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Stan Rougier (Autre)
EAN : 9782706722530
156 pages
Salvator (25/05/2022)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Chef d'escale de l'Aéropostale à Cap Juby, dans le Sahara, à la fin des années 1920, Saint-Exupéry forge une spiritualité qui prend tout son sens dans le désert. Mais ce désert n'est pas simplement géographique, il est d'abord intérieur. Il est celui d'un monde occidental de plus en plus matérialiste où erre l'homme, réduit à n'être plus qu'un consommateur gavé de marchandises inutiles et un « robot » mis au service de la machine. Saint-Exupéry nous lègue un testame... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un essai qui synthétise, entre les deux pôles que sont « Le Petit Prince » et « Citadelle », la quête profonde de Saint-Exupery qui traverse toute son oeuvre : Terre des hommes, Vol de nuit, Courrier sud, Pilote de guerre… « Le Petit Prince » et « Citadelle » en sont le testament, deux oeuvres où l'aridité du désert rappelle que l'homme est avant tout un être spirituel. L'oublier c'est ne pas comprendre sa vraie dimension et sa vraie nature. Cependant, St Ex élevé dans la foi chrétienne ne croît pas en Dieu. Son oeuvre traduit donc cette tension permanente entre le constat que nous sommes des êtres de religion alors que Dieu devient de plus en plus absent, nous laissant telles les termites vivre des vies de robot.

Il s'agit donc de rendre aux hommes une signification spirituelle, tache à laquelle St Ex s'attache avec d'autant plus de conviction que la perte prématurée de son frère François l'a profondément marqué. Au seuil de la mort, ce dernier le convoque en pleine nuit pour lui léguer son testament. Évènement qui ancre durablement en lui la conviction que « l'homme n'est qu'un noeud de relations », les seules choses qui comptent réellement pour lui. « Nous sommes des êtres de religion parce que nous sommes des êtres de relation ». Aussi St Ex est-il à la recherche d'une spiritualité sans Dieu, un humanisme spirituel, une « religion de l'Homme ».

Y accéder, édifier cette citadelle, suppose de savoir conserver l'Esprit d'enfance, dont « le Petit Prince » est la quintessence même. Vivre la vie comme un jeu comme St Ex l'a toujours fait, jouant son destin à pile ou face…jusqu'au dernier jour, jusqu'à la veille de sa dernière mission, où il ne respectera pas le règlement qui veut qu'un pilote dorme. On ne sait pas ce qu'il fit de sa dernière nuit. le vol, au-delà de la technicité et de la technique qui le rendent possible, est avant tout la réalisation d'un rêve d'enfance de l'humanité, un rêve qui lui permet d'accéder à de nouveaux horizons, à une poésie de la terre. « Par l'avion, on quitte les villes et leurs comptables, et l'on retrouve une vérité paysanne. »

Car être homme, c'est aussi être jardinier, transformer le désert en jardin.
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Le titre de cet essai peut donner lieu à un malentendu entre l'auteur et le lecteur. "Le catholicisme au désert" aurait été plus juste car Michel Faucheux ne fait de liens qu'avec la Bible.
Quand je lis "spiritualité", je pense religion, certes, mais aussi cheminement, recherche, bref, tout ce qui relève de l'esprit, de l'immatériel.

Saint-Exupéry a évidemment été élevé dans la tradition catholique. Mais il a aussi perdu la foi. Connaissant sa curiosité pour l'Autre, cela m'étonnerait beaucoup qu'il ne se soit pas intéressé à ses croyances.
L'auteur écrit lui-même "Ayant appris des rudiments d'arabe, il offre le thé aux chefs maures venus observer ce "roumi" curieux de leur langue et de leurs coutumes." (p.91) Mais pas de leur religion ?
Pourquoi se cantonner au catholicisme ? J'aurais aimé que d'autres spiritualités soient évoquées, l'aviateur en ayant forcément découvert au cours de ses nombreux voyages.

Certains éléments biographiques éclairent les écrits de St-Ex. Et notamment la fin du "Petit Prince" qui jusque-là me laissait sur ma faim. L'auteur fait résonner les lettres et les livres pour expliquer les différents concepts et thèmes récurrents de l'oeuvre de St-Exupéry (les Êtres-cour et les Êtres-jardin mais aussi la figure du jardinier, le désert, la fontaine, le vol, la termitière...) de manière intéressante. Mais ces résonnances impliquent de nombreuses répétitions au fil des différents chapitres.

De manière formelle, je n'ai pas compris cette mise en page qui ne sait quoi faire des (évidemment nombreuses) citations. Parfois dans le corps du texte, parfois dans des paragraphes distincts, sans qu'une logique explique ces variations.


Mais ces petits défauts ne sont rien en comparaison de ce raccourci entre spiritualité et catholicisme. Je m'attendais à une acceptation plus large de ce terme, qui aurait certainement enrichit cet essai. Dommage. J'espère être plus emballée par les titres tirés de la bibliographie !
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Nous ne sommes pas de nulle part, nous ne sommes pas des êtres déracinés qui surfons à la surface du monde comme le voudrait le capitalisme de la mondialisation. Être jardinier, c'est savoir le prix des racines. C'est savoir qu'une fleur ne pousse pas sans un sol qui la fortifie et qu'il n'y a pas de rose sans jardin. C'est reconnaître que nous sommes enracinés dans un sol, un territoire, un pays, une communauté de sentiments, de valeurs, de travail, de souvenirs et d'habitudes, cimentée d'invisible : "On est l'homme d'une patrie, d'un métier, d'une civilisation, d'une religion. On n'est pas homme tout court." [...]
On mesure combien l'enseignement de Saint-Exupéry fait écho aux débats qui nous agitent désormais : pouvons-nous brader, sans hésiter, notre héritage culturel et religieux ? Un présent dépourvu de racines historiques est-il vivable? L'idéologie de la table rase n'est-elle pas totalitaire et n'est-ce pas au nom d'un héritage historique, culturel et religieux que put être menée la lutte contre la barbarie pendant la Deuxième Guerre mondiale ? (p.94-97)
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"Moi j'étais fait pour être jardinier" («Lettre à Pierre Dalloz», 30 juillet 1944)
Le robot est une machine qui contredit la croissance de l'être humain, voué à croître et s'épanouir en esprit comme une plante ou une fleur. Un robot ignore la beauté d'une fleur et la mélancolie d'une rose: "Une rose n'est pas quelque chose qui éclot, s'ouvre et se fane. Ça c'est une description pédagogique. Une analyse qui tue la rose. Une rose, ce n'est pas des états successifs. Une rose, c'est une fête un peu mélancolique". Il ignore la méditation et la contemplation. Il ignore le vertige du silence. Un robot fonctionne, il est un artefact. (p.31)
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Voilà qui me rapprochait toujours davantage de la philosophie de Saint-Exupéry : une spiritualité demeurait-elle possible alors que Dieu devenait toujours plus absent de notre désert et que l’homme lui-même semblait frappé d’obsolescence, jugé incapable de rivaliser avec la machine, devenu une simple entité économique gavée de marchandises inutiles ? A mes yeux, le débat n’était plus entre matérialisme et spiritualité. Ce débat-là avait été tranché. Le matérialisme qui régnait en Occident depuis deux siècle avait montré ses limites. Il nous menait à une impasse d’existence. La question était plutôt désormais : une spiritualité sans Dieu, un humanisme spirituel, une « religion de l’Homme » vacillant ont-ils un sens ?
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Comme François, comme Antoine, le Petit Prince disparaît avec élégance et noblesse, suggérant que la mort est un faux-semblant qui revient à abandonner un corps trop lourd en forme de "vieille écorce" pour rejoindre sa planète : "'Tu comprends. C'est trop loin. Je ne peux pas emporter ce corps-là. C'est trop lourd.' Moi je me taisais. 'Mais ce sera comme une vieille écorce abandonnée. Ce n'est pas triste les vieilles écorces...'" (p.40)
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Le XXe siècle fut plus que jamais un siècle de ténèbres. La nuit que va traverser Saint-Exupéry à laquelle il consacrera un livre, Vol de nuit, est épaisse, elle est une nuit métaphysique où l’âme effrayée par les tourments de l’Histoire, doute et fat l’expérience d’un désert sans fin : « Maintenant j’écris sur un vol de nuit. Mais dans son sens intime, c’est un livre sur la nuit. »
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