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3,75

sur 311 notes
Fille de paysans, Claire monte à Paris pour étudier et passer une licence en Lettres Classiques; Petit à petit, elle s'éloigne de son monde, de la ferme, de la campagne auvergnate pour décider d'appartenir au monde de la ville.
Passage à la vie d'adulte, distance prise avec son milieu d'origine, sorte de reniement de sa condition. Cela rappelle Annie Ernaux et son livre "La place".
La jeune fille besogneuse, studieuse, lutte pour se faire sa place dans ce monde de livres et de savoir intellectuel. Mais elle connaît toujours les saisons, les odeurs, le labeur de son milieu d'origine.
Un très beau livre, avec toujours ce style magnifique, même si ce n'est pas mon livre préféré de Marie-Hélène Lafon.
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Après sept années d'internat religieux, Claire, fille de paysans du Cantal, poursuit ses études à Paris. Elle doit apprivoiser les codes.

Un voyage entre deux pays, celui de ses ancêtres, et Paris. Une visite au salon de l'agriculture, les années d'étude où elle ne retourne que peu de jours dans son pays natal, puis l'accueil de la famille à Paris. Pas trop de choc de deux mondes, mais le sien a évolué, elle n'a pas quitté Paris, a fait son trou, sans regrets avoués.

Mais comme d'habitude elle décrit admirablement ce monde rural, avec tendresse. le père dans le métro adressant la parole aux voisins, ses collègues à la banque durant son job d'été, tout est bien croqué. Et toujours cette langue rude, évocatrice.

Définitivement, cet auteur, sans effets de manche, sait me toucher, me parler...

Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Après de solides études dans un pensionnat religieux de Saint-Flour, dans le Cantal, Claire, la fille de paysans auvergnats, monte à Paris pour suivre les cours de lettres classiques à la Sorbonne.

Elle découvre alors en même temps la vie parisienne, le Grec ancien, la solitude, l'amour des grands textes, l'envie de réussir à tout prix pour garder sa bourse, la nécessité de travailler dans une banque les mois d'été, le dépaysement, l'éloignement de ses attaches familiales, les amitiés qui lui apportent d'autres manières de vivre et lui font découvrir de nouvelles régions. Après un parcours universitaire brillant et sans défaut, elle s'installe à Paris tout en gardant une maison dans son pays natal.
Ses pays ne sont pas seulement physiques, géographiques mais ce sont aussi ceux des langues apprises, anciennes et modernes, le grec, le latin mais aussi le ladin, le patois de son coin d'origine que parle encore son père, ce sont aussi ceux des auteurs qu'elle chérit et revisite sans cesse: Stendhal, Flaubert, Proust.

Le monde paysan de son enfance s'est éteint, reste celui de la culture pour et par lequel elle a été formée. le roman se termine sur une visite au Louvre avec son père vieillissant qui m'a rappelé la visite dans ce même lieu de la noce de Nana par Zola: même choc de deux mondes, même incompréhension devant les oeuvres d'art, même prédilection pour le plancher ciré, mêmes sourires amusés narrateur/lecteur.

J'ai aimé ce roman aux phrases si finement ciselées, à l'écriture si précise. Pas d'épanchement sentimental, juste les faits. Les sentiments sont maîtrisés, à peine évoqués. le feu couve sous la cendre mais la pudeur domine. Il arrive qu'une connaissance se suicide mais sans éclat, le temps de quelques lignes et le silence se réinstalle.

En réalité si j'admire ce texte, si j'en reconnais la beauté du style, si je ne vois rien à redire à quoi que ce soit concernant le roman lui-même, quelque chose m'a cependant gênée: la trop grande proximité de cette vie avec la mienne: même sept années dans un pensionnat religieux de province puis études de lettres terminées à la Sorbonne, mariage et installation en région parisienne mais navette constante avec la maison familiale conservée déraisonnablement. Bizarrement, cette similitude, ce manque de surprise dans le déroulement des événements a fini par m'agacer et j'en suis la première étonnée.
Il faut croire que c'est avant tout le dépaysement et la nouveauté que je recherche dans mes lectures.
N'empêche! C'est un livre réussi, digne d'être recommandé.
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Claire quitte le Cantal, « son pays » natal pour un autre « pays », Paris, pour faire ses études à la Sorbonne. Elle raconte son parcours de jeune provinciale parmi des étudiants de classes sociales plus aisées. Elle vient de la campagne et ses parents sont agriculteurs. La littérature et la culture de manière générale ne sont pas leur tasse de thé. Son père d'ailleurs ne comprend pas son envie d'étudier les lettres classiques à Paris. Ce n'est « pas du rôti pour elle ». Mais il a bien compris qu'elle n'a pas la fibre agricole.
A la bibliothèque, elle rencontrera un bibliothécaire qui vient du pays. Un point commun qui permet de converser et de faire connaissance, de se « reconnaître » entre gens du pays. Elle délaisse son enfance pour devenir une femme, s'émanciper.
On parcourt les rues de Paris avec elle. Elle y passe ses étés pour travailler deux mois dans une banque et gagner de l'argent pour ses études. Quand elle passe du Cantal à Paris, lors de ses rares visites à ses parents, on sent une rupture entre ces deux mondes. Elle est différente selon qu'elle se trouve dans l'un ou l'autre lieu.
Elle raconte son métier de professeur et plus tard les visites de son père avec son neveu, deux fois par an, dans son petit appartement. Elle se transforme alors en guide et les emmène de musée en monument, en passant par le cinéma. Elle essaye de ne pas trop bousculer les habitudes de son père, de cohabiter quelques jours.
Un roman autobiographique en trois parties qui permet de mieux cerner Claire, un des personnages notamment de son dernier roman « Les Sources ». Vous l'aurez compris, Claire est son double.
Et puis il y a cette phrase issue de ce roman, citée par Laurine Roux récemment lors d'une rencontre « Un endroit où aller » : « Lire écrire c'était comme respirer, inspirer expirer, de tout le corps. » Marie-Hélène Lafon écrit comme elle respire et c'est beau. L'écriture dans ce roman de 2012 est déjà reconnaissable, concise et précise, même s'il y a davantage de descriptions.
Bref je poursuis ma #lafonmania et mes lectures toujours aussi passionnantes de l'oeuvre remarquable de Marie-Hélène Lafon.
Lien : https://joellebooks.fr/2023/..
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Qu'elle est belle cette histoire de Claire qui doit en certains points tant ressembler à celle de Marie-Hélène… et de tant d'autres.

Claire, montée à Paris pour s'immerger dans l'étude du Grec ancien puis qui y fera sa vie, faisant face à des réminiscences non pas de Monédières mais de Saint-Nectaire ; un pied dans chaque pays.

Enfin, comme de coutume, la très belle écriture de Marie-Hélène Lafon qui emballe fort bien ses histoires.

Très plaisant à lire.
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pas de quoi crier au chef d'oeuvre.
se laisse lire mais l'ennui nous gagne.
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Claire, une enfant de paysans d'Auvergne, va son chemin de l'école primaire jusqu'à l'université parisienne, en passant par la pension. Ce chemin est décrit avec précision et sensibilité, avec son cortège de milieux différents qu'elle apprend à connaitre guidée par l'objectif que lui autorisent ses compétences intellectuelles en français, latin et grec.
Le chemin est celui d'un déracinement d'un pays de naissance, l'Auvergne, à celui d'un enracinement dans son pays d'adoption, Paris.
Elle décrira ses difficultés et ses succès, mais aussi et surtout le chemin parcouru de manière très peu spectaculaire, d'où émergeront des personnages rares et d'autre beaucoup moins, mais qui apporteront tous une touche au vaste tableau général, tous bien intégrés.
On apprendra que la greffe a pris, grâce à son père, LE paysan, le vrai, qui commentera le gouffre qui sépare sa conception de la vie et celle de sa fille dans un mélange d'incompréhension et de fierté de voir le chemin parcouru par cette dernière.
De nombreuses descriptions de paysages, d'état d'esprit, d'époque plus généralement m'ont parlé immédiatement, ce qui rend la critique distanciée difficile. Je me suis senti chez moi dans bien des occasions mais qu'en sera-t-il du lecteur qui n'aura pas ces affinités avec l'histoire ?


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Cependant, avant même que Saint Saturnin et la Santoire n'apparaissent, j'avais déjà relevé un style littéraire loin de me plaire : les phrases à rallonge, les descriptions interminables et les adjectifs multiples sont de moins en moins ma tasse de thé. J'aime une écriture simple, dénuée de fioriture, alors que j'avais devant les yeux un roman au style désuet et ampoulé totalement en décalage avec l'histoire de cette jeune femme née dans une ferme et qui monte à la capitale... En rédigeant cette chronique, je crois que c'est le décalage entre la simplicité du milieu d'origine De Claire et cette narration emphatique qui m'a gênée, traduisant une certaine condescendance à l'égard des simples gens sans instruction.

Après, l'intrigue en elle-même est loin de maintenir le lecteur en haleine. Claire monte à la capitale. Elle fera ses études de lettres à la Sorbonne et deviendra prof. Point. On apprend quelques bribes de sa vie par des digressions permanentes à la vue du cartable d'un prof, d'une odeur dans le métro, etc. Cette technique aurait pu être intéressante, sauf que le style narratif à chaque fois m'a totalement parasitée et que je n'ai pas réussi à trouver un peu de poésie et d'intérêt dans cette histoire...
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Enfant, Claire se rend à Paris pour le salon de l'agriculture. Devenue bachelière, cette fille de paysans du Cantal est acceptée à la Sorbonne pour des études littéraires. La jeune fille rencontre un nouveau monde, un nouveau pays qui lui est inconnu et où la culture lui fait défaut. Parmi tous ces étudiants, elle se sent souvent mal à l'aise. Après des mois où "elle jetait chaque jour ses jeunes forces dans la lutte des études qui étaient sa guerre" , elle décroche sa première année, poursuit ses études et finit par s'installer dans cette ville. Claire s'est construite avec ce mélange de deux mondes où elle a trouvé un équilibre.

Claire connaît la dureté et les difficultés du travail de ses parents. Un monde agricole avec le couteau sous la gorge, des heures de travail non comptées et des interrogations sur l'avenir de la profession. A la Sorbonne, elle découvre, apprend ce que d'autres étudiants connaissent par leur milieu social. Gêne et honte se font sentir. Et il y a Paris. Une vie dont elle ne profite pas, un endroit qui ne lui appartient pas. Avec la peur de redoubler et de perdre la bourse qui lui permet d'étudier. Petit à petit, elle prend ses marques, apprivoise cette ville sans pour autant oublier d'où elle vient. Ses origines sont ancrées en elle. Indélébiles. Et ce sont autant d'odeurs, d'environnements différents qui lui rappellent son Cantal et la ferme familiale.
Chez Marie-Hélène Lafon, le mot paysan n'est pas dénigré mais employé avec respect et fierté. J'ai doublement aimé ce livre car je me suis retrouvée dans ce personnage De Claire.

La suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2012/09/marie-helene-lafon-les-pays.html

Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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C'est un style à part, une ode à la langue française qui porte délicieusement une histoire de rien du tout, celle d'une vie ordinaire mais majestueusement racontée. Pourquoi ne pas mettre plus d'étoiles ? Parce que l'ennui suinte parfois au coeur de ces lignes, parce qu'il manque une once de magie.
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