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Corinne Atlan (Traducteur)Tadahiro Oku (Traducteur)
EAN : 9782234050969
176 pages
Stock (03/03/1999)
3.95/5   20 notes
Résumé :

Un chasseur invétéré découvre au cours d'une de ses battues - et dans un recoin abrité propice aux rendez-vous clandestins - un mouchoir appartenant à sa jeune épouse. Découverte qui confirme les soupçons qu'il nourrissait vaguement. Que va-t-il faire ? Aller jusqu'au bout de son destin de chasseur et tirer sur son malheur afin de le dépasser grâce au plaisir de la vengeance"...?

Qui est cette femme étrange venue assister sans invitation à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ce recueil propose trois belles nouvelles de Yasushi Inoue. Dans la nouvelle éponyme, le narrateur, chasseur passionné, découvre au cours de sa partie du jour un mouchoir à ses pieds…il le reconnaît, il appartient à sa femme. Il y avait bien une vague rumeur qui courait au bourg sur son infidélité avec un jeune homme. Alors quelques jours après, retournant à la chasse dans les collines, il se poste en vision du lieu supposé de la rencontre entre les tourtereaux, dans l'attente…Que va faire cette homme armé, qui prend soudain conscience de sa propre incapacité à avoir aimé sa femme quand il n'a vécu que pour la chasse ? Il y a comme du Maupassant dans cette courte nouvelle champêtre.

Dans veillée funèbre, Niizu, un homme dans la force de l'âge, décède brutalement. L'alcool n'y est pas pour rien. Avant les funérailles, devant la dépouille, trois femmes sont là. Sa femme Yukiko, une ancienne maîtresse, Hideya, et une jeune femme qui se fait remarquer en soulevant le drap mortuaire pour voir un instant le visage du défunt. C'est que cette femme, Kiyo Mizushima, jeune veuve d'un militaire tombé au combat, a été la compagne du mort pendant les trois dernières années de sa vie. Yukiko avait laissé partir Niizu du domicile familial de Tôkyô, après qu'il eut démissionné du journal pour lequel il écrivait. Il était parti vivre dans la campagne montagneuse de la région du Chûgoku (Où se trouve notamment Hiroshima). Là, Kiyo, à qui il avait promis une aventure des années plus tôt lors de leur rencontre chez la geisha Hideya, l'avait rejoint. A travers sa voix, nous allons reconstituer leur vie commune telle qu'elle l'a vécue. Elle s'adresse d'abord dans une lettre à sa rivale Yuki-san, puis dans une seconde au défunt Niizu lui-même. Cette femme nous livre les états d'âme qui l'ont tourmentée, ses souffrances, ses émotions, les secrets, les mensonges qui ont marqué cette relation. Dans ce point de vue à sens unique, Yukiko apparaît comme une femme froide, dont pourtant Niizu ne se sera jamais détaché véritablement, alors que Kiyo nous scande son douloureux amour pour lui. le procédé littéraire, le trio amoureux, le vecteur épistolaire, rappelle celui employé dans le fusil de chasse. Il s'agit de la nouvelle phare du recueil, en raison de sa longueur et de l'épaisseur psychologique de Kiyo.

Dans Sannomiya en feu, nous sommes transportés dans le quartier populaire de Sannomiya à Kobe, dans un Japon aux abois à l'approche de la fin de la seconde guerre mondiale. Omitsu, notre héroïne, est membre d'un groupe de filles, une demi-douzaine de zonardes. En vadrouille dans un quartier plus huppé de la ville, elle couche une fois avec un jeune tombeur, Akino, qui lui-même a une relation avec une femme protectrice d'allure bourgeoise. Elle en tombe amoureuse, mais lui comme beaucoup de jeunes hommes disparaissent, happés par la guerre…Et bientôt, le quartier de Sannomiya voit le feu guerrier le gagner, faisant éclater le groupe de filles. Dans le chaos des bombardements et des incendies destructeurs, puis dans les mois qui suivront, auront-elles pu survivre, et peut-être pu se revoir ? Une nouvelle qui m'a semblée originale dans l'oeuvre d'Inoue, avec des personnages pour une fois de classe sociale très populaire, dans le contexte de descente aux enfers du pays en 1945.

Comme dans ses romans intimistes, Inoue nous fait vivre les tensions, dilemmes et souffrances psychologiques qui tourmentent ses personnages avec une acuité, une pertinence, et une sensibilité exceptionnelles. L'auteur du fusil de chasse est décidément d'une finesse rare, je suis toujours frappé par sa capacité à plonger dans l'âme de ses personnages, souvent féminins, par l'équilibre de son ton, sensible, poétique mais qui reste simple, sans emphase émotionnelle, servi par un style d'une belle élégance classique, du moins tel qu'il ressort des diverses traductions. Un vrai bonheur de lecture que ces trois nouvelles, qui prouvent encore l'immense talent de cet écrivain incontournable dans la littérature japonaise du siècle dernier.
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"La nouvelle est le meilleur miroir de la sensibilité japonaise"disait Inoué.En voici la preuve avec ces trois petits bijoux de littérature.
Un chasseur découvre au coeur d'un bois le mouchoir de sa jeune épouse , et comprend qu'elle lui est infidèle.Que va-t-il faire? Il nous donne la réponse à travers ses réflexions sur les mobiles qui l'ont poussé à la chasse.
Un journaliste à succès s'exile à la montagne,laissant femme et enfants à Tokyo. À son retour,suite à une cuite,suivie d'une chute,il meurt d'une attaque cérébrale. A sa veillée funèbre arrive à l'improviste une jeune inconnue. Qui est-elle? Elle se présente à travers deux lettres qu'elle écrit au défunt et à sa femme.
Le troisième et le dernier est le récit d'une bande de zonardes, dans le quartier de Sannomiya à Kobé,dans les années 1943-45, en pleine guerre, entre amitié, amour, sexe et jalousie.
On retrouve dans ces nouvelles ses obsessions,la solitude,la mort, les blessures intérieures, mais c'est loin d'être triste. Sa prose est comme toujours fine, élégante et précise, que dire, Magnifique!
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Et si oui il faudra s'en prendre au Bison, La Mort, l'Amour et les Vagues [Yasushi Inoue] qui, non content de ses grands espaces, et de ses soirées musicales jazz, blues and co., est doucement en train de m'intéresser à la littérature nippone. Yasushi Inoué (1907-1991), je ne le connaissais pas mais l'Herbivore que vous savez, qui en parle si bien a titillé ma curiosité. Et au hasard ou presque j'ai choisi ces trois nouvelles réunies dans La chasse dans les collines. Il est finaud le Ruminant, car ces trois histoires sont un modèle de narration, sobriété toute orientale, essentiel du récit apparaissant comme les gravures japonaises minimalistes, mais d'une acuité précieuse. Les thèmes sont d'un Japon éternel donc absolument contemporain, où rôde toujours comme un vieux code samouraï, incluant retour nature et disparition de l'individu envers la société. La première de ces nouvelles, éponyme, traite de l'adultère, au delà du doute, chez un chasseur qui trouve le mouchoir de sa jeune épouse dans un bois non loin de la maison. Pas de grand scandale, ni de violence, et puis il y a une belle différence d'âge... Alors rien de très grave,sauf que l'homme ira plus mal qu'avant...

Veillée funèbre traite aussi du couple mais pas seulement. le grand journaliste avait presque disparu depuis trois ans. Mort le lendemain de son retour à Tokyo. Une inconnue soulève le voile mortuaire, inconvenant. On apprend au fil des 80 pages que cette femme a vécu avec lui pendant ces années dans des conditions un peu spartiates, et épisodiquement. Cela suffit-il à parler de liaison? Cette femme écrit deux lettres, à la veuve,et à l'homme lui-même. Sur la difficulté d'être l'irrégulière, encore que dans la culture japonaise le mot de maîtresse n'est probablement pas le terme qui convient. Il y a dans ce pays de telles spécifités morales et sociales que beaucoup de finesses peuvent nous glisser entre les mains, poussières spirituelles très stimulantes néanmoins.

Dans Sannomiya en feu, ma nouvelle préférée, Kobé, sous les bombardements, nous suivons un groupe de filles délinquantes, délinquantes comme là-bas, dont le plus grave délit est d'entrer au cinéma sans payer. Ainsi quelques mois de la vie de ces filles dans un Japon à feu et à sang. Paradoxalement, Omitsu et ses amies, éprises de liberté, sorte de zonardes en une ville mutante, ne connaissent-elles pas ainsi le meilleur de leur vie? Comme en témoignent ces dernières lignes, stupéfiantes et fulgurantes.

Aujourd'hui encore, il m'arrive de me rappeler la beauté des langues de feu dans lesquelles je vis se consumer Sannomiya. Des flammes hautes et basses léchaient le ciel noir, crachant de temps en temps des gerbes de petites étincelles tremblotantes, d'une beauté fugitive. Ce brasier dévorant engloutissait un monde : c'étaient les arbres qui bordaient nos rues, les toits et les fenêtres de nos immeubles qui s'effondraient. Et il se dégageait de ce magnifique incendie quelque chose qu'en cette époque sombre il était sans doute permis de nommer "beauté".
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Les nouvelles de Inoué dont j'ai parlé à plusieurs reprises se savourent avec modération car plus que l'histoire, ce qui me plait est ce style fin, élégant et d'une précision étonnante. Ce sont des bijoux

Trois nouvelles pour cette note.

"La chasse dans les collines" au départ récit qui se veut de chasse pour finalement raconter une vie où la chasse joue un rôle surprenant. Et où les auditeurs vont découvrir un inconnu parlant de moments très intimes.

1ère phrase : "Vous voulez m'entendre parler de chasse?"

"Veillée funèbre" est une nouvelle étonnante. Elle narre la fin de vie d'un journaliste du point de vue de sa dernière maitresse qui l'a suivi dans son exil en province. C'est l'occasion pour elle d'essayer de comprendre pourquoi elle a rejoint cet homme et de mettre des mots sur sa douleur et sur cette relation amoureuse complexe.

L'auteur arrive à nous décrire les tourments de cette jeune femme d'une façon élégante. La première scène du deuil est décrite de telle sorte que l'on sent la surprise montée et l'on se demande qui est cette jeune personne.

1ère phrase: "Tous les journaux, comme par un accord tacite, annoncèrent la mort de Reizaku Niizu dans des notices similaires en petits caractères au bas de leur page "faits divers"."

Sannomiya en feu

1ère phrase: "J'étais l'une des figures du Sannomiya de cette époque.

Sannomiya est un quartier de Kobe. Des jeunes filles, la guerre, la défaite, l'amitié, l'amour, le sexe, la jalousie tout cela dans une ambiance de fin du monde ou en tout cas d'un monde puisque l'incendie dont il est question est provoqué par un bombardement.
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Trois nouvelles :
- La chasse dans les collines : réflexions autour de l'état d'esprit du chasseur qui peut être de l'ordre du désir de vengeance, ou un simple sport, ou une substitution à un chagrin.
- Veillée funèbre : après le décès d'un célèbre journaliste retiré du monde, sa femme organise la veillée funèbre. Une jeune fille inconnue vient se recueillir, puis écrit deux longues lettres, l'un destinée à son amant, l'autre à la veuve. Elle raconte la passion qu'elle vouait à cet homme, revit les moments de grâce, la tristesse parfois, la mélancolie annonciatrice d'un futur funeste dans le village où elle a vécu avec lui.
- Sannomiya en feu : la guerre contre la Chine, le bombardement de Tokyo, de Kobe et les incendies qui ont détruit des pans entiers de ces villes, le chaos et l'errance de jeunes zonards livrés à eux-mêmes.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Ne pouvant supporter davantage l'état de tension où je me trouvais, je relevai la tête. Ma vision de la scène se modifia, et la frêle silhouette de Chikako, dans une attitude implorante d'amour, et celle, maladroite, de Samio Egawa, raidi par la gêne, détournant le regard, m'apparurent alors ridiculement enfantines. Une émotion violente s'éleva en moi. Mais étrangement, ce n'est pas la colère que je sentis alors jaillir en moi. C'était un...─ comment dire ? ─ un sentiment de tristesse exaspérante et insupportable.
Tous deux restèrent ainsi sans bouger pendant un temps infini, ne sachant apparemment que faire ensuite. Leur inexpérience de jeunes gens les avait mués en une statue ridicule de niaiserie.
Ce n'est pas une femme lascive et infidèle que je voyais en Chikako. Bien au contraire, son air ingénu et enfantin, que je n'avais jamais encore eu l'occasion de contempler, me serrait le coeur, accompagné d'une pointe de douleur. C'était une scène étrangement pitoyable. Pourquoi se montrait-elle sous un jour aussi insupportablement niais ? me demandai-je. Cette manifestation de tendresse maladroite la faisait ressembler à une pucelle sans la moindre expérience.
Je crois qu'elle pleurait à ce moment-là. Toujours est-il que ces deux silhouettes enlacées, évoquant deux adolescents s'embrassant sur le trèfle d'une cour d'école, étaient à cent lieues de l'obscénité d'un couple adultère. Je me sentis à cet instant singulièrement déprimé, comme si je me trouvais soudain confronté à mes propres manquements. Je me rendais brusquement compte que je n'avais su faire évoluer ni le corps ni le coeur de ma jeune épouse au-delà de ces enfantillages. A la réflexion, je m'étais montré incapable de susciter le moindre mouvement de passion féminine dans le corps frêle de Chikako, et je n'avais pas davantage su combler son coeur en murmurant contre sa poitrine ces simples mots : "Je t'aime".
Et voilà que cette jeune femme de vingt-trois ans s'éveillait pour la première fois grâce à Samio Egawa. C'était lui, à n'en pas douter, son premier amant, et non moi.
Pourquoi cela, dites-vous ? Parce que, tout au long de ma vie commune avec Chikako, poursuivre les oiseaux m'avait paru de loin plus important qu'aimer ma femme.

Extrait de la nouvelle "La chasse dans les collines"
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- Alors, tu lui as dit quelque chose ? demandai-je à Oryô.
- Je n'ai pas eu le temps, on était ivres tous les deux.
Ensuite, d'un ton insistant rare chez elle, elle ajouta :
- Ne te fais pas de souci pour moi, je le reverrai dans trois mois. Hélas, il sera revenu dans une boîte en sapin ! déclama-t-elle ensuite, d'un ton théâtral étrangement tendu.
Plusieurs passagers autour de nous se mirent à rire. Oryô, sans doute écoeurée par leur réaction, changea soudain de registre et se mit à discourir, comme si elle présentait ses salutations rituelles lors d'une réunion de yakusas :
- Je vous présente mes respects, je vous remercie de me prêter ce petit coin d'abri pour vous parler de moi...

Je viens de la région de Settsu mais elle est fort vaste.
Le vent qui souffle du mont Rokkô
Descend sur la baie de Kôbe
Aux vagues d'or et argent,
De là il suffit de longer
Le cours cristallin de la Shin-Ikuta
Puis de remonter un peu
Et l'on rencontre sept grands hangars,
Alors en tournant légèrement vers l'ouest
On arrive à Sannomiya, la cité des fleurs,
Le quartier où dit-on
Même les enfants ne ferment pas l'oeil de la nuit.
C'est là que je végète dans un poste subalterne,
Mon vrai nom c'est Reiko Kiyokawa,
Oryô est mon surnom,
Je ne suis encore qu'une débutante...

Tout en m'abandonnant aux secousses du train, j'écoutais la présentation rituelle d'Oryô, rythmée comme une mélodie. Dans le vacarme du train, sa voix cristalline résonnait tel un tintement de cloche.
Par gêne ou par dégoût, les autres passagers avaient détourné le regard de notre petit cercle, dont toute l'attention était concentrée sur Oryô. Tout en feignant de nous ignorer, ils paraissaient tendre l'oreille aux paroles de la présentation d'Oryô. Je m'étais aperçue depuis la moitié de son chant environ que cette gamine soûle faisait des efforts pour retenir ses larmes, tout en continuant à cracher ses phrases volubiles.

Extrait du récit "Sannomiya en feu"
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Bientôt, j'entendis un bruit de pas se rapprocher, et en même temps ta voix qui appelait : Kiyo ! Tu me pris dans tes bras pour me relever et me tins un moment enlacée, comme pour me réchauffer, sans mot dire, reprenant ton souffle, avant de te mettre à essuyer mon visage trempé de larmes. Dans cette étreinte instable, je levai les yeux vers les étoiles, et nous restâmes ainsi un moment. Aujourd'hui, quand je me rappelle la pure tristesse étrangère à toute notion de malheur ou de bonheur que je ressentis à cet instant, le désespoir et la solitude qui m'étreignent maintenant et jusqu'à ta disparition même me paraissent d'une indécente insignifiance. Sur le chemin du retour, nous restâmes tous deux silencieux. Ce fut un moment étrange, où toute parole prononcée eût été mensonge.
Quand je me précipitai hors de la maison, je n'avais pas la moindre intention de me suicider. Mais quand je me rendis compte que tu m'avais poursuivie, alors j'eus vraiment envie de mourir. En y repensant, même maintenant, j'ai peur de ce qu'il y avait en moi alors. Il est des moments où un être humain peut si aisément mourir.

Extrait du récit "Veillée funèbre"
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Au milieu des grondements du tonnerre, j'attendis l'éclair suivant. Bientôt, les environs s'illuminèrent brièvement, et je vis, posée sur ma main humide, une médaille. Niizu me l'avait montrée un jour, l'ayant reçue en récompense de je ne sais plus quels mérites civiques. Même quand l'éclair eut disparu, la forme compliquée et les couleurs de cet étrange petit objet demeurèrent longtemps devant mes pupilles. Le sentiment de la vanité des choses m'envahit brusquement. Etait-ce ce même vide qui avait poussé Niizu, au milieu de sa vie, juste après la guerre, à s'exiler trois ans à la montagne ? L'instant suivant, sans raison particulière, il me sembla que c'était Niizu lui-même qui m'offrait cette médaille. Saisie d'un violent tremblement, je fourrai le précieux souvenir dans ma ceinture, trempée à la tordre. Puis, hurlant au fond de mon coeur, comme si je me cognais à un mur, "J'ai aimé, j'ai aimé !", je repris mon chemin vers les lumières lointaines de Kamiiwami, trébuchant sans cesse sous l'orage qui avait redoublé de violence.

Extrait du récit "Veillée funèbre"
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Aujourd'hui encore, il m'arrive de me rappeler la beauté des langues de feu dans lesquelles je vis se consumer Sannomiya. Des flammes hautes et basses léchaient le ciel noir, crachant de temps en temps des gerbes de petites étincelles tremblotantes, d'une beauté fugitive. Ce brasier dévorant engloutissait un monde : c'étaient les arbres qui bordaient nos rues, les toits et les fenêtres de nos immeubles qui s'effondraient. Et il se dégageait de ce magnifique incendie quelque chose qu'en cette époque sombre il était sans doute permis de nommer "beauté".

Extrait du récit "Sannomiya en feu"
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Vidéo de Yasushi Inoué
Extrait du livre audio "Le Fusil de chasse" de Yasushi Inoué lu par André Dussollier. ©Editions Audiolib. Parution en CD et en numérique le 19 mai 2021.
https://www.audiolib.fr/livre-audio/le-fusil-de-chasse-9791035405090
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