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Régis Gayraud (Traducteur)
EAN : 9782904235900
43 pages
Allia (30/04/2000)
3.61/5   19 notes
Résumé :
Le travail doit être maudit, comme l'enseignent les légendes sur le paradis, tandis que la paresse doit être le but essentiel de l'homme. Mais c'est l'inverse qui s'est produit. C'est cette inversion que je voudrais tirer au clair.

Kazimir Malevitch
Que lire après La paresse comme vérité effective de l'hommeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je connaissais le peintre mais j'ignorais qu'il était aussi théoricien. le titre m'a interpellé, un essai sur la paresse, mais très différent de ce que j'ai pu lire du côté de Dany Laferrière par exemple.
Malévitch s'emploie à démontrer comment socialisme et capitalisme dirigent tout deux vers la paresse, sans que ce mot n'ait de connotation négative. La paresse, mais c'est à peine développé, est ici surtout le besoin de se poser au lieu de s'acharner au travail, et Malévitch regrette que ce concept soit mal perçu.
Pour être honnête, je ne me considère pas assez au fait du contexte politique des années 20 de l'empire russe et je n'ai pas saisi la totalité des arguments, mais je m'attendais également à un essai plus ample sur la paresse elle-même qu'à ses implications politiques.

L'extrait présenté en quatrième de couverture mérite en tout cas réflexion:

"Le travail doit être maudit, comme l'enseignent les légendes sur le paradis, tandis que la paresse doit être le but essentiel de l'homme. Mais c'est l'inverse qui s'est produit. C'est cette inversion que je voudrais tirer au clair."
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Plaquette souvent citée dans les essais sur la critique du travail, dans la mouvance des théories de la décroissance, pour la citation suivante :
"L'argent n'est rien d'autre qu'un petit morceau de paresse. Plus on en aura et plus on connaîtra la félicité de la paresse." (p. 16)

Le texte, rédigé en 1921 pour une conférence, possède un ton plutôt mystique-spiritualiste, et il tente de concilier un fervent engagement communiste de son auteur (qui a participé à la Révolution d'Octobre) avec des positions modérées (de convergence de plusieurs voies vers un idéal de progrès de la condition spirituelle outre que matérielle de l'homme) qui vont bientôt disparaître en URSS. Ainsi peut se lire l'extrait suivant :
"La classe capitaliste envisage la production tout entière comme une valeur garantissant le capital, et le capital comme des titres garantissant la paresse. de même, le système non-capitaliste socialiste voit dans la production une valeur garantissant les heures d'inactivité de l'être. [...] On ne produira pas plus qu'il n'y en aura besoin pour l'humanité." (p. 19)

L'analyse économique est évidemment fausse. L'Histoire l'a prouvé. Mais la tentative était généreuse et de bonne foi.
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Malgré son âge (rédigé en 1921), l'essai de Kazimir Malevitch sur La paresse comme vérité effective de l'homme est surprenant par sa modernité. Dommage que ça ne soit qu'à la fin de l'essai que le concept de paresse nous soit suggéré comme une possible forme de travail sur soi, analogue à la posture de l'artiste.
Lien : https://rythmesdevie.wordpre..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Chaque changement d'idée s'accompagnait de la peur de perdre ce qui avait été acquis, aussi le système du capitalisme est-il imparfait. Le socialisme du système non-capitaliste est plus proche du but, mais le plus proche est le système de la fabrication de la perfection, de l’intégration des canaux de la force éternelle au mouvement de la production et de l'autoproduction humaine existante. Le danger de la paresse est grand, car elle est une force capable de tout transformer en non-être, c'est à dire que le non-être vaincra l'homme.

p34 (Edition Allia)
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Toute la philosophie du travail consiste à libérer la paresse, mais tout le monde pense que le travail sert à atteindre une autre félicité. Aussi, peut-être pour la première fois, je porte le nom de paresse, ou "mère de tous les vices" sur la place publique, sur cette même place où on l'a clouée au pilori. Et pour la première fois peut-être, j'ai touché le front de sa sagesse ou de la sagesse de l'homme en elle, et j'ai effacé le sceau d'infamie. Puisse-t-on lire tracé sur son front qu'est le principe de tout travail, que sans elle il n'y aurait pas de travail. Elle était aux origines mêmes, et par la malédiction du travail, elle doit restaurer son nouveau paradis. La paresse épouvante les peuples et ceux qui s'y adonnent s'en trouvent persécutés, et cela parce que personne ne l'a comprise comme vérité, mais qu'on l'a appelée la "mère de tous les vices" alors qu'elle est la mère de la vie. Le socialisme est porteur de la libération au niveau inconscient, mais lui aussi la calomnie, sans comprendre que c'est la paresse qui l'a engendré. Et ce fils, dans sa folie, la qualifie de mère de tous les vices. C'est n'est pas encore ce fils-là qui supprimera l'anathème, c'est pourquoi, avec ce petit écrit, je veux réduire à néant la calomnie et faire de la paresse non la mère de tous les vices, mais la mère de la perfection.

15 février 1921, Vitebsk
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Le système socialiste développera davantage encore la machine, c’est là tout son sens. Son sens consiste à libérer le plus possible la main d’oeuvre du travail, en d’autres termes, de faire de tout le peuple travailleur ou toute l’humanité un maître aussi oisif que le capitaliste qui reporte sur les mains du peuple tous ses cals et tout son travail. L’humanité socialiste reportera ses cals et sa sueur sur les muscles des machines et garantira aux machines un travail illimité, qui ne leur laissera pas une minute de répit. Dans l’avenir, la machine devra se libérer et reporter son travail sur un autre être, se débarrassant du fardeau de la société socialiste, se garantissant elle aussi le droit à la “paresse”.
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“Le travail doit être maudit, comme l’enseignent les légendes sur le paradis, tandis que la paresse doit être le but essentiel de l’homme. Mais c’est l’inverse qui s’est produit. C’est cette inversion que je voudrais tirer au clair.”
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Vidéo de Kasimir Malevitch
L'écrivain Nicolas Gogol et l'artiste Kasimir Malevitch incarnent pour vous la culture russe ? Ils sont pourtant nés en Ukraine et font l'objet d'une violente bataille culturelle entre les deux pays.
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