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Dan Shi (Éditeur scientifique)Nadine Perront (Traducteur)
EAN : 9782877302388
237 pages
Editions Philippe Picquier (19/05/1998)
3.86/5   121 notes
Résumé :
Yu Chunhe, eunuque au palais de l'impératrice Xiaoding, l'épouse de l'empereur Guangxu de la dynastie des Qing, nous livre ce témoignage exceptionnel sur la vie quotidienne des castrats et sur celle de leurs maîtres. Entré dans la Cité Interdite en 1898, à l'âge de dix-sept ans, il y passera dix-huit années terribles, marquées par la guerre contre les étrangers, l'exil de la cour à Xian, le traité de paix, la révolution, l'avènement de la république et la chute de l... >Voir plus
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En 1896, Chunhe a quinze ans lorsqu'il entre au service de Qing Fu, l'administrateur du village de Dongzhao. Il s'agit pour lui d'entretenir son père dont la pauvreté n'a d'égale que l'honnêteté. le maître est sévère mais juste et l'adolescent est bien traité. Seule ombre au tableau : Qing Deshun, le deuxième fils de la maison, un noceur invétéré, menteur, voleur et tricheur. Lorsque Deshun et Chunhe convoitent la même jeune fille et qu'elle dédaigne le noble pour se fiancer au miséreux, Chunhe n'a d'autre choix que de fuir sa région de naissance pour s'exiler à Pékin. Loin de chez lui, il tombe dans le piège d'un complice de Deshun qui a juré sa perte. Vendu contre son gré à un castrateur, il est délesté de ses parties intimes afin d'entrer au service de la famille impériale en qualité d'eunuque. Résigné, Chunhe commence par servir un eunuque de rang supérieur jusqu'à ce que son obéissance, sa servilité et son honnêteté soient remarquées par l'impératrice Xiaoding. Il la servira de jour comme de nuit, corvéable à merci, battu, humilié, rarement récompensé.

Des confidences de Chunhe, l'historien Shi Dan a tiré un roman sur le destin d'un eunuque à la fin du XIXè siècle. Un destin sombre mais hors du commun. Chunhe est un garçon résigné qui n'a jamais connu que la misère, la malchance, la souffrance. Résilient et servile, il ne se rebelle jamais, par manque de courage et par conscience de son humble position. Innocent et naïf, il ne se méfie pas des beaux parleurs et tombe facilement dans les pièges tendus. Modeste et discret, il effectue son travail le mieux possible, sans se faire remarquer. Introduit dans la mystérieuse Cité interdite, il ne se mêle ni des médisances, ni des intrigues, ni des complots.
Ce témoignage est édifiant sur la condition des eunuques de la cour impériale. Si quelques-uns étaient volontaires, la plupart étaient victimes de trafiquants peu scrupuleux. Les castrateurs en faisaient des monstres aux yeux de leur famille vers laquelle ils ne pouvaient plus se tourner. A noter que le chapitre où Chunhe raconte sa castration est particulièrement dur et poignant.
Au palais, certains se faisaient une place au soleil, accumulant pouvoir et richesse mais le gros des eunuques n'était que des esclaves maltraités et prisonniers des murs de la Cité interdite.
Ce roman émouvant se lit comme un document historique. On y rencontre la cruelle impératrice douairière Cixi, on suit l'exil à Xian de la cour chassée par les rumeurs de guerre avec les puissances occidentales, on y croise Pu Yi, le dernier empereur de la dynastie Qing.
Avec la chute de la maison impériale et l'avènement de la République, les eunuques n'ont eu d'autre solution que de se réfugier dans les monastères prêts à accueillir ces êtres ni femmes, ni hommes.
Un témoignage saisissant et instructif, à découvrir.
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Partiellement déçu par ces mémoires qui serait plutôt "Histoire d'un Chinois devenu Eunuque à la Cité Interdite". le résumé du livre espère bien des choses, mais au fil des pages, c'est vraiment tout autre.

Le mot "dans" utilisé dans le titre n'est pas approprié. Il aurait mieux valut mettre "de".

La 1er partie du livre (soit plus de la moitié du livre) narre l'histoire de Yu Chunhe avant son entré dans la Cité : l'ado travailleur, fidèle et servile. Issue d'une famille extrêmement pauvre qui travaille pour l'homme le plus riche du village, Yu va se montrer fidèle et travailleur, donc reconnaissant, envers cet homme bon envers lui et son père vieillissant.

Arrive ensuite, dans l'autre moitié du livre : sa castration, son service auprès de Maitre Diba (qui sera son protecteur) puis de l'impératrice Xiaoding. Enfin, après la déclaration de la République, il se met au service de Zhang Lande, ex chef eunuque. Un vécu en lance pierre, sans beaucoup de détails sur son service au sein de la Cité.

Où est passé cette vie quotidienne des castrats au service des puissants !!
Où est passé ces petits potins sur les complots, les jalousies !!
Où est passé ce témoignage exceptionnel sur des portraits des familiers !!

Je ne dis pas qu'il n'y a rien. Mais Yu Chunhe a passé 18 ans au sein de la Cité et peu de choses filtre sur ces 18 ans.

18 ans au service de personnes importantes dans un lieu où nul ne pouvait entrer sans autorisation, où la personnalité impériale était assimilé à un Dieu, et .... rien .... ou presque. Il n'y a pas suffisamment de "croustillant" "de complots", de pensée de la part de l'eunuque. Yu était dans la confidence des grands, il était les yeux et les oreilles de cet univers où les castrats étaient des esclaves corvéables et expulsables à souhait. Mais je n'ai pas ressenti, complètement, cet univers.

La partie sur l'exil de la cour impériale est très intéressante. Yu Chunhe donne un témoignage très captivant sur l'attitude de la cour mais surtout le caractère de l'Impératrice Cixi qui règne en maitre absolu sur tout le monde (sauf son favori), et le droit de vie et de mort qu'elle exerce envers ses semblables.

Ce qui est à retenir aussi, ce sont les sentiments et le destin de ce jeune chinois, châtré de force, pour avoir aimer une jeune femme qui était promise à un autre homme.
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Yige Quinggong taijian de caoyu
Traduction : Nadine Perront.

Longtemps, les dynasties impériales chinoises se contentèrent de castrer les serviteurs les plus proches des épouses impériales. Et, jusqu'à l'arrivée des Han orientaux au pouvoir, vers l'an 25 de notre ère, il était hors de question que les eunuques accédassent à des postes non-serviles.
Mais les choses allaient changer sous l'Empereur Guangwu. Ce fut lui qui, le premier, institua la castration pour tous les serviteurs évoluant dans la Cité Interdite. Et ce fut lui encore qui, le premier, en éleva certains aux plus hautes dignités, provoquant ainsi la colère des lettrés qui, non sans raison, prédirent que pareil état de fait ne ferait que multiplier les intrigues.
Intermédiaires obligés entre l'Empereur et ses courtisans, les eunuques devinrent vite indispensable. Un haut fonctionnaire souhaitait-il voir sa requête présentée au meilleur moment ? Il versait alors un pot-de-vin à tel ou tel eunuque et, pot-de-vin après pot-de-vin, finissait par obtenir satisfaction. Ce qui permit aux plus habiles des castrats impériaux de se préparer de très confortables retraites hors de la Cité interdite.
En règle générale, c'était d'ailleurs la misère qui les avait poussés à renoncer à leur virilité. Mais si certains le faisaient en pleine connaissance de cause, il existait en parallèle un véritable marché de jeunes garçons que des pourvoyeurs avisés achetaient à leurs parents avant de les vendre aux castrateurs impériaux.
A l'époque où Yu Chunhe, le héros de ce récit, devint eunuque, il existait à Pékin deux castrateurs officiels : Bi le Cinquième et Liu-la-Fine-Lame. L'avantage de ces castrateurs était que, en véritables professionnels, ils évitaient la mort à leurs patients. La mort mais pas la douleur, ainsi que le constatera Yu, alors âgé de 17 ans. Pour le reste, Bi et Liu usaient de procédés qui n'auraient pas dépaysé un proxénète occidental : ils acceptaient souvent de loger chez eux les enfants ou les adolescents que leur amenait un parent "bien attentionné" - l'oncle Qian dans le cas de Yu - le nourrissaient, l'encourageaient à reprendre des forces et à se détendre jusqu'au jour où ils lui mettaient le marché en main : "J'ai dépensé tant de taëls pour toi. Rembourse-les moi ou alors, laisse-moi te castrer et te faire entrer au Palais afin que tu puisses me rembourser."
C'est de cette manière que le piège se referma sur le malheureux Yu Chunhe. Fort heureusement pour lui, il ne fut pas commis au service de l'Impératrice douairière Tseu-Hi, réputée extrêmement difficile et cruelle avec ses dames de compagnie comme avec ses serviteurs.
Yu Chunhe, personnage ayant authentiquement existé et dont le récit forme la base de cet ouvrage, sera l'un des derniers eunuques de la dynastique mandchoue des Qing. Après l'abdication du petit-neveu de Tseu-Hi, Pu Yi, et la prise de pouvoir par Sun Yat-sen en 1912, il se verra contraint de quitter la Cité interdite et de retourner à la vie ordinaire, largement diminué bien sûr. Dan Shi rapporte une fin heureuse, un amour de jeunesse enfin retrouvé et qui accepte d'épouser Yu mais, si cela est vrai, tous, parmi les 1900 eunuques que comptait la cour des Qing sur sa fin, n'eurent pas cette chance.
D'aucuns s'étonneront de voir le mot "mariage" accolé à celui d'"eunuque." C'est ignorer que, en se privant de leur virilité, les eunuques n'en perdaient pas pour autant tout désir sexuel. Même dans la Cité interdite, les eunuques trouvaient chaussures à leur pied et consommaient leur union au moyen de substituts bien connus des sex-shops. La frustration n'en demeurait pas moins présente et, chose encore plus grave dans la société chinoise, le castrat ne pouvait prétendre à aucune descendance : dans ces conditions, qui ferait brûler l'encens pour sa mémoire sur les tablettes des ancêtres ?
La légende veut que certains grands eunuques et favoris soient parvenus à conserver intact leur potentiel sexuel. Pour la période qui nous intéresse, on citera An Te-Haï, que l'Impératrice Tseu-Hi sacrifiera cependant à la raison d'Etat et surtout son autre grand favori, Li Lianying, que nous dépeint ici Yu Chunhe.
Pour en savoir un peu plus sur la grandeur et la misère des eunuques impériaux, à la fois hommes de pouvoir et de servitude, lisez "La Vallée des Roses", ce roman que Lucien Bodart reconnaissait avoir écrit sous alcool et sous emphétamines et qui est d'une flamboyance quasi sadienne et visionnez - si vous le pouvez - "L'Eunuque impérial" de Tan Zhuangzhuang, que le cinéaste réalisa en 1991 sur la vie justement de Li Lianying :
http://www.filmclubcannes.com/l_eunuque_imperial.htm ;o)
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Tout d'abord je n'y connais rien en littérature asiatique, c'est une première pour moi. Je pensais bêtement que les Eunuques n'existaient que dans les Harem et le monde merveilleux "d'Aladin". Franchement l'histoire des Empereurs en Chine était un véritable mystère aussi. Alors je voudrais dire merci au challenge Multi-défi 2016 pour cette découverte mais aussi à la proposition d'un copinaute.
Bon quoi dire de ma lecture. Premier ressenti, lecture longue et difficile en concentration. Je m'explique, le récit de Yu Chunche est tout en description en s'arrêtant sur beaucoup de détails sur la vie de son entourage hors la Cité interdite. On sent le côté observateur et respectueux du narrateur mais c'est extrêmement long pour arriver à l'histoire qui nous intéresse le plus : sa vie dans la Cité interdite. Car comme le précise le titre et la quatrième de couverture j'aurais du être face à ses humiliations, la réalité morbide des Eunuques et les châtiments de la Royauté asiatique au siècle dernier.
Je dirais que dans l'ensemble j'ai eu beaucoup de mal à accrocher mais la vie de ce jeune chinois est émouvante et sincère. Donc je refusais de lâcher mon livre et fort heureusement. Et oui en fermant ses mémoires nous apprenons une partie affreuse de l'histoire de la Chine, faits que j'ignorais complètement.
Comment pouvait-on traiter ces hommes de cette manière? Il est vrai que mes idées préconçues c'était celui du harem comme Aladin, celui heureux de vivre au milieu de ses chouchoutes, mais pas de l'esclavage pour un oui pour un non. Pas de ces sévices corporelles sans aucune autorisation de l'être car tout le respect est du aux anciens.
Yu Chunche va vous arracher la larme à l'oeil du début jusqu'à la fin sur sa servitude sans faille quoiqu'il arrive.
Je dirais au final que c'est une lecture intéressante dans l'ensemble mais j'en lirais rarement car le style asiatique est pour moi trop longue sur la narration. J'aime découvrir donc affaire à suivre pour un prochain dans un challenge.
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Le témoignage passionnant d'un eunuque au coeur de la mythique Cité Interdite. L'auteur nous raconte son parcours qui n'a rien d'un rêve contrairement à ce que l'on voit dans les films.
Car non seulement ces hommes endurent de très grandes souffrances physiques avant de devenir eunuques mais de plus, leurs conditions de vie sont loin d'être agréables. Ils ne choisissent pas pour qui ils travaillent et doivent le plus souvent commencer par être le serviteur d'un autre eunuque ayant plus d'expérience.
Affamés en permanence, souvent battus, régulièrement humiliés, devant rester des heures debout pour surveiller une porte ou devant effectuer des tâches ingrates, ces hommes certes enviés par le peuple, n'avaient pas du tout une vie de tout repos. Bien souvent ils étaient chassés de la Cité Interdite sans préavis et pour toutes sortes de raisons et se retrouvaient sans aucune famille ni ressource du jour au lendemain.
Ce témoignage m'a semblé particulièrement touchant même si je l'ai trouvé un peu court et que j'aurais aimé connaître plus de choses sur leurs conditions de vie.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Tout à l'heure, alors que je lui préparais une pipe, sa mère est venue. Elle était très nerveuse. Elle lui a dit : « Je viens d'entendre que tu aurais tué ta troisième épouse. Est-ce vrai ? » Il lui a demandé : « Comment sais-tu ça ? » Elle a dit : « J'ai entendu la nourrice Li raconter qu'elle t'avait vu entrer dans la remise avec un fouet, vers minuit. Après, elle aurait entendu la concubine crier, hurler, supplier, et toi qui aurais frappé jusqu'à ce qu'elle se fût tue tout à fait. Tu l'as tuée, dis-moi ? » Le maître n'a rien répondu et elle a demandé : « Qu'as-tu fait du cadavre ? » Il a dit : « Je l'ai découpé en morceaux. En huit exactement, si tu veux tout savoir. Puis je les ai mis dans une valise et ce matin, j'ai demandé à Duan le Sixième d'aller la jeter dans la campagne, en dehors de la ville. » Sa mère s'est alors mise à pleurer en tremblant comme une feuille. « Pourquoi es-tu si cruel, qu'elle disait, pourquoi ? Quel mal t'avait-elle fait pour mériter que tu la tues ? Depuis sept ans qu'elle était chez nous, on n'avait rien à lui reprocher. - Mêle-toi de ce qui te regarde ! qu'il lui a dit d'un air mauvais. Moi, j'avais quelque chose à lui reprocher.
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Qu'allons-nous devenir, nous qui avons passé notre vie à travailler honnêtement sans jamais voler, piller ni détourner ? me dit un jour un vieil eunuque, les yeux noyés de larmes. J'étais encore enfant lorsque je suis entré ici, et à l'époque, je me consolais de ne jamais avoir de descendance en caressant l'espoir de devenir un jour chef de palais. Je me disais qu'alors je ferais l'honneur de ma famille et que pour mes anciens amis aussi, je serais enfin un personnage. Quelle dérision ! Je suis aujourd'hui si misérable que je n'oserai jamais plus les regarder en face. Il n'est pas utile que je retourne chez moi pour leur faire honte à tous. Je sais fort bien qu'à ma mort ils refuseront de m'inhumer auprès de nos ancêtres. Ni homme ni femme, nous ne sommes que des monstres qu'aucun parent n'accepterait de prendre chez soi, pas même comme domestique. Dans quelle misère va-t-on finir ? Le plus sage serait de se jeter dans le fleuve pour en terminer au plus vite.
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Entre les murs du palais, les actes les plus naturels de la vie quotidienne devenaient si compliqués que je compris bien vite la nécessité d'un apprentissage. Prenons l'exemple de la pipe. Quoi de plus simple que d'allumer une pipe à qui veut fumer, et combien de fois ne l'avais-je point fait pour mon père ? Or, ici, c'était toute une affaire. La encore, il convenait de présenter la pipe à genoux et de rester dans cette position en tenant le fourneau des deux mains, tout le temps que le maître tirait sur le tuyau. Dans le cas d'une pipe à tuyau court, où il était nécessaire d'être debout pour pouvoir la tenir, il fallait néanmoins garder le corps incliné en signe de respect. En fait, la difficulté de l'entreprise tenait moins à la technique qu'à la connaissance de la psychologie du maître à servir, nous expliqua le vieil eunuque, qui devait savoir de quoi il parlait.
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Yujie, dont le nom qui signifiait Pureté de Jade n'aurait pu être mieux porté. Car tout en elle était pureté. Pureté, la lourde natte de ses cheveux de jais qui ondoyaient au creux de ses reins cambrés ; pureté, le parfait ovale de son beau visage et pureté, son teint, diaphane comme la brume matinale que le soleil levant tendrement rosissait ; pureté encore que les perles noires de ses grands yeux dans lesquels un feu ardent pétillait en mille nuances dorées ; pureté, la peau d'albâtre de sa chair souple et fine que sa veste livrait jalousement à nos regards au détour d'un col ou d'un poignet ; pureté, les courbes légères de ses formes naissantes qui nous chaviraient le cœur et nous mettaient le feu aux joues ; et surtout, pureté que son cœur et que son âme auxquels les miens, dans le secret, avaient juré éternité.
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Sa voix était un chant, comparée au nasillement de la maquerelle, mignarde et délicate avec ce rien d'affectation qui est autant de grâce. Une grâce dont la nature l'avait comblée, et de laquelle la technique moderne, je m'en apercevais maintenant que je la voyais en chair et en os, était impuissante à rendre compte : elle était mille fois plus belle que sur la photo. La main même des dieux semblait avoir paré. Ses yeux étaient de jais, ses lèvres de corail, ses dents de perle fine ; son visage était un bijou à lui tout seul. Elle leva vers Zhang Lande une moue délicieuse, qui arqua ses fins sourcils et retroussa légèrement son petit nez mutin. Sa courte veste d'intérieur rose tendre et son pantalon de soie assortie mettaient en valeur la sensualité de son corps. Deux petits chaussons de satin blanc brodés de roses pourpres enveloppaient ses pieds minuscules.
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