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sur 1599 notes
Il y a les livres dont la postérité retient leurs incipit, ces premiers mots accrocheurs d'un livre, qui l'estampillent comme une marque de fabrique. Parmi les très connus, citons entre autres:
- "J'avais 20 ans. Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie (Paul Nizan, Aden Arabie).
- "Je hais les voyages et les explorateurs" (Claude Lévi-Strauss, Tristes Tropiques).
- "Longtemps je me suis couché de bonne heure" (Marcel Proust, du côté de chez Swann).

Au contraire, "Le voyageur imprudent" de Barjavel s'imprime dans la mémoire de ses lecteurs par sa conclusion, ses tout derniers mots:
"Alors vous, qu'êtes-vous? Etre et ne pas être, voilà la question. A moins que ce ne soit une réponse…"

Je me souviens encore de cette conclusion. Pourtant, je l'ai lu il y a fort longtemps, à l'époque du lycée, et quelque trente années plus tard, le souvenir de ce classique de la science fiction reste très agréable. Peu versé dans ce genre de littérature ou de films, le thème du voyage dans le temps m'a néanmoins toujours séduit.

Les amateurs et connaisseurs du genre trouveront peut-être ce livre paru en 1958 dépassé. Mais le développement de l'histoire est robuste et débouche sur un paradoxe inattendu, qui ne laisse pas de nous interroger.

Voilà donc une histoire totalement improbable qui par ses qualités narratives, sa construction et son dénouement parle à l'intelligence du lecteur et lui ouvre d'exaltantes voies de réflexion.

Celui qui apprécie les récits autour du voyage dans le temps pourra donc fort avantageusement ne pas passer à côté du classique de René Barjavel.
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Un des premiers romans français sur le voyage dans le temps et ses possibles paradoxes.
Le passage du temps a-t-il eu un effet négatif sur la perception du livre écrit dans les années 1940 ?

Autre époque, autres moeurs : le regard de l'auteur posé sur la femme fera grimacer plus d'un(e) lecteur(rice) ; un style très descriptif et une psychologie des personnages primaire ; un futur empreint de naïveté.

René Barjavel prône des valeurs conservatrices, est contre la science, étrange pour un livre de science fiction !
La troisième partie sur les paradoxes temporels fera sourire les adeptes de voyage dans le temps.

Ce n'est pas un roman raté, mais daté.
A lire par intérêt historique.

Ouvrage paru initialement en feuilleton dans Je suis partout, journal devenu collaborationniste à partir de 1941, il peut se lire de manière ambigüe…
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Beaucoup connaissent ravages ou la nuit des temps de Barjavel, mais peu connaissent cette petite merveille. Je trouve que ce roman va bien au delà de "la machine à remonter le temps". L'idée ici n'est pas juste une visite du future, mais une perdition du personnage principal, de l'humanité, de tout ce qui constitue pour l'humain une certitude...
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Un classique de Barjavel qui m'avait échappé et pourtant il vaut le détour. le thème ultra rabâché du voyage dans le temps passé à la moulinette de la narration délirante ça vaut le détour. Ici l'intrigue est au second plan, sauf dans la deuxième partie du roman. Tout l'enjeu, c'est de savoir comment le voyageur fait pour circuler où il veut et quand il veut sans prendre partie sauf s'il le veut mais c'est un risque à prendre... le dispositif à base de scaphandre est vintage à souhait, le processus de vibration très amusant. On se croirait dans Ant-Man. Quelques anecdotes amusantes notamment avec le diable et sont vraiment cocasses, puis vient le clou du spectacle sur la filiation. L'auteur met un texte en exergue empruntant la fameuse réplique d'Hamlet "Être ou ne pas être" en remplaçant astucieusement le ou par un et. La physique quantique en mode grenouille barjavelienne du cru de 1943 donne à réfléchir. Terminator 1 qui me fascine toujours autant se serait-il inspiré du voyageur imprudent ? Ici point de Sarah Connor, mais c'est Bonaparte qu'on tente de zigouiller avant l'heure. Bref, c'est savoureux et toujours aussi admirablement maîtrisé. Je suis vraiment fan de Barjavel.
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Dans sa combinaison verte Saint Menoux fait des aller-retour dans le temps: le passé, le présent de 1942 et le futur.

Bien sûr, on peut s'attendre à ce que Barjavel présente des situations qui illustrent la cupidité des hommes, leur besoin de faire la guerre à travers les âges. Mais ici s'ajoute aussi le mythe de Faust.

Bien sûr, sa vision des femmes n'a pas changé, un an après "Ravage"(1942), elles sont toujours au second plan et passives.

Malgré ce travers, il se montre, pour le reste, inventif et peut-être visionnaire.
Pour moi, le principal attrait du roman tient de la fin vertigineuse, cette réécriture de l'Histoire, sans doute pas assez exploitée ici mais qui vaut son pesant d'or.
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Une des mes premières lectures d'adolescent ou se mélangent le romansque et la science fiction . L'auteur y évoque un futur très éloigne, il crédite son périple de réalité et de vraisemblances. A l'époque où Barjavel écrit son roman, la notion même de voyage dans le temps est très peu explorée , ce qui le rend d'autant plus intriguant et intéressant. le roman salur l'imaginaire de l'auteur et stimule celle du lecteur . A lire absolument
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Imprudence de ne pas avoir lu ce livre à la suite de Ravage et de l'avoir laissé dans le présent, enfin le passé... plutôt le conditionnel ? Bref, fut ma lecture tellement j'ai été absorbé, ravagé par celle-ci. Certes, il n'y a rien de vraiment neuf, mais j'ai adoré. On pressent la tragédie ; Barjavel nous prolonge sa venue, jusqu'aux derniers instants

J'ai trouvé sa réflexion plus évoluée en comparaison : le récit ne s'arrête pas à une civilisation agraire, tourné uniquement vers le mâle, sorte de retour à des prétendues racines. Il va plus loin, où le genre humain se confond, s'absorbe et se questionne sur son devenir. Finalement, tant de temps ne tend pas à nous rendre tendre... et beaucoup d'ans pour n'enfanter qu'accident !

L'obsession pour le passé peut nous faire commettre des imprudences, alors essayons d'aller de l'avant en se libérant de ce fantôme vert qui nous pourchasse et crie dans nos cauchemars, que nous oublions en nous levant
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Un bon Barjavel, sans doute inférieur à "la nuit des temps" (chef d'oeuvre intemporel) et "ravage", mais qui pour moi restera toujours en mémoire pour son paradoxe du voyage dans le temps ici brillamment repris. Je crains que le tout doit avoir un peu vieilli (lu il y a près de 50 ans), mais j'en garde pour ma part un très bon souvenir.
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Un court roman SF qui se lit d'une traite et se termine sur un paradoxe insoluble...

Pierre Saint-Menoux était mathématicien avant d'être appelé à défendre sa patrie lors de la seconde guerre mondiale. Noël Essaillon, physicien et chimiste, s'est servi de ses recherches pour développer une substance prodigieuse, la Noëlite, qui permet de voyager dans le temps... Il parvient à rencontrer Pierre et à le convaincre de l'aider dans ses explorations, lui-même étant infirme et obèse, ça ne facilite pas l'enfilage des scaphandres ;-)

La grande question qui hante nos deux chercheurs : leur découverte permettrait-elle de rendre le destin de l'humanité meilleur ? Il faut dire que leurs incursions dans le futur très lointain sont ... flippantes !!! le présent est décevant lui-aussi puisque les échantillons qu'Essaillon a fait parvenir à la science ont évidemment servi à détruire, à faire une bombe... Qu'en est-il du passé alors ? Si on fait disparaître, tiens, Bonaparte par exemple, est-ce que cela change des choses au destin collectif ? Mais pour le savoir, encore faudrait-il réussir son coup, n'est-ce-pas, Pierre ?

Ce roman est assez court mais soulève en fait de nombreuses questions, et surtout du point de vue éthique et logique.

J'ai beaucoup aimé. Décidément, Barjavel, même si ça date un peu, ça reste une valeur sûre !
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René Barjavel développe le thème du voyage dans le temps avec "Le voyageur imprudent" paru en 1944. C'est un thème à succès car il y a toujours une dimension philosophique derrière l'idée que le cours du temps peut être modifié.
Le mathématicien Pierre Saint-Menoux rencontre le professeur Noël Essaillon en juillet 1942, en pleine guerre. Il va l'aider à trouver la formule pour voyager dans le temps. Il ne remarque même pas Annette, la jolie fille du professeur. Enfin pas tout de suite.
Après plusieurs mises au point ils vont faire fonctionner le scaphandre du temps avec succès.
Vu la description, cela les fait ressembler à des grenouilles. Bref, Pierre Saint-Menoux va rencontrer l'homme de l'an 100 000 qui n'a pas de sexe, pas d'estomac donc peu d'occasion de pécher (même pas drôle!) et va se rendre compte que l'avenir n'est pas brillant.
D'où la question : les causes des malheurs des hommes se trouveraient-elles dans le passé ?
Essaillon, le scientifique qui a cherché toute sa vie à transformer le monde veut finalement paraître devant Dieu avec humilité. Là on n'y croit pas. Et puis, après la mort du professeur et avant d'épouser Annette, Saint-Menoux va retourner dans le passé pour tuer Bonaparte, espérant éviter les guerres. Mais les choses ne vont pas se passer comme prévu.
Ce que je n'aime pas c'est la façon dont Barjavel parle des femmes, cela me fait bondir. Par exemple :
Page 137 : "J'avais tapissée le laboratoire de photographies de femmes occupées aux tâches qui leur sont propres : le ménage, la cuisine, les soins des enfants."
Page 159 : "Déjà, de notre temps, la tête était bien la partie de leurs corps dont les femmes avaient le moins besoin pour vivre !"
Il se prend aussi un peu pour Shakespeare (être ou ne pas être ?) mais sans son génie. Quand a ses propos métaphysiques, je n'y adhère pas.


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