A la lecture des premières pages de ce livre, tout a commencé bien mal ; le présentiment que je ne le terminerai pas s'annonçait ; ce qui arriva très vite...
Pour commencer en beauté, la note de l'auteure au début du livre. Je n'y ai pas trouvé un style littéraire bien recherché, sans véritable entrain. C'est d'une platitude assez exceptionnelle, comme si cette note avait été "torchée" en 5 minutes.
Ensuite, j'ai fais connaissance de personnages caricaturaux qui sont décrits de manière très impersonnelle, du déjà lu. Des descriptions qui m'ont mis parfois mal à l'aise. Ce n'est pas digne d'un grand écrivain.
Il a fallut ensuite supporter les remarques parfois désobligeantes sur les gens en surpoids ou obèses qui ont dû ravir les personnes concernées.
Quand à l'intrigue, elle n'est soutenue d'aucune dynamique car trop noyée dans la description du quotidien des personnages. Peut-être était-ce le but mais du coup, rien ne prend.
J'ai rarement été aussi déçue d'un policier/thriller. Alors peut-être que mes centres d'intérêts se tournent vers une littérature mieux romancée, plus percutante, plus fine dans la description des personnages que j'aime complexes, imparfaits et judicieusement mis à nus sous mes yeux mais il me semble que je n'ai jamais rien contre un bon policier dès lors que les mots littérature et suspens y trouvent encore tout leur sens.
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J'ai suivi les aventures de l'héroïne précédédente de Patricia Cornwell, Kay Scarpetta, avec beaucoup de plaisir. J'étais donc impatiente de découvrir Virginia West, sa nouvelle égérie.
Le prologue de l'auteure est alléchant : Patricia Cornwell laisse entendre que le roman regorge de faits policiers réels auxquels elle a participé, des expériences personnelles, professionnelles, qui l'ont inspirés.
Le personnage principal est Virginia West : chef de la police judiciaire, c'est une belle femme de 42 ans très déterminée, professionnelle reconnue. J'étais très impatiente de voir si Patricia Cornwell parvenait à se détacher du personnage de Kay Scarpetta pour nous offrir une héroïne véritablement unique, originale, et j'ai eu un peu peur que ce profil de "belle-femme-forte-qui réussi professionnellement-et-n'a-pas-besoin-d'homme" ne soit le prélude à une sorte de copié-collé. Et bien...Pas du tout ! je gardais toujours un peu de réserve quand à Kay Scarpetta, que je trouvais trop analytique, "froide", et si j'aimais suivre ses aventures c'était sans parvenir à m'identifier, ou du moins à l'apprécier totalement. Certes, Virginia West est aussi une femme en acier trempé, mais elle est aussi plus vulnérable que Kay, plus "accessible", et elle m'a beaucoup plu de suite.
Andy, qui suit Virginia en tant qu'auxiliaire de police, est journaliste d'affaires criminelles. Un autre personnage féminin très fort dans ce roman est celui de la chef de Virginia : Judy Hammer. Et j'oublie la touche d'originalité , l'hallucinant Niles, le chat de Virginia : il apporte un petit coté étrange aux évènements...Je ne dirai rien de plus...
Les rapports homme/femme, la politique et ses magouilles, l'ambition professionnelle, c'est violent de lucidité. C'est un tableau sans concession des jalousies et des bassesses humaines, au sein d'un service de police et d'un service de presse, un portrait de la misère humaine aussi, de la solitude.
C'est donc, d'après moi, un pari gagné : l'auteure a su créer une nouvelle ambiance, des personnages originaux, intéressants et attachants, des intrigues abouties.
Le statut de Virginia de "femme forte", indépendante, renvoie bien entendu à son héroïne précédente, sans en faire un clone.
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Pendant ses rares moments de lucidité, la douleur le submergeait, le réduisant au silence. C’était elle qui dictait sa loi. Il posait son regard pétrifié, embué de larmes, sur la seule femme qu’il avait jamais aimée. Il était si fatigué, si triste. Dans son lit de souffrance, il avait eu tout le temps de sonder l’ampleur de ses remords.
Je suis désolé, Judy. Je n’ai jamais servi à rien depuis que tu me connais. Lis dans mes pensées, Judy. Je ne peux pas te parler. Je suis si épuisé. Ils me coupent en morceaux vivant… je ne sais même pas ce qui reste encore de moi. Je voulais te punir parce que je ne savais pas comment te dire merci. Je m’en suis rendu compte trop tard. Je voulais que tu fasses attention à moi. Et maintenant, regarde-moi… A qui la faute après tout ? Sûrement pas à toi. Je voudrais tellement que tu me prennes la main…
Judy était assise à sa place habituelle à côté du lit, contemplant cet homme avec qui elle avait partagé vingt-six ans de sa vie.
[challenge des livres sans citation]
Elle refermait sa portière d'un coup de hanche au moment où l'auteur du délit sortit du bâtiment. Il portait son jean taille basse, laissant entrevoir dix bons centimètres de son caleçon aux couleurs pastel. Cette pratique vestimentaire avait démarré en prison, où l'on retirait leurs ceintures aux détenus pour leur sécurité - et celle des autres. La mode avait gagné toutes les couches de la population, Noirs comme Blancs, si bien que la moitié des jeunes de Charlotte se baladaient avec un pantalon qui leur tombait sur les genoux ! Un phénomène qui dépassait l'entendement.
- Branchez la sirène ! ordonna Virginia tandis que le moteur rugissait.
Andy n'avait pas eu ce cours à l'école de police. Il détacha sa ceinture et plongea plein de bonne volonté, sous le tableau de bord. Il tripota vainement la colonne de direction, les genoux de West, et se retrouva pratiquement couché sur son giron lorsqu'il dénicha un bouton qui lui sembla prometteur. Il l'enfonça alors qu'ils descendaient le boulevard à tombeau ouvert. Le coffre s'ouvrit brusquement. La voiture passa sur une bosse et le matériel de première intervention se répandit sur la chaussée, en compagnie d'un imperméable, d'une lampe, d'un gyrophare de secours et d'un jeu de fusées éclairantes. Virginia West regarda le spectacle dans le rétroviseur, éberluée, tandis que la voiture finissait de cahoter - c'était la fin de sa carrière assurée. Andy resta silencieux comme une pierre lorsqu'elle coupa les gyrophares. Ils ralentirent, et se garèrent le long du trottoir. West se retourna et contempla les dégâts.
- Désolé, articula Andy.
elle avait une bonne centaine de mètres de retard sur le suspect, et était déjà à bout de souffle. elle suait sang et eau, son corps, comme son gros ceinturon, n'étant absolument pas adapté au sprint. l'autre petit salaud était torse nu, une batterie de muscles roulant sous sa peau d’ébène, et agile comme un lynx avec ça! Comment pouvait elle espérer rattraper un loustic pareil? c'était perdu d'avance. Les suspects n'étaient pourtant pas censés être des athlètes olympiques. Il n'y avait pas de salles de musculation dans toutes les prisons, pas plus que de hectolitres de Met-Rx a leur disposition.
Trois heures plus tard, il était toujours assis à la même place, mangeant des beignets de pouletqu'il trempait dans de la sauce barbecue Roger's. Il piochait dans un sac de grosses poignées de chips auxquelles il réservait le mêm sort. Après plusieursCorona citron vert, , l'éventualité d'une crise cardiaque lui semblait reléguée aux confins de l'improbable.
Packer saisit la télécommandeavc autorité et monta le son. Webb regardait la caméra d'un air pathétique.
Vous l'attendiez, voici enfin le premier épisode du tout nouveau podcast des éditions du Masque : Conversation dans le noir.
Chaque jeudi, nous vous proposerons une conversation téléphonique entre éditrice et auteure à écouter sur l'ensemble de nos réseaux sociaux.
Dans ce premier épisode c'est Louise Mey qui ouvre le bal avec une conversation passionnante autour des femmes, de l'écriture et du militantisme en temps de confinement.
Nous vous souhaitons une bonne écoute !
Extrait lu : https://fal.cn/extraitladeuxiemefemme
Oeuvres citées :
Comtesse de Ségur
Les quatre filles du docteur March - Louisa May Alcott
Fred Vargas
Série Kay Scarpetta - Patricia Cornwell
Ecriture : Mémoires d'un métier - Stephen King
CRÉDITS :
Conversation dans le noir est un podcast des éditions du Masque.
Réalisation : Paul Sanfourche.
Générique : Longing - Joachim Karud.
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