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Marc de Gouvenain (Traducteur)Lena Grumbach (Traducteur)
EAN : 9782868698957
257 pages
Actes Sud (18/02/1999)
2.94/5   8 notes
Résumé :
Le même jour, dans la même salle d’hôpital, deux femmes d’un même village ont accouché d’un garçon. Six ans plus tard, on découvre qu’il y eut méprise entre les enfants. Et on les échange. Le narrateur se retrouve exilé du paradis familial. Johannes — son meilleur ami, son double — prend sa place dans la "maison verte", enfin rendu à l’affection des siens...
Ce que raconte Per Olov Enquist, c’est le drame d’un ange déchu. Son apprentissage de la douleur. Sa d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
À la bibliothèque, j'ai choisi ce livre sans rien en savoir. J'aimais la référence au capitaine Nemo et, sans vraiment y croire, je m'imaginais cet aventurier excentrique et esseulé en train de lire dans la précieuse bibliothèque de son sous-marin. Il va sans dire qu'il n'y aura pas de réel capitaine Nemo, si ce n'est celui imaginé par un jeune garçon.

Mais je vais trop vite. Au début du siècle dernier, quelque part dans le nord de la Suède, il y a méprise au dispensaire et deux nouveaux-nés sont échangés. Quand l'erreur est découverte quelques années plus tard, il faut restituer les enfants dans les bonnes familles. C'est ainsi que l'existence du narrateur est bouleversée à jamais. Déchiré, il doit abandonner sa mère, la belle maison verte, ses repères, qui appartiendront désormais à son meilleur ami Johannes. de son côté, il atterrit chez les Hedman. Son père est un homme austère et silencieux alors que sa mère est malade physiquement et psychologiquement (elle se croit un cheval !). Ce nouvel environnement est troublant. Pas étonnant que le garçon ait trouvé un refuge dans la lecture. Et qui de mieux que le capitaine Nemo, défenseur des opprimés, pour lui venir en aide.

D'ailleurs, la présence du protagoniste de L'île mystérieuse est un élément intrigant. Très tôt dans ma lecture, j'ai cru qu'il s'agissait d'une présence fictive mais les références de plus en plus nombreuses à son sous-marin caché dans une ile au large de la Suède me laissèrent perplexe. Et s'il y avait vraiment un individu qui, à défaut de s'appeler réellement ainsi, avait choisi ce surnom ? À moins que ce ne soit celui que Johannes ait adopté plus tard, ou bien un double du narrateur lui-même. Pire, un fragment de son imagination. Rendu à la fin du roman, je jonglais encore entre ces différentes hypothèses.

Ceci dit, plusieurs autres éléments étaient tout aussi mystérieux, sinon plus. C'est que l'auteur Per Olov Enquist cherche à aiguiser la curiosité de ses lecteurs. Très souvent, il laisse glaner une information, fort incomplète, n'en dévoilant qu'une partie, puis la mentionne à nouveau à quelques reprises mais rarement en la montrant complètement. Par exemple, dès le début, il introduit Eeva-Lisa, fait référence à « l'incident dans l'escalier » qui l'implique, précise petit à petit son lien avec Johannes et le narrateur, les événements entourant sa venue, etc. D'ailleurs, la méprise menant à l'échange des enfants n'est expliquée qu'après le quart du roman. Pareillement pour la maladie d'Alfild Hedman, l'île Franklin et la disgrâce de Johannes. Les lecteurs sont prisonniers d'un brouillard qui ne lève des pans qu'à l'occasion.

J'aime bien les mystères - et aussi que les auteurs prennent leurs lecteurs pour des êtres intelligents - mais La bibliothèque du capitaine Nemo était peut-être un peu trop cryptique pour moi. Étrangement, même si je n'ai pas tant accroché au roman ni à son histoire, j'ai beaucoup apprécié la plume de Per Olov Enquist. Sa façon de décrire l'univers, le nord de la Suède, ses individus aux caractères fort distincts. Mais pas de longues descriptions, parfois une phrases ou deux, ou un paragraphe, suffisent à s'en faire une tête. C'est très évocateur. Pareillement pour l'ambiance. Dès les premiers mots, on sent que quelque chose d'important va se produire. Et ça continue ainsi tout le long du roman. Je suis vraiment tombé en amour avec la plume d'Enquist et j'ai vraiment hâte de lire autre chose de cet auteur.
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Ce livre nous parle d' un village du nord du Norrland ....
Une drôle de maladie dans ce coin, la porphyrie ....
(Deux grands types de porphyrie existent : celle induite par des intoxications avec des métaux lourds réversible si elle concerne un adulte et celle congénitale qui peut être soignée.)
Ce livre est le livre de la renaissance, celui qui a permis à Per Olov de renaître après l'épisode de la divine bouteille.
Alors en commençant ce livre, je suis indulgente, j'essaie de rentrer un peu dans l'histoire .... patience.
Florence Noirville, du Monde des livres, nous a précisé que,
« La spirale de l'alcoolisme, sa manière d'y sombrer de façon lucide et même “avec une perspicacité fracassante”, puis son retour à la vie, cette “résurrection” dont il parle aujourd'hui comme d'un miracle, Enquist les décrit dans sa poignante autobiographie, Une autre vie.  »
Certes nous pouvons constater qu'à travers son roman autobiographique, Per nous a décrit cette descente aux enfers. La bibliothèque du capitaine Nemo, est l'histoire de la plongée dans la folie, dans le fond du cratère du volcan ou de l'alcoolisme, et la résurrection .....
« Je me suis tu pendant quatre ans et deux mois, tandis qu'on m'observait, et que j'essayais de trouver un sens à tout. Ce n'était pas que je n'avais rien à dire, comme il le croyait. Mais je réfléchissais.
Ensuite, je fus guéri, comme ils l'annoncèrent. Il m'avait imaginé malade, mais je ne l'étais pas, et je ne suis pas guéri non plus, puisque je n'avais pas fait le bilan.
Les listes de sauvetage du bloc–notes me permirent de comprendre comment j'allais procéder. Je les retrouvai, après toutes ces années, dans la bibliothèque du capitaine Nemo."
N'oublions pas que PO, a subi une enfance terriblement austère. Il a grandi sous le regard de fer d'une mère luthérienne, avec deux ombres à son chevet : un père trop tôt emporté par la maladie, et un frère mort à la naissance. C'est dans le lit du petit défunt - "un cercueil pour vivants" - que dormira le jeune Enquist, coincé entre une bible castratrice et une éducation qui lui interdit la moindre incartade.
Alors la bibliothèque du capitaine Nemo est sa porte de sortie vers sa résurrection quand enfin il réussit à se libérer de ses fantômes .... le capitaine Nemo, le fils de l'homme, Eeva-Lisa.
Il ne s'agit pas de les sortir de son esprit mais simplement vivre avec, comme on le ferait avec des amis très chers.
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Un des romans un peu cryptiques de l auteur dans la veine de son dernier roman publie en français:" le livre des paraboles"
L auteur revient ici à son enfance rude ,austère et froide dans le nord de la Suède.
Disons le d emblée :l écriture elliptique et syncopée fait le charme et la difficulte du texte.
C est du pur Per Olov Enquist,on reconnaîtrait un de ses textes entre 1000.
J avoue avoir été charmee même si je n ai pas tout compris.
Le jeune narrateur ,très tot orphelin de père ,vit avec une mère aimante mais stricte( elle est institutrice et parcourt des étendues neigeuseset glacées à vélo pour rejoindre l ' école) et ultra religieuse (l église et les prédicateurs sont omniprésents ,la morale religieuse pese de tout son poids sur l iimaginaire du jeune garçon..)
Le roman est construit comme un long monologue de l enfant,le monde et les événements sont perçus de son point de vue grave et naif...
Il regrette de ne pas avoir d informations précises sur ce pere disparu...
Dechirement t de devoir quitter cette mère et ce foyer ,lui même et un autre enfant ayant été échangés a la maternité suite à une négligence des sages femmes,.
Les autorités retabliront l enfant chez ses parents biologiques ( on imagine le traumatisme)soit un
paysan un peu rustre et son épouse perdant progressivement la raison .Ce n est pas un cadeau:ils vont promener la pauvre femme dans les prés pour son plus grand plaisir car elle se prend pour un cheval mais
J imagine que l enfant s évade dans la littérature et en particulier dans les romans de Jules vernes:le capitaine Nemo,l ami imaginaire ( et protecteur ) de l enfant
L ombre de son frere mort tout bébé le hante mais ce n est plus son frère depuis la restitution
La douce jeune fille Eva-Lisa qui partageait son quotidien chez sa maman institutrice pour qu il se sente moins seul,cette toute jeune fille va mourir dans des circonstances tragiques dont il sera l acteur et le témoin
Cela fait beaucoup pour un enfant... il partira à la dérive pour rejoindre son double et le capitaine Nemo
Dédoublement,amis imaginaires,voix qui vous donnent des ordres de mission...
L auteur a écrit cette œuvre alors qu il émergeait d une longue période d alcoolisme et de dépression...
Ce récit me fait penser à la confession d un schizophrène avec toute sa sensibilité mais aussi l impossibilité de séparer le réel d une autre représentation de la réalité
Troublant...
Les enfants échanges sont amis,l un est l autre,qui est l un ?qui est l autre?





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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
On n'a pas besoin de croire au bonheur fabuleux, seulement de comprendre qu'il existe toujours un autre choix que la mort. Et puis, il faut conserver ce qui était douloureux. Inutile de se défiler, d'oublier, comme nous l'avons fait, aussi Johannes que moi. Car, dans ce cas, que nous reste-t-il? Si on ne conserve rien, il ne reste rien. Et alors rien de tout ce qui était douloureux n'a de sens.
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Quand quelque chose se passe, et qu'on n'a pas encore compris que c'est irrémédiable, on devient comme sourd. On n'entend rien, et du coup on s'imagine que personne ne parle. On ne dispose que de cette oreille-là pour entendre et à laquelle se fier. Et alors on se retrouve tout seul, quelque que soit le nombre de voix qui crient et qui entourent la personne ne détresse.
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"Il n'existe que trois sortes d'hommes : les bourreaux, les victimes et les traîtres.
Les bourreaux et les victimes sont faciles à comprendre. Les traîtres sont dans une situation beaucoup plus compliquée. Parfois, je crois que tout homme devrait être obligé une fois au moins dans sa vie d'être un traître. Ainsi, on comprendrait mieux les plus vils scélérats. C'est pour eux que ça s'avère le plus difficile. Mais quand on a été l'un d'eux, on sait mieux ce qu'est un homme, et alors on est en mesure de se défendre."
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On espère toujours un miracle.
Si on n'espère pas, on n'est certainement pas un être humain. Et, au bout du compte, on est quand même bien une sorte d'humain, non?
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Les oiseaux dormaient, engoncés en eux-mêmes et dans leurs rêves. Les oiseaux pouvaient-ils rêver?
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Videos de Per Olov Enquist (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Per Olov Enquist
2 octobre 2013
En 1770, alors que le jeune roi du Danemark, Christian VII, est atteint de folie, quelques nobles mènent à eux seuls les affaires du royaume. Contraint d'épouser l'héritière de la famille royale anglaise, le roi lui préfère une prostituée, aussitôt écartée par la Cour. Christian VII part alors à travers l'Europe pour retrouver sa chère disparue. Dans ce climat de confusion, les conseillers commettent l'erreur de convoquer au palais le docteur Struensee : instruit et progressiste, ce dernier obtient les faveurs de son roi, se rapproche de la reine délaissée et occupe une place que beaucoup lui disputent. En butte aux complots de toute sorte, le médecin signe de fait son arrêt de mort. Sous couvert d'un sujet historique, Per Olov Enquist met en scène les grands conflits d'idées du Siècle des lumières à travers des personnages emblématiques et intemporels.
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