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EAN : 9782070145799
368 pages
Gallimard (24/06/2014)
3.82/5   64 notes
Résumé :
Buenos-Aires, années 1970. Julia, une jeune Argentine, a hérité de sa grand-mère un don précieux. De façon imprévisible, des scènes de l’avenir lui apparaissent à travers le regard de quelqu’un d’autre. À charge pour elle d’interpréter sa vision, et d’intervenir si elle le peut pour empêcher des événements malheureux.
L’histoire de Julia se déroule dans une période troublée de l’histoire argentine. Le retour de Perón, en 1973, s’effectue dans des conditions t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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La première fois que j'ai entendu Ingrid Betancourt, c'était au micro de Patricia Martin sur France Inter, quelques années avant son enlèvement par les FARC et elle m'avait impressionnée par la force de ses convictions et de son engagement. Des années plus tard, j'ai lu avec passion Même le silence a une fin, pour faire la part des choses entre toutes les irritations justifiées qu'elle pouvait provoquer et ce qu'elle avait à dire de sa captivité et j'avais particulièrement apprécié sa finesse d'analyse des comportements humains et la sincérité de son récit.
C'est pourquoi je remercie vivement les éditions Gallimard et Babelio Masse critique de m'avoir permis de découvrir son premier roman, La ligne bleue.
Julia l'héroïne a bien des points communs avec Ingrid Betancourt. C'est une belle jeune fille pétillante et choyée par les siens qui s'engage en politique très tôt. Et elles sont toutes deux originaires d'Amérique de sud, le roman se situe dans les années 70, à Buenos Aires.
Julia s'engage dans la clandestinité auprès des Montoneros au côté de Théo dont elle attend un enfant mais tous deux seront bientôt capturés, torturés. Julia a hérité d'un don de voyance de Mama Fina, sa grand-mère, ce qui lui permet d'anticiper des situations douloureuses tout au long de sa vie. Cela semble un peu artificiel mais les différentes « visions » de Julia qui alternent son récit au passé ou au présent, apportent une note de suspens qui tient en haleine jusqu'à la fin.
L'histoire se termine en queue de poisson, le style est plat mais l'intérêt du livre n'est pas là. Théo ne vit que vous venger son frère décédé sous la torture, Julia mène une vie en apparence tranquille en France où elle élève leur fils Ulysse. La plongée dans l'histoire tourmentée de l'Argentine au moment du retour de Perón est passionnante, les scènes de tortures glaçantes. Comment se reconstruire individuellement et collectivement après des mois de captivité, comment faire surgir la vérité et vivre encore ensemble, Ingrid Bétancourt signe un roman sombre et lumineux à la fois, un livre qui lui ressemble.

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Un beau roman, âpre et fort, avec des personnages féminins marquants et une tension dramatique. En toile de fond, des visions de Julia, l'héroïne, des flash-backs ... Julia en 2006, Julia et Theo plus jeune, Theo le jeune idéaliste, Theo et son frère, puis Theo plus tard père de son enfant ...
Attention si vous êtes une âme sensible, des scènes de torture non complaisantes mais assez réalistes, de nombreux passages en captivité ...
Un roman sensible et intelligent en hommage aux desaparecidos d'Argentine.
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Argentine 1976. « le coup d'Etat militaire dirigé notamment par le général Jorge Videla, marque la fin du gouvernement d'Isabel Peron et le début de la dictature en Argentine. Commence alors une répression contre les « ennemis de la nation ». Les opposants au régime sont arrêtés violemment, torturés puis jetés dans le Rio de la Plata ou enterrés dans l'anonymat, souvent dans des fosses communes. »

C'est dans ce climat politique des plus dramatiques que nous entraine Ingrid Betancourt à un rythme soutenu à en perdre haleine avec de fréquents flash-back, à travers Julia et Théo proches des Péronistes déchus, qui vont être confrontés au nouveau régime, celui de la terreur.
Douée d'un don de voyance et de prémonition surdéveloppés Julia s'en servira pour tenter de sauver ceux qu'elle aime des pires situations de la lutte pour la survie des Trotskistes que le nouveau pouvoir a décidé d'exterminer et dont Théo défend la cause.
Aux côtés de Julia l'Argentine, Ingrid Betancourt donne vie à d'autres superbes figures féminines comme la grand-mère, Mama Fina.
Avec « La ligne bleue » Ingrid Betancourt signe un grand et magnifique roman,
à la fois roman d'amour, et roman d'aventure servi par une très élégante écriture.


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J'avais beaucoup aimé la plume d'Ingrid Bétancourt dans "Même le silence a une fin" ou elle revenait sur sa captivité. J'étais donc curieuse de l'a découvrir en auteure de fiction. J'avais des craintes aussi, elle choisit encore l'Amérique du sud, le résumé parle d'une histoire d'amour, j'avais donc peur de tomber sur une histoire légère, une romance de plus. Et bien je me trompais sur toute la ligne !

Je pourrais comparé ce roman a ceux d'Isabel Allende, c'est la pensée que j'ai eu pendant toute ma lecture. de l'amour bien sur, mais aussi et surtout l'évocation de la dictature qui ont sévit en Amérique du Sud, ici en Argentine, avec juste une petite pointe de magie, de fantastique.

Mais revenons sur la dictature, Ingrid Betancourt choisit de ne rien épargner au lecteur. Autant vous dire que certains passages sont très durs, je pense au scène de tortures notamment. C'est un tout cas un très bon documentaire et témoignage qui m'a beaucoup appris.

Les personnages sont très attachants forcement et j'ai été prise du début a la fin. Ce qui m'a quand même dérangé c'est la construction du roman, on change d'époque très souvent et j'étais un peu perdue au début. Mais je vous rassure on s'y retrouve très vite et le roman se dévore. C'est en tout cas une très bonne découverte.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Le cauchemar. 11 mai 1974, sous le gouvernement de Perón.
L'homme à la fine moustache à la chinoise tire à bout portant avec son pistolet-mitrailleur, blessant mortellement le Père Mugica et touché deux autres personnes au passage. Julia n'avait pu conjurer le sort. Quelques heures auparavant, le serviteur de l'Eglise la saluait encore comme tous les jours depuis un mois, en lui faisant un clin d'oeil. Il était de très bonne humeur. – Ne t'inquiète pas pour moi, lui avait-il dit. C'est une trop belle journée pour que ce soit ma dernière…
Julia prit le chemin de la maison, les larmes lui collaient des mèches de cheveux au visage qu'elle n'essayait même pas de dégager. Mama Fina lui nettoya les joues. Elle la regarda droit de ses yeux clairs : - « Tu as fait tout ce qu'il fallait. – Non, j'aurais dû être là… ».
Julia revivait les tremblements prémonitoires de sa dernière vision. le déclenchement presque instantané de son troisième oeil : un homme robuste affublé d'une petite moustache taillée, debout devant elle. Il portait une parka marron et un pantalon noir, le corps à moitié caché derrière une Renault bleue. L'homme était en train de vider sa mitrailleuse 9 mm sur elle. Sous le choc, Julia vit les jets de sang qui giclaient vers l'avant alors qu'elle s'observait en train de tomber par terre. Elle eut le temps d'apercevoir l'homme à la moustache monter à l'avant d'une Chevrolet verte qui démarrait en trombe.
Mama Fina ne la laissa pas s'embourber un instant de plus. – « Nous sommes seules, ma Julia, il n'y a aucun mode d'emploi. Avec ou sans don, nous sommes tous confrontés à la condition difficile de vivre dans la conscience de notre propre mort, alors que nous nous croyons éternels. S'affranchir de l'entrave du temps, est un désir ardent pour tous. Or toi et moi savons, de façon empirique, qu'il y a des portes de sortie, une libération possible ».
Automne boréal, 2006. Julia est heureuse et se laisse envahir, remplissant tout son être de ce vent voyageur, humant son air piquant à pleins poumons. Elle le reconnaît avec son parfum de sel et de bitume. Cet air du Connecticut ressemble étrangement à celui du Buenos aires de son enfance. Peut-être est-il moins cordé, moins dense, plus raffiné. Elle sait d'expérience que la mémoire encapsule l'essence des choses d'une façon capricieuse. le présent semble souvent plus fade que les souvenirs.
Ingrid Betancourt nous plonge dans l'histoire magistrale de cette jeunesse idéaliste et révolutionnaire de l'Amérique Latine des années 60 et 70. Où Julia, dès l'âge de cinq ans, doit interpréter des visions, des scènes de l'avenir, comprendre leur interprétation. Ce don précieux mais combien encombrant, elle découvrira l'avoir hérité de sa grand-mère Josefina avec qui elle balisera ses cheminements.
Chasse aux opposants, emprisonnements, tortures, disparitions animaient précédemment « Même le silence à une fin » le récit de la captivité de l'auteure dans la jungle. L'écriture de « La ligne bleue » ira plus loin et davantage en profondeur dans la reconstruction de l'individu après le traumatisme : privation de liberté, chantages, sévices, isolement. Disparition de tout lien avec les familles, les amis, le pays. Et surtout, comment reconstruire des relations amoureuses avec l'être aimé qui a survécu de son côté à d'autres épreuves et d'autres traumatismes. Théo qui n'a plus jamais eu de foyer, ayant vécu tout ce temps comme un juif errant…

Lien : http://lesplaisirsdemarcpage..
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critiques presse (3)
LesEchos
30 juin 2014
Ici, il ne s’agit pas des FARC colombiennes mais des Montoneros , ces groupes marxistes nés dans les années 1960 qui ont affronté la dictature des généraux argentins.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LeSoir
30 juin 2014
L’ancienne otage des Farc signe un premier roman dans lequel elle s’est mise par touches.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeFigaro
20 juin 2014
La Ligne bleue est un pur roman sorti de son imagination, placé sous le signe du plaisir: «Le plaisir d'écrire! J'avais beaucoup aimé l'exercice de l'écriture lorsque je travaillais sur Même le silence a une fin.»
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Elle aime cette mesure qui l'entoure : les arbustes soignés des jardins d'en face, l'alignement consciencieux d' ormes bordant l'avenue perpendiculaire à la plage, la haie et la pelouse qui encadrent le sable fin tel un rempart s'étirant parallèle aux vague, et l'horizon comme un trait tiré de bout en bout.
Cet ordre lui correspond. Elle a finit de tout ranger dans sa vie. Elle est à sa place, dans la destinée qu'elle a choisie, avec l'homme qu'elle aime depuis toujours. Julia se sent comblée.
Elle contemple l'azur au dessus de son érable. Le bonheur est bleu. Horizon bleu, eau bleue.
Une toile de Mark Rothko, se dit-elle en formant un cadre avec ses doigts.
Elle aimerait suspendre ce tableau devant elle pour se souvenir que le bonheur est la, a portée de main.
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- Pour Lopez Rega, éradiquer la pauvreté et la faim c'est éradiquer les pauvres...On s'imagine que les personnes qui vivent dans la misère sont différentes, avec d'autres sentiments puisqu'elles se sont habituées à l'indigence. Elles nous gênent parce qu'elle abîment l'esthétique de la capitale. De fil en aiguille, on oublie que ce sont des êtres humains; De là à les mettre dans des camps de concentration, il n'y a qu'un pas.
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Envahie d'angoisse, Julia ne voulait plus en parler. Elle savait que le doute est un poison mortel. Mama Fina l'avait mise en garde contre la tentation d'exprimer ses appréhensions en public car, disait-elle, l'énergie portée par les mots pouvait transformer nos craintes en réalité.
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-Ma chérie ! Ne juge pas. Personne ne connaît la soif avec laquelle un autre boit.
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Mama Fina prit Julia à part. Elle avait l'air anxieux. Ses yeux étaient devenus incolores comme s'ils avaient perdu toutes leurs teintes.
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Videos de Ingrid Betancourt (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ingrid Betancourt
Rencontre à la librairie La Galerne, autour de Même le silence a une fin.
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