Gerberon déposé sur le catafalque de
Giono,
Faust au village -recueil posthume- se compose d'une glanure de
nouvelles. Si on regrette un duo de fleurettes flétries (
La Croix et le Cheval au pittoresque désuet et qui lorgnent vers
Faulkner), on se réjouit de la fraîcheur poétique de certains boutons.
Dans
Faust au village, inquiétant récit au ton bonhomme, un brave garçon prend le diable en stop.
Giono pousse notre curiosité à son paroxysme avant de frustrer notre attente : la chute de son anecdote fantastique est lapidaire et désarçonne par sa brutalité.
Avec le Silence, c'est un
Giono au sourire goguenard qui nous permet, témoin indiscret et ébaudi, d'assister aux échanges vinaigrés de villageois cancaniers. Rustres et rustaudes jabotent sur le décès du plus riche d'entre eux et spéculent sur l'héritage à venir. Puis dans le Mort, so
n oeil de geai pétillant davantage, l'écrivain railleur nous invite à une toilette mortuaire des plus cocasses.
Par prédilection, je retiendrai surtout Monologue et Notre vin, chroniques touchantes d'un monde aujourd'hui disparu :
Giono, avec simplicité, y épanche son coeur et évoque avec tendresse un terroir isérois qui a abreuvé (Ah, l'admirable piquette de Prébois !) et nourri son imaginaire.
Un bouquet composite, des bagatelles en mineur... un
Giono mezza voce.
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