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4,29

sur 4140 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quel plaisir de débuter l'année avec mon humble avis sur ce livre qui m'a vraiment bluffée. J'avais des appréhensions car parfois lorsqu'un livre est encensé par la critique, je me sens dans "l'obligation" de l'apprécier et ce n'est pas toujours le cas.

Celui-ci en particulier m'inquiétait, car mes nuits blanches à cause des lectures de Stephen King à l'adolescence m'avaient énormément marquée. Je craignais de ne pas pouvoir absorber autre chose que des descriptions à glacer le sang que j'aimais tant...
Mais quel bonheur lorsque l'histoire s'octroie un raccourci (elle débute tout de même dans le Maine, état fétiche de M. King).

La composition des lieux et des personnages coule toute seule sous la plume précise, riche et fidèle de l'auteur.
On sent même à certains passages le frétillement du stylo qui cherche à glisser dans l'horreur, se reprend et commence suavement à décrire certaines scènes d'épouvante.
J'ai particulièrement apprécié le petit tacle sur la sempiternelle question de l'hypocrisie puritaine aux USA.

L'année littéraire 2014 s'annonce bien!!!



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Franchement, si c'était possible, je mettrais six étoiles, sept étoiles, dix étoiles à ce roman. Evidemment, mon avis sera dithyrambique : j'ai adoré ce livre qui m'a non seulement captivée mais qui m'a aussi donné envie de lire toute la bibliographie de Stephen King. Alors bien sûr, je sais que tous ses livres ne sont pas du même genre mais retrouver sa plume sera toujours un plaisir. Ça, je le sais pour en avoir lu quelques-uns, dont Joyland qui aurait pu également se retrouver dans mes « livres pour une île déserte ».

Tout m'a plu dans 22/11/63, notamment ce retour dans les années 1960. J'ai (re)découvert énormément de choses au cours de ma lecture, comme le lindy hop (en fait je connaissais cette danse mais pas son nom), le morceau « In the Mood » de Glenn Miller (« Ta-da-da… ta-da-da-da-dam… »), certains détails sur l'assassinat de Kennedy et sur les conditions de vie à cette époque aux Etats-Unis, etc. J'ai trouvé cette idée de voyage dans le temps tout aussi excellente avec ses « effets papillon », ses « harmoniques » et ses « échos ». Car le moindre changement effectué dans le passé – qui se défend farouchement soit dit en passant – a forcément des conséquences, si infimes soient-elles, sur le futur. Et le personnage de Jake Epping l'apprend à ses dépens. Tiens, parlons-en de ce personnage. Ce n'est pas souvent que je m'attache autant à un personnage. En fait, il fait partie de ces personnages qui me manquent une fois que le livre est terminé. le suivre tout au long des 1 040 et quelques pages que compte 22/11/63 fut un immense plaisir pour moi. D'ailleurs, 1 040 et quelques pages, cela peut sembler énorme mais aucune d'elles n'est superflue. Chacune apporte sa pierre à l'édifice monumental que constitue ce très beau roman de Stephen King. A aucun moment je n'ai ressenti d'ennui ou de lassitude. Et pourtant, j'ai pris tout mon temps pour le lire. Mais il ne manque pas de rebondissements et l'intrigue est passionnante. Outre l'assassinat de JFK que Jake tente d'empêcher, nous suivons aussi toute la vie de ce dernier dans le passé, ses rencontres, son histoire d'amour et son regard sur ces années où l'on pouvait louer un appartement pour quatre-vingt-dix dollars le mois, où tout le monde – ou presque – fumait et où la ségrégation était toujours d'actualité après la ligne Mason-Dixon (Dixie). Oui, le passé avait ses bons et ses (très) mauvais côtés…

Cinq étoiles, donc, pour ce roman magnifique, parce que les six étoiles n'existent pas… Mais les « Livres pour une île déserte » existent, eux, et 22/11/63 figure désormais dans les miens.
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Un gros coup de coeur pour ce dernier Stephen King !!!

Quand on associe uchronie et voyage dans le temps, je ne peux qu'aimer !!! et c'est ce qu'a fait Stephen King dans son dernier opus en donnant à son personnage principal, Jake Epping, prof d'anglais à Lisbon Falls la possibilité de voyager en 1958.

Jake est presque le seul ami de al Tempeton, propriétaire d'un Fast-food installé dans une caravane en alu, comme on les faisait dans les année 50. Personne dans le coin ne mange chez Al, tous pensent qu'à cause de ses prix si bas, on n'y mange du chat ou du chien...
Mais Al, est très malade, il est atteint d'un cancer en phase plus que terminale. Il confie à Jake ses dernières volontés, elles sont quelques peu étranges : En effet, al confie qu'il semblerait qu'il y ait une fissure dans le temps juste dans la réserve de la caravane de son restaurant, au beau milieu des boites de conserves et autres jus de fruits.

Le voeux le plus cher d'al serait que Jake passe par ce passage, qu'il appelle le terrier, et passe quelques minutes dans le passé, le 9 septembre 1958 et qu'il revienne.
C'est ce que va faire Jake, pour voir, il va se retrouver de l'autre coté, après être descendu quelques marches, là où il y a une sombre atmosphère, l'air pue, la filature qui, depuis fort longtemps n'est plus en activité et bien là, sous ses yeux, fumante et dégageante cette fumée malodorante... le 9 septembre 1958.

Quand Jake revient, après quelque minutes en 1958, al lui explique qu'à chaque voyage il arrive toujours à la même heure, toujours de même jour de la même année et qu'à chaque voyage c'est toujours la première fois pour les gens de 1958... Dans ces dernières explications, al retrace ce qu'il y a fait pendant tout le temps passé dans ce passé et surtout son but était de sauver John Fitzgerald Kennedy, et d'arrêter les autres meurtres qui allaient arriver. al avait commencé à tester ce qu'il pouvait faire et il a sauvé une jeune fille d'une vie de handicap. Mais al veut absolument mettre en garde Jake d'un point très compliqué qu'il va rencontrer dans la passé : tout ce qui a été fait pendant le voyage précédent est effacé, tout est à refaire !!! Une fois revenu en 2011 tous les compteurs se remettent à zéro...
Une autre point qui va s'avérer compliqué pour Jake, c'est qu'il va devoir attendre 5 ans, en effet en arrivant le 9 septembre 1958, JFK ne sera pas assassiné par Oswald que le 22 novembre 1963...
Pendant tout ce temps, Jake va vivre une autre vie dans ce passé, 5 ans c'est long et il ne peut pas ne rien faire, alors il va se rapprocher de Dallas et malgré les notes bien complètes que lui a laissé Al, Jake va espionner les fais et gestes d'Oswald pour être prêt le jour J.

Il y a deux ans, quand je me suis plongée dans « Dôme » qui était mon premier King, l'auteur m'a fait entrer dans son histoire et dans son monde en quelques lignes. J'avais une certaine "appréhension", mais dès les premiers mots, je me suis dit que cet auteur était fait pour moi. Ici, il s'est passé la même chose. Je me suis plongée dans ces 900 pages avec bonheur et j'en ressort tout autant enthousiaste. Dès que j'ai vu ce livre en librairie, je n'ai pas pu faire autrement que de l'acheter et de me plonger dedans. C'est irrésistible, je devais connaître cette fabuleuse version de notre histoire à la sauce Stephen King !!!
Tout au long de ma lecture, je ne pouvais pas lâcher ce livre, c'est ce que j'aime chez Stephen King, il a ce don. Je devais aller toujours plus loin, chapitre après chapitre...

J'aime beaucoup l'idée que Stephen King laisse parler son héros et qu'arriver à un moment, il lui laisse la main, en effet, c'est Jake qui endosse le nom de George Anderson en 1958 commence à écrire. Stephen King nous explique vers les pages 320, que c'est George/Jake qui écrit ce livre, ce que nous sommes en train de lire et cette idée persistera jusqu'à la fin du livre...

Ici Stephen King nous confronte à l'effet papillon et fait évoluer son personnage dans cette idée que tout peut être défait et qu'il peut retourner dans son présent pour tout effacer, mais qu'il n'en est rien en fait, puisque même s'il remet les pendules à zéro il reste tout de même des traces et qu'irrémédiablement tout change tout de même. Stephen King confronte aussi son personnage à la douleur de l'amour et aux choix impossibles à prendre, à la folie qui n'a pas sa place ici, car il faut rester lucide...

Mon seul regret dans ce livre, c'est que toute la partie dans laquelle Jake revient dans son époque, après avoir accomplit sa mission, l'auteur n'a pas plus développé ce qu'il s'était réellement passé, je m'explique : j'ai trouvé que Stephen King était passé trop rapidement sur toutes les conséquences de cet effet papillon et j'aurais bien aimé quelques pages de plus sur tous ces chapitres, peut-être contre quelques unes qui font traîner en longueur par moment...

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« Hit the road Jack »
Moins de cinquante pages et hop, je suis embarquée dans cette histoire de voyage dans le temps avec Jake et Al. On descend quelques marches au fond de la cave et ...retour vers 1958. J'adore. Mais le hic Jake, c'est que ça change tout... le coup du battement d'aile du papillon. Tu le savais pourtant, Ray l'a chanté si bien « Hit the road Jack and don't you come back no more, no more... » Mais t'es tombé sur l'amour de ta vie. « Ça renforce ma conviction que c'est bien le hasard qui gouverne l'univers. » Que faire ? Revenir, repartir ou rester à tout jamais dans les années soixante ? Ah ! J'oubliais ta mission : sauver le monde. Oui, je reste dubitative... « Même les gens capables de vivre dans le passé n'ont aucune idée de ce que l'avenir leur réserve. » Alors fais au mieux. Je voyage dans le temps et je n'ai pas trop de conseil à donner sauf que la danse c'est la vie. Alors swingue et profite de chaque instant, charmant voyageur temporel, et apprécie Glenn Miller avec Sadie.
In the mood for all his kissin'
In the mood his crazy lovin'
In the mood what I was missin'
It didn't take me long to say "I'm in the mood now"
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22/11/63 : Ou comment commencer l'année par un coup de coeur.


Quel livre ! le king à attendu pour écrire ce livre parce qu'il ne se pensait pas en capacité de l'écrire 7 ans après le drame à l'époque, il a bien fait, on est sur un chef d'oeuvre !


On sait tous plus ou moins, pour ceux qui ont suivi à l'école, ce qu'a représenté cette date et l'assassinat de Kennedy pour le monde en général, ainsi que toute l'époque de guerre froide qui aurait pu basculer en 3ème guerre mondiale.

Du coup, quelle idée géniale d'écrire un livre ou un héros irait dans le passé empêcher cet assassinat pour rectifier l'histoire et voir ce que notre monde serait devenu.


Le picth est excellent, mais la réalisation est sublime, quel travail, 934 pages de pur bonheur. Car oui, on ne va pas juste se transporter en 63 pour régler le problème, non, la faille temporelle qui permet d'entrevoir la possibilité de stopper l'assassin ouvre en 1958. de ce fait, il va se dérouler 5 ans avant le moment fatidique.


Que ces 5 années avec Jake furent plaisantent.


Jake, c'est notre héros, un homme qui n'a pas le profil de super-héros, loin de là. Un grand échalas de plus d' 1m90 prof d'anglais et qui depuis peu est séparé de sa femme qui avait la main lourde sur la bibine. Il va découvrir la faille par l'intermédiaire d'un ami qui tient un snack. Ce même ami qui n'est pas loin de passer l'arme à gauche et qui n'a qu'un souhait, stopper l'assassinat de Kennedy.


Je ne vais pas trop en écrire parce que je crois qu'il doit y avoir environ 730 critiques de publiées toutes aussi bonnes les unes que les autres (je mens, je ne les ai pas tous lus), puis surtout pas envie de vous spoil. Mais sachez que quoique vous lisez en temps normal, vous trouverez forcément un truc qui vous plaira dans ce pavé.

King, on le sait, c'est avant tous des personnages, une fois de plus aucune surprise, ils sont excellents de détails qui vous font les aimer ou détester. Des personnages qui sonnent vrais, qui font des choses qui nous encrent dans une réalité, toute relative, mais qui vous font oublier par moment que ce n'est que de la littérature. Leurs actions, leurs réactions vont automatiquement tirer sur la corde de l'empathie qui sommeille en vous.

Tous ces personnages vous les faites évoluer sur une intrigue aux petits oignons, comme une dentelle, à la fois précise, complexe et belle.


L'histoire se déroule sur un rythme non pas de page-turner typé thriller, parce qu'évidemment, c'est quasi impossible sur presque un millier de pages, mais l'attachement aux personnages en fera indéniablement un page-turner du coeur. Ce rythme est justement comme une courbe sinusoïdale ou la tension alterne avec les moments de vie qui nourrissent l'arc de nos personnages.


Tout est pesé, on sent un travail colossal derrière pour nous imprégner de ces sixties, que ce fut jouissif la découverte de cette époque fascinante, ou l'insouciance était plus ou moins de rigueur et où les relations humaines étaient plus saines.


Je ne sais pas trop quoi vous dire pour vous convaincre de lire ce livre, mais il doit être lu ; vous n'avez jamais lu de King et bien c'est le moment de prendre un petit coup de pied au cul et de vous ôter l'idée que c'est un écrivain de roman de gare ou de soupe tout public, non c'est bien plus subtil que ça.
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Stephen King nous plonge corps et âmes dans cet univers américain fin des années 50 et début des années 60. Et ça marche, on s'y croirais. le soin et la précision d'écriture, les rues s'animent, l'air se rempli d'odeurs, de sons et de musique, on s'arrête dans un bar pour manger un délicieux hamburger, dont on pourrait presque goûter les saveurs uniques de l'époque, on entre totalement dans son univers.
Stephen King est un véritable magicien.
Un travail très soigné, on sent que la documentation sur l'époque a été poussée, le personnage principal devient attachant au fil des mois qui passent et sa vie ordinaire passionne tout autant, si ce n'est plus, que l'objectif qu'il s'est fixé.

L'histoire peut sembler simpliste : Retour dans le passé, assassinat de JFK… Mais il n'en est rien…

C'est là que va se développer la question de la destinée, de la possibilité de changer le cours des événements, de notre libres arbitre et de toutes les conséquences que cela induit… Stephen King développe une idée extrêmement intéressante sur ces question…

Il n'est pas rare que l'auteur brouille les pistes, ce qui donne un rythme à sa narration déjà magnifique.

De tous les romans de Stephen King que j'ai lu jusqu'à ce jour, celui-ci emporte clairement ma préférence.

J'ai été transportée pendant des heures dans une puissante ambiance pleine de réalisme et une intrigue brillamment et palpitante.
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Mea Culpa! Pendant longtemps, j'ai été stupide. Je dédaignais les livres de cet immense auteur américain.

Les couvertures criardes, le succès international, les histoires d'horreur, la production pharaonique ( 56 livres en 40 ans tout de même), tout cela me semblait louche.

Stephen King écrivait de la littérature de genre pour ne pas dire de gare, comme Marc Lévy pond des histoires romantiques…Bref, il produisait des livres commerciaux, mais sans la moindre ambition littéraire. Mea Culpa!

J'avais quelques excuses néanmoins. J'ai découvert la littérature et son pouvoir aspirant par les livres fantastiques et d'horreur ( Lovecraft, K Dick, Huxley, Poe, Bradbury…) J'avais lu le meilleur jusqu'à l'overdose, pourquoi m'ennuyer avec d'autres récits de genre ? Je voulais autre chose que des histoires de monstres et d'au-delà.

Mais voilà, souvent au détour d'une conversation littéraire, ce nom revenait à mes oreilles auréloé de superlatifs. Et puis j'avais vu quelques unes des adaptations de ses livres comme Carrie, Shining, Stand by me, Misery… comme tout le monde ou presque. Elles étaient inégales, mais certaines excellentes.

Alors un jour, il y a quelques années, pour ne pas mourir idiot, pour ne pas rester sur de bêtes préjugés, j'ai ouvert Duma Key du dit Stephen King. Depuis, je prends régulièrement rendez-vous avec ce monsieur pour de délicieux moments de lecture.

Disons-le tout de suite, rarement, ai-je lues d'histoires aussi prenantes, aussi bien maîtrisées sur plus de 500 pages (voire bien plus pour certains de ses ouvrages), rarement la densité des personnages ne s'est aussi bien mariée à une intrigue prenante et addictive, rarement ai-je été à ce point épaté par autant de dextérité dans la conduite d'un récit à rallonge et ai-je pris autant de plaisir à le dévorer.

Au delà de la simple maîtrise et l'aspect purement ludique et jouissif de ses romans, King dissèque avec une rare maestria la violence des hommes et du monde. Il y a quelque chose de brut, de sauvage dans ses récits, où les os se brisent, le sang gicle et les pires atrocités sont commises. Il nous dit là quelque chose sur l'Amérique et plus largement, je crois, sur notre propre nature, bien au-delà des histoires de spectres, des fantômes ou d'extra-terrestres, qui au final ne sont que des prétextes à explorer la face sombre de l'humanité.

22/11/63, l'une de ses dernières grosses productions, est une magnifique illustration de cela.

Il part bien sûr d'une situation fantastique: une faille temporelle permet à un homme de 2011 de revenir dans le passé, en 1958. Il se met en tête de changer la face du monde, en évitant l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Et nous voilà partis tambours battants pour un passionnant récit de plus de 1000 pages, aussi fou qu'haletant.

22/11/63 est autant une histoire voyage dans le temps, qu'une magnifique radiographie des années 60, qu'une histoire d'amour intemporelle, qu'une passionnante uchronie, qu'une enquête sur l'une des plus grandes énigmes du XXème siècle, qu'une réflexion (comme toujours) sur la brutalité du monde et des hommes.

Au fil de ce merveilleux pavé, dont ne peut se défaire et qui vous trotte dans la tête toute la journée, nous découvrons également l'un des plus incroyables et puissants croque-mitaines du bestiaire kingien et peut-être même de toute la littérature : le passé. Mais je ne vous en dirais pas plus, sauf à ajouter que cette idée est absolument géniale et aurait, si j'ai un petit reproche à faire, pu être encore plus exploitée, tellement elle est bonne! Mais dans ce travail de virtuose, il n'y a pas grand chose à redire, au contraire, il suffit de se délecter d'une telle richesse, d'une telle force d'attraction et de jouir du plaisir d'y passer des heures et des heures.

C'est avec tristesse que j'ai refermé 22/11/63. J'aurais voulu que jamais il ne se termine, mais l'autre grand bonheur avec King, c'est que vue l'étendue de sa production, il y en a toujours un autre à lire! Alors monsieur King, on remet cela quand?

Tom La Patate
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En ce 5 janvier 2016, je vais débuter cet article en vous souhaitant une merveilleuse année, qu'elle soit riche en découvertes et pleine de moments que vous garderez en mémoire tour au long de votre vie. Que vos proches vous soient encore plus proches...

Je débute donc cette année en vous parlant d'un pavé, dont vous avez déjà beaucoup entendu parler, mais plus de 900 pages, cela demande du temps. J'ai donc profité de mes vacances afin d'attaquer cette lecture. Et je trouve que c'est un bon choix pour débuter une année, avec de nouvelles résolutions ( comme chaque fois). 22/11/63 est un roman très bien conçu, intelligent où à aucun moment je ne me suis ennuyée, car Stephen nous parle d'une époque de charme, ans un pays où à l'époque tout semblait possible.


Il prend en toile de fond un personnage mythique qu'est J.F Kennedy, ainsi que le drame dont il a été victime, une famille emblématique, dont l'histoire et les membres ont toujours passionné le monde.

A cela Stephen king rajoute l'histoire d'un homme, ses rencontres, ses amours, bref, un pur bonheur de lecteur où tout s'emboîte parfaitement.

900 et quelques pages de plaisir, de découverte ou de redécouverte. Un roman très bien conçu, une réflexion sur laquelle il est important de s'arrêter car un voyage dans le temps nous a tous effleuré l'esprit, que ferions-nous si un tel retour en arrière était possible?
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A Lisbon Falls, la petite ville du Maine où il est enseignant, Jake Epping a ses habitudes dans la caravane aménagée en diner d'al Templeton. Ils ne sont pas véritablement amis mais quand Al, diminué par un cancer, sent ses forces l'abandonner, c'est à Jake, fraîchement divorcé et sans attaches, qu'il confie la tâche de terminer la mission qu'il s'est donnée. Au fond du diner, une faille spatio-temporelle permet de se glisser dans le passé, en octobre 1958 plus précisément. Avant que la maladie ne l'arrête, al voulait en profiter pour empêcher l'assassinat de Kennedy et ainsi éviter l'enlisement des Etats-Unis au Vietnam. D'abord sceptique, Jake finit par se laisser convaincre et part pour un long voyage dans l'Amérique des années 60. Mais le passé ne veut pas être changer...


De l'action, de l'amour, de l'Histoire, du suspense...du sang, des cris, des larmes...il y a tout cela et bien plus encore dans cette magnifique fresque tout droit sortie de l'imagination du grand maître Stephen KING. Bien sûr, il faut laisser de côté son esprit cartésien et accepter le fait que l'on puisse faire un saut dans le passé en descendant quelques marches invisibles à l'oeil, au fond de la réserve d'une caravane-restaurant...et puis revenir dans le présent, et encore retourner dans le passé, mais en tenant compte d'un autre fait : tout retour dans le présent remet les compteurs à zéro dans le passé (comprendre que tout ce qu'on aura changé sera effacé sitôt qu'on reprendra les marches). C'est un peu confus dit comme ça mais, heureusement, le King est très doué pour rendre tout cela à la fois simple, naturel et crédible. Autre postulat à accepter : empêcher l'assassinat de Kennedy est ce qu'il pourrait arriver de mieux pour l'Amérique. Pourquoi ? Probablement parce que le jeune président démocrate n'a pas pu mener à bien sa politique, tenir toutes les promesses que ses électeurs espéraient et faire entrer le pays dans une nouvelle ère. Et plus sûrement parce les Etats-Unis dirigés par lui ne seraient pas aller s'enliser dans une longue guerre au Vietnam. Et quand on connaît le traumatisme causé par ce conflit et les blessures toujours vives qui en ont découlé, le jeu peut en valoir la chandelle. C'est en tout cas l'opinion d'al Templeton et celle de Jake Epping puisqu'il ne met pas longtemps à se laisser convaincre.
Une fois reconnu donc que l'on peut voyager dans le passé et qu'il est essentiel de sauver Kennedy, on peut plonger corps et âme dans le récit foisonnant de l'Amérique du début des années 60, vue par un homme du XXIè siècle. Et cette Amérique-là ne connaît pas la crise ! On peut se nourrir ou faire un plein pour quelques cents, les grosses cylindrées sont produites en séries, les filles ne fréquentes les garçons que dûment chaperonnées, la cigarette enfume les bars, les boutiques, les bus, les commerces sont florissants et les usines tournent à plein régime (quitte à polluer et empester l'atmosphère). Cependant, tout n'est pas idyllique. C'est la guerre froide, l'URSS et Cuba font peur, la menace de la bombe plane et les américains sont violemment anti-communistes. Par ailleurs, le Civil rights Act n'a pas encore été prononcé et les noirs sont victimes de discrimination. On les traite volontiers de ''nègres'' et on ne partage pas les lieux d'aisance avec eux. de 1958 à 1963, Jake se familiarise pourtant avec un pays qui est le sien sans l'être, prend goût à cette ambiance ''Happy days'', se fait des amis et va même trouver l'amour. Mais il n'est pas là pour batifoler, il a une mission, plusieurs même, puisqu'une fois qu'on a le pouvoir de changer le passé, on voudrait éradiquer le mal partout où on sait qu'il a sévit. Jake s'offre donc des détours, de Lisbon Falls à Dallas, pour éviter quelques drames et rectifier quelques torts. (Il fait d'ailleurs une incursion à Derry, croisant les personnages du roman Ça, juste après le drame qu'ils ont vécu). Concilier sa nouvelle vie et sa mission ne va pas être chose facile, d'autant que le passé lutte pour ne pas être changé et que des interrogations demeurent sur les conséquences des changements -le fameux ''effet papillon''. Alors, Jake pourra-t-il arrêter Lee Harvey Oswald à temps ? Et quel effet son action aura-t-elle sur le destin de l'Amérique ? Pour le savoir, il faudra se laisser emporter par le tourbillon du temps et de l'espace, guidé par un Stephen King au meilleur de sa forme. Ces plus de 1000 pages sont un régal que l'on voudrait déguster mais que l'on dévore à toute allure, passionné par ce voyage que l'on espère sans fin. Mais rien est éternel et il faut se résoudre à quitter ces personnages attachants, cette ambiance surannée, cette histoire qui conjugue nostalgie, émotions et frissons. Un pur chef-d'oeuvre !

Mille mercis à Babelio et au Livre de Poche pour cette masse critique.
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« Ne jamais regarder en arrière. Combien de fois se donne-t-on ce genre d'injonction après avoir vécu une expérience exceptionnellement bonne (ou exceptionnellement mauvaise) ? Souvent, j'imagine. Et l'injonction reste généralement lettre morte. Les êtres humains sont ainsi faits qu'ils regardent en arrière, c'est même pour cela que nous avons cette articulation pivotante dans le cou. »

***
« 22/11/63 » est ma première incursion dans l'oeuvre de Stephen King.
J'ai profité d'une lecture commune de l'auteur pour découvrir son univers, et parmi les titres retenus par le groupe, mon choix s'est porté sur ce roman-ci en raison de mon attrait pour la science-fiction, le thème du voyage dans le temps et surtout pour son ancrage dans le tourbillon social et politique des années 60, avec un événement majeur dans l'histoire des Etats-Unis, l'assassinat de John F. Kennedy, le 22 novembre 1963.

Je me représentais Stephen King comme un auteur de romans d'horreur et de fantastique, notamment en raison de nombreuses adaptations cinématographiques, je pense aux films cultes « Shining », « Ça », « Carrie », « Misery » ou encore « La ligne verte ».
Je dois avouer que la lecture de ce roman m'aura permis de changer mon regard sur cet auteur : il explore avec aisance et efficacité d'autres genres littéraires, comme ici où il propose un récit inclassable mélangeant la science-fiction, l'uchronie, la fiction historique, le thriller et une très belle histoire d'amour.

Alors si vous êtes prêt à voyager dans le passé, fermez les yeux. Imaginez un escalier devant vous. Avec votre pied, tâtonnez à la recherche de la première marche. Lorsque vous butez dessus, avancez à la rencontre de la marche suivante. Continuez ainsi jusqu'à ce que vous sentiez votre monde disparaître pour en révéler un autre.
Vous avez remonté le temps jusqu'en 1958, et vous découvrez alors un monde plein de souffle, de vitalité et d'audace, celui des Beatles, du rock'n'roll et du twist, des voitures américaines de légende, mais aussi un monde incertain qui bascule dans la violence, l'insécurité et les inégalités, un monde où les minorités opprimées, les femmes, les homosexuels revendiquent plus de droits.

A chaque fois que j'ai repris le roman où je l'avais laissé précédemment, j'ai eu cette impression plutôt inhabituelle que les mots de l'auteur étaient comme ces marches invisibles : je les sentais m'envelopper, m'aspirer.
Le monde d'aujourd'hui s'effaçait et me ramenait dans le passé.

*
Jake Epping, le narrateur, nous emmène dans un récit aux multiples rebondissements.

L'histoire commence lorsque l'un de ses amis, al Templeton, propriétaire d'un restaurant, lui révèle un secret qui va changer son destin : il remonte le temps jusqu'en 1958 grâce à l'existence d'une distorsion temporelle à l'arrière de son fast-food. Il souhaite que Jake poursuive le projet incroyable qu'il ne peut mener jusqu'au bout pour des raisons de santé : voyager dans le passé, déterminer si Lee Harvey Oswald était le seul tireur ce jour-là et changer le cours du temps en empêchant l'assassinat de JFK.

Quel est l'impact réel de l'assassinat de John F. Kennedy ? Comment aurait évolué L Histoire s'il avait survécu à son assassinat ? L'avenir aurait-il été meilleur ou pire ?
Si Lee Harvey Oswald n'était pas arrivé au bout de son projet, le monde se serait-il tout de même embrasé avec la guerre froide, la crise de Cuba et la terreur nucléaire ? La vie de milliers d'innocents aurait-elle pu être épargnée sans la guerre du Viêt Nam ? Les années suivantes auraient-elles été marquées par cette grande vague de mouvements contestataires, d'émeutes raciales et la mort de Martin Luther King ?

« Nous ne savons jamais quelles vies nous influençons ou non, ni quand ni pourquoi. du moins, pas avant que l'avenir n'ait submergé le présent. Nous l'apprenons quand il est trop tard. »

Ainsi commence l'histoire de Jake Epping dans un pays en lutte pour mettre fin aux discriminations raciales et aux inégalités sociales.
Mais est-il si facile de changer le passé ? Peut-on changer le cours de l'Histoire sans s'interroger sur ses conséquences et le fameux effet papillon ? Et s'il y avait un prix à payer pour tout cela ?

« le passé est tenace pour la même raison qu'une carapace de tortue est tenace : car la chair vivante qui se trouve à l'intérieur est tendre et sans défense. »

*
Stephen King est un formidable conteur. Son écriture est simple, fluide, agréable, graphique.

Là où Stephen King excelle, c'est dans sa façon de retranscrire l'atmosphère de l'époque et nous faire vivre les événements qui ont changé L Histoire. On sent que l'auteur s'est fortement documenté pour brosser un portrait complexe et réaliste de l'Amérique durant ces années d'après-guerre.

L'auteur est captivant et maîtrise parfaitement son récit du début à la fin. Il prend son temps pour planter le décor des sixties, décrire le quotidien dans les petites villes américaines et l'esprit étriqué de l'époque, mettre en scène ses personnages afin de plonger le lecteur dans une ambiance chargée de tension. L'horreur s'invite parfois, sous la forme d'une violence sociale et de drames familiaux qui peuvent donner quelques frissons.

Cette lente montée en puissance du suspense rend la lecture prenante, addictive dans un contexte social détestable marqué par le racisme, la xénophobie, la ségrégation, le sexisme et l'homophobie. Avec cette date du 22 novembre 1963 qui pèse comme une épée de Damoclès, le récit se tend encore davantage. le suspense psychologique est tel qu'il empoigne le lecteur pour ne plus le lâcher.

La lecture aurait pu être fastidieuse sur les 900 pages que compte ce livre, mais je ne me suis jamais ennuyée. La narration particulièrement détaillée est sans doute parsemée de quelques longueurs, mais incorporés dans l'intrigue, ils prennent tout leur sens à des moments clés du récit et participent à nous faire voyager dans le temps et l'espace, à nous préparer à ce jour fatidique de Novembre 63.
La fin est magistrale, je l'ai tout simplement adorée. J'avais imaginé un autre scénario, mais celle proposée par l'auteur est d'une beauté émouvante.

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Si l'auteur n'a pas son pareil pour installer un décor et une ambiance façon sixties, la force du récit réside également dans des personnages justes et réalistes.
Sous la plume de l'auteur, on les sent prendre vie, devenir de plus en plus consistant, évoluer, tisser des liens entre eux. On ressent de plein fouet les émotions et les sentiments de Jake à chaque étape de son voyage. Même les personnages secondaires laissent une marque dans le récit et Lee Harvey Oswald apparaît dans toute sa complexité.

Entre ces pages, l'auteur développe un côté plus sentimental en superposant une romance d'une beauté et d'une tendresse incroyable. Je ne m'y attendais pas et je trouve que cette histoire d'amour apporte une douceur et des émotions bienvenues, de sorte que Jake et Sadie deviennent des personnages inoubliables.

« Elle prend ma main comme une femme en plein rêve. Elle est dans un rêve, et moi aussi. Comme tous les rêves délicieux, celui-ci sera bref… mais c'est de la brièveté que provient le délice, pas vrai ? Oui, je le pense. Parce que le temps une fois écoulé, on ne peut plus le rattraper. »

J'ai adoré la façon dont Jake décrit son amour pour Sadie Dunhill.

« … je crois en l'amour, vous savez : l'amour, c'est de la magie de poche unique en son genre. Je ne crois pas qu'il soit régi par les étoiles, mais ce que je crois, c'est que le sang appelle le sang, que l'esprit appelle l'esprit et le coeur un autre coeur. »

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Pour conclure, Stephen King a une façon unique d'entremêler réalité et fiction, roman historique et voyage dans le temps, romance et surnaturel. Au final, il nous propose une intrigue addictive et surprenante sur une des plus grandes énigmes de l'histoire du XXe siècle, couplée d'une magnifique histoire d'amour.
L'écriture de l'auteur ne surjoue pas : sincère, naturelle, capable de provoquer de belles émotions, elle se met entièrement au service de l'histoire pour nous plonger dans un temps passé, décrire les lieux, concevoir des personnages attachants que l'on a envie de suivre, et nous donner l'impression d'être au coeur de l'action.

Je ne peux que vous conseiller d'explorer l'univers de cet auteur et de découvrir ses nombreuses facettes.

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J'aurais dû lire Stephen King plus tôt, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire. Je dois remercier les initiatrices de cette belle aventure, Yaena et NicolaK, et tous mes merveilleux compagnons de lecture, Chrystèle, Hélène, Bernard, Paul.
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