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3,79

sur 665 notes
Pour les lecteurs, actuels ou plus anciens, des oeuvres de Conan Doyle et Agatha Christie, sans parler de Charles Exbrayat pour le style, ce roman est à mon avis une gourmandise.
On y trouve plein d'allusions aux romans de ces auteurs de polars aujourd'hui classiques.
Quant à ce roman, il est addictif, on ne s'ennuie pas une seconde et les fous rires sont nombreux.
Savoureux.
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Ce livre avait été proposé en lecture commune sur l'un des challenges auxquels je participe, et je me suis dit : « pourquoi pas » ? c'est que le titre et la couverture (autant celle du poche, qui a été la première que j'ai vue, que celle de l'ebook que j'ai finalement lu) m'intriguaient, ce qui suffisait pour me lancer dans l'aventure. Ma seule vraie crainte était de m'y perdre, car je n'ai jamais lu aucun livre de Conan Doyle – or, si Sherlock Holmes est indéniablement connu dans l'imaginaire collectif, je ne l'ai encore jamais approché de près car, même si j'apprécie beaucoup les romans policiers, je ne suis pas trop attirée par les classiques du genre… En refermant ce livre, je peux dire que cette méconnaissance n'a en rien gêné ma lecture, mais il est bien possible, en revanche, que je sois passée à côté de toute une série de choses – allusions, référence à l'une ou l'autre intrigue, etc. ce qui aurait peut-être rendu ce livre plus « vivant », sans mauvais jeu de mots.

Cela dit, que l'on connaisse intimement ou non l'univers de Sherlock et autres « concurrents » (on a plusieurs références notamment à Hercule Poirot, et un énorme spoiler sur les « Dix petits nègres » - ah pardon, il faut dire « Ils étaient dix », désormais – où Poirot n'apparaît pas, paraît-il), on comprend très vite que tout le livre est une extraordinaire parodie de ces romans policiers qui mettent en avant le flair lié à la logique d'un enquêteur principal, qu'il le soit de métier ou non, jusqu'à une résolution finale à laquelle le lecteur aurait pu arriver lui-même, si seulement l'auteur lui en laissait la possibilité… mais le fait-il vraiment ?

Le tout est assaisonné d'un humour, souvent noir, mais pas que, et surtout omniprésent : des tournures de phrases, des calembours et autres jeux de mots, des mots mêmes transformés pour l'occasion, et j'en passe. Contrairement à ce que j'ai lu dans l'une ou l'autre critique, ce n'est jamais de l'humour lourd en tant que tel ! En revanche, pas une seule phrase n'est épargnée, il n'y a pas une seule phrase sans une pointe piquante, un mot qui dérape, une allusion quelconque qui fait sourire – bref, cet humour parfaitement assumé est là tout le temps, tout le temps, tout le temps, au point de frôler parfois l'indigestion, c'est vrai…
Le plus incroyable quand on considère cette façon d'écrire quelque peu délirante, c'est que l'auteur a pris le parti, en plus, de faire une espèce de roman choral : on a la narration principale qui apparaît comme le journal d'une jeune journaliste qui a réussi à s'immiscer au milieu de ces holmésiens qui briguent la chaire d'holmésologie qui doit ouvrir à la Sorbonne. Mais cette narration est entrecoupée par des « fiches profil » sur chacun des holmésiens, ainsi que certaines explications – toujours introduites de la même façon, par exemple « H comme Holmésien » - destinées au livre « Sherlock Holmes pour les Nuls » que la même jeune journaliste est en train de rédiger. Et chaque style de narration présente quelques menues différences qui indiquent que l'on se trouve effectivement à un autre niveau. Et l'auteur va plus loin encore : plusieurs des holmésiens ont également voix au chapitre, que ce soit Dolorès qui écrit de longues lettres à ce qui pourrait être un confesseur, Durieux qui écrit son propre livre extrêmement guindé, ou Perchois qui écrit quant à lui à son « maître », sans qu'on sache très bien s'il s'agit d'un quelconque mentor extérieur, ou s'il croit écrire à Holmes en personne. Ainsi donc, par-delà ces jeux d'humour cités plus haut, l'auteur parvient quand même à différencier chaque voix, à en faire quelque chose de particulier et de reconnaissable !

Avec tout ça : inutile de préciser (quoique…) à quel point les personnages sont caricaturaux ! On est même au-delà des stéréotypes du genre, on est plutôt dans une espèce de surréalisme adapté à un pseudo-polar, où on ne cherche même pas à être crédible, mais où le maître-mot serait plutôt : plus tu es déjanté et improbable, mieux tu seras accepté dans ce cénacle burlesque. Car, oui, c'est bien de cela qu'il s'agit : on est réellement dans le burlesque, tous les codes habituels (du polar classique) sont défiés de façon sidérante. Et cela dépasse le seul cadre des quelques holmésiens et de la journaliste, car les « vrais » enquêteurs et autres secours, qui vont venir libérer ces gens enfermés dans l'hôtel (et tomber sur autant de cadavres), sont eux aussi tous plus douteux les uns que les autres…

Cela dit, si l'exercice de langue française est remarquable, si l'humour est agréable à condition de le lire par petites doses, ce livre ne m'a pas tout à fait emballée. L'intrigue même, également parodique évidemment, ne suscite qu'un intérêt restreint : on rigole (ou pas) aux nombreux calembours, on observe le microcosme composé de ces holmésiens bloqués dans cet hôtel lugubre, mais, pour ma part du moins, on ne s'intéresse pas vraiment à l'enquête (qui semble menée par la journaliste précitée), on ne se demande pas vraiment qui va être le prochain sur la liste des victimes, alors que c'est au coeur de l'intrigue, d'une façon de plus en plus aiguë, ni même qui est le meurtrier…. On lit ce livre pour sa forme (géniale), pas tellement pour son contenu (finalement assez pauvre) – ou, pour le dire autrement : l'aspect parodie est une totale réussite, mais l'aspect policier est plutôt raté. Sauf peut-être le sursaut final ?
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j'ai ri tout le long ! Enfin un roman qui sort des thèmes à la mode, un roman qui en a. Et puis je crois qu'avec cette maîtrise de l'écriture l'auteur pourrait nous raconter pendant 200 pages la vie de ses poireaux, j'adhérerais quand même. C'est comme passer une belle soirée au coin du feu avec notre tonton farceur, vous savez, celui qui picole un peu trop à votre mariage et qui trouve toujours le mot pour rire. C'est sarcastique et efficace. À lire !
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Une pincée de Sherlock Holmes et un soupçon d'Agatha Christie, le tout saupoudré d'un bon brin d'humour, et vous obtenez ce roman succulent.

Le ton ironique est vite donné et se distille au fil des pages ; je m'attendais à une ambiance « policier anglais » mais je me suis plutôt sentie attablée à un (bon) café-théâtre.

J'ai passé un bon moment de lecture, avec le sourire aux lèvres. J'ai beaucoup apprécié ce style d'écriture qui ne se prend pas au sérieux.
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Il y a énormément d'humour de tous genre dans ce court roman policier, et c'est ce qui permet de dédramatiser un peu la situation dans laquelle se retrouve les héros. On soupçonne tout le monde jusqu'à l'épilogue surprenant, on en apprend plus sur Sherlock Holmes et sur les théories qui existent sur sa vie (une des plus farfelues: il serait le père biologique d'Arsène Lupin!).
J'ai passé un agréable moment à la lecture de ce roman comique qui m'a évoqué Agatha Christie...
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( 16/05/2016 )

Avec notre nouvelle vie à Pablo & à moi, je n'ai plus eu trop l'occasion de lire pour le moment... du moins pas autant qu'avant!... Mais avant d'être dans cette phase de construction de nos nouveaux repères j'ai eu le temps de lire deux livres. Très différents l'un de l'autre, ils m'ont laissés une trace encore très vive malgré le temps écoulé...

Le premier et avant de vous en parler j'ai un immense MERCI à adresser à la lectrice qui a partagé son ressenti sur cette magnifique lecture. Je ne retrouve hélas plus son poste pour le lui adresser directement, mais sans ses mots je serai passée à côté d'une pure merveille! Il s'agit de "Corps et Ame " de Frank Conroy. C'est l'histoire d'un petit garçon, Claude, qui ne peut sortir de son appart tant que sa maman travaille et qui profite de ce temps pour jouer sur le piano caché dans un réduit... Pauvre et livré à lui - même, les années vont passer jusqu'au jour où sa maman décide de l'envoyer à l'école... Là c'est son destin qui bascule parce que sur le chemin, il va découvrir un magasin d'instruments et surtout faire la connaissance de Mr Weisfeld... Mr Weisfeld qui va voir en lui le prodige qu'il est. Sur fond de maccarthysme, c'est ensemble qu'ils vont construire tout un parcours fait de formations avec les enseignants les plus prestigieux, en plus d'une belle amitié, pour mener Claude vers la brillante carrière qu'il connaîtra... La magie de ce livre ne réside pas tant dans le parcours que dans l'écriture. J'avais beau ne pas tout connaître de la musique classique, j'ai eu l'impression de le lire avec de la musique qui sortait de chaque mot... J'ai aussi découvert l'envers du décor de ce monde mais cela sans rentrer dans une sorte d'essais avec étalage des connaissances... Mais plutôt avec les mots justes que pour arriver à me transmettre ce que Claude pouvait vivre et ressentir dans ces heures d'études, de travail pour en arriver à ces moments de pur jouissance de la musique!... Des histoires aussi riches que celle - là, ne les manquez pas! ;-)

Pour mon deuxième, j'ai été dans un tout autre style puisqu'il s'agit du livre de J.M. Erre, " le mystère Sherlock ". Dix universitaires se retrouvent en Suisse dans une hôtel pour élire le premier titulaire de la chaire dédié à Sherlock Holmes... Pour le moment rien de spécial, s'y ce n'est qu'après avoir été bloqué pendants 3 jours à cause du temps, les dix sont retrouvés morts... Que s'est - il passé pendant ces 3 jours?... le suspense est là jusqu'à la dernière page! Et Erre montre qu'il maîtrise bien l'atmosphère des Sherlock Holmes au point de nous offrir une enquête digne de notre détective préféré :-)!
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Si je le pouvais, j'attribuerais 5 étoiles puissance 10 à ce bouquin. Je n'ai jamais autant ri au cours d'une lecture. Je ne parle pas du rire silencieux, in petto. Non. Il s'agit du rire franc, sonore. Courrez vers ce roman, c'est un antidote de premier choix pour supporter la période anxiogène que nous traversons. Vive l'imaginaire !
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"Tout récit à énigme se résume à une entreprise de manipulation d'un lecteur par un écrivain. Car l'auteur se refuse toujours à accorder au lecteur ce qui fait sa supériorité : l'omniscience."
*
H comme holmésien : mammifère bibliophile vouant une passion à Sherlock Holmes.
*
En voici quelques-uns de ces passionnés un peu fêlés (plutôt givrés) "des doux dingues", réunis dans un hôtel suisse, afin de participer à un colloque à l'issue duquel sera nommé le futur titulaire de la 1ère chaire d'holmésologie de la Sorbonne.

Prestigieux poste très convoité...
Faites vos jeux !
Rien ni personne ne risque d'être épargné !
Que le meilleur gagne...

"- Que...que faites-vous là ? Vous...vous êtes mort !
- Oui, mais je vais mieux, merci".
*
Policier divertissant et marrant.
Humour décapant frôlant l'absurde.
Style de Cluedo montagnard à la Sherlock !Comique de langage.
Anti-morosité !
Sherlockement déjanté !
*
"La vie est infiniment plus étrange que tout ce que le cerveau humain peut inventer"... Elémentaire ? Mon cher Watson ?!
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Je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec ce livre, je craignais qu'il y ait un côté trop commercial avec ce titre.
Au final, l'univers de Sherlock Holmes est extrêmement présent puisque 10 universitaires se retrouvent à un colloque sur Sherlock pour savoir qui sera le titulaire de la toute première chaire d'holmesologie de la Sorbonne. Ils sont donc en compétition en se battant à coups de citations de Sherlock, d'éléments de sa vie etc. Sauf qu'après quelques jours de colloque, ils sont tous retrouvés morts... Qui a fait le coup ?
Cela pourrait paraître sérieux décrit comme cela. Sauf que l'écriture est (très) humorisitique. C'est drôle au début. Je craignais que cela devienne un peu lourd mais au final, on s'y habitue.
Il y a quelques éléments sur Agatha Christie. Il faut dire que ce livre a un côté de "Dix petits negres" (renommé "Ils étaient 10"). C'est d'ailleurs explicitement mis dans ce livre, ainsi que le dénouement de "Dix petits negres"
Au final, j'ai passé un bon moment mais sans plus, malgré le dénouement original.
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Dans les Alpes suisses, un hôtel très chic; les plus grands spécialistes de Sherlock Holmes y sont réunis en congrès pour décider lequel d'entre eux aura le privilège d'enseigner l'holmesologie à la Sorbonne, sous la houlette du grand professeur Bobo. Tout le monde y est, de la femme fatale au vieux beau, en passant par le nain retors et le grand dadais étourdi. Tout le monde, plus une journaliste, déguisée pour la circonstance en serveuse de l'établissement.
L'atmosphère est très tendue, et pour comble de malheur une avalanche s'abat sur l'hôtel, le coupant du monde trois jours durant.
Ce que vont découvrir les secours dépasse l'entendement...

J'ai souvent souri en lisant ce petit livre, rarement ri aux éclats cependant. A mon sens, la lecture est plaisante, mais le principal intérêt n'est pas là: c'est surtout un ouvrage d'une grande érudition sur le personnage de Holmes, on apprend plein de choses au fil des pages, et c'est aussi ... la réécriture malicieuse d'un roman d'Agatha Christie ! Mais je ne veux pas dévoiler tout le mystère, à vous de mener l'enquête !

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