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3,92

sur 1538 notes
Tout d'abord, j'ai aimé la forme que prend ce roman: avant de mourir, une vieille femme s'enregistre commentant 20 photos prises en l'espace de 50 ans à une mystérieuse Imogen, dont on sait seulement qu'elle est non-voyante, et que les deux ne se sont plus vues depuis près de 30 ans.
Ces 20 photos permettront à Rosamond de parcourir l'histoire familiale d'Imogen, à commencer par sa grand-mère que Rosamond a connu enfant.
Ces photos, en apparence anecdotiques - photos de mariage ou de Noël, photos prises devant la maison familiale ou dans un parc- recèlent en leur coeur des événements dont Rosamond tente de retrouver les traces sur les visages et les détails visibles; peu à peu se dessine une histoire familiale tragique, construite autour de relations toxiques entre mères et filles qui se répètent d'une génération à l'autre.
C'est avec une grande acuité que Jonathan Coe aborde ici les ravages que peut provoquer l'indifférence d'une mère envers l'un de ses enfants, si ce n'est pas carrément le rejet. Comment se construire de manière équilibrée quand on ne se sait pas aimée?
Trouvé dans un vide-grenier pour trois fois rien, j'ai été heureusement surprise par cette lecture triste certes mais agréable à lire, au ton juste et touchant.
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C'est une saga familiale où se reproduisent les échecs des relations mère-fille.
A la mort de sa tante Rosamond, Gill découvre quatre cassettes et vingt photos, toute l'histoire familiale, à remettre à Imogen.
L'idée est très originale. C'est à partir de ces photos, sélectionnées avec soin, que Rosamond veut transmettre la vérité. Chaque chapitre est le commentaire enregistré de ces photos et quelle hâte de découvrir la suivante.
Et pourtant, on ne peut être qu'accablé par ces répétitions d'un schéma familial où la tendresse a si peu de place.
Un roman très bien écrit que j'ai refermé avec une pointe de tristesse, mais très oppressant aussi, malgré le grand plaisir de lecture qu'il suscite.
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On se laisse complètement embarquer dans cette histoire familiale racontée et enregistrée par une vieille dame, Rosamond, à la veille de sa mort. L'histoire tragique de trois femmes, trois générations, débute au coeur de la 2e guerre mondiale et vient se terminer au début des années 2000.
L'originalité de la forme, l'évocation des souvenirs de la narratrice à travers la description d'une vingtaine de photos qu'elle a choisies, permet au lecteur de s'identifier au destinataire du récit et nous tient en haleine jusqu'à la fin.
Un des romans les plus réussis d'un auteur que j'ai toujours beaucoup apprécié.
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Alors, c'est pas pour dire mais je le dis quand même, c'est une histoire qui se passe sur quatre générations de femmes et non trois comme je n'arrête pas de le lire dans tous les billets, ou alors je ne sais ni lire ni compter.
La première c'est Ivy qui donne naissance à Béatrix qui donne naissance à Théa qui donne naissance à Imogen.
Parce qu'enfin Ivy, c'est pas de la gnognotte hein, c'est la première de toutes, peut-être même que sa mère aussi, mais bon l'histoire ne nous dit pas.
Des mères, des filles, une psychose et un magnétophone.
Une histoire puissante et terrible qui se répète comme un mauvais sort, une malédiction et qui finit mal, comme les histoires d'amour, en général.
Ah, j'oubliais, des photos et un tableau aussi ;)

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Tant de critiques, déjà, plus de 140. La mienne, en vérité paraît bien inutile. Je serai donc brève. Et ce ne sera pas une critique. Simplement une ode à ce titre si poétique ! Et tellement plein d'espoir ! de l'espoir qui, décidément, n'accompagnera pas le parcours des trois femmes dont il est question ici. Vingt photos et trois existences, disséquées par la voix de Rosamund qui tente de retracer les vies gâchées de trois femmes, empêtrées dans le carcan de la bien-pensance, incapables d'assumer leur choix de vie, comme elles l'entendent.
Avec des moments de grâce :
« Il n'y a rien à dire, je crois, d'un bonheur qui ne comporte aucun défaut, aucune ombre, aucune tache - si ce n'est la certitude qu'il aura une fin. »

Ah, cette magnifique petite fille, souriante, sûre d'elle , proclamant avec évidence qu'il n'y a rien de plus beau que "La pluie, avant qu'elle tombe !" parce que justement, avant qu'elle tombe, il n'y a que le bonheur.
Merci Monsieur Coe.
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Rosamund, la tante de Gill, vient de décéder. Gill se rend chez la défunte pour trier ses affaires et découvre des cassettes enregistrées par Rosamund, laissées à l'intention d'Imogen, une petite cousine aveugle. Sur ces cassettes, Rosamund a choisi de décrire vingt photographies afin de raconter sa vie et par la même occasion les origines d'Imogen.
Un roman émouvant à l'écriture fluide, fine et pleine de sensibilité qui raconte l'histoire d'une famille où les femmes semblent avoir hérité de la difficulté d'aimer - elles sont capables d'aimer follement un homme sans discernement et pourtant incapables d'aimer leurs enfants sans les faire souffrir- et se retrouvent à reproduire inexorablement les mêmes schémas.
Le procédé narratif est original et si on pourrait craindre de se lasser au cours de la description des photos, ce n'est absolument pas le cas, j'ai été séduite dès les premières pages par l'ambiance mélancolique et j'ai aimé écouter l'histoire racontée par Rosamund.
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Ce livre est un véritable plaisir de lecture. C'est un roman mélancolique, très bien écrit, construit de façon originale autour d'une vingtaine de photos scrupuleusement choisies par Rosamund la narratrice qui est aussi celle qui va transmettre, au soir de sa vie, la mémoire familiale qui tourne autour de trois femmes de trois générations différentes. Ces trois femmes, Rosamund, à un moment donné de sa vie, a eu l'occasion de les connaître et de les aimer.
Ce roman est donc constitué par la description et le commentaire de ces photos. Cette narration au style très fluide est descriptive lorsqu'il s'agit de décrire l'ambiance de ces photos, les paysages, l'occasion des rassemblements....; elle est aussi souvent caustique lorsqu'elle aborde les personnages eux-mêmes, ceux qui posent sur ces photos.
Points de départ du récit, ces photos reflètent l'immersion du présent dans le passé, ou inversement, avec les imperfections de la mémoire et les déformations des observations à la lumière du temps qui a passé. Mais elles constituent un tremplin sans égal pour raconter l'histoire d'une famille et l'énigme de ce qu'on pourrait appeler les coïncidences. A la fin du livre Jonatan Coe écrit: " Il n'y avait pas de hasard, il y avait un ordre, une cohérence, un ordre à déchiffrer."
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Si le nom de Jonathan Coe ne m'était pas inconnu, je n'ai découvert ses ouvrages que fin 2019. Séduite pas son écriture après avoir lu les premières pages du "coeur de l'Angleterre " dans la revue Lire, j'ai découvert la trilogie "Bienvenue au club", "le Testament à l'anglaise". "La Pluie avant qu'elle tombe" est donc le cinquième livre de cet auteur que je découvre en moins d'un an.

Ce roman est différent des quatre autres ouvrages, il est plus intimiste, plus grave. Peu d'humour anglais mais de la violence particulièrement dans les relations mère-fille.

Rosamond, la narratrice, enregistre sur cassette à l'attention d'Imogène, sa petite-nièce, ses propres souvenirs mais aussi et surtout ceux liés à l'histoire familiale de Beatrix, la mère, Théa, la fille et Imogène, la petite fille.

Pour relater près d'un demi-siècle de souvenirs Rosamond dispose de vingt photos. Chaque photo fait l'objet d'une description point de départ ensuite du récit d'un événement associé à l'histoire personnelle et familiale de chacune de ces femmes.

Quelle est l'origine de l'absence de liens affectifs et l'existence de rapports violents entre Béatrix et Théa et Théa et Imogène ? Sans doute les sentiments d'Ivy pour sa propre fille, Béatrix : " je n'ai soupçonné qu'à quelques occasions qu'Ivy éprouvait pour Béatrix non seulement de l'indifférence mais de la haine".(P 72)

Roman excellent qui ne laisse pas indifférent !
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Je vais faire court.
Il y a tant de critiques déjà...


C'est le plus profond et beau roman de Jonathan Coe et de bien d'autres que j'ai lu dernièrement.


C'est une façon originale de réfléchir à nos vies, à nos actes, à l'affect, l'amour, au sens ou non-sens de la vie.

Les personnages sont progressivement bouleversants en leur façon d'être si vraies, authentiques...en recherche.

Le croisement de plusieurs vies est aussi très fort.

La narration à partir de photos décrites par une vieille dame ayant décidé de mourir, c'est un coup de maître.


Et, il m'est venu à la lecture, la réflexion que peut-être, l'humour anglais sarcastique, cache bien souvent une grande sensibilité, en tout cas, ce livre le montre pour Jonathan Coe et c'est bien là, le côté chez lui que je préfère vraiment.
Essayez le sans hésiter.
Un roman original avec des personnages essentiellement féminins vraiment très forts.

Une ode à la vie, malgré tout...
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C'est une histoire magnifique et tourmentée que nous raconte Jonathan Coe dans ce roman. On y découvre la vie de d'une lignée de femmes anglaises, Beatrix mère de Thea, elle-même mère d'Imogen, trois femmes dont une quatrième Rosamond va raconter le destin. Les thèmes de la maltraitance, de l'abandon, de l'homosexualité s'entremêlent avec celui de la résilience, même si ce terme n'apparait jamais dans le livre. J'ai beaucoup aimé cette histoire et le ton à la fois grave et léger - oui, deux choses contraires sont possibles dans la vie, c'est un des leitmotiv de ce livre - avec lequel Rosamond nous la conte, même si le choix de baser chaque chapitre de la narration sur une photo ne me semble pas une si bonne idée que cela mais basta, c'est un excellent roman que je recommande chaudement.
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