la rencontre de sa demi-soeur qui semble vouloir avoir le béguin pour lui.

Traduction à vue
Missy est la nounou d'Arthur, une sorte de gamin surdoué, fils de star du rock, trimballé de nounous en nounous, toutes démissionnent les unes derrière les autres. Parti rejoindre son père en Allemagne pour une tournée, Missy et Arthur vont se retrouver seul, la tournée ayant été annulé et eux pas prévenus.

Sosies malveillants
Fielding travaille pour un journal à faire les chroniques télé. Peu avenant et assez gauche, il s'aperçoit un jour que plusieurs filles du journal le regarde langoureusement et l'une d'entre elle le félicite même pour tout ce qu'il lui a fait (de sexuel s'entend). Fielding essaie de faire comme si c'était bien naturel alors qu'il n'est au courant de rien. le lendemain la même le gifle et le traite de goujat.

La maîtresse du chat
Heidi (la soeur jumelle de Charlène) a un chat qu'elle a trouvé. Déçu par tous les hommes elle décide de le garder. Ce dernier grossit, grossit et s'impose de plus en plus pour finir par dormir avec elle.

Le corps comme un manteau
Vincent a une vie des plus tristes : ses parents sont morts de manière absurde l'un après l'autre lorsqu'il était encore enfant. Recueilli par des grands parents qui ne connaissaient même pas son existence auparavant, il aura une enfance solitaire et ignorée. Et puis un jour, il rencontre le grand amour, enfin… et se marie.

Anomalie temporelle
Marianne a un accident de voiture et meurt. Elle se voit mourir et se retrouve vivante et invisible pour tous, prisonnière dans sa maison. Et puis un jour elle redevient visible,

Accessoires de mariage
On retrouve Pam : Rebecca n'est plus à la maison mais en fac et Simon, enfin quitte la maison pour à son tour entrer en fac. Pam pourrait être heureuse, enfin libre mais n'est que très triste. C'est à ce moment qu'avec une collègue, elle décide de créer une petite entreprise de confection et de ventes d'accessoires de mariage, très kitch et de mauvais goût, Pam le sait.

Pleasureland
Cf la première nouvelle : Charlène et Trudi font du shopping. de nombreux personnages qui ont traversé les différentes nouvelles apparaissent ici ou là dans les souvenirs des deux filles.
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Charlène et Trudi font du shopping alors que tout s'écroule autour d'elles...
Un jeune autiste rêve de devenir poisson...
Une jeune américaine, arrivée à Londres pour un tour d'Europe en a assez de sa vie monotone avec un médiocre scénariste de feuilletons télé...
Une mère bobo, ex-hippie, ne sait plus trop quoi faire de ses deux grands ados en rébellion...
Le fils d'une prostitué, jamais reconnu par son père biologique, a toutes les peines du monde à s'assumer...
Un journaliste croit avoir un double qui mène une existence beaucoup plus passionnante que la sienne...
« C'est pas la fin du monde » est un recueil de 12 nouvelles un peu étranges où l'on rencontre également un chat qui grandit démesurément et une femme qui se retrouve piégée chez elle alors qu'elle a été tuée dans un accident de voiture. Tel est le monde à la fois familier et cruel de Kate Atkinson. Les femmes y élèvent seules leurs enfants, les hommes sont tous veules, lâches ou inconsistants et les ados souvent détestables. Un style agréable, un certain humour grinçant, un esprit parfois poétique voire fantastique (Le Monde parle « d'héritière de Lewis Carroll »). Les personnages sont récurrents, ils apparaissent et disparaissent au fil de ces nouvelles où ne manquent ni dialogues ironiques ni énumérations à la Prévert...
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Je n'ai guère apprécié ces nouvelles, "Traduction à vue" et "Pleasureland" excepté. le non-sens et l'absurdité qui se dégagent de ce recueil m'ont déconcertée. Peut-être devrais-je le relire plus tard...
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Recueil de nouvelles : mon premier et préféré de cet auteur.
Lien : http://pralinerie.blogspot.c..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Si Eddie avait pu choisir, il aurait été un poisson. Un gros poisson sans ennemis, libre de passer tout son temps à nager paresseusement parmi les roseaux et les joncs dans de l'eau claire glace-sang; Sa mère June, disait, pas de problème, il était en très bonne voie avec sa bouche ouverte en permanence comme un amphibien particulièrement obtus, sans parler de ses culs de bouteille, qui lui donnaient des yeux globuleux de haddock.
Par la suite, bien sûr, June avait regretté ses paroles, mais Eddie était parfois d'une stupidité si horripilante qu'elle n'arrivait pas à se retenir.
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Que se passait-il quand vous aviez construit toute votre vie sur vos enfants, et qu'ils n'étaient plus là? C'est qu'on s'attendait toujours à les voir revenir. Pas tels qu'en eux-même, pas comme ils étaient maintenant, oh, non, ce dont on rêvait c'était de les voir à nouveau âgés de trois ans.
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Elle croyait que c'était à petites doses qu'on assimilait le mieux les connaissances. Les musées et les galeries étaient, selon elle, remplis de gens qui erraient d'un objet à l'autre d'un air apathique, les yeux vitreux en raison d'un excès d'information et d'un manque de connaissances.
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Elle était en faveur de l'accouchement naturel chaque fois que c'était possible. Elle pensait que ça formait le caractère de devoir se battre pour voir le jour.
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Elle espérait que les excentricités de son fils étaient d'origine génétique et sans rapport avec le caractère décousu de ses soins maternels.
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