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4,17

sur 4823 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Philippe Claudel, j'aurais pu passer à côté de ce nom qu'on ne remarque pas, comme pour mieux laisser la place à l'Autre... Quelque chose de rare nourrit cette écriture simple, belle et sincère, à une époque où on aime se regarder le nombril, et s'écouter écrire...
Ce quelque chose , c'est de la bonté.
Je ne pensais pas que cela était possible chez un écrivain français aujourd'hui.
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Une histoire pleine de délicatesse et de douceur.
La douleur de l'exil et de l'éloignement des proches est évoquée avec subtilité, avec un glissement vers la douce folie.

Débarquer dans un pays inconnu, dont on ne connaît ni la langue ni les moeurs.
Quitter une paisible campagne où tout les habitants se connaissent pour une ville bouillonnante où chacun vit pour soi.
S'accrocher à ce que l'on a de plus cher au monde, sa petite fille Sang Diu, sa fleur de lotus et continuer à vivre pour elle.

Monsieur Linh passe pour un marginal voire pour un fou.
Pourtant, il a simplement besoin de réconfort, d'amitié et de chaleur humaine.

Dans cet univers si étranger et étrange à ses yeux, une rencontre marquera un tournant dans sa vie : Monsieur Bark, qui souffre lui aussi de solitude. Il a perdu sa femme et son enfant.
La barrière de la langue ne les arrêtera pas dans la naissance de cette belle amitié. Les gestes, les regards et les petites attentions suffiront à leur apporter la chaleur, la complicité et surtout la compréhension qu'ils recherchent.

Pour clore le roman en beauté, une fin inattendue à la fois surprenante et percutante.
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Mr.Linh,un vieil homme,à quitté son village détruit par la guerre où il a perdu son fils et sa belle -fille, emmenant avec lui sa petite fille:Sang Diû ;Après une longue traversée en bateau,très éprouvé, il va étre "parqué" dans des locaux servant de dortoirs aux réfugiés, ou il vivra entassé au milieu d'autres famillles.Lors d'une promenade,il fera la rencontre sur un banc de Mr Bark, un gros homme solitaire.Ils ne parlent pas la même langue,mais dès lors ,une grande amitié va les unir et chaque jour ,Mr Linh se fera une joie de rejoindre son ami sur ce banc;Puis un jour Mr Linh disparaît. .......
Une très belle histoire où l'exil et le déracinement sont adoucis par cette grande amitié qui unit ces deux hommes ,une belle leçon d'espoir aussi ♡♡♡
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Après avoir été subjugué par le roman le rapport de Brodeck, et comme chaque fois qu'un auteur ou une autrice me touche, je tiens à continuer mon exploration de l'oeuvre. Ici c'est « La petite-fille de Monsieur Linh », et je poursuivrai par « Les âmes grises ».

J'ai lu quasiment d'une seule traite ce roman court, certes, mais d'une telle intensité, d'une telle humanité. Cette sorte de conte, si fort, si percutant, si beau, m'a ému.

Un vieil homme, Monsieur Linh, dans un pays de l'Asie qui n'est pas nommé, mais qu'on imagine le Vietnam lors de la guerre des années 1960-1970, découvre avec horreur son fils et sa belle-fille tués par un bombardement, mais découvre aussi leur fille et donc sa petite-fille, un nouveau-né, qui a échappé miraculeusement à la mort. Il décide de quitter son village en grande partie détruit, village qui fut aussi celui de ses parents et de ses ancêtres.
Le voilà parti avec sa petite Sang Diu, et après un long voyage en bateau, le voilà arrivé dans un grand port d'un pays qu'on imagine être la France.

Dans ce pays dit d'accueil, un accueil vraiment minimaliste, qui se révèlera même, plus tard, coercitif, il s'efforce de tenir le coup, malgré le barrage de la langue, ayant pour seul objectif de s'occuper du bien-être de sa petite fille.
Il va trouver réconfort et amitié en la personne de Bark, un homme terriblement affecté par la mort récente de sa femme.
Je ne vous dévoile pas la suite, faite de douleur mais aussi de chaleur humaine, et. au final de bonheur.

Ce livre, d'une écriture fluide et belle, nous fait saisir sans mièvrerie l'horreur de la guerre, le déracinement des exilés, l'absence d'empathie, voire l'animosité à l'égard d'un migrant, l'inhumanité des grandes villes, mais aussi que ce qui sauve c'est le regard chaleureux d'un homme, et que l'amour humain n'a pas besoin de mots pour se nouer.
« Celui qui sauve une vie sauve l'univers tout entier »

En conclusion, pas besoin forcément d'un millier de pages pour faire un roman d'exception.
Encore une belle découverte d'un Claudel qui vaut bien mieux que le Paul, enfin c'est mon avis, et je le partage.

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Un homme arrive en bateau en Europe. Il vient d'un pays d'Asie dévasté par la guerre. Son village a été détruit. Son fils et sa belle-fille sont morts. Il les a retrouvé dans le champ auprès de leur petite-fille de quelques semaines et de sa poupée. Monsieur Linh a pris l'enfant, indemne, et est parti.

L'exil limite la communication, la langue du nouveau pays étant inconnue, tout comme ses codes. Monsieur Linh va vivre, dans ce court récit, un quotidien chaotique, dans la solitude, mais avec des notes d'amour et d'amitié, toujours attentif avant tout à sa petite-fille.

L'écriture est sobre et montre les difficultés de l'ailleurs, mais aussi l'importance de l'empathie et de l'ouverture aux autres, à travers un alter ego.

Ma note est aussi (surtout) justifiée par la fin, mais de ceci, je ne peux pas vous parler !
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Pour échapper à la guerre dans son pays, Monsieur Linh part vers les USA. Il a tout perdu mais il doit tenir, pour sa petite fille.

Écrit avec une grande subtilité et abordant beaucoup de thèmes difficiles, ce livre n'en reste pas moins rempli d'espoir.

Alors qu'ils n'auraient jamais dû se rencontrer et qu'ils ne parlent pas la même langue, deux hommes vont devenir amis. Ces deux hommes vont se comprendre jusqu'à devenir l'un pour l'autre une bouée de sauvetage.
Dans ce pays dont il ne connait rien, qui n'a pas d'odeur et dont les gens toujours pressés ne font attention à personne, Monsieur Linh va voir en Monsieur Bark son phare dans la nuit.

Le style est fluide, simple et convient parfaitement à l'histoire. L'auteur nous livre un témoignage fort et poignant sur la solitude, l'amitié et la volonté de vivre malgré l'exil.

Un très beau moment de lecture.

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Monsieur Linh a quitté son pays et la guerre avec dans ses bras un tout petit bébé, sa petite fille, pour la solitude d'un pays lointain et froid dont il ne connait rien.
Ce court roman ressemble à un long poème sur l'exil, la mémoire et l'amitié. En lisant ce récit mélancolique, on est partagé entre souffle coupé devant la beauté du texte et malaise. La fin nous laisse sans voix et ce livre nous hante bien après avoir fermé la dernière page.
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Histoire d'un vieillard et sa petite fille âgée de quelques semaines, réfugiés d'un pays asiatique en guerre. Tous deux se retrouvent dans une grande ville d'un pays occidental qui est un déchirement pour ce paysan amoureux de la nature et poète.
Belle histoire d'amour, de déracinement, d'amitié.
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Un magnifique ouvrage de Philippe CLAUDEL dont on ne ressort pas indemne. Il décrit le parcours d'un réfugié vietnamien ayant quitté le Vietnam, son pays, en ayant tout perdu suite à un bombardement. Il dresse le portrait tout en finesse d'un homme simple, rustique, vrai qui découvre un univers qui lui est totalement étranger, dont il se sent totalement étranger. Loin de ses racines, de sa culture. Isolé de tout y compris de par la langue qu'il ne comprend pas. Mais c'est cet isolement qui lui permettra de développer sa sensibilité et de pouvoir établir une relation unique avec un homme auquel il se lie peu à peu de par la perception de la sincérité du regard, des gestes et des attitudes.

Dans ce roman, j'ai retrouvé nombre de traits de caractères de Vietnamiens que j'ai connu lorsqu'ils arrivaient en France en 1975. Même traumatisme, même isolement mais également même capacité à aimer, à se donner, à offrir à ceux qui les accueillent. En toute discrétion afin de ne pas perturber l'équilibre de la société qui les reçoit. Même si les plaies intérieures ne guérissent jamais.

J'ai tout simplement adoré cet ouvrage d'une rare sensibilité. A lire.
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La Feuille Volante n° 1161
La petite fille de Monsieur LinhPhilippe Claudel – Stock.

Depuis que le monde existe, il y a des guerres et avec elles des populations qui fuient les combats et arrivent dans des pays qu'elles ne connaissent pas, dont elles ne parlent pas la langue et ne supportent pas le climat. Ici aucune date, un pays qu'on devine au début, seulement l'hiver froid et humide, mais qu'importe. On peut supposer qu'il s'agit de la guerre du Vietnam et que M. Linh a quitté son pays après la mort de sa fille et de son gendre et emporte avec lui sa petite-fille encore bébé à qui il s'accroche parce qu'il n'a plus qu'elle. Après la peur de la mer, des bateaux, des passeurs, ils arrivent tous les deux en France et leur sort est celui de tous les réfugiés, plus ou moins bien accueillis, plus ou mois bien acceptés, étrangers dans un pays étranger. Il y a en qui s'adaptent parce qu'ils ont l'avenir devant eux et et la volonté de s'en sortir et d'autres qui se recroquevillent sur leur passé, à en devenir fous, mais pour M. Linh, il y a la peur qu'on lui vole sa petite-fille, la nostalgie de son pays qu'il ne reverra sûrement pas, les morts qu'il a laissés là-bas et dont il ne peut que se souvenir, cette langue nouvelle qu'il ne comprend pas et qu'il ne pourra pas apprendre.
Il est difficile de ne pas être bouleversé par ce roman qui met en scène ce pauvre homme ballotté dans un pays qu'il ne connaît pas, plus ou moins rejeté par les siens parce qu'il est pour eux une charge et ce malgré le sourire, l'amitié et la compassion de ce Français, M. Bark , aussi malheureux et solitaire que lui. Ces deux êtres ne parlent pas la même langue, n'ont pas le même parcours, mais ils se comprennent sans avoir besoin de mots et pour eux les larmes suffisent qui en disent plus longs que des discours. C'est un peu comme s'ils partageaient la même folie autour de la petite-fille de M. Linh. qui pourtant n'est présente dans ce roman qu'en pointillés dans le décor changeant de la vie de son grand-père. Chaque homme a une histoire cabossée et souvent tue parce qu'elle fait partie de lui-même, de sa mémoire intime qu'on ne peut partager parce que la douleur est forcément personnelle et que les mots, soit restent dans la gorge et ne peuvent sortir, soit sont impuissants à exprimer ce qu'on ressent. le partage par la parole, le témoignage oral ou écrit n'est pas la chose la plus aisée et quand notre destin bascule, à cause du hasard ou par la faute d'autrui, le verbe n'est pas obligatoirement libérateur, surtout quand on se heurte, comme ici au barrage de la langue, les solutions apportées par le système de santé pas forcément adéquates et efficaces. Il y a la résilience, la folie, le temps qui gomme tout et le trépas qui efface tout, le souvenir, l'absence, les remords, la culpabilité, la mort sont là aussi et font partie de cette condition humaine à laquelle nul ne peut échapper et avec laquelle il faut vivre, le plus souvent dans le silence. le drame de M. Linh c'est qu'il a habité un pays qui a toujours connu la guerre, même s'il avait la couleur et le goût du paradis et que la France ne sera jamais autre chose pour lui que le pays de l'exil. Il est surtout difficile de ne pas être ému par l'épilogue, à la fois poétique et dramatique, une sorte de happy-end qui n'est n'est pas vraiment un.
Ce court roman se lit bien et rapidement, le style est spontané, presque naïf et porte dans un rythme soutenu et pourtant assez lent cette histoire où l'empathie du lecteur pour ce pauvre M.Linh va grandissante.
© Hervé GAUTIER – Août 2017. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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