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Huguette Hatem (Traducteur)
EAN : 9782490431021
162 pages
Tertium (12/05/2020)
3.36/5   7 notes
Résumé :
Doralice, jeune bourgeoise, a épousé Giacinto, fils de la comtesse Isabella et du comte Anselmo, apportant une dot de vingt mille écus. Le comte, amateur d'antiquités, se ruine, berné par ses serviteurs, pour satisfaire sa passion. La comtesse Isabella, méprise sa bru, et veut la soumettre... Doralice, fine mouche, cherche à évincer la comtesse. Le sage Pantalon, père de Doralice, essaie de ramener la paix dans la maison.

Avec la découverte de Pompéi ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Bah, bah, bah. Une pièce de Goldoni, c'est au moins la perspective de se divertir un moment. Alors oui, Goldoni n'en étant pas tout à fait à son coup d'essai avec La Famille de l'antiquaire ou La Belle-mère et la bru (bien que quelques vingt-cinq années de carrière fussent encore à venir), on serait mal venu de dire que la pièce est ratée. Mais.


Mais, bien que je n'aie pas lu énormément de pièces de l'auteur - ce serait grandement mentir que de prétendre le contraire, et je préfère encore décevoir ceux qui seraient, pour une raison obscure, fantaisiste et fort improbable, persuadés que je suis un puits de sciences -, je ne crains pas d'affirmer que ce n'est pas la meilleure (je ne manque pas d'air sur ce point, puisque que je me moque allégrement dans les musées des personnes qui disent de façon méprisante d'un petit Monet, sous prétexte qu'il n'est pas le plus connu : "Ce n'est vraiment pas son meilleur tableau." J'ai toujours envie de demander auxdites personnes : "Alors, c'est quoi, son "meilleur" ??? Et si vous citez les Nymphéas, je vous trucide sur place !!!")


L'histoire est simple : un noble, amateur pas du tout éclairé d'antiquités, comme il en fleurissait en Italie ou en Angleterre au milieu du XVIIIème, puis un tout petit peu plus tard en France, se ruine en cochonneries qui ressemblent à ses yeux (et seulement aux siens) à des merveilles dignes d'une collection prestigieuse. Il ruine en même temps sa femme, son fils et sa bru, cette dernière, issue de la bourgeoisie marchande, ayant pourtant apporté vingt mille écus de dot, déjà mangés au début de la pièce par les dettes de son beau-père (et ça ne fait que quatre jours qu'elle est installée dans la famille de son mari, ça promet pour la suite). D'où quelques soucis domestiques, comme on l'imagine. le ressort principal de cette comédie se trouve malgré tout ailleurs : dans l'inimitié que se vouent la belle-mère et la bru, Goldoni ne craignant pas de donner dans la misogynie pure et dure (on y reviendra).


C'est la première pièce de Goldoni que je lis et qui nécessite à mon sens d'être lue à haute voix pour que le rythme reste soutenu. La langue française peut difficilement rendre la vivacité de l'italien (c'est d'ailleurs dommage que nous n'ayons pas ici une version bilingue). J'ai beau ne pas lire l'italien, j'ai quand même compulsé la version originale, et on sent clairement la différence. Pour autant, les autres comédies de Goldoni que j'ai lues étaient aussi traduites en français (puisqu'évidemment je ne lisais pas plus l'italien alors que maintenant), et le besoin de se soucier de la langue d'origine ne se faisait pas spécialement sentir. Cela dit, il faut sans doute préciser que pour cette pièce de 1750, certains rôles étaient pensés pour être joués par des acteurs rompus à l'improvisation, qu'à la création de la pièce Goldoni a été très déçu du résultat, et qu'il a entièrement réécrits les rôles par la suite. Par conséquent, j'ai l'impression que, comme Goldoni n'avait pas encore achevé sa "révolution théâtrale" (ou je ne sais plus comment il appelait ça et j'ai la flemme d'aller vérifier l'expression exacte, je viens d'égarer le livre à force de l'avoir trimballé dans toutes les pièces de mon appartement , ah la la), parce qu'il était encore tributaire de la commedia dell'arte alors qu'il tendait à une nouvelle forme de comédie, cette pièce-ci souffre d'appartenir à un entre-deux.


C'est quand même bien composé dans l'ensemble, les personnages sont drôles, les répliques et les situations également, même si, il faut bien le dire, ça tend à se répéter un chouïa et à tirer un brin en longueur. Autant certains gags à répétition ne fonctionnent (et l'un en particulier fonctionne très bien) que parce qu'ils sont assumés en tant que tels, autant certaines scènes ne sont que les épigones d'autres scènes précédentes. Et d'autres scènes perdent de leur efficacité à la lecture, notamment celle où tout le monde entre et sort par deux portes - ce qui n'est pas sans faire penser aux vaudevilles de Feydeau.


Le truc qui m'a franchement gênée, c'est la misogynie affichée, accentuée par un mépris des classes populaires auquel je ne m'attendais pas du tout. Qu'on se moque des femmes aussi bien que des hommes, des domestiques aussi bien que des nobles, pas de souci. J'ai quand même lu sans que ça me perturbe plus que ça Les deux mégères d'Abington (XVIème siècle), qui était déjà pas mal question misogynie. Là, je suis sans doute plus pointilleuse avec La Famille de l'antiquaire parce que, comme je le mentionnais plus haut, le ressort dramatique est presque entièrement dépendant d'un motif misogyne un peu lourdingue, mais également parce que je ne connaissais pas cet aspect de Goldoni. de même, je ne lui connaissais pas ce mépris de classe qu'il affiche ici ouvertement, alors que dans d'autres pièces, ce sont toutes les classes de la société (vénitienne, en général) qui en prennent pour leur grade. Ici, oui, bon, les nobles sont un peu moqués, mais pas si méchamment que ça, les chefs de famille inconséquents également, mais pas tant que ça, alors que les bonnes femmes et les larbins en prennent plein leur tronche - ne parlons pas du seul personnage qui est à la fois une gonzesse et une bonniche : c'est le mal en personne.


Alors je comprends bien qu'utiliser les ressorts faciles qui marchaient du tonnerre à l'époque ait été très tentant. Il y a un tome des Compagnons du Crépuscule de François Bourgeon où il est question de ça : au théâtre, il faut bien gagner sa vie, et taper sur les personnes les plus ostracisées par la société, eh ben ça paye (on parle du moyen-âge pour Les Compagnons du crépuscule et du XVIIIème pour Goldoni, mais c'est la même idée générale). le problème, c'est qu'on a beau prendre du recul, ça n'est pas bien fin, et c'est encore sans compter sur l'apologie un tantinet outrée de la bourgeoisie qui a toutes les qualités, et, partie de rien et à force de travail, a bien mérité d'être riche : le mythe de la bourgeoisie travailleuse et méritante était en marche (oups, j'ai pas fait exprès ! Bon, vous savez ce que Freud pensait des jeux de mots et des lapsus...) Voilà qui fait perdre de sa force à la critique sociale de la Famille de l'antiquaire. Je pense que ce serait en tout cas intéressant d'étudier cette pièce par le biais de la sociologie - ce que je ne suis pas en mesure de faire (je lance donc un appel à candidatures). de même, ce serait intéressant de la comparer à des pièces comme George Dandin de Molière, qui traite à peu près des mêmes thématiques, mais plus subtilement.


Je ne pense pas que Goldoni, qui a composé une bonne centaine de comédies dans sa carrière (sans parler du reste), ait tenté d'être très ambitieux pour cette pièce, et je ne crois pas qu'il faille la prendre comme un modèle du genre. Certes, elle démontre que Goldoni travaillait à réformer le théâtre italien, certes, elle divertit, mais elle ne vaut clairement pas, du moins à mes yeux, d'autres pièces - je pense très fort à L'Éventail, bien plus fine, plus aboutie, plus... plus tout, quoi. (Et je viens donc de faire comme les gens qui ne citent que Les Nymphéas pour démonter que tel tableau ou tel tableau de Monet n'est pas son meilleur. Argh !!!)



Masse critique Littératures
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J'avais déjà lu une pièce de Goldoni mais cette lecture remonte à bien longtemps et je n'en ai aucun souvenir, même pas le titre. Je me rappelle juste que j'avais beaucoup aimé. La masse critique de janvier m'a donc donné l'occasion de redécouvrir cet auteur. Une redécouverte fort plaisante car « la famille de l'antiquaire » est une pièce très sympathique qui, derrière la façade humoristique, propose un portrait assez acide de la société italienne du 18ème siècle.

Les deux aspects, comédie et satire, sont bien équilibrés. La pièce est vraiment amusante, très agréable à lire, et on pressent que ça doit être un bonheur de la voir jouer sur scène. La pièce permet également de se plonger dans l'Italie du 18ème. D'une part, Goldoni évoque ici la grande mode qu'il y eut au 18ème autour de l'Antiquité, notamment suite à toutes les découvertes liées à Pompéi. D'autre part, l'auteur évoque avec une certaine causticité les relations sociales de l'époque entre les différentes classes. Et tout le monde ou presque en prend pour son grade : la comtesse est pédante et vit très mal l'arrivée d'une bourgeoise dans sa noble famille, aussi riche soit cette bru ; le comte est un idiot dont on peut se jouer facilement ; le fils du comte est assez falot et manque de caractère ; la bru a des prétentions arrogantes depuis qu'elle est entrée dans une famille noble et se montre désagréable avec sa belle-mère ; les sigisbées (sortes de chevaliers servants dans l'Italie du 18ème siècle) de ces dames sont hypocrites et ne courent qu'après leur intérêt ; les serviteurs sont malhonnêtes, n'hésitent pas à duper leurs maîtres ni à semer la discorde entre la comtesse et sa bru.

Tout ceci est dépeint dans une comédie virevoltante, très rythmée, dans laquelle on ne s'ennuie jamais. Je remercie vivement Babelio et les éditions Théâtre en Poche pour ce délicieux moment de lecture, à la fois drôle et intéressant dans le portrait d'une époque.
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Merci à Masse critique et aux éditions Tertium, que je découvre à cette occasion, pour l'envoi de ce livre.

Au premier abord la situation théâtrale paraît assez simple. Une jeune femme, Doralice, vient d'épouser Giacinto, fils du comte Anselmo. Giacinto et Doralice s'aiment mais le mariage a un autre motif: l'argent. Anselmo, pris par la passion des antiquités, est désargenté et Doralice apporte une belle dot. Comme il arrive, le mariage suscite l'hostilité de la belle-mère, Isabella, qui n'accepte pas que son fils ait été marié au-dessous de sa condition. le conflit s'envenime, notamment du fait que Doralice prétend à la direction de la maisonnée.
Mais c'est un peu plus compliqué. En fait d'antiquités, Anselmo se fait duper par son valet Brighella, qui, avec la complicité d'Arlequin, refourgue à Anselme des vieilleries qu'il prend pour des objets remarquables. Une servante, Colombine, attise l'inimitié entre la belle-mère et la bru, pour y gagner des récompenses plus substantielles. S'ajoutent deux chevalier servants, des sigisbées, le Docteur, auprès d'Isabella, et le Chevalier del Bosco, auprès de Doralice, qui cherchent une solution mais ne dépassent pas le niveau de la flatterie.
Et voilà, vous avez un bel imbroglio, bien difficile à dénouer. de solution, il n'y en aura pas vraiment, mais un apaisement sera trouvé par l'arbitrage du père de la mariée, Pantalon.
On reconnaîtra une satire des classes sociales vénitiennes du 18e siècle (même si la scène est à Palerme, c'est plus prudent): une aristocratie désargentée et arrogante, en proie à des lubies; une bourgeoisie qui tente de prendre sa place; et le peuple qui essaie d'améliorer son ordinaire en profitant de la situation.
Quelques personnages sont issus de la Commedia dell'arte: Arlequin, Colombine, le Docteur, Pantalon. Mais ils ont largement détournés de leur emploi originel. Goldoni la fait évoluer vers une comédie de caractère, en se référant à son grand modèle: Molière. La modernité de Goldoni est de ne pas rechercher nécessairement une solution à la situation. Les humains sont tels qu'ils sont et c'est ainsi. Tout ce à quoi l'on peut parvenir est un modus vivendi.
La pièce est plaisante, sans atteindre des sommets. Une chose est perdue en traduction: c'est l'emploi des différents niveaux de langages et dialectes italiens, qui doivent donner du relief au texte orignal: entre italien et dialecte vénitien.
Ce petit volume est une belle porte d'entrée dans ce théâtre relativement peu connu dans le monde francophone. Et pourtant Goldoni était francophile, il a écrit ses mémoires en français et a fini sa vie à Paris
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Je tiens avant tout à remercier les éditions Tertium et Babélio pour m'avoir adressé La Famille de l'antiquaire ou la belle-mère et la bru de Goldoni dans le cadre de l'opération Masse critique Littératures.
De Goldoni, je ne connaissais jusqu'à présent que le nom. La lecture de cette pièce m'a conduit à m'intéresser de plus près à cet auteur vénitien du XVIIIe siècle, mort à l'âge respectable de 85 ans et qui a quand même écrit en tout plus de 200 pièces, la plupart étant des comédies. A son époque, Venise était la capitale européenne du théâtre et comptait de très nombreuses salles. Goldoni a cherché à apporter un souffle nouveau aux spectacles de la commedia dell'arte en bannissant de la scène les masques et l'improvisation et en remplaçant les thèmes traditionnels par des intrigues et des personnages inspirés de la vie quotidienne. Son ambition était de « peindre » la société de son temps en écrivant des comédies de caractère propres à édifier les spectateurs. « Si j'avais l'esprit de Molière », écrit-il dans la dédicace au comte Borromée, « je ferai dans mon pays ce qu'il a fait dans le sien ».
La Famille de l'antiquaire ou la belle-mère et la bru a été représentée pour la première fois en 1750 à Venise. Ruinés par des années d'oisiveté et de mésentente, la comtesse Isabella et le comte Anselmo, son époux, ont consenti à une mésalliance pour leur fils Giacinto, en lui permettant d'épouser Doralice, fille unique de Pantalon, un riche bourgeois. Forte des vingt mille écus apportés en dot, Doralice prétend s'élever au même rang que sa belle-mère et cherche à l'évincer de la gestion des affaires familiales. le conflit entre les deux femmes oblige le sage Pantalon à intervenir cependant qu'Anselmo, tout à sa passion pour les objets antiques, se refuse à faire de même…
On retrouve dans la pièce de nombreux thèmes qui seront abordés plus tard dans les romans De Balzac notamment : l'importance de l'argent, sans cesse évoqué, les dégâts causés par les mariages arrangés, la passion dévorante qui conduit à la ruine, l'ascension de la classe bourgeoisie et les conflits que cela engendre avec l'ancienne noblesse. Mais ici nous sommes au théâtre, dans une comédie trépidante, riche de dialogues vifs et enlevés, où on ne s'ennuie jamais et où l'outrance des situations est toujours un prétexte pour rire. Un seul exemple avec ce dialogue entre le comte et sa belle-fille qui est venue se plaindre de n'avoir aucune robe pour se présenter dans le monde :
- Doralice : Votre servante, monsieur mon beau-père.
- Anselmo : Votre esclave, ma bru, votre esclave. Dites-moi, vous y connaissez-vous en antiquités ?
- Doralice : Oui monsieur, je m'y connais.
- Anselmo : Bravo, je m'en réjouis, mais comment se fait-il que vous vous y connaissiez ?
- Doralice : Je m'y connais parce que tous mes bijoux, toutes mes robes, sont des antiquités.
Dans cette pièce, Goldoni s'en prend aux moeurs de la société vénitienne d'alors, notamment à la mode des sigisbées, sorte de chevaliers servants censés conseiller les personnes de qualité mais dont l'intervention ne fait à chaque fois qu'aggraver les choses, et à celle des amateurs d'antiquités, qui sont les dupes de toutes sortes d'escrocs. Même si l'action se passe à Palerme, il s'agit d'un portrait peu flatteur de la société vénitienne du XVIIIe siècle où Goldoni semble s'en donner à coeur joie en n'épargnant personne, Pantalon mis à part.
Même si l'on peut regretter que les personnages soient parfois un peu caricaturaux ou que la pièce soit dénuée de toute poésie, comme on peut en trouver chez Shakespeare ou Hugo par exemple, j'en recommande toutefois la lecture car la satire reste très actuelle, les défauts de ses compatriotes mis en évidence par Goldoni se retrouvant en tout lieu et à toute époque, y compris bien sûr encore aujourd'hui. Et surtout, la pièce est souvent très drôle et doit être encore beaucoup plus amusante dans une belle salle avec de vrais comédiens…
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Merci à Babelio et à Tertium Editions de m'avoir permis de découvrir Carlo Goldoni et un petit aperçu de son oeuvre avec cette très amusante comédie.

Grand admirateur de Molière, Carlo Goldoni écrivit de nombreuses tragédies avant de s'orienter vers la comédie. Il raviva la commedia dell'Arte en supprimant les masques et l'improvisation dans le jeu des acteurs pour les obliger à respecter le texte écrit et à l'interpréter avec plus de réalisme.

Dans la famille de l'antiquaire, Carlo Goldoni dénonce la mode des antiquités qui avait séduit l'Italie après la découverte de Pompéi, en mettant en scène la collectionnite ridicule du comte Anselmo. Ce dernier ruine sa famille par des achats de fausses antiquités, et trop préoccupé par sa passion, ne voit pas les désordres que cela engendre dans son foyer. Sa jeune bru Doralice, qui a apporté une dot de 20000 écus, se plaint de n'avoir même pas une robe à se mettre et ne supporte pas sa belle-mère. de là, les perturbations s'enchaînent, attisées par les domestiques comme Arlequin, Brighella et Colombine qui veulent tirer profit de la bêtise du comte. le conflit entre la bru et la belle-mère semble insoluble jusqu'à l'arrivée en scène de Pantalon, père de Doralice, qui entend bien ramener la paix dans cette famille. Y arrivera-t-il ? Rien n'est moins sûr...

La famille de l'antiquaire se lit très facilement et très rapidement. Si elle n'a pas la profondeur d'une pièce de Molière, elle est très drôle et permet de découvrir un pan de la société vénitienne de la fin du 18ème siècle.

Challenge multi-défis 2022

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Mais qu'avez-vous besoin de lui dire qu'elle est vieille ou jeune ? C'est le langage le plus odieux que l'on puisse vous tenir à vous autres femmes ; aucune femme, aussi vieille soit-elle, ne saurait se l'entendre dire. Jusqu'à trente ans, vous cachez jusqu'à trois ou quatre années à la fois ; à partir de trente ans, vous en retirez par dizaines et douzaines. Vous-même, vous avez vingt-trois ans : je gage tout ce que je possède que, d'ici dix ans, vous en aurez vingt-quatre.
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Le chevalier parlant de Colombine :
Quelle maudite soubrette ! Elle est la principale cause des scandales de cette maison. Elle rapporte à celle-ci, rapporte à celle-là, les femmes écoutent volontiers tous les commérages qu'elles entendent rapporter, elles prêtent volontiers foi à la médisance , et deviennent ennemies sans raison. Si j'y arrive, je voudrais bien voir Colombine, découverte par l'une et par l'autre, payer le prix de ses impostures... Hélas, c'est bien vrai : bien souvent la paix de toute une famille dépend de la langue trop bien pendue d'une servante ou d'un serviteur.
Page 98
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Ainsi celui qui méprise les autres nations, n'estimant que la sienne, pense de travers, de même que fait erreur celui qui encense les autres nations et méprise la sienne. On peut louer les beaux esprits anglais sans faire de tort aux beaux esprits français ; et nous pouvons nous-même nous louer les uns les autres sans mépriser nos bons Italiens. Pauvre Italie ! Tes ennemis sont tes propres enfants, qui par un certain goût de la nouveauté, n'aiment que tout ce qui vient de loin, et prodiguent des louanges à des œuvres étrangères, qui peut-être dans leur pays, n'en recevraient pas autant.
(Dédicace au comte Borromée)
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Mon mari s'étonne parce que je dis mes sentiments sans m'émouvoir ; il me semble que c'est beaucoup mieux ainsi. Qui a la folie de s'emporter se gâte la santé et devient la risée de ses ennemis.

Doralice, Acte I, Scène 8
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Videos de Carlo Goldoni (20) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Carlo Goldoni
C'est aujourd'hui une de nos plus fortes, plus puissantes et audacieuses comédiennes, une de nos plus actives et fécondes metteuses en scène, aussi. Au Petit Saint-Martin, à Paris, Catherine Hiegel se retrouve pour la première fois de sa carrière seule en scène dans un monologue signé du défunt Jean-Luc Lagarce et monté par Marcial di Fonzo Bo, Les Règles du savoir-vivre dans la société moderne. Elle y excelle de distance ironique et mélancolique à la fois. L'ex-doyenne de la Comédie-Française – dont elle fut violemment et injustement remerciée après quarante ans d'admirables services – incarne à merveille les mille nuances et détours d'un texte, d'un auteur. Si elle reste une des plus subtiles interprètes (et metteuse en scène) de Molière et Goldoni, elle sut encore s'embarquer, après l'éviction du Français, chez les meilleurs dramaturges contemporains, de Bernhardt à Minyana, de Noren à Koltès, via Zeller. Et elle y rayonne comme personne de son énergie blessée, de sa vitalité insubmersible. Elle nous dit ici un peu de ses secrets de fabrication, de ses passions théâtrales, de son enfance merveilleuse, de la Comédie-Française qui la façonna et la fit souffrir, de la misogynie au théâtre, de sa fille qui accuse d'inceste son père Richard Berry, son ex-compagnon. de ses forces et de ses faiblesses. Elle est magnifique.
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