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Brice Matthieussent (Traducteur)
EAN : 9782264037299
167 pages
10-18 (07/05/2003)
3.18/5   11 notes
Résumé :

Dans ce recueil de poèmes, Jim Harrison s'inspire d'une forme poétique persane très brève, le ghâzal.

Mais ses notations personnelles elliptiques rappellent aussi, par leur concision évocatrice, le hâiku japonais: voyages, amours éphémères, satoris bouddhistes, deuils, exploits gastronomiques, petits boulots, angoisse existentielle.

Tout est, pour l'auteur de Dalva, matière à écriture dans ces poèmes finalement très proche... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
On apprend dans Wikipedia que le « ghâzal » est un genre poétique persan médiéval très codifié avec une métrique particulière. Sur le fond, il s'agit surtout d'une poésie qui célèbre l'amour. Lorsqu'on lit cette poésie ré-interprétée par Jim Harrison, on comprend qu'elle est complètement détournée. Enfin c'est ce que je crois. Il en fait quelque chose de complètement décalé. Entre surréalisme et poésie beat que l'on retrouve chez Ginsberg entre autre. Difficile de s'y retrouver de manière organisée, ordonnée. Tous les thèmes sont enchevêtrés sans queue ni tête, en l'espace de quelques vers. Ces vers sont regroupés en pages numérotées en chiffres romains mais on chercherait vainement un thème propre à chaque page. le mieux est de se laisser couler dans le moule de cette substance poétique sans y chercher un sens particulier. Et même à « picorer » de temps en temps, et laisser reposer l'esprit en acceptant de ne pas comprendre.

En voici un exemple :

XLVII

Les nuages bas tourbillonnent devant la maison sous
la cime des arbres et les fenêtres du haut, tonnerre d'étain.

De la colline on voit loin en mer un bateau noir
qui ensevelit sept cents mètres de chagrin public.

Le poisson qui nageait ce matin dans la rivière nage
sous la pluie dans le verger sur la pointe des herbes.

Le sgt Clyde Smith des Forces Spéciales dit ces putains
de viets sortiront jamais pour combattre au grand jour O.K. Corral.

Ce cerveau a un abcès qui boit du whisky
et rend le sang blanc, laiteux et fluide.

La chienne blanche à trois pattes a creusé un trou
profond près du poirier et s'y est terrée.

Alors ? Déroutant, non ?
Mais c'est justement ça qui me plaît chez Jim Harrison. Car si on lit attentivement, on retrouve quand même quelques thèmes chers à l'auteur pour en faire l'éloge ou le plus souvent dénoncer : la nature , l'armée et la guerre, l'alcool, le corps, le mal-être, les valeurs de l'Amérique…
Mais j'en conviens, il faut être prêt pour cette poésie. Juste lâcher prise et se laisser aller. A recommander à ceux que le sujet intéresse.
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Je n'ai pas aimé le style de cette poésie. J'ai abandonné le livre avant la fin, ce qui m'arrive très exceptionnellement. Je n'ai retiré aucun plaisir à cette lecture. Je ne vais pas conserver ce recueil de poésies.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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Je suis passée peut-être à côté de cette poésie. Je ne l'ai pas comprise, pas appréciée.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
GHAZALS

I


Dénoue mes cheveux, dit-elle. La nuit est blanche et
 chaude,
la neige sur les montagnes absorbe la lune.

Il faut que nous soyons là-bas avant que la musique
 commence,
dispersés, elliptiques, désireux d'être rassemblés et
 chantés.

Ils ont des voix vert foncé et, à l'écoute, il y a des
 oiseaux,
des pelles à charbon, l'hystérie vitreuse de ceux qui
 vont mourir.

À mon avis, Jésus reviendra vraiment, à la stupéfaction
 générale.
Je chevaucherai l'équateur sur une baleine, une girafe
 sur terre.

Même une pierre, inscrite, transporte d'extase. Pressés
contre un mur neuf, retenus, les cris s'étouffent.

Ayons guitares et tambourins, forêts, fruits et un soleil
neuf pour nous guider, un livre saint, écrit en lettres
 de sang frais.

p.37
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Si je veux me nettoyer le cerveau, il faudra peut-être un bâton de
dynamite, la Sibylle reviendra comme une amante méconnue.

Ghâzals (extrait)
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He Halts. He Haw. Plummets.
The snake in the river is belly-up
diamond head caught in crotch of branch,
length wavering yellow with force of water.
Who strangles as this taste of present ?
Numen of walking and sleep, knees of snow
as the shark's backbone is gristle.
And if my sister hadn't died in an auto wreck
and had been taken by the injuns
I would have had something to do :
go into the mountains and get her back.

Miranda, I have proof that when people die
they become birds. And I've lost
my chance to go to sea or become a cowboy.
Age narrows me to this window and its
three-week snow. This is Russia and I a clerk.
Miranda throws herself from the window,
the icon clutched to her breasts,
into the snow, over and over.

(...)

I want to be told a children's story
that wil stick.
I'm sorry I won't settle for less.
Some core of final delight.
In the funeral parlor my limbs
are so heavy I can't rise.
This isn't me in this nest of silk
but a relative bearing my face and name.
I still wanted to become a cowboy
or bring peace to the Middle East.
This isn't me. I saw Christ this summer
rising over the Absaroka Range.
Of course I was drunk.
I carry my vices to the wilderness.
That faintly blue person there among
the nastrurtiums, among crooning relatives
and weeping wife, however, isn't me.

(...)

— In Interims : outlyer
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Comme par intérim tous les voyages s'achèvent
par trois pas
une porte à miroir, plus loin un placard
et le mur d'un placard.
Et il désire écrire des poèmes pour ressusciter dieu,
pour déterrer toutes choses enfouies que l’œil
enfouit et le cœur et le cerveau, pour
lancer un rire sauvage dans les gorges de la mort.

Par intérim - lointains (extrait)
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Toutes nos villes sont lubriques et visqueuses, surtout San Francisco
où les gens baisent dans la brume en portant de la laine vierge.
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Videos de Jim Harrison (27) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jim Harrison
Vie de Guastavino et Guastavino, d'Andrés Barba Traduit de l'espagnol par François Gaudry
Devant la douleur des autres de Susan Sontag Traduit de l'anglais (États-Unis) par Fabienne Durand-Bogaert
le Style Camp de Susan Sontag Traduit de l'anglais (États-Unis) par Guy Durand
le Passé, d'Alan Pauls Traduit de l'espagnol (Argentine) par André Gabastou.
Mumbo Jumbo, d'Ishmael Reed Traduit de l'anglais (États-Unis) par Gérard H. Durand Nouvelle préface inédite de l'auteur
Dalva de Jim Harrison Traduit de l'anglais (États-Unis) par Brice Matthieussent
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