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Nino Frank (Traducteur)
EAN : 9782070393190
192 pages
Gallimard (30/11/-1)
3.91/5   54 notes
Résumé :
Italo Calvino a fouillé dans la mémoire des régions italiennes, dont il a souvent transcrit ou réécrit le patois pour constituer ce recueil de contes. Travail de chercheur, d'ethnographe et surtout d'écrivain qu'il aborda avec curiosité pour se trouver jeté dans le monde fantastique du merveilleux populaire italien. Entre ironie et poésie, ces textes courts sont souvent de petites fables philosophiques qui s'adressent plus aux adultes qu'aux enfants.
Que lire après Contes italiens/Fiabe italiane - Edition bilingueVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Avec peut-être un siècle de retard, Calvino a fait le tour de l'Italie pour compiler les contes traditionnels qui survivent principalement par le bouche à oreilles.

J'en ai lu une version traduite et épurée et j'en suis bien heureux. Si l'exercice est intéressant, les contes eux-mêmes sont inégaux (ce n'est pas la faute de Calvino). Me dire que j'ai lu une sélection des meilleurs d'entre eux me convient parfaitement.
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Challenge Pavés 2015/2016 (763 pages)
Challenge MULTI-DEFIS 2016
Item : Un conte (Fanta-Ghiró the Beautiful)


Italo Calvino a accompli au XXème siècle ce que les frères Grimm avaient entrepris un siècle plus tôt : collecter les contes et légendes pour les réunir en un recueil remanié. "Italian folktales" est le résultat de ce travail. Cet ouvrage rassemble exactement 200 contes collectés dans toute l'Italie.

À la base, un seul conte m'intéressait véritablement : "Fanta-Ghirò the Beautiful" [conte n°69] qui a inspiré Lamberto Bava dans sa réalisation des téléfilms de "La Caverne de la Rose d'Or", saga qui a bercé mes Noël d'enfance. Je dois avouer une petite déception après la lecture de ce conte : il est très/trop bref. Naïvement, je pensais trouver quelque part une collection de romans dans le genre "Narnia" qui complèterait le côté inachevés des téléfilms alors qu'en réalité il ne s'agit que d'un conte de quatre pages. Heureusement, on y retrouve la confusion du roi (Romualdo dans l'adaptation) qui tombe amoureux du général ennemi (Fanta-Ghirò déguisée en homme) et la fameuse scène du lac. Malheureusement, la condition féminine en prend un sacré coup ! C'est un peu machiste...

Je ne vais pas faire le commentaire de chacun des 200 contes, ce serait inutile et laborieux. Je vais me contenter de quelques constats. Tout d'abord, les contes sont très variés. En cela, le recueil est similaire à celui des Grimm. En effet, il y a aussi bien des contes de fées ("Giricoccola" [n°50]) que des contes à caractère plus religieux "Jesus and St. Peter in Sicily" [n°165]. On remarquera la présence de contes très marqué par la culture italienne et son histoire comme par exemple : "Nero and Bertha" [n°106] que l'on peut traduire par "Néron et Berthe". D'autres sont plus exotiques et parle de l'Espagne, de l'Angleterre ou d'autres pays encore plus lointain. Et puis, bien évidemment, il y a les grands classiques sous une forme ou une autre comme "Le petit chaperon rouge" que l'on redécouvre avec "The Wolf and the Three Girls" [n°26] ou "Uncle Wolf" [n°49] ; mais aussi "La Belle au bois dormant" ("Sleeping Beauty and Her Children" [n°139]) qui malheureusement fait ici ni plus ni moins l'apologie du viol puisque "l'amour du prince était si intense" qu'elle en accouche des jumeaux alors qu'elle dort encore… Et d'en rajouter avec "Ils vinrent au monde affamés, mais qui les nourrirait si leur mère reposait là comme une femme morte ?" Ah bah oui, c'est ballot pour le prince qui se retrouve comme un c** avec deux marmots sur les bras !

Un recueil très complet qui s'ajoutera sans problème (quoique certains passages soient discutables…) aux contes de Perrault, Grimm, Andersen, Andrew Lang et j'en passe. Si l'on apprécie la mention à chaque fin de conte de sa région/ville italienne d'origine, on regrettera qu'il n'existe à ce jour aucune version intégrale française. Ne parlant pas couramment l'italien, je me suis rabattu sur la version anglaise, la seule complète et accessible pour moi.
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N°799 – Septembre 2014.

Contes italiens (Fiabe italiane) – Italo Calvino – Folio Bilingue.

Comme dans tous les contes du Moyen-Age , il y a des châteaux forts, des forêts mystérieuses, des monstres qu'on doit tuer pour conquérir la fille du roi et c'est bien entendu un pauvre berger, c'est à dire un homme du peuple qui y parvient et qui épouse la princesse. Partout il y a de l'or et de l'argent, du cristal, symboles de pureté et de richesse mais aussi des ogres, des magiciens et des fées, des sortilèges, des malédictions, des superstitions et bien entendu des personnages fantastiques comme celui de « nez d'argent »(naso d'argento) ou « Colas poisson » (Colas Pesce).

Ces véritables contes philosophiques, destinés autant aux adultes qu'aux enfants ont, comme toujours un côté didactique et moralisateur. Pour les adultes, ils véhiculaient le respect de l'aristocratie qui gouvernait les peuples et dont il n'était pas question de contester le pouvoir mais aussi sacralisaient la religion qui entretenait son emprise sur les hommes par la peur de l'enfer. Ils promouvaient le voyage, c'est à dire l'expatriation parce que la terre ne suffisait pas à nourrir tout le monde, incitaient au mariage, présenté comme un point de passage obligé de la vie d'un être humain avec son côté merveilleux et amoureux mais qui était surtout destiné à l'asservissement de l'épouse et à la procréation, c'est à dire à la production de chair à canon puisque les guerres étaient (et sont toujours) traditionnellement l'occupation première des hommes. Ils donnaient à penser, même si cela était illusoire, que les gens du peuple pouvaient accéder, souvent par le mariage ou par la bravoure, à l'aristocratie, c'est à dire sortir de leur condition et progresser ainsi dans l'échelle sociale. Ils préparaient les enfants à la vie en général avec les tabous, les interdits, bien entendu toujours transgressés, mais aussi l'hypocrisie, la trahison, le mensonge, toutes choses qui caractérisent bien la condition humaine.

Que peut-il rester aujourd'hui de cette tradition populaire, quand deux mariages sur trois se terminent par un divorce, que les églises sont vides , que le pouvoir politique est de plus en plus contesté, que les fonctions officielles sont désacralisées, que la violence des jeux vidéos remplacent les contes des fées ?

En réalité cette oeuvre résulte de la commande en 1950 d'une radio nationale qui demanda à l'auteur de réécrire en langue italienne des contes populaires originellement transcrits en dialecte ou transmis oralement comme dans la plupart des pays, pour qu'ils soient diffusés ensuite à l'antenne. Ce fut sûrement un travail long et fastidieux de recherche (chaque conte est attaché à une région), de choix, d'écoute, de collationnement et d'écriture pour lequel Italo Calvino[1923-1985] a obtenu en 1959 le prix Bagutta décerné chaque année dans un esprit d'indépendance par les membres du jury.

Cette dimension fantastique se retrouve tout au long de son oeuvre. Il a en effet toujours été attiré par la littérature populaire, la fable, le symbole. Il me reste peut-être un peu de mon âme d'enfant ou peut-être pas mal de naïveté mais cela m'a procuré une lecture agréable, une sorte de dépaysement en même temps que le plaisir de la découverte d'une langue cousine qui est aussi une musique.

©Hervé GAUTIER – Septembre 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Très beau choix de contes italiens, originaux et méconnus de ce côté-ci des Alpes. Je vous le conseille vivement si vous vous intéressez aux contes. Ou si vous voulez exercer votre italien, Calvino étant l'un des meilleurs ambassadeurs de cette langue.

A quand une édition de l'intégralité de ces « contes italiens » (4 tomes quand même) en poche, en français ou bilingue ?
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Oeuvre de commande par laquelle débuta le jeune Calvino, que ce recueil qui devait être exhaustif des contes, légendes et récits traditionnels de toutes les régions d'Italie, la plupart du temps traduites de leur dialecte d'origine.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Dès qu'il était venu au monde, sa mère, le voyant si menu, pour le garder en vie et lui donner un peu de robustesse, l'avait baigné dans le vin chaud. Pour que le vin chauffe, son père avait mis dedans un fer à cheval rouge comme le feu. C'est ainsi que Masin, au travers de sa peau, avait attrapé la ruse qui est dans le vin et l'endurance qui est dans le fer. Après cette baignade, et pour lui donner quelque fraîcheur, la mère l'avait bercé dans une coquille de châtaigne encore toute verte, et donc bien amère, qui donne de la jugeote.
[ La barbe du Comte ]
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Videos de Italo Calvino (56) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Italo Calvino
Toute sa vie, il a repoussé les limites du roman avec fantaisie et malice. Voici l'histoire d'Italo Calvino, l'un des plus grands écrivains italiens du XXe siècle, né il y a un siècle.
#italocalvino #litterature #cultureprime
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