Cent petites histoires d'amour

Ce livre est un peu un double "retour aux sources" pour moi puisqu'il a été écrit par un auteur suisse et je suis d'origine suisse, et puisque je l'ai récupéré lors d'un vide-bibliothèque dans le lycée où j'ai fait mes études.
Corinna Bille nous entraîne dans une promenade fantastique dans tous les lieux, de son Valais d'origine à Sète, dans toutes les époques, dans tous les mondes, aussi bien réel que fantastique. La vie et la mort sont souvent mélangées dans ces petites histoires où l'amour n'exclut ni la folie, ni la cruauté.
Comme le dit dans son introduction Bertil Galland qui a édité ce livre : "Aux amoureux et à ceux qui rêvent de l'être encore avant que la nuit nous enterre, ce livre est offert en bouquet." Un bouquet de fleurs qui gardent leur fraîcheur même quarante ans plus tard et dans lequel on peut choisir la fleur qui convient à notre humeur du jour. Pour moi aujourd'hui, c'est la dernière phrase du recueil, la conclusion de la centième histoire, "Les Gisants" :
" D'un bord du monde à l'autre, ils se font signe.
Amants vivants pour l'éternité."

Du temps où j'étais étudiante au département d'études françaises de l'Université de Montréal, il y avait chaque année un cours consacré à la littérature francophone d'ailleurs. Venue du Maghreb, de Belgique, de Martinique, de Nouvelle-Calédonie, de Suisse ou du Québec, elle était vue et examinée en alternance. L'année où je me suis inscrite, le cours portait sur les écrivains suisses, c'est-à-dire Jacques Chessex, Daniel Odier, Maurice Chappaz, Georges Haldas et S. Corinna Bille.

C'est à cette dernière que je vais consacrer mon billet du moment, puisque je me suis attardée cette semaine à relire ses Cent petites histoires d'amour, un recueil de courtes nouvelles, comme je les aime. S. Corinna Bille, éprise de nature et d'Histoire, utilise largement ces deux éléments comme toiles de fonds à ses petites histoires toutes tendres et pleines de finesse. Succinctes. Sobres, même. Des histoires où reviennent ses thèmes chéris, l'amour, la mort, le rêve.
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