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EAN : 9782070121441
176 pages
Gallimard (05/06/2008)
3.67/5   24 notes
Résumé :
Recueil de sept nouvelles, dont trois publiées en 1950, composées, pour certaines, dans les haltes, les pauses et les marges du 'Hussard sur le toit', ces histoires sont presque toutes de sang et de mort... 'Ce sang que nous avons tous envie de faire verser, de faire répandre et de faire ruisseler. Le sang des autres dans lequel se trouve toute notre liberté'... 'Nous nous délectons à des choses lugubres et tristes... Il est agréable de penser à la mort des autres.'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Faust au village est un recueil de nouvelles écrites dans les années cinquante et dont l'action se déroule dans le sud de l'Isère, une région que Giono connaît aussi bien que la Provence et à laquelle on l'associe le plus souvent. Sept nouvelles où la mort, le fantastique et l'incongru se côtoient. La mort, avec cette veuve qui fait un tri sélectif entre ses voisins et connaissances pour l'annonce du décès de son mari (Les Corbeaux) ou encore les partages d'héritage (Le Silence). le fantastique avec la nouvelle qui donne le titre de cet ouvrage, avec ce personnage étrange qui surgit sur la route déserte, les vêtements toujours secs alors qu'il tombe des trombes d'eau. Enfin l'incongru avec ces pèlerins qui voyagent avec une croix de la taille qui servit à crucifier leur dieu et qui cherchant asile pour une nuit dans une maison vont tout démolir en essayant de rentrer à l'abri ce bagage bien encombrant ! (La Croix) Il y aussi des récits de paysans (Le cheval et le petit vin de Prébois). de beaux textes, bien écrits qui rappellent que Giono était un grand nouvelliste.
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Gerberon déposé sur le catafalque de Giono, Faust au village -recueil posthume- se compose d'une glanure de nouvelles. Si on regrette un duo de fleurettes flétries (La Croix et le Cheval au pittoresque désuet et qui lorgnent vers Faulkner), on se réjouit de la fraîcheur poétique de certains boutons.

Dans Faust au village, inquiétant récit au ton bonhomme, un brave garçon prend le diable en stop. Giono pousse notre curiosité à son paroxysme avant de frustrer notre attente : la chute de son anecdote fantastique est lapidaire et désarçonne par sa brutalité.

Avec le Silence, c'est un Giono au sourire goguenard qui nous permet, témoin indiscret et ébaudi, d'assister aux échanges vinaigrés de villageois cancaniers. Rustres et rustaudes jabotent sur le décès du plus riche d'entre eux et spéculent sur l'héritage à venir. Puis dans le Mort, son oeil de geai pétillant davantage, l'écrivain railleur nous invite à une toilette mortuaire des plus cocasses.

Par prédilection, je retiendrai surtout Monologue et Notre vin, chroniques touchantes d'un monde aujourd'hui disparu : Giono, avec simplicité, y épanche son coeur et évoque avec tendresse un terroir isérois qui a abreuvé (Ah, l'admirable piquette de Prébois !) et nourri son imaginaire.

Un bouquet composite, des bagatelles en mineur... un Giono mezza voce.
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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Il faut dater cette oeuvre au carbone 14 pour la relier à la quintessence des oeuvres de Jean Giono. Elles lui sont contemporaines et pourtant ne se comparent pas. On cherche partout la vigueur de ses oeuvres majeures mais sans relier ces quelques nouvelles à son mouvement global. On y trouve bien le réalisme cru du microcosme rural et l'indéfinissable aura fantastique touchant à une inventive poétique de la nature, mais on attend d'autres variations sur le thème de l'humanité que ces sept petits bruissements. On a le sentiment de se trouver en présence d'une production mineure, d'études de cas ou de bouts d'histoires abandonnés que l'éditeur a rassemblés en raclant ses fonds de tiroir pour profiter de l'aura du grand homme, histoire d'accomplir le mythe de la transformation du plomb en or. Ce qui, il faut bien le dire, est le paradigme de beaucoup des éditeurs. Mais c'est vraiment triste car j'idolâtre Jean Giono bien au-delà de la propension des collèges de France à porter son nom, et en commençant par son oeuvre première, la trilogie de Pan (Colline, Un de Baumugnes et Regain), où la sueur des hommes se mêle à la réalité crue de la nature et crée des oeuvres justes et profondes, gonflées de vie, de vibration, de peur, et qui est, pour tout dire, belle et passionnante. Voilà une édition des faces B d'un grand parolier des chants de la terre qui ne sert pas son auteur. Je me mets à la place de celui qui voudrait découvrir cette âme merveilleuse par ce petit recueil douteux et qui forgerait son opinion à partir de cette seule édition. Giono est un grand parmi les grands, mais ce recueil comme économie antithétique est lui, petit parmi les petits.
Lien : http://souslevolcan.over-blo..
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J'ai bien aimé la lecture de ces sept nouvelles parues en 1950 - 1951 :
1 - Monologue
2 - le cheval
3 - La croix
4 - Silence
5 - le petit vin de Prébois
6 - Les corbeaux
7 - Faust au village.
Si après quelques semaines, je ne me souviens plus très bien du contenu de ces nouvelles, je peux dire ceci :
J'ai bien aimé l'histoire de la veuve qui, au moment de décider qui prévenir pour suivre l'enterrement de son mari fraîchement décédé, a un mot très aigre pour chacun de ses voisins !
Certainement du vécu.
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Recueil de 7 nouvelles (Monologue - le cheval - La croix - Silence - le petit vin de Prébois – le mort- Faust au village.) assez disparates mais d'un ton dans l'ensemble assez proche du Moulin de Pologne et des autres oeuvres de cette période ;un autre unité réside dans le lieu , le Trièvres.; j'aime bien la coloration fantastique de « Faust au village » l'humour noir dans « le mort ». « Silence » fait nettement penser à Ennemonde.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Nous mettons des fleurs devant nos fenêtres pour nous distraire. Le spectacle ordinaire du monde, nos admirables champs et forêts, ruisseaux et fleuves, montagnes et plaines, ne nous distrait pas. Notre richesse ne nous distrait pas ; notre monnaie ne nous distrait pas. Notre femme, nos enfants ne nous distraient pas et nous ne distrayons pas notre femme et nos enfants. Aimer ne nous distrait pas du tout. Rien de tout ça ne nous distrait de notre condition ; ne nous sort de notre condition. Et la vérité vraie, la triste vérité, comme on dit, est que, sans distractions, la vie est pire que la mort, elle est inutile et, à chaque minute, nous sommes face à face avec son inutilité.

- Silence
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Ceux qui ne sont pas des quatre villages disent que pour boire le vin de Prébois il faut se cramponner à la table. Eh bien, même s’il faut nous nous cramponnons et tout est dit. Nous ne sommes pas des collégiens. Vivez un peu parmi nous, imposez-vous nos habitudes et vous verrez si vous continuez longtemps à faire la fine bouche. Vous en arriverez même à boire notre vin blanc. C’est notre vrai vin de fête. Les étrangers qui en ont goûté et à qui on en offre encore répondent tous : « Non, merci » et c’est sincère. Nous n’insistons pas. A quoi bon ?
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Ce que nous cherchons dans les fleurs, c'est une distraction. Nous mettons des fleurs devant nos fenêtres pour nous distraire. Le spectacle ordinaire du monde, nos admirables champs et forêts, ruisseaux et fleuves, montagne et plaines, ne nous distrait pas. Notre femme, nos enfants ne nous distraient pas et nous ne distrayons pas notre femme et nos enfants. Aimer ne nous distrait pas du tout. Rien de tout ça ne nous distrait de notre condition. Et la vérité vraie, la triste vérité, comme on dit, est que, sans distraction, la vie est pire que la mort, elle est inutile et, à chaque minute, nous sommes face-à-face avec son inutilité.
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-Parle , Thérèse.Et d'abord , comment est-ce arrivé?
-Simplement. Hier, il était vivant , aujourd'hui ,il est mort.
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Marguerite était de cette race qui est plus à son aise dans la guerre que dans la paix. Elle préfère l’inquiétude. Elle a besoin de déséquilibre. C’est un amateur de vertige. Elle ne jouit que de faux pas. Elle ne vit qu’en balance. Elle ne vieillit pas de minutes accumulées contre nous, elle vieillit de coups de dés qui se détruisent l’un l’autre.

- Silence
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Denis Infante a publié son premier roman Rousse publié aux éditions Tristram le 4 janvier 2024. Il raconte l'épopée d'une renarde qui souhaite découvrir le monde. Un ouvrage déroutant par sa singularité. Son histoire possède la clarté d'une fable et la puissance d'une odyssée et qui ne laissera personne indifférent. L'exergue, emprunté à Jean Giono, dit tout de l'ambition poétique et métaphysique de ce roman splendide : "Dans tous les livres actuels on donne à mon avis une trop grande place aux êtres mesquins et l'on néglige de nous faire percevoir le halètement des beaux habitants de l'univers."
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