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EAN : 9782757810088
279 pages
Points (28/08/2008)
3.77/5   20 notes
Résumé :
Figure incontournable des lettres anglaises, auteur d'une œuvre dense et habitée, Virginia Woolf était avant tout une femme libre. Écartant les idées reçues pour se frayer un chemin à travers ses textes, les auteurs nous entraînent dans une aventure faite de vie et de fiction. S'y dessine un portrait inédit de la romancière du détail : celui d'une femme résolument moderne.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
J'ai commencé à lire en parallèle La double vie de Virginia Woolf et Journal d'un écrivain. J'ai vite compris qu'il me fallait d'abord bénéficier de l'éclairage du premier sur une personnalité et une oeuvre exceptionnelles.
Deux auteures parlent d'une troisième, leur aînée défunte, devenue si proche tant Geneviève Brisac et Agnès Desarthe ont lu et relu des romans, des essais, des lettres, des nouvelles et le Journal de leur sujette d'études. Ces deux belles plumes ont débusqué des textes méconnus et exhumé une correspondance inédite. Elles jettent plusieurs passerelles avec le journal (1918-1941), révèlent la filiation étroite entre les personnages de romans et des personnes existantes. Ces apports résultent de sources multiples, témoin d'un travail approfondi et d'une volonté de tordre le cou à quelques lieux communs.
J'ai pu ainsi identifier et connaître le petit monde de Virginia abondamment évoqué dans son journal. J'ai appris énormément sur la fureur d'écrire d'une femme attachée à faire coexister « les changements incessants et contradictoires de perspective », à l'image peut-être de ses variations d'humeur permanentes.
Surtout, m'est apparu le portrait intime d'une femme fragile et anti-conformiste, dépressive et exaltée, insatisfaite et talentueuse, terriblement attachante. Mieux connaître sa nature va faciliter ma lecture, à pas feutrés, d'une écriture à la fois étourdissante et fascinante. Et je peux aussi m'appuyer sur les explications lumineuses des deux fines plumes au service de l'oeuvre, agrémentées de citations judicieuses.
Ce livre bicéphale chante à l'unisson une passion commune envers un destin singulier, celui d'être une femme indépendante, - pied de nez aux convenances victoriennes moribondes -, inspiratrice du roman moderne.
Mais, ce qui m'a vraiment frappé, c'est ce sentiment bien ancré chez Virginia Woolf, de n'être que de passage ici-bas, en transit, et donc l'impérieuse nécessité de nourrir constamment des projets, grandioses ou terre-à-terre. Projeter pour ne pas sombrer. Mettre la mort entre parenthèses. Elle connut des hauts et des bas, toujours en quête d'un moi insaisissable, mais était-elle profondément dépressive ?
Geneviève et Agnès relèvent que les trois grandes dépressions de sa vie surviennent toutes à la suite d'un choc. Virginia émergera par deux fois, butera à la troisième, en pleine guerre, persuadée que la barbarie va l'emporter. Elle tourne le dos à un futur opaque, incapable d'écrire si le futur n'existe pas. le drame de sa vie.


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Virginia Wolf est issu d'un milieu sociable, très cultivé, très porté à la correspondance, aux visites, à s'exprimer, à la fin du XIXième siècle. Sa mère Julia Prinsep Jackson Stephen est l'incarnation de la femme victorienne. Geneviève Brisac la rapproche à Mrs Darling dans Peter Pan. Son père sir Leslie Stephen est un homme écrasant pour Virginia.Il est l'auteur du Dictionnaire biographique de l'Angleterre ami d'Henry James.
Ces demi- frères et demi soeurs George, Gerald, Stella sont les enfants de Julia et Laura est la fille de Leslie. Sa soeur Vanessa et ses frère Thoby (le frère adoré l'aîné de deux ans) et Adrian.
Thoby a fait ses études à Cambridge c'est grâce à lui qu'elle font connaissance de Lytton Strachey, Clive Bell, Leonard Woof, Morgan Forster et Maynard Keynes. C'est lui qui fut à l'origiene du cercle de Bloomsbury. Wirginia Woolf se marie avec Leonard en 1912 et leur union dura pendant trente ans. Pour son trente-troisième anniversaire, ils vont se procurer une presse, et la Hogarth Press est né. C'est un joli essai écrit à quatre mains très originale dans la forme. J'apprécie le ton affectueux de Geneviève Brisac et Agnès Desarthe pour évoquer le travail de Virginia Woolf. de jolis passages sur de réflexions sur l'humain, sur la sincérité de l'amitié. Nombreux sont les passages intéressants concernant la lecture et l'écriture. C'est un très bel essai qui s'adresse à tous les amoureux de Virginia Woolf et aussi à ceux qui ont envie de découvrir son univers. Un essai très agréable à lire l'écriture est fluide et délicieusement attachante.
Lien : http://livresdemalice.blogsp..
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Cette étroite bordure de trottoir, c'est la ligne qui sépare le sain d'esprit du fou. La plupart d'entre nous marchent bien au milieu, évitant d'arpenter cet espace frontière où se déroulent tant de choses intéressantes, mais où l'on risque d'être terrassé par le vertige. Virginia Woolf prend le risque. Le funambulisme devient un art. Jusqu'au jour où tout bascule. Parce que, pour marcher droit, pour garder l'équilibre quand on avance sur un fil, il faut fixer les yeux sur l'horizon, regarder loin devant.
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Lire Virginia Woolf prend du temps. Son œuvre est longue, variée, touffue, et sa manière d'écrire si peu conventionnelle que l'on doit faire attention, être vigilant, avancer à petits pas pour ne rien perdre pour ne pas s'y perdre.
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Cette conscience suraiguë de l'injustice faite aux femmes constitue le paysage mental de toute l'œuvre, de la Promenade au phare, à Orlando en passant par Les années, mis en abyme de destins féminins multiples de l'enfance à la mort, sans oublier Mrs Dalloway et sa détresse.
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Elle détestait qu'on la complimente pour ses écrits satiriques, sa veine caustique. Pour des choses qui lui paraissaient trop faciles.
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Nous étions belles, et nous aimions la beauté et on nous avait appris à l'aimer. Sauf pour ce qui concernait notre corps, les robes, les tissus, les atours, sauf pour ce qui concernait notre visage, s'étonne-t-elle, regardant non plus dans le miroir mais dans le rétroviseur. Cela m'amène à penser que mon amour de la beauté a dû être freiné par quelque terreur ancestrale. Cela prouve que Virginia Woolf n'est pas née le 25 janvier 1882, mais des milliers d'années auparavant, et qu'elle a dû affronter dès le début des instincts acquis par des millieurs aïeules par le passé.
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Vidéo de Geneviève Brisac
Les nouvelles. Lecture de « Une société », par Anne Alvaro, Geneviève Brisac, Agnès Desarthe.
« … non seulement les femmes se prêtent moins aisément à l'analyse que les hommes, mais ce qui fait leur vie échappe aux méthodes habituelles par lesquelles nous examinons et sondons l'existence. »
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