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sur 736 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voilà, lecture finie. Et franchement ça fait deux jours que ça tourne dans ma tête,tant ce livre m'a ....disons captivée ou marquée , mais pas autant que d'autres j'avoue...c'est juste que je n'arrive pas à trouver les mots. J'essaie: On y suit la vie de Bill qui vers l'âge de 14 ans découvre qu'il est à la fois attiré par la bibliothécaire, son beau -père de 25 ans, et ses camarades de classe (un en particulier) lutteur. Bill vit dans une petite ville du Vermont, durant les années 50, et il est entouré -entre autres- de sa mère, célibataire, belle, naïve (pour ne pas dire autre chose), souffleuse dans le théâtre régional, de sa tante Muriel et de sa grand -mère; archétypes de l'intolérance envers les personnes différentes, à la langue bien acerbe. Il ya le grand père, bûcheron de son état, et accessoirement acteur de théâtre, avec une prédilection pour les rôles féminins et les tenues qui vont avec, le beau père, beau, sympathique, à l'esprit très ouvert, décidé à faire découvrir Shakespeare aux élèves et autres habitants de la ville . Bill donc, essaye de se trouver dans cet environnement, et de comprendre ce qu'il lui arrive, ce qu'il est, en posant des questions, en cherchant des livres qui traitent des "erreurs d'aiguillage amoureux", et en écoutant (d'une oreille distraite) les conseils du médecin de l'école pour garçons, qui les aide en disant que c'est un problème guérissable. Ses camarades le soutiennent pour certains, le comprennent, le harcèlent, l'observent, ou l'ignorent. Puis, arrivent ses 18 ans,la mini rébellion,avec son corollaire de voyage initiatique en Europe (of course), puis les études universiatires à New York (re of course), afin d'échapper à l'étroitesse d'esprit de sa ville d'origine. Il devient écrivain (son rêve depuis toujours), vit pleinement sa bisexualité, accompagné de son amie de toujours Elaine. Années 1980, SIDA.Et voilà que les divers amis et amants, tombent les uns après les autres, comme des mouches, accompagnés à l'occasion par les morts plus ou moins "naturelles" des membres de la famille, voisins...etc. Bill atteint la soixantaine , et naturellement, au gré des circonstances, retourne dans sa ville, et finit par y enseigner, dans son lycée, et encadre un groupe de LGBT. La boucle est bouclée. Autre chose: le père absent physiquement durant toute la vie de Bill, ne cesse de le hanter, avec par ci par là, de petites découvertes sur sa réelle identité. Je n'en dis pas plus (Spoil). le style. Il se moule agréablement à l'âge de Bill: nerveux et incertain,allant dans tous les sens durant l'adolescence, puis plus calme, posé , au fur et à mesure que Bill avance dans l'âge, avec toujours une pointe d'humour, et surtout beaucoup de tendresse, jamais de militantisme pro gay ou bi. Ce qui cloche, ou qui m'a donné l'impression de clocher c'est certaines incohérences: d'abord sa ville natale. Je m'imaginais que vivre dans un bled perdu des USA dans les années 50, en étant franchement homosexuel ou transsexuel, ça devait s'apparenter un peu ...à l'enfer....et ben non, tout ce petit monde se lance de petites remarques de temps en temps, il y a des crises de larmes, de petites engueulades, et puis c'est tout L'évolution des relations entre Bill et son entourage ressemble par moments à un soap opéra, avec des retrouvailles comme par magie avec un tel, des révélations comme par magie sur la sexualité d'un autre...etc. Sans oublier ce retour au bercail, avec l'aura de l'écrivain qui a réussi, et qui vient s'occuper de la nouvelle génération d'ados, en utilisant les mêmes répliques, et techniques de ses aînés. En gros, c'est le mot cliché qui me vient à l'esprit, mais un cliché superbement écrit, avec un suspens bien tenu tout le long du livre, et malgré ce petit accro (qui peut être ne tient qu'à moi) j'ai adoré la richesse de ce livre.
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Je ne sais pas si j'aime ce roman pour ce qu'il est, ou parce que le plaisir de retrouver John et ses thèmes a été intense. Tout de suite, le lecteur ou auditeur pour ma part, est en terrain connu : beau-père aimé, père absent, mère antipathique, lutteurs, il y a même un petit clin d'oeil aux ours à la fin. John y va à fond, ce roman me semble en bien des points un condensé de ses autres romans: on y retrouve une mère au comportement sexuel inapproprié (pas celle de Billy) ou Vienne qui sert de décor à un moment de la vie de Billy. John lui-même voit en Billy la facette assumée du narrateur de Une prière pour Owen Meany. Pour moi, ce roman est un festival, de romans d'abord: on sent très bien l'amour que l'auteur, à travers son narrateur, porte aux Grandes Espérances, à La chambre de Giovanni ( quel hasard, ce roman fut conseillé à mes élèves par notre assistante américaine cette année) ou à Emma Bovary. C'est aussi un festival des façons dont John aborde le sexe dans ses autres romans. Puritains s'abstenir, l'auteur égratigne l'Amérique pudibonde et pour la choquer, il y va à fond et si les mots p*n*s et v*g*n vous choquent, passez votre chemin; je n'ai pas compté les récurrences fort nombreuses de ces deux mots. Mais je trouve qu'il le fait avec brio, et qu'il aborde avec tendresse et beauté les années 80, décennie maudite pour les homosexuels. Ah oui, j'avais oublié de préciser que l'homosexualité ou plutôt la bisexualité est un thème majeur du roman, peut-être parce que pour moi, ce n'est pas seulement ça, et que, si l'auteur dit que nos orientations sexuelles ne nous définissent pas, je pense que l'orientation sexuelle de ce roman ne le définit pas non plus. Ce roman est bien plus que ça: ode au théâtre et particulièrement à Shakespeare mais aussi à ceux qui transmettent l'amour de la littérature, c'est pour moi un bijou d'humour, de tendresse, de provocation et de tolérance. On sent le roman empreint de nostalgie d'un homme qui a vu mourir beaucoup de proches. La façon dont les mères ou conjoints gèrent leurs deuils est souvent dramatique et symbolise sans doute le fait que chaque mort autour de nous nous tue un peu.
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le sujet du livre est autour de l'identité sexuel du narrateur. le sujet est abordé avec beaucoup de délicatesse mais sans hésiter à appeler « un chat un chat », l'auteur veut dénoncer le puritanisme américain.
Dans ce livre, le narrateur a soixante-dix ans lorsqu'il revient sur sa vie. Bill Abbott est né dans les années 40, élevé par sa mère et son beau-père, son père biologique est absent. Il vit à First Sister une petite ville rurale du Vermont, sa famille assez originale participe à la troupe de théâtre amateur de la ville. Bill nous raconte ses premiers émois amoureux, il est troublé par ses béguins contre nature pour son beau-père, pour Kittredge, un camarade de classe, et pour son attirance pour Miss Frost la bibliothécaire qui lui fait découvrir la littérature dont Dickens qui donnera sens à sa future vocation d'écrivain... Je n'en dirai pas tellement plus sur l'intrigue mais le ton passe de l'humour à la gravité, l'auteur évoque la littérature et le théâtre avec Shakespeare, Dickens, Flaubert... mais également les années 80 et l'arrivée du sida et ses ravages...
J'ai vraiment passé un excellent moment en écoutant ce nouveau livre de John Irving, dont le livre-audio paraît en même que le livre papier. Je ne connais pas encore bien l'oeuvre de cet auteur américain mais plus je le lis et plus il me plaît.
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c'est un livre à ne pas mettre entre toutes les mains : bien pensant s'abstenir.
Sinon c'est un ouvrage fabuleux et jouissif.
Mériterai beaucoup plus que 5 étoiles.
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« Ne me fourrez pas dans une catégorie avant même de me connaître ! » Décidément, John Irving ne cesse de me ravir et de me redonner foi en l'humanité. Si À moi seul bien des personnages est bien plus récent que le Monde selon Garp, ce roman est tout aussi étonnant et bien parti pour être régulièrement relu et prêté. Son narrateur, William Francis Dean Abbott dit Billy, nous parle de ses erreurs d'aiguillage, de ses béguins plus ou moins avouables, et de son adolescence dans une petite ville du Vermont puis de sa vie adulte. Classique non ? Tout à fait, sauf que Billy aime les femmes (celles avec un vagin et celles avec un pénis) et les hommes, sans modération et sans monogamie. Sauf que Billy est né en 1942 (tiens comme l'auteur) des amours éphémères de sa mère et d'un homme bien plus jeune qu'elle qui prendra le large quand il fut surpris à embrasser « une autre personne ». Et que dans sa famille d'acteurs de théâtre amateurs, si les frontières du genre sont floues depuis au moins deux générations avant sa naissance, les non-dits et les jugements de valeur des « femmes Winthrop » règnent en maître. de son adolescence à l'aube de ses soixante-dix ans, Billy nous raconte ses amours et ses amitiés, et la façon dont le fait de grandir dans une petite ville puis dans un internat de garçon lui donnera pour toujours une farouche « intolérance à l'intolérance ». Il y raconte également l'évolution des différentes communautés qui ne sont pas encore LGBTQ(IA) tout au long d'une bonne partie du XXe siècle : de la période où cela se vivait plus ou moins caché dans la Nouvelle-Angleterre puritaine aux premiers États légalisant le mariage homosexuel en passant par la frénésie des années 60 et 70 vite suivies par l'apparition du SIDA et l'horreur des premiers morts de cette maladie. Notamment le personnage magnifique de Miss Frost, bibliothécaire trans de la ville après avoir été dans les années capitaine de l'équipe de lutte du pensionnat de garçons, est l'un des parcours les plus intéressants du livre. Comme souvent chez John Irving, même les antagonistes sont traités avec humanité et compassion. Si Billy, le protagoniste (et par extension l'auteur), ne s'embarrasse pas des termes corrects du XXIe siècle, car ceux-ci n'existaient pas à l'époque des faits ; le récit fait preuve d'un respect et d'un amour égal pour l'ensemble des personnages, même s'il les plonge souvent dans des situations grotesques ou cocasses (le coup de foudre suite à la lecture de Madame Bovary dans les toilettes d'un bateau de guerre en pleine tempête est épique). Que vous soyez homo, bi, hétéro ou rien de tout cela, cis ou trans, faites vous du bien et lisez ce livre. Vous en ressortirez apaisé, le sourire aux lèvres.


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Samedi matin, 7h30. Je me lance. En fait, je l'ai commencé il y a quelques jours et j'ai environ 60 pages de lues, mais je sais pas… toutes ces mises en scène théâtrale, c'est un peu barbant. Tous ces noms d'auteurs qui me sont inconnus et tous ces mots dont je dois chercher la signification. La lecture n'est pas très fluide, disons.

Donc, 7h30, café, beau soleil, je reprends où j'étais rendue.


16h30! Oh merde! On est invité chez des amis et on doit y être pour 17h30. Et j'suis encore en pyj! Mais… mon livre?! Je l'ai presque terminé! Je n'ai pas vu le temps passer. J'ai lu pratiquement toute la journée. Et c'est bon, vraiment très bon! Bref, impossible de le mettre de côté. Et si je textais mon amie pour lui dire qu'on sera légèrement en retard? Bonne idée ;-)

- Salut! Léger retard plus que probable. Petit imprévu sur notre horaire (ouais, j'embarque mon chum dans mon histoire. L'est au courant de rien, lui!)
Elle me répond de ne pas stresser. (C'est par-fait!)

On peut dire que la vie de William Abbott, dit Bill ou Billy, a été une tragédie. Bill et ses anges terribles! Né à une époque où la diversité sexuelle n'est pas très bien vue et où être différent est perçu comme un mal guérissable, dans une famille pleine de secrets inavouables.

Rendu à 70 ans, Bill nous raconte ce qu'a été sa vie, sa quête d'identité ou plutôt devrais-je dire la revendication de son identité. Nous plongeons au coeur de son monde : l'homosexualité, la transexualité, la bisexualité. À travers les décennies, on découvre l'évolution de la libération sexuelle et l'acceptation de celle-ci.

Émouvant, drôle, tragique, triste, songé, ce roman nous fait ressentir une multitude d'émotions. J'ai beaucoup aimé! Seule petite déception : la rencontre William/Franny. Et j'aurais vraiment aimé revoir Kittredge.
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Quel grand roman ! Un roman initiatique s'il en est, un roman sur la découverte de l'identité sexuelle, des erreurs d'aiguillages amoureux, de la différence. Dans le Vermont des années 1960, dans un collège de garçons, comment définir cette attirance amoureuse pour la bibliothécaire aux petits seins mais également la même attirance pour le professeur de théâtre qui n'est autre que le nouveau mari de sa mère ?

William, dit Billy, nous fait traverser cinquante ans d'évolution des moeurs aux États-Unis.

En mêlant théâtre, travestissement, littérature et aventures sexuelles, l'auteur nous raconte ce combat pour la tolérance, pour le respect de la différence, sans jamais tomber dans la facilité caricaturale.

La première partie, l'éducation du jeune William, est absolument magistrale. On entre de plein pied dans les doutes, la construction chaotique de la personnalité, dans les interrogations et les regards sur sa famille, ses congénères, ses expériences. Le récit est maîtrisé, malgré une chronologie chaotique elle aussi, la langue est belle et emporte complètement le lecteur. On est dans l'ambiance. C'est jamais sombre, l'humour guette toujours au coin d'une phrase, c'est épique et cocasse. Un régal.

Puis on entre de plein fouet dans le revers de la médaille : la maladie, l'épidémie, celle qui va décimer plus que toute autre la communauté gay à l'aube des années 1980. Quelle tristesse ! le ton du roman change alors, mais la qualité littéraire se maintient. La lecture devient plus difficile, la gravité l'emporte sur l'insouciance du début.

Ode à la tolérance, homophobie ordinaire, brimades, quête d'identité, questionnements, finalement à travers quelques personnages shakespeariens c'est toute la palette de la peinture d'une société en mouvement qui éclate dans les 600 pages de ce roman magnifique.
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largement critiqué déjà sur Babelio ou dans la presse, je n'aurais surement rien de plus pertinent à dire.
Il s'agit pour moi d'un grand cru de Mr Irving, étrangement dans l'air du temps car traitant de façon très intelligente du " genre " . Mais c'est avant tout une grande histoire comme sait nous en conter John Irving, un long fleuve agité et complexe mais tellement enrichissant. du même niveau que le monde selon Garp. le même engagement.
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Tout ce que vous avez voulu savoir sur la bisexualité sans jamais avoir osé le demander. John Irving détaille avec des descriptions réalistes, naturelles et crues les pensées et relations de personnages à la sexualité différente. Mais, si certains lecteurs pourront être choqués, ce roman est bien davantage qu'un éventail de désirs et amours inavouables.
Le narrateur, Bill ou William, est aujourd'hui un écrivain célèbre de soixante dix ans et il raconte sa jeunesse et son éveil des sens. Elevé chez ses grands-parents jusqu'à l'âge de quinze ans, Il revient vivre chez sa mère et son nouveau beau-père Richard Abbott. Si il adore ce grand-père Harry, toujours prêt à se déguiser en femme pour les pièces de théâtre, il craint davantage les femmes Winthrop, sa grand-mère Victoria, sa mère et sa tante Muriel.
Grâce à Richard qui l'inscrit à la bibliothèque, il découvre la littérature et la sculpturale bibliothécaire, Miss Frost.
" Nos désirs nous façonnent : il ne m'a pas fallu plus d'une minute de tension libidinale secrète pour désirer à la fois devenir écrivain et coucher avec Miss Frost- pas forcément dans cet ordre, d'ailleurs."
Dans la littérature, Bill cherche à comprendre les "erreurs d'aiguillage amoureux" et découvre Dickens (De grandes espérances) et Baldwin ( La chambre de Giovanni). Car si Bill est un adolescent normal qui se découvre, il s'interroge sur son attirance pour son beau-père ou pour Kittredge, étudiant et lutteur de la Favorite River Academy ou pour les femmes aux petits seins telles Miss Frost. Son expérience avec son amie Elaine ne sera pas concluante mais elle restera à jamais sa meilleure amie et confidente.
" Nous avons grandi à une époque où nous étions plein d'aversion pour notre différence sexuelle, parce qu'on nous avait fourré dans le crâne que c'était une perversion."
En Europe, Bill pourra assumer sa sexualité, notamment grâce à la rencontre de l'écrivain Lawrence Upton surnommé Larry ( il n'y a sans doute aucun lien avec le vrai poète anglais du même nom) à Vienne dans les années 60. C'est lui qui lui fera prendre conscience, dans les années 80 de sa neutralité face aux malades du sida. Car la seconde partie du livre traite davantage de l'homophobie de la société et inévitablement des affections liées au sida. Une fois encore, c'est avec une grande précision que l'auteur détaille les signes, maladies et traitements.
" En 1995, pour la seule ville de New York, le sida a tué plus d'Américains que la guerre du Vietnam."
Si Mr Hadley comptabilisait tous les anciens étudiants tués à la guerre, l'oncle Bob fera la nécrologie des amis de Bill morts du sida.
John Irving, en remarquable conteur, nous attache à cette histoire par la densité de ses personnages, le mystère de leur réelle nature et ce fil conducteur de la littérature et notamment du registre de Shakespeare. le titre du roman est bien entendu une phrase de Richard II de Shakespeare mais on découvre au fil des pièces de théâtre mises en scène par Richard Abbott, les personnages et thèmes de l'auteur anglais.
" Est-ce une fille ou un garçon, telle est la question ?"
Le jeune William apprécie ces adultes qui l'ont guidé dans sa jeunesse. Il aime profondément son grand-père pour sa tolérance, son amitié fidèle et son goût des vêtements féminins. Il reconnaît en Richard un guide notamment vers la littérature. Il est reconnaissant à la mère d'Elaine de l'avoir aidé à s'assumer et à guérir ainsi son défaut de langage. Et bien évidemment, il sera éternellement amoureux de Miss Frost, cette énigmatique bibliothécaire qui l'a préparé à affronter les éventuelles attaques des hommes.
Comme tous les livres de John Irving, c'est un roman dense, captivant parce que j'avais envie de connaître le mystère des parents de Bill, la réelle nature des personnages énigmatiques comme Miss Frost ou Kittredge. On y trouve de l'humour, de la rage et énormément d'émotions.
Alors que se célèbrent en France les premiers mariages homosexuels, le roman d'Irving va faire couler beaucoup d'encre. Je vous en recommande la lecture car c'est aussi un plaidoyer pour la tolérance, le respect des différences.
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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C'est Richard, le beau père de William (dit Bill) alors jeune adolescent, qui lui fait découvrir la bibliothèque de la ville. Il s'y rendra souvent car il est très attiré par Mrs Frost, la bibliothécaire. Cette dernière est d'une aide précieuse car elle lui conseille des lectures qui tiennent compte de ses demandes. Grâce à elle, il découvrira Dickens, les soeurs Brönte, Flaubert et pourra alimenter son amour des livres et de la littérature.

Ce beau père qu'il adore, professeur de lettres dans la petite ville où ils habitent, fait aussi partie du club théâtre où sa mère est souffleuse. C'est d'ailleurs ainsi qu'ils se sont rencontrés. Ils y répètent une pièce de Shakespeare, quasiment en famille puisque le grand-père de William y joue aussi, affectionnant particulièrement les rôles de femmes.

Mais ce qui préoccupe le plus notre jeune héros, outre le fait qu'il veut devenir écrivain (et qu'il deviendra un écrivain réputé) ce sont ses "penchants contre nature".A la fois attiré par des femmes, de préférence avec des petits seins, mais aussi par des garçons, notamment dans le lycée où il étudie, il va nous raconter son enfance, mais aussi son adolescence et son entrée dans la vie et la difficulté d'y cultiver sa "différence" .

du grand John Irving qui a décidément un formidable talent de conteur pour raconter des histoires à la fois banales et hors du commun. Avec un récit brillamment construit du début à la fin. Son livre est un beau roman sur la difficulté d'être soi, un formidable traité sur la tolérance et le respect de l'intimité de chacun.

John Irving donne toujours une grande place à la sexualité dans ses romans, il le fait ici encore sans tabou, sans pudeur, sans retenue mais aussi sans vulgarité. le sujet qu'il traite est difficile, il le fait avec intelligence, y mêlant de magnifiques portraits d'êtres humains. J'aime la façon dont il met en scène les relations entre les gens, que ce soit des relations d'amitié, de solidarité, d'amour ou de haine.

Il offre enfin de magnifiques pages sur la littérature et une dernière partie plus qu'émouvante sur le drame qu'ont constitué les milliers de personnes mortes du sida dans les années 1980.

A la lecture de ce roman, on comprend pourquoi les critiques sont si élogieuses.
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