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Marie José Lalitte (Autre)
EAN : 9782070372751
256 pages
Gallimard (03/04/1981)
3.78/5   63 notes
Résumé :
Ayant accepté l'invitation de son ancien condisciple Yao à résider dans le pavillon du jardin du repos de sa propriété, un écrivain renommé, mais pauvre, découvre peu à peu, sous l'apparente entente harmonieuse de ses hôtes, leurs difficultés, leurs souffrances et, même, le secret déchirant d'un enfant. Le Jardin du repos est un roman où, sur un fond de poétique tristesse, se mêlent fraîcheur et tendresse. Le grand écrivain chinois Pa Kin nous présente l'étude d'une... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Un écrivain retourne dans sa ville natale.Il tombe sur un vieil ami qui lui propose l'hospitalité dans sa vaste demeure où il lui sera facile de finir son roman en cours.
Il tombe de suite sur un enfant qui vole des fleurs dans le jardin...

Pa Kin est un auteur phare du XXème siècle . Ecrit en 1944 , le jardin du repos nous plonge dans le quotidien d'une famille de l'aristocratie chinoise mais également dans celui de la famille qui possédait la vaste demeure.
Le texte est très policé, poétique avec une Galemeister 's touch .On plonge les yeux fermés dans le Feng Sui.
mais au delà de cela , il y a l'étude d'une famille fortunée qui permet à l'auteur d'exprimer la thèse de son oeuvre : L'argent n'est rien face aux rapports humains. Il est éphémère, volatil , "ne fait pas le bonheur" et surtout ne préserve ni du malheur ni de la maladie.
Il y a une réelle harmonie qui se dégage de cette lecture tout en finesse.
Les rapports parents enfants sont au coeur de l'intrigue avec des visions manichéennes qui poussent le lecteur à s'interroger .
Enfin , un peu comme chez Lao Tseu , il y a un profond respect du "bas peuple", celui de l'ombre qui contribue de façon invisible à l'harmonie de la vie.
Une belle lecture , extrêmement compatible avec la chaleur d'un foyer et la quiétude d'un brouillard matinal.
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Parfois, je m'amuse à imaginer ce qui a poussé un écrivain à écrire tel ou tel livre. Imaginer, c'est vraiment le verbe qui convient, car c'est bien plus un jeu qu'une réflexion rondement menée, bien plus une intuition qu'une pensée … Pour ce « Jardin du repos », il me plait à imaginer Pa Kin dubitatif sur le sens de sa vie, lui l'écrivain « improductif » dans cette Chine laborieuse. L'écrivain obnubilé par ce besoin d'écrire à tout prix, et en même temps conscient de la futilité de son travail, de ses écrits, de sa vie. Tout n'est-il que néant? Ecrire pour qui et pour quelles raisons ? Y a-t-il moyen par le pouvoir des mots et des histoires d'alléger le poids de la détresse humaine ? En lisant la page 90 (édition de poche chez Folio), je le voyais presque, attablé à son petit bureau, le front couvert de sueur, les mots jaillissant de sa plume. J'entendais sa respiration courte et rapide. Plus loin, une centaine de pages plus loin, il propose une justification au métier d'écrivain. Et à nouveau, son excitation est presque palpable dans ses mots, dans ses lignes.

Alors je me dis même que peut-être il a commencé son roman par cette page-là. Et ensuite il n'y avait plus qu'à imaginer toute l'histoire autour de cette page. La chair autour de l'os, pour paraphraser l'un de mes profs. Ce passage était tellement vivant, tellement parlant, tellement habité, … qu'au final je pense que c'est le souvenir que je garderai de ce roman.

Bon tout ça m'éloigne en fait de l'interprétation généralement faite de ce livre, c'est-à-dire un témoignage de l'intérêt, de la sympathie, de l'attachement même de l'auteur pour les petites gens. Oui, c'est vrai, il est ici aussi question de cela. Et de la Chine à la fin de la deuxième guerre mondiale, une Chine en pleine mutation, en pleine évolution (et quel siècle que ce vingtième siècle pour cet immense pays), à la croisée entre confucianisme (où, entre autre chose, la loyauté filiale est essentielle. Loyauté que l'on retrouve dans la relation entre le petit Yang et son père Yang-le-troisième) et course débridée aux richesses matérielles, entre capitalisme bourgeois et société égalitaire.
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Le roman diffuse une atmosphère rétro, l'ambiance surannée de la Chine traditionnelle – à Shanghai, première moitié du XXème siècle – et du milieu aristocratique, bourgeois et propriétaires terriens.

Le destin tragique de deux familles dans cette Chine où d'importants bouleversements politiques et sociétaux s'annoncent. La fin d'une époque se dessine.

« Mon roman n'est que le chant funèbre de l'ancienne société agonisante ».

Un roman là où l'argent acquis sans travail entraîne et pousse ces familles sur la pente des malheurs, déclin et ruine.

Monsieur Li, écrivain de retour à Shanghai, revoit Monsieur Yao son vieil ami d'enfance. Ce dernier lui offre l'hospitalité dans sa belle résidence où bungalow et jardin du repos seront propices à l'écriture de son futur roman…

Gentiment accueilli chez son ami, Monsieur Li surprend le jeune Yang venu cueillir quelques fleurs dans le jardin…
La curiosité de Monsieur Li est attisée par l'attitude du jeune garçon, la confiance et la lucidité des domestiques lui vaudront quelques confidences éclairantes…

« (…) nous avons beau ne pas avoir étudié, nous autres domestiques, nous savons distinguer le bien du mal et le vrai du faux, et tout cela nous fait aussi beaucoup de peine. »

Un père fortuné, réputé pour sa vantardise et sa futilité, peu clairvoyant envers son fils paresseux, gâté à l'excès, égoïste… Une deuxième épouse, jeune, belle et intelligente qui apporte chaleur et bienveillance, dotée d'une grande patience, résignée… Et ce jeune garçon chassé du jardin par les serviteurs, et dont l'histoire intrigue…

Le jardin de cette belle demeure en commun, l'histoire de deux jeunes adolescents du même âge et pourtant très différents, à la destinée bien sombre…

« J'ai toujours pensé que le romancier avait une âme de bodhisattva pleine de compassion pour la misère humaine. S'il n'en était pas ainsi, comment pourrait-il compatir aux malheurs de tant de personnes, comment sa plume pourrait-elle mettre au jour la tristesse de tant de gens ?»

De confidences intimes et douloureuses en émotions intenses et contenues, en consolations pudiques ; le roman raconte des histoires d'honneur et de dignité, où il s'agit d'assumer, toute sa vie durant, les faux pas de son existence.

C'est un jardin paisible et silencieux, là où le camélia fleurit, et sur son tronc quelques caractères gravés… Les gardénias et les jasmins parfument l'air de leurs effluves ainsi que les osmanthes aux jolies fleurs, un ravissement pour les yeux et l'on entend les moineaux se chamailler dans les branches.
Une riche demeure au jardin inspirant, pourtant empreint d'histoires tristes, de lumière aussi, de tendresse et de nostalgie.
Les secrets s'y dévoilent, sur les histoires de famille, d'héritages, chagrins et préjugés au rendez-vous.

Pudeur, sensibilité et poésie dans l'écriture. Un roman portant des valeurs d'humanité et d'humilité.

« Mon coeur est lié aux autres. Si l'on rit, je suis heureux ; si l'on pleure, je suis triste. Je vois bien toutes les souffrances et tous les malheurs de ce monde, mais j'y vois encore davantage d'amour. Il me semble entendre dans les livres des rires de reconnaissance et de satisfaction. Mon coeur en est souvent réchauffé comme au printemps. La vie est après tout une belle chose… »
*
Pa Kin, grand écrivain chinois reconnu, est né dans cette superbe demeure, et son roman est inspiré de son vécu.
*
Si une partie de l'histoire est très développée à un certain moment, j'aurais aimé, dans la lignée, une fin moins précipitée à mon goût. Mais l'essentiel était dit.
*
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Pa Kin a écrit le Jardin du repos en 1944.

le narrateur est un écrivain chinois qui revient dans son pays natal après seize ans de vagabondage.Il rencontre un vieil ami qui l'invite à venir écrire son nouveau livre dans sa propriété luxueuse qu'il vient d'acquérir. Il s'installe donc dans un petit bungalow du jardin du repos.
Dans ce jardin, voyant un enfant de la famille des anciens propriétaires venir y cueillir des fleurs, il cherchera à comprendre cet enfant et découvrira la vie des anciens et nouveaux propriétaires.

Agréable à lire, le Jardin du repos donne un éclairage sur la vie pas toujours rose des riches chinois du début du XXème siècle.
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Lecture de qualité inégale. Monsieur Li, écrivain, rentre dans sa ville natale pour finir son dernier roman. On ne sait rien de sa vie sauf qu'il a fait des études de lettres; qu'il a beaucoup voyagé, qu'il est (peut être) issu d'une famille riche, mais en raison de son choix de carrière, il n'est pas aussi "riche" qu'il le faudrait, et c'est la raison de leur "rejet". Il rentre donc dans sa ville (probablement Shanghai), en guerre, loge dans un hôtel plus que miteux, et au cours d'une ballade en ville, rencontre un vieux camarade d'études, qui l'invite à séjourner chez lui, dans sa propriété récemment acquise: "le jardin du repos". Il y fait la connaissance de sa jeune épouse, de son fils issu d'un mariage précédent (la première épouse est apparemment morte en couches) et des domestiques du domaine. Tout le monde semble vivre un bonheur parfait, simple. Mais peu à peu, il découvre que tout n'est pas si parfait, et qu'ils existent lourds secrets concernant cette famille, et celle des anciens propriétaires; qu'il essaie de découvrir en toute discrétion, pas par curiosité, mais par empathie. Jusque là, la lecture est très agréable. le récit est très simple, et la découverte de ces secrets par bribes donne un suspense délicat, pas trop haletant. Sauf qu'à un moment donné, le ton change avec deux longs chapitres où un des personnages dévoile finalement, d'un trait, le long récit de l'histoire douloureuse de sa famille.Et c'est là que le charme se dissipe. C'est le récit d'une famille normale, avec des problèmes banals ( mari qui dilapide la fortune, déshonore sa famille en s'affichant avec des prostituées, entretient une liaison, et éprouve des remords et un amour sincères envers sa famille qui finit après de multiples disputes, réconciliations par ne plus supporter son attitude, et le jette dehors, d'où sa déchéance).Bon. Rien de bien particulier en somme. On découvre que la déchéance sociale et morale guette tout le monde à tout moment, que tout l'or du monde ne suffit souvent pas, et n'apporte certainement pas le bonheur.....et la pluie ça mouille.Ce qui sauve le roman, c'est que l'on sent que l'auteur "aime" sincèrement ces "monsieur tout le monde" et a une réelle empathie pour leur souffrance. D'ailleurs il finit par ceci:" Tout cela a été déjà dit des milliers de fois par des milliers de gens. Cela me réjouit d'être en mesure de le répéter une fois de plus et d'apprendre à tous (y compris à ce journaliste de Guiyang) que l'homme ne se nourrit pas de billets de banque et, qu'au delà de sa course aux richesses, il y a plus important, infiniment plus important." Lecture plutôt sympathique donc, reposante après un gros morceau, mais pas marquante du point de vue littéraire.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
我相信你们小说家看事情比平常人深得多,平常人只会看表面,你们还要发掘人心。我想你们生活也很苦,看的太深了恐怕看到痛苦多,欢乐少......

(Je crois que vous, les auteurs, voyez les choses beaucoup plus en profondeur que les gens ordinaires. Ces derniers ne voient que l'apparence, tandis que vous fouillez le cœur des hommes. Je pense que vous devez avoir la vie dure, puisque vous voyez les choses plus en profondeur, je crains que vous voyez beaucoup plus de souffrance et moins de joie...)
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Ce roman est mon œuvre mais je n’y ai rien mis de neuf ni d’original. D’autres ont déjà tenu les mêmes discours que mes héros :
« Réconforter, essuyer des larmes, faire renaitre le sourire. »
« Nous sommes liés aux autres, un sourire me rend heureux, des larmes m’affligent. En ce monde, j’aperçois tant de souffrances et d’infortune mais davantage d’amour encore. »
« Cela réchauffe le cœur comme une journée de printemps. En définitive, la vie est une belle aventure. »
Tout cela a été déjà dit des milliers de fois par des milliers de gens. Cela me réjouit d’être en mesure de le répéter une fois de plus et d’apprendre à tous [… ] que l’homme ne se nourrit pas de billets de banque et, qu’au-delà de sa course aux richesses, il y a plus important, infiniment plus important.

Bajin, juillet 1944
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" Tu crois que les Zhao seront éternellement riches, puisqu'ils le sont aujourd'hui, et qu'ils contempleront toujours les autres crever de faim ? Parce qu'ils ne travaillent pas et passent l'année à acheter des terres, tu crois que leurs fils, leurs petits-fils, leurs arrière-petits-fils seront éternellement riches, joueront de l'argent, iront au théâtre, mangeront et dormiront éternellement ? Tu crois que ce qu'on mange, c'est de l'argent, que notre sommeil, c'est de l'argent, que l'argent est comme une mère que l'on téterait toute sa vie ? "
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" A mon avis, je n'en ai plus pour longtemps à vivre. Après ma mort, je ne sais combien de temps ce jardin et toutes ces choses seront préservées. Je ne suis pas rassuré avec vous. Ce n'est qu'aujourd'hui que je comprends que laisser à ses héritiers des biens sans leur léguer de principes moraux est peu sûr. Ai-je donc été idiot toutes ces années! "
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J'avais l'impression que chaque fois qu'elle souriait, la pièce semblait plus lumineuse, tandis que paraissaient s'alléger les "fardeaux sans nom" pesant sur mon cœur (tels que la solitude, l'ennui, les regrets, l'espérance, la sympathie et d'autres sentiments indicibles. J'ai l'impression qu'un poids que je ne parviens jamais à écarter m'écrase et que c'est cela qui m'oblige à écrire).
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Video de Pa Kin (2) Voir plusAjouter une vidéo

Jean LECLERC du SABLON parle de PA KIN
Jean LECLERC du SABLON parle de l'écrivain chinoisPA KIN, de son livre "Nuit glaçée" et de la manière dont il a été à la fois utilisé et interdit par le régime . Aujourd'hui, PA KIN est libre mais a été récupéré par le pouvoir. BT photo de PA KIN.
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