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3,99

sur 1161 notes
Comment par le biais d'actions anodines, quand elles sont isolées, mettre une ville à feu et à sang ?
Stephen King nous plonge dans la perversité d'un vendeur diabolique, parfaite allégorie de l'avidité.
Un récit prenant pendant lequel on finit par se demander où Leland Gaunt souhaite entraîner ses clients en leur proposant de jouer de "petites" farces !
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Stephen King est probablement un écrivain sous-estimé, du moins de ce côté-ci de l'Atlantique: immensément populaire, adapté avec plus ou moins de bonheur au cinéma et insérant des éléments fantastiques ou d'épouvante dans ses livres qui le font apparaître comme un spécialiste du Grand Guignol, surtout dans le chef de ceux qui de lui ne connaissent que certaines adaptations sous forme de téléfilms un peu foireux. Bazaar, curieuse traduction de Needful Things, fait partie de ces livres qui participent de cette mauvaise réputation de King parmi les bibliophiles "avisés" car il a justement été mal adapté (pour la télé, si je me souviens bien) et de ce roman-fleuve on aura tendance à ne retenir, dans une vision superficielle non fondée sur sa lecture effective, que les images grand-guignolesques d'horreur de masse.
Et pourtant, King n'a pas son pareil pour décrire la vie, la mentalité et les travers (les bons côtés, parfois, aussi) des petites villes américaines. Je le sais, j'y ai vécu et franchement son observation est fine, souvent cynique et toujours juste. Bazaar est dans le genre son exercice de style le plus impressionnant. On se trouve dans l'une de ces petites villes sans histoires. King s'attache à en décrire les habitants qui, bien sûr, se connaissent tous et leurs petites cachotteries mutuelles. Vient un jour un étrange personnage qui ouvre un magasin d'un genre particulier: chaque personne s'attardant un instant devant sa vitrine y voit l'objet qu'elle a toujours eu le désir absolu de posséder étant enfant (cela va de la carte de basse-ball à la poupée ancienne, en passant par une foule d'autres objets, tous plus hétéroclites les uns que les autres). Entrant le coeur battant dans le magasin, les clients se font annoncer un prix totalement inabordable... a moins que... A moins que le client n'accepte de faire une petite farce à son voisin, oh vraiment pas grand-chose...
Bien sûr les clients marchent, ressortent du magasin avec leur objet chéri et jouent le petit tour requis à leurs voisins.
Sauf que... Sauf que il se trouve que la petite blague, en apparence anodine, touche la corde la plus sensible de sa victime et que toutes ces blagues, articulées les unes aux autres, vont en un rien de temps transformer ce paisible village en un Fort Chabrol où se déchaînent les haines les plus violentes et où les déferlantes de rancoeurs en tous genres vont désormais trouver à s'exprimer...
Sur le plan symbolique ce livre n'a rien de bien original : une variation sur le thème de la vente de son âme au diable. Mais ce livre, très long, s'attache à décrire le microcosme que constitue ce village, décortique les couches sédimentaires sur lesquelles s'est bâti le fragile équilibre du "vivre-ensemble" de gens qui parfois se connaissent et se fréquentent depuis des générations. Derrière les façades pimpantes et les jardins riants, les accolades, les garage sales et les barbecues entre voisins, se cache bien sûr un monstre grimaçant et c'est ce monstre qui fait que, parfois, des gens nés dans des villages s'empressent de partir vivre en ville dès qu'ils en ont l'âge ou la possibilité. Mais ceci est une autre histoire...
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Ah je me souviens. Un vieux commentaire, je le retrouve et vous le partage. J'avais écrit cette intro après avoir ingurgité quelques king books bien corsés.
Je n'ai pas lu tous les livres de l'incomparable architecte de la hantise, du suspens et de l'horreur. Fautes de blé et de temps. Certains prétendraient que c'est un barbacole aujourd'hui. Comment se fait-il que ses bouquins soit encore vendu en masse? Combien d'auteurs influence-t-il encore de nos jours? Il m'a subjuguer, je ne peux m'empêcher de revenir à lui entre deux autres lectures. Dans sa fresque littéraire, ses personnages se rapprochent d'un quotidien banal ou souvent la vie est pénard, ils se complaisent dans leurs banalités ou en sont fatigués. du langage courant de monsieur tout le monde. La simplicité, la réalité, le Main, l'essentiel. le passage de ces vies classiques dans un autre monde, irréel et si proche...Rose Madder, Insomnie, Salem, Bazaar, Simetierre...D'autres ouvrages plus directs et réussis comme Jessie, Mysery, Blaze ont également fait mouche. le talent de King pour dépeindre des émotions dans toutes situations de manière si complète rend des sujets parfois presque innaperçus,car tristement courants, en phénomènes qu'on ne voudrait pas rencontrer. Sa capacité de nous emmener dans l'inquiétude, dans la folie d'une victime ou celle d'un malade, dans la noirceur du monde, dans l'imaginaire est ébouriffante... J'aime toutes les oeuvres, sans exceptions, du prolifique Monsieur Stephen King... Dans le cadre du challenge Stephen King 2011, je partage juste des impressions de lectures sans vouloir chroniquer. Laissons ce boulot là pour les pro et amusons-nous entre fans.
Puis vient enfin la brève impression sur Bazaar:
Les premiers mots qui viennent à l'esprit, après la lecture de ce qui est incontestablement une oeuvre d'art, titrée « Bazaar » en 1991, de l'incontournable et talentueux Stephen King ; c'est colossal.
Du point de vue de l'écriture, elle est parfaitement claire, sous forme de commérage de grand-mère qui se pavane en terrasse. Une écriture qui nous laisse deviner les décors du Main cher à l'auteur, sans complexes, une fresque complète au grain de poussière près.
Pour l'histoire. Un quotidien mignon, trop tranquille qui suffit à anesthésier la populace sous une chaleur du Main à Castle Rock, se voit subrepticement transformé par l'ouverture imminente d'un magasin de brocanteur, un coin à brol, dont la façade charmante suscite la curiosité des habitants du coin… L'animation des vacances est née.
La suite, sans vouloir dévoilé le déroulement de l'intrigue, sans en apprendre une exclusivité sur le genre du maître pour les lecteurs avertis et fervent admirateur du king, tend vers un chaos malignement bien agencé et sans retour possible en arrière. C'est le chuchoteur de Donato Carrisi version king avec quelques années d'avances. C'est bien ça une histoire excellente d'un chuchoteur fantastique. Un être démoniaque par l'intermédiaire de sa connaissance des désirs cachés, des caprices ou des plus profonds souvenirs douloureux ou joyeux des habitants de Castel Rock provoque un enchaînement de règlement de compte. Il jette les dés et la ville respire le mal. le tout devient au final un vaste « meurtre en série », orchestré dans le but de raser une ville et de se nourrir des âmes qui l'occupaient.
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Une oeuvre majeure dans la carrière de Stephen King. Un livre très dense, de par sa galerie de personnages et l'entremêlement des intrigues. L'auteur installe patiemment les schémas d'une destruction inéluctable. Il parvient à nous mettre sous tension en suivant le destin de cette petite ville si marquante dans sa bibliographie. En effet, Cujo, Dead Zone, La Part des ténèbres se déroulent dans la ville de Castle Rock. Et Bazaar (très lié aux livres pré-cités par de nombreuses références) conclue cette série de romans par la destruction totale de cette ville, de la main de l'homme, comme dans Les Tommyknockers.
Enfin, selon moi, l'intrigue de Bazaar est plus puissante que celle de Dôme, parce que les personnages y sont plus marqués et la fin, bien que surnaturelle, est très dramatique. Ce livre est donc idéal pour apprécier tout le talent d'écrivain de Stephen King. Mais à lire après Cujo et la Part des ténèbres car, car l'auteur nous révèle dans Bazaar les clés des intrigues de ces livres. Donc, un conseil, si vous vous intéressez à l'histoire de Castle Rock, lisez ces romans dans l'ordre chronologique pour pouvoir bien les apprécier.
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Tout commence à Castle rock, une petite ville qui ne vous sera pas inconnu si vous êtes féru de l'auteur, et d'un nouveau vendeur en ville. Un petit détail à la fois la ville va sombrer dans la violence, Stephen King sait très bien maîtriser son sujet et emmène doucement le lecteur au coeur de cette folie humaine. Quelques indices disséminés ça et là, laissent entrevoir la suite du récit mais pas dans quoi on va mettre les pieds. C'est ce que j'aime chez King, il sait m'inspirer la crainte à partir de choses en apparence anodines, sous le couvert d'un cadeau, d'une petite farce, il va entraîner toute la population vers l'échéance finale du roman.

Certes il y a des longueurs mais c'est pour mieux distiller la peur, à mon sens c'est indispensable pour bien construire les personnages comme l'intrigue. J'aime assez rarement ces longueurs mais chez Stephen King et son style, c'est assez prenant à lire. J'ai aussi plutôt aimé ce personnage étrange qu'est Gaunt, évidemment on s'attend à ce que tout arrive par lui et c'est le cas et comment il va s'y prendre pour ses « farces » et attaquer les habitants. Ce diabolique personnage est extra, il semble si inoffensif du point de vue des autres et leur offre tout ce que leurs coeurs désir le plus, parfois sans qu'il le sache eux-mêmes. le suspense à résidé pour moi dans le fait de savoir si ce cauchemar prendra fin et comment.

Pour moi le récit est crédible, bien ficelé, avec ce qu'il faut de fantastique pour ne pas me perdre. J'étais déjà fan de maître de l'horreur qu'est Stephen King et je le suis toujours. J'adore son style d'écriture, le fond de l'intrigue sur les travers de l'âme humaine, ce roman a un côté biblique déjà à cause du Diable mais aussi à cause des péchés de chacun, bien que je ne sois pas religieux, ça m'a plu.
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Je viens de terminer, ce matin, BAZAAR.

J'ai récemment commandé le livre dans une édition grand format Albin Michel de 1992. Ce livre comporte l'histoire complète, j'avais peur qu'il me manque la partie 2. le livre grand format fait donc 678 pages, contre 900 pages pour sa version intégrale en poche.

J'ai lu le livre en 8 jours, ce qui pour moi constitue un rythme rare. BAZAAR est le meilleur Stephen King qu'il m'était été donné de lire depuis... depuis quand, au juste? Peut-être bien depuis la fin de ma lecture de la saga de LA TOUR SOMBRE, en 2011, saga qui est en quelque sorte ma mesure étalon absolue de ce que j'aime chez King (pour moi, il ne pourra jamais faire mieux... et n'a jamais fait mieux).

J'ai retrouvé dans BAZAAR (Needful Things, en version originale), une folie narrative, une ambition, une violence et une inventivité que je n'avais pas, je crois, observée dans les livres que j'ai lu de lui dernièrement.

Tout fonctionne, d'après moi, dans ce roman. Il s'autorise tout, et tout passe. Sa manière de rendre crédible les personnages, de les faire exister chacun indépendamment, de les incrémenter dans le récit pour que tout semble parfaitement à sa place, est ici plus que jamais présente. On sent que King suit un plan élaboré et précis, qui ne l'empêche cependant pas de donner un aspect chaotique et désorganisé à l'ensemble.

Le rythme du récit est très bien travaillé, impossible de ne pas sentir le crescendo s'opérer, la construction en spirale de l'histoire se ressent fortement et est redoutable d'efficacité.

BAZAAR, surtout si vous êtes un lecteur averti de King, ne vous laissera pas indifférent, et vous serez sans doute content d'en sortir, une fois le récit terminé, tant il est, de mon point de vue, déroutant et oppressant.

Une grande fresque perverse sur l'humanité et ses travers.
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J'ai découvert Bazaar par hasard et franchement, je ne sais pas comment commencer ma critique. Aussi je vais faire simple...C'est ultra glauque et en même temps tellement simple. Je veux dire, le livre est très prenant, très long...trop parfois et quand j'arrive à la fin...je suis ultra déçue tellement elle est facile. C'est un livre qui, à mon sens, appartient à la catégorie du "Tout ça pour ça"!

Et puis, il y a trop de personnages....on s'y perd trop! J'étais tellement occupée à savoir qui était qui, et qui fait quoi, que j'en ai perdu le sens de ma lecture.

Je ne sais même pas comment je pourrais vous conseiller de livre ce livre. Je ne peux pas vous le déconseiller....c'est un classique du genre qu'il faut au moins lire une fois.

C'est à vous de voir...si vous aimez l'ambiance des petites villes ainsi que les romans de Stephen King qui font référence à d'autres romans de Stephen King (l'histoire se passant à Castle Rock, il ne pouvait y avoir que des références aux histoires qui s'y sont déroulées). Si vous aimez les histoires révélant la noirceur se cachant tout au fond des personnes et qui n'attend qu'une étincelle pour se révéler, ce livre est fait pour vous.
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J'ai lu ce roman il y a plus de quinze ans, alors impossible de revenir sur les détails de l'histoire mais je garde quand même de bons souvenirs de cette lecture. Sans doute pas mal de frayeurs avec ce Bazaar mais curieusement, aucune scène d'horreur ne me revient vraiment.

Je me souviens juste de Poly et de son arthrite, qui la fasait tant souffrir! Je me demande si je n'ai pas eu mal au poignet, pendant ma lecture.

Par la suite, j'ai eu l'occasion de voir l'adaptation mais j'en garde peu de souvenirs.
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Mon premier SK! Celui qui m'a donné envie de continuer à le lire. J'ai adoré le fait qu'il y ait plusieurs personnages, dont les histoires finissent par s'entrechoquer, qu'on ait le point de vue de chacun, dont celui de "l'antiquaire". Il y a chez Stephen King un mélange entre bondieuseries, magie, mesquineries... Ce livre n'y échappe, au contraire!
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Il me manquait encore ce monument dans ma progression de lecture de l'oeuvre du maître Stephen King.
Car oui, il s'agit bien d'un petit chef d'oeuvre que je vais certainement ranger sagement dans mon top 5 de mes livres préférés de S. King.
Quand je dis « petit » tout est relatif car c'est un bon gros pavé avec une densité de personnages très importante et un récit particulièrement riche en histoires annexes.
Là où l'auteur excelle dans ce roman c'est probablement dans la mise en place, une trame lente mais implacable. Rien n'est laissé au hasard, et petit à petit tout prend forme sous nos yeux (ébahis…). J'ai rarement vu une telle maîtrise de bout en bout, et cerise sur le gâteau : le final récompense notre patience.
Un thriller horrifique ? Oui absolument, mais aussi une critique acerbe du consumérisme et de l'égoïsme humain porté ici à son paroxysme.
L'auteur nous dresse ici une figure du démon très originale, et qui vous fera frissonner pour longtemps.

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