Ivan Ivanovitch, notre héros, écrivain sans le sou, plus ou moins raté, décide d'aller se distraire en assistant à l'enterrement d'un membre de sa famille. On l'ignore royalement, mais il décide de rester dans le cimetière et là il commence à entendre des voix…
Ce sont les morts qui discutent entre eux, sur ce qui fut leur vie, leurs regrets, n'hésitant pas à jouer aux cartes entre eux, et les conversations sont à peu près aussi animées que chez les vivants. On rencontre un général, une vieille dame, un boutiquier… Ils attendent en fait, l'arrivée des nouveaux pour mettre un peu de sel dans la conversation.
Dans cette nouvelle extravagante presque surréaliste, on retrouve les thèmes chers à
Dostoïevski : la pauvreté, la mort, l'écrivain maudit et même les références au jeu (il a choisi de faire jouer les morts aux cartes, les osselets, cela aurait été plus drôle !), mais aussi ce qui le hante toujours : la souffrance, la maladie, la mort.
Cependant, l'air de rien, il dénonce aussi, au passage, les droits bafoués ou le manque de liberté du régime Tsariste, qui n'a jamais été tendre avec lui, allant jusqu'à l'envoyer en déportation.
J'ai bien aimé cette nouvelle, même si ce n'est pas l'enthousiasme habituel, force est de constater que
Dostoïevski réussit toujours à m'emmener dans son univers, car il aborde des choses tristes toujours avec une pointe d'ironie. Il est brillant dans le drame, comme dans l'interrogation philosophique, ou ici quand il frôle l'absurde. de toute manière, tout le monde sait que je suis une groupie de l'auteur, donc le plaisir sera toujours présent…
En ce qui concerne le titre, «
Bobok » signifie petit haricot mais, dans le cas présent il est plutôt synonyme de « non-sens ».
C'est ma quatrième lecture dans le cadre du Challenge du mois de l'Europe de l'Est et je remercie le site « bibliothèque russe et slave.com » où je déniche toujours des pépites
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