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EAN : 9782070377664
256 pages
Gallimard (13/10/1986)
3.12/5   12 notes
Résumé :
Voici l'odyssée pathétique d'un émigré qui se retrouve piégé dans les boyaux dédaléens du métro. Cette descente aux enfers prend ici un relief saisissant grâce à un style superbe et à une technique romanesque parfaitement appropriés aux lieux où se déroule - à huis clos - la mise à mort de l'étranger.

Source : Folio, Gallimard
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un immigré algérien, venu chercher du travail en France, se retrouve dans le métro parisien, sa valise en carton-pâte bouilli pleine à craquer, l'adresse de son cousin péniblement écrite en français sur un bout de papier chiffonné. Et le choc est rude : habitué à vivre dans la montagne, il doit se débrouiller tout seul dans ce dédale de galeries souterraines, indiscernables les unes des autres, sans pouvoir déchiffrer les indications des panneaux ni les traits de couleur représentant les différentes lignes. Les publicités le heurtent profondément, avec leur caractère érotique à peine voilé. Il lui faut également affronter l'indifférence et le mépris des autres navetteurs, dans l'espoir d'en trouver un un peu plus ouvert que les autres, à qui montrer l'adresse et savoir quelle rame emprunter pour continuer son voyage.

Nageant en pleine confusion, le protagoniste ne peut s'empêcher de repenser aux conseils des anciens émigrés revenus au village. Tout le monde l'avait rassuré sur le fait que le métro était un jeu d'enfant. Pourquoi donc les choses sont-elles si compliquées pour lui ? Est-il vraiment le seul à éprouver autant de difficultés ? Était-ce une vengeance un peu cruelle envers lui, qui prétendait réussir là où les autres avaient échoué ? Une autre solution s'impose à son esprit au cours de ses mésaventures : ce voyage vous change à jamais, et il est tout simplement impossible de le décrire à ceux qui ne l'ont pas vécu.

J'ai beaucoup apprécié l'idée du roman, que j'ai trouvé très subtil. Par petite touche insensible, il décrit tous les petits détails du métro qui isolent le protagoniste du monde qui l'entoure : le conformisme industriel, la langue, l'écriture, les moeurs, l'habillement, … Il se retrouve d'autant plus seul qu'il arrive en France à la période des ratonnades.

J'ai eu par contre beaucoup plus de mal avec l'écriture. La plupart des phrases sont interminables et digressent à n'en plus finir. La première phrase du roman donne tout de suite le ton, et s'étend sur cinq bonnes pages. Je peux comprendre ce choix, qui renforce l'ambiance de chaos et de confusion que subit le protagoniste du roman. Mais ça m'a posé de grosses difficultés pour accrocher vraiment au texte, j'ai arrêté plusieurs fois ma lecture après quelques lignes seulement, et j'étais bien content de retomber enfin sur un morceau d'intrigue auquel m'agripper.

Pas très convaincu par ce texte, mais la manière dont l'auteur a traité son sujet m'a beaucoup intéressé, et je retenterai volontiers l'expérience avec d'autres romans.
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Le métro parisien comme système, comme une agression ressentie au plus profond du corps et de l'être d'un immigré algérien. Ses lumières violentes, ses parcours ténébreux, des affiches publicitaires omniprésentes exhibant des femmes comme objets érotiques.
Le regard méprisant ou vide des voyageurs sur lui, sur sa valise en carton pâte bouilli.
L'autre face de ces couloirs fréquentés quotidiennement.
L'angoisse dans la densité des mots.
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Dans ce troisième roman de Boudjedra on retrouve à peu près le même style et la même langue originale que dans les deux premiers, mais malheureusement avec trop de redites par rapport au sujet traité : l'égarement dans le métro, de cet émigré qui arrive d'une montagne d'Afrique du nord, "le Piton", justement, et sa fin tragique qui, elle, mérite les passages qui lui sont consacrés. C'est que parfois on a l'impression de relire la même chose en plus compliqué. Moi qui aime tant le lire, où j'ai dû sauter un paragraphe ou deux, tellement j'avais l'impression que l'auteur creuse indéfiniment dans des précisions inutiles concernant surtout affiches publicitaires, ce qu'il explique dans une interview par son amour pour le cinéma (Sic).
Cela dit, il faut quand même reconnaître la beauté de ce qu'on lit en rapport avec à ses amis louches et douteux, laissés là-bas au pays, qui, eux, avaient déjà connu la France et ses labyrinthes, ce qui fait qu'ils regrettent de l'avoir vu partir, tout analphabète qu'il est.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Il en va pareillement pour les plaques sur lesquelles sont écrites des recommandations ou des informations (Interdiction de fumer ; places prioritaires pour les mutilés de guerre, les personnes âgées, les femmes enceintes, les mères accompagnées d'enfants de moins de trois ans ; interdiction de descendre par certains côtés ; interdiction de descendre des voitures avant l'arrêt définitif du train, etc.) et dont la symétrie renforce presque l'implacabilité de toutes ces interdictions prises au pied de la lettre par les voyageurs éteignant leurs cigarettes (avant de monter dans la voiture, la fourrant – honteusement – dans leurs proches s'ils viennent de l'allumer ou la jetant par terre si elle est aux deux tiers consumée avec un regard de regret ou – pour quelques maniaques ou zélés ou poltrons – allant jusqu'à la corbeille à papier et là l'éteignant, l'y déposant, regardant bien qu'elle est éteinte pour éviter le risque de provoquer un incendie, revenant peut-être sur leurs pas pour vérifier, se culpabilisant pour rien du tout, s'en voulant de fumer et de mettre en péril non seulement l'infrastructure gigantesque du Métropolitain, mais aussi des milliers de vies humaines innocentes se rappelant des récriminations de leurs femmes à propos du danger de fumer des cigarettes (cancer, incendie, mal de dents, etc.) ratant leur métro pas seulement une fois, mais peut-être deux ou même trois fois, parce qu'ils passent à des intervalles très rapprochés (95 secondes) surtout aux heures de pointe et que pris par leurs scrupules ils n'osent plus se décider à partir, se donnant un délai parfois trop long, l'œil sur la corbeille à papier pour voir s'il n'y a pas quelque fumée suspecte, peut-être même dans leur désarroi, leur remords et leur culpabilisation, vont-ils jusqu'à téléphoner aux pompiers et alors là ratant plusieurs trains, à moins qu'ils n'aient encore assez de présence d'esprit pour penser plutôt à briser le carreau derrière lequel se trouve, sur le quai, la sonnette d'alarme reliée directement et même électroniquement aux pompiers, à police-secours, au centre des urgences des hôpitaux les plus proches etc., malheureux quant aux conséquences de leurs gestes, se jurant qu'on ne les y reprendra plus, décidant sur-le-champ de cesser de fumer et se rappelant tous les accidents de santé pouvant leur survenir (embolie, infarctus du myocarde, rétrécissement mitral coronarite, hémorragie interne, paralysie du cerveau, hypertension, etc.) se tâtant brusquement pour vérifier que tout va bien, se promettant – à moins qu'ils n'y courent tout de suite et toute affaire cessante – d'aller consulter un médecin) ravalant leur salive pour ne pas être tenté de cracher, se donnant des conseils de bon maintien, pris brusquement d'un doute au sujet de leur propreté personnelle et surtout ceux qui ont un système sudoripare par trop généreux et certainement les autres aussi[.]
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Mais ce n'est pas votre boulot de suggérer vous feriez mieux de me trouver des preuves solides pas des élucubrations cinématographiques !
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la valise en carton-bouilli qu'il portait presque toujours à la main
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Où les lignes zigzaguent à travers des méandres donnant à la mémoire des envies de se délester d'un trop-plein d'impressions vécues
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ARRIVE. STOP. SAIN. STOP. SAUF. STOP.
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