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4,03

sur 3320 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il est des destins auxquels il est impossible d'échapper. Seul le silence nous conte celui de Joseph Vaughan, jeune garçon vivant dans une petite ville du sud des Etats-Unis, où une série de fillettes entre huit et douze ans sont assassinées dans d'horribles circonstances. Écrivain en herbe, le jeune garçon vient de perdre son père et il se sent très concerné par ce qui se passe. A l'heure où toute la ville se lance dans une véritable chasse aux sorcières pour trouver l'assassin, lui voudrait juste pouvoir protéger ces petites filles. Une histoire qui le hantera toute sa vie…

Connu pour ses polars et ses thrillers, ce premier roman traduit en France de R. J. Ellory est atypique et déroutant, mais plein de finesse et de pudeur. Les premiers temps de ma lecture ont été un peu laborieux, je le reconnais. Je ne voyais pas du tout où l'auteur voulait en venir, à nous raconter par le menu la vie de Joseph, la moindre de ses pensées à propos de ses parents, son institutrice, ses voisins, et les petites filles enfin. Et puis peu à peu, je me suis surprise à aimer ça. Joseph est un personnage très attachant, un bon garçon auquel sa mère a inculqué nombre de belles valeurs, un chevalier au sens noble du terme. Comme une flagrante injustice, le destin, à moins que ce ne soit le tueur, va s'acharner contre lui.

La plume de R. J. Ellory dans ce roman est juste extraordinaire. L'auteur se place dans la peau de ce jeune homme et il nous livre son histoire comme un témoignage, comme si Joseph était là, assis en face de nous, et nous contait sa terrible histoire. Alors certes, le texte n'est pas dénué de certaines longueurs et j'avoue être passée à côté de quelques références historiques américaines (sur certaines personnalités essentiellement), mais c'est aussi cette lenteur qui fait qu'on se sent si concerné par ce arrive à Joseph. Cela rend le dénouement d'autant plus brutal et certains l'ont reproché à l'auteur. J'ai personnellement trouvé qu'il collait tout à fait à l'état d'esprit de Joseph à la fin de sa vie.

Ne vous attendez pas à de grands frissons. C'est plus un roman noir qu'un thriller, mais R. J. Ellory excelle dans la création d'une ambiance noire et oppressante, sur laquelle plane l'ombre d'un tueur sans merci, par opposition à la foi et à la ténacité d'un jeune homme extrêmement attachant. C'était le second livre que je lisais de cet auteur, et je suis d'ores et déjà convaincue d'en lire bientôt d'autres. Un roman à découvrir, vraiment.
Lien : http://etemporel.blogspot.fr..
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Ce thriller est tout simplement génial! L'histoire prend au tripes (il faut dire que les meurtres d'enfants c'est forcément touchant...) et malgré la "lenteur" du livre on ne s'ennuie jamais, le suspens est au rendez-vous! L'ambiance est étouffante, oppressante et on a qu'une envie, enfin connaitre le dénouement!
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J.R. Ellory fait des débuts fracassants avec ce roman d'une noirceur absolue, crépusculaire. Cette poursuite d'un serial killer par un écrivain sur plusieurs décennies vous piège avec une force inouie. D'abord par l'écriture dense et une construction grandiose. La peur, le soupçon, le doute s'empare du lecteur.
Ellory explore les profondeurs du mal avec une précision chirurgicale. le livre m'a fait pensé au film "Zodiac" de Fincher. Glaçant et impressionnant.
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Ayant particulièrement apprécié le Chant de l'Assassin, j'avais très envie de découvrir Seul le Silence de R.J. Ellory

Un mélange entre roman noir et thriller, cette histoire m'a complétement happé.

L'écriture de R.J. Ellory est particulièrement profonde, poétique, immersive, sombre, puissante, évocatrice.
Je me suis fortement attachée au jeune Joseph qui sera poursuivi par La Mort durant une bonne partie de sa vie.
Cet attachement à engendré ce que je préfère dans mes lectures : les émotions, l'implication, et cette envie de rester plongée dans le roman.

L'histoire commence en 1939 et le parallèle entre le début de la guerre qui se déroule bien loin de notre protagoniste et les évènements atroces qui, eux, arrivent dans sa ville, sont extrêmement bien construit.
Car outre le style de l'auteur, l'atout indéniable de cette histoire est sa construction.
Chaque phrase est à sa place, chaque évènement nous entraîne vers une fin que l'on appréhende mais que l'on a hâte de découvrir.

Joseph s'épanouit dans l'écriture ce qui apporte des ponts entre son vécu et ses sources d'inspirations puisées dans la littérature américaine et qui vont lui permettre de poser des mots sur son Histoire.

Alors oui, j'ai ressenti parfois quelques longueurs durant les 150 premières pages mais cela est nécessaire pour la suite du récit.

Un bémol sur la fin …. Bon déjà pas de surprise de mon côté et c'était vraiment dommage mais ce n'est pas la faute du livre, non, ce que je regrette vraiment ce sont les zones d'ombres qui restent, et après 600 pages et 30 ans de récit, tout est plié en 5 pages.
J'ai refermé ce roman sur un fort sentiment de frustration et l'émotion ressenti à différents moments à malheureusement été absente du fait de cette conclusion bien trop abrupte.
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Quand un drame survenu dans votre jeunesse vous poursuit toute la vie.
Nous sommes en Géorgie, dans la petite ville d'Augusta Falls, à la fin des années 1930. Tandis que la guerre menace puis éclate en Europe, le comté est secoué par une série de meurtres sanglants de fillettes entre 7 et 12 ans. Plusieurs d'entre elles étaient en classe avec Joseph qui s'en trouve bouleversé. Avec un groupe de copains, il décide d'aider le shérif à surveiller la ville, à protéger les petites soeurs des uns et des autres : ils seront les Anges Gardiens. Mais que peut une poignée de garçons face à un tueur en série ? Joseph se sent impuissant, culpabilise de ne pouvoir rien faire. le récit est rétrospectif : devenu adulte, il se trouve dans une chambre d'hôtel à New York, deux coups de feu viennent d'être tirés, un corps gît à ses pieds. Est-ce le tueur ? Qui est-il ? Comment Joseph en est-il arrivé là ?

Au thriller se mêle une dimension historique et une autre plus introspective. L'auteur nous plonge dans l'Amérique profonde, celle des petites villes aux mentalités étriquées, où les générations s'installent sans jamais bouger, reproduisant les habitudes de leurs aînés. L'instruction est modeste, on vit de petits boulots. Joseph habite seul avec sa mère, la vie est dure, la pauvreté omniprésente. Leurs voisins, la famille Kruger, sont allemands, et en cette période de nazisme ravageur, le père, Gunther, fait un coupable idéal (« Ils veulent savoir qui est responsable, et lorsque des gens effrayés parlent ensemble, leur instinct naturel est de désigner celui qui est un peu différent, celui qui sort un peu de l'ordinaire »). Joseph aussi sort de l'ordinaire : il a un certain talent pour écrire. D'ailleurs c'est ce qu'il fait : il nous écrit le déroulé des événements depuis la toute première enfant retrouvée découpée.

Les meurtres sont atroces mais assez peu décrits : Joseph n'en sait que ce que l'on veut bien lui dire. On a ce sentiment tout au long du récit, d'être à la fois extérieurs à l'enquête, et immergés dedans du fait que le héros est « malgré toi un protagoniste de cette pièce ». Même s'il enquête plus ou moins (les moyens de l'époque n'ont rien à voir avec ceux d'aujourd'hui), c'est davantage un ressenti que des indices que Joseph nous communique. L'affaire le hante, toute sa vie tourne autour. Chaque fois qu'il pense approcher le bonheur, un nouveau drame survient (son existence en est jalonnée) ou bien un nouveau meurtre. Même lorsqu'il part à New York tenter sa chance en tant qu'écrivain, le passé, la mort le poursuivent.

Alors toujours Joseph revient à Augusta Falls, en esprit et physiquement, cherchant inlassablement des réponses (« Pourquoi moi ? Pourquoi cette vie m'avait-elle été réservée ? »), espérant « trouver un sens à tout ça ». C'est un être à fleur de peau, un « type à part, toujours à poser des questions sur des choses dont tout le monde se fichait. » Au fil du temps, tout le monde a enfoui le drame mais pas Joseph. Certes sa ténacité (question de survie mentale) sera payante mais il ne trouvera pas le repos pour autant comme en témoigne son ultime oeuvre. Car cet homme qu'il finira par démasquer, en le dépouillant de son enfance, lui a irrémédiablement souillé l'âme.
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R.J. Ellory est un grand auteur de thrillers, cela ne fait plus aucun doute dans ma tête. Après avoir été conquise par "Les anonymes" puis "Mauvaise étoile", voilà qu'il me tombe entre les mains son premier roman "Seul le silence". Je remercie d'ailleurs chaleureusement mon amie Delphine pour le prêt...
Sur la première et la quatrième de couverture de ce roman, on peut dire que les hommages sont nombreux même sur mon petit livre de poche : "Un livre magnifique, qui vous hantera longtemps." Michael Connelly, "Ellory, dont on a hâte de lire les autres romans, a mis au point un subtil cocktail de mélancolie et d'effroi dont on n'est pas près d'oublier la saveur." Héléna Villovitch, Elle, "Un véritable piège, dévorant, parfaitement construit... une révélation." Michel Abescat, Télérama.

Quatrième de couverture : Joseph a douze ans lorsqu'il découvre dans son village de Géorgie le corps d'une fillette assassinée. Une des premières victimes d'une longue série de crimes. Des années plus tard, alors que l'affaire semble enfin élucidée, Joseph s'installe à New York. Mais, de nouveau, les meurtres d'enfants se multiplient...
Pour exorciser ses démons, Joseph part à la recherche de ce tueur qui le hante.
Avec ce récit crépusculaire à la noirceur absolue, R.J. Ellory évoque autant William Styron que Truman Capote par la puissance de son écriture et la complexité des émotions qu'il met en jeu.
Prix du roman noir, Le Nouvel Observateur.

Il y a des gens qui ne sont pas faits pour être heureux, des personnes qui n'ont pas le droit au bonheur absolu et sans ombrage. Joseph fait partie de ces gens-là malheureusement. Plus on avance dans le roman, plus on prend la souffrance de ce petit garçon puis de ce jeune homme dans la face à tel point qu'on se demande jusqu'où son courage et sa détermination vont le mener.
Il passe sa jeunesse dans un vieux village de Géorgie auprès de sa mère car son père est décédé. Il a des amis proches, il va à l'école et apprécie sa maîtresse mais surtout il a une passion pour l'écriture, un don que sa maîtresse tente à tout prix à mettre en lumière et à développer.
Mais les meurtres arrivent dans son petit village paisible, des petites filles sont violemment assassinées, des amies de Joseph, des élèves de sa classe qu'il fréquentait plus ou moins et cette sauvagerie le prend aux tripes, il veut mettre fin à cette cruauté, il cherche à être utile. Son jeune âge est bien évidemment un obstacle ainsi que sa peur naturelle et logique, les meurtres se poursuivent et atteignent les comtés alentour avec toujours plus de sauvagerie.
La mère de Joseph finit par perdre la raison et elle est placée dans une Institution qui tentera de la sauver pendant de longues années. C'est un coup douloureux supplémentaire dans l'esprit de Joseph qui doit trouver de petits boulots ici et là pour survivre. Il se réfugie alors davantage dans l'écriture de nouvelles. Heureusement la police pense avoir trouvé le tueur en série, c'est un proche de Joseph mais ce dernier ne cesse de se poser des questions sur cet homme qu'il a si souvent fréquenté.
Puis arrive enfin un rayon de soleil dans la vie noire et sombre de Joseph : une jeune fille qu'il aime à la folie et qu'il épouse. On se dit que ça va enfin bien aller pour lui, il a une compagne, une passion qui se développe plutôt bien, il va goûter au bonheur, mais non, l'auteur a décidé jusqu'au bout de crucifier le coeur de son héros. Joseph s'enfuit alors à New York où il espère faire publier ses oeuvres et en écrire bien d'autres. Mais c'est dans cette grande ville moderne que son destin va à nouveau l'emporter vers le meurtre et le sang. Sa Géorgie lointaine va l'appeler, les crimes se poursuivent et salissent Joseph au plus haut point. Il comprend alors qu'il ne pourra libérer son esprit torturé que s'il découvre l'identité du véritable meurtrier.

Pour un premier roman, je dois admettre que c'est une véritable réussite. Ellory nous embarque dans un crépuscule total, la nuit et toutes ses horreurs nous étreignent sans nous lâcher une seule seconde, les péripéties se multiplient et nous surprennent, ce roman est une danse avec les ombres qui vous essoufflera du début à la fin. Soyez prêts !
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Ce n'est pas un thriller banal que nous propose Ellory, c'est une véritable fresque, l'histoire de toute une vie d'un personnage formidable, entouré d'une noirceur impénétrable.
Le roman baigne dans une ambiance surannée, en grande partie durant les années 40 et 50. Que ça ne rebute surtout pas le lecteur potentiel, l'ambiance n'est pas "moderne", mais on est vite immergé dans cette atmosphère.
Le personnage principal est tout simplement magnifique, l'un des plus beau qui m'ait été donné de côtoyer durant mes lectures. On entre rapidement dans une empathie intense avec lui, depuis sa pré-adolescence, jusqu'au crépuscule de sa vie.
L'histoire de cet homme est hallucinante de noirceur, transpercée ça et là de rayons de soleil.
Le style de l'auteur est pour beaucoup dans la réussite du roman, l'écriture est fouillée et parfois lyrique, d'un niveau bien supérieur à la quasi-totalité des oeuvres du genre. C'est paradoxalement la seule critique que je porterais, Ellory ayant quelquefois trop tendance à se laisser griser par sa facilité d'écriture, certains (rares) passages auraient gagné à plus de sobriété à mon gout.
Une histoire d'une rare profondeur psychologique, à la fois roman social et thriller sombre tout en ambiance.
Cette lecture est bouleversante, dérangeante, touchante. Une lecture rare.
Ellory disait dans une interview au Magazine Littéraire "Quand on a lu un livre, on oublie généralement le nom des personnages, puis l'intrigue, mais on se souvient toujours du sentiment qu'il nous a laissé. C'est de cela que je pars : le sentiment que le livre devra susciter". Je ne saurai mieux dire ;-)

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Il est difficile de réellement cataloguer Seul le silence.
Si je dois faire un choix, je vais créer une nouvelle catégorie de thriller noir dramatique au plus haut point et lancer un appel à R.J. Ellory : Non, Monsieur Ellory, un seul homme ne peut pas vivre et supporter tout cela. Répartissez les dommages collatéraux, cessez de vous en prendre au pauvre Joseph Vaughan !
Dès les premières lignes, cette histoire est sombre, douloureuse, on sent qu'on va souffrir dans ces pages et de fait, rien ne nous est épargné, ni à notre pauvre protagoniste d'ailleurs.
Je pourrais reprocher à l'histoire d'être longue, lente et parfois rédhibitoire tant j'avais l'impression de tourner en rond, de relire les mêmes phrases, les mêmes situations et de ne rien en apprendre.
Puis, comme on laisse décanter un bon vin, je m'apercevais que ma conception n'était pas correcte et que l'histoire avançait à un rythme de sénateur mais qu'elle progressait.
J'ai tourné sans relâche les pages de cet ouvrage jusqu'à son déroulement final.
Seul bémol : l'identité du tueur m'est apparue trop tôt dans l'histoire et la surprise de la rencontre entre lui et Joseph ne m'a pas du tout marquée comme elle aurait dû.
Peut-être ne replongerais-je pas immédiatement dans le monde de l'auteur mais je sais que j'y reviendrai.
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Déroutant.
Qualifier le livre de thriller est réducteur. Thriller psychologique complète bien. Il y a bien des meurtres, en série de surcroit, dans une petite ville de Géorgie d'abord, puis dans d'autres états alentour, mais ce n'est pas l'enquête sur ces meurtres qui est le coeur du livre. On ne sait rien sur l'enquête d'ailleurs. C'est l'évolution psychologique du personnage principal - Joseph - qui est au coeur du récit. Il trouvera l'une des fillettes mortes et ces meurtres le hantent, le mettent dans un état de culpabilité qui va le dévorer de plus en plus. C'est un récit très noir, d'une écriture puissante. le dénouement de l'enquête et la révélation du coupable sont même anecdotiques, ce n'est pas commun.
La révélation d'un grand écrivain.
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La Mort, Joseph Vaughan l'a cotoyée de près toute sa vie. Orphelin de père, il vit avec sa mère dans la petite ville d'Augusta Falls en Géorgie. Il a 12 ans en 1939 lorsque débute une longue série de meurtres de fillettes. Des crimes atroces, perpétrés pendant près de 30 ans, qui vont briser irrémédiablement sa vie. Pour vaincre ses démons,que ni l'écriture ni son départ pour New-York n'ont réussi à combattre, Joseph n'a plus qu'une solution : démasquer le tueur qui a fait de sa vie un enfer.

Traduit pour la 1ère fois en France avec ce roman, R.J. Ellory a trempé sa plume dans une encre noire et indélébile pour écrire cet ouvrage tortueux et sombre qui n'a rien de commun avec les thrillers habituels et qui nous fait pénétrer au coeur même des peurs et obsessions d'un homme que la vie n'a en rien épargné. Au-délà du patronyme si proche, il partage avec Ellroy la même puissante évocation des souvenirs qui hantent ainsi qu'une écriture aussi belle que brutale.Une vraie découverte.
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