A quoi bon vivre quand on craint à ce point d'être soi-même ? A quoi bon rester en vie lorsque l'on se sent rejetée par ses parents, sa grande soeur, son oncle et les élèves de sa classe ?
La narratrice est une fillette de douze ans surnommée "
La petite " . du désamour de ses parents, elle se replie sur elle-même, ne parle quasiment plus depuis le décès de son grand-père, la seule personne qui savait lui porter un tant soit peu d'affection. Aussi, afin de rompre son isolement, à défaut d'avoir une véritable amie,
La petite s'en invente une qu'elle baptise Laure. Cependant, l'arrivée d'une certaine Bernadette, nouvelle élève dans sa classe, va lui donner un regain d'espoir. Bernadette est une fille dénuée de charme, ce qui la rend précieuse aux yeux de
la petite, vêtue de chemisiers démodés, les oreilles décollées et portant d'épaisses lunettes.
Et que ne ferait t-on pas pour garder une amie ? Aussi,
La petite n'hésite pas à voler de l'argent à sa mère, pour satisfaire la gourmandise toujours grandissante de Bernadette.
Ce court récit ( 147 pages ) de
Michèle Halberstadt peut paraître naïf au premier abord, cependant, je l'ai perçu comme un message que la narratrice tente de transmettre : la détresse d' une fillette de 12 ans en mal d'amour et d'amitié, dont la peur des réprimandes prend une proportion titanesque. Même si l'on doute qu'une fillette de cet âge puisse songer au suicide, l'auteure nous laisse entrevoir le mal-être d'une enfant fragilisée et influançable par manque d'amour.
Une écriture fluide, des mots simples, profonds pour exprimer le désarroi de l'enfance.