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EAN : 9782210974777
80 pages
Magnard (09/03/2022)
4.02/5   121 notes
Résumé :
Sur les réseaux sociaux, Louis, le meilleur ami de Tristan, est accusé d’agression sexuelle, et même de viol. C’est de la pure diffamation, évidemment. Évidemment ? Et s’il y avait du vrai dans ces dénonciations ? D’ailleurs, Tristan repense à un épisode de sa propre histoire avec Amina, six mois plus tôt. Ce soir-là, il a été lourd. Plus que lourd ? Existe-t-il, sur les portables des filles, un fil de discussion où il est lui aussi étiqueté « problématique » ?
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Critiques, Analyses et Avis (52) Voir plus Ajouter une critique
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Voici l'un des quatre finalistes de notre prix Littéraire des Lycées Professionnels, cru 2022-2023. Un roman court (environ 80 pages), ce qui ne l'empêche pas de véhiculer un message très efficace : le consentiment, c'est quand on dit "oui" sans équivoque possible !

L'intrigue en deux mots : une nuit, Tristan est réveillé par sa demi-soeur Zoé, indignée, qui lui montre un post accusant son meilleur ami Louis d'agressions sexuelles par plusieurs filles et de viol par l'une d'elles. Dans un premier temps Tristan est dans le déni, impossible que son pote de toujours ait pu commettre ce dont on l'accuse, ces filles racontent n'importe quoi, par dépit ou vengeance peut-être ! Mais petit à petit, il s'interroge, revit certaines situations où Louis a eu des comportements ou des mots un peu limite à ses yeux, y compris la fois où il a "embarqué" une fille au nez et à la barbe de Tristan qui la dragouillait gentiment. Mais justement, lui-même, Tristan, a-t-il toujours tenu compte des réticences ou des désirs de ses conquêtes (un mot horriblement guerrier, quand on y réfléchit), n'a-t-il jamais mal interprété un mot, un geste, une attitude réticente ?

Ce livre pourra servir de déclencheur à des débats autour des notions de consentement, de contrainte, de stéréotypes féminins et masculins. Il met en lumière la difficulté de bien communiquer sur ce que l'on accepte ou pas, et comment le verbaliser clairement à n'importe quel moment, y compris quand on est sur le point de "conclure", comme disait Jean-Claude Dusse.

Bien sûr, en tant qu'adulte on ne peut s'empêcher de penser que Tristan est bien prompt à se remettre en question ainsi que son amitié avec Louis. Mais avec un texte aussi bref, on ne peut pas tourner autour du pot sur 50 pages. Alors oui, c'est peut-être un peu irréaliste, mais ce n'est pas grave parce qu'au moins le débat est lancé. Nous allons certainement en faire une lecture à haute voix avec la classe de seconde concernée (ce qui promet des moments épiques sur certains passages disons "explicites"), mais j'espère que la graine sera semée, et qu'avant d'aller justement semer leurs graines là où elles ne sont pas souhaitées, nos garçons y réfléchiront à deux fois !
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Tristan apprend par Zoé, la fille de David, le compagnon de sa mère Céline, que son meilleur ami Louis aurait violé son ancienne petite amie Katy car celle-ci l'a dénoncé sur les réseaux sociaux. Tristan refuse d'y croire puis a le courage d'aller voir son ami Louis et il comprend.

Florence Medina est née en 1968 et vit à Paris. Elle a exercé de nombreux métiers avant de devenir interprète français/LSF (langue des signes française). En parallèle, elle écrit et a publié Une poussière d'étoile dans l'oeil, puis Direct du coeur chez Magnard Jeunesse. Ce dernier a notamment pour sujet ce qui constitue le coeur du métier de l'autrice : l'interaction entre personnes sourdes et entendantes - source : site de l'éditeur.

L'exercice est contraint par la forme de la collection La brève chez Magnard jeunesse. Il s'agit d'une courte nouvelle sur le thème du consentement d'une part et des stéréotypes sociaux concernant le machisme et le patriarcat. Il s'agit vraiment d'un roman prescriptif afin de changer les comportements, principalement des hommes, dans notre société. En raison de cette volonté argumentative, les personnages sont extrêmement caractérisés et notamment le héros a une réflexion extrêmement poussée et change rapidement d'opinion afin de pouvoir illustrer la nécessaire prise de conscience des changements nécessaires pour parvenir à une société plus égalitaire.

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Incontournable ( Collection) Mai 2022

"Ni prince, ni charmant" fait parti d'une nouvelle collection de romans courts aux éditions Magnard Jeunesse, "La Brève". Après avoir lu sa soeur "Au poil", de Sophie Adriansen, me voici sur l'un des quatre autres premiers romans de la collection reçu en librairie.


Tristan se fait envoyer un SMS de sa pseudo-demi soeur à près d'une heure du matin: "T"es au courant que ton pote est un violeur?" Tristan demande des explications, mais fini par minimiser les propos rapportés et défend son ami. Mais pour le jeune homme, c'est le début d'une progressive prise de conscience. Diego, son voisin de rez-de-chaussé, est en quelque sorte l'oreille attentive dont Tristan a besoin. Quand ce dernier souligne que les filles sont remontées contre les hommes, Diego puise dans son expérience pour évoquer que les hommes, quand ils se font la guerre, le font sur le corps des femmes. D'où la colère contre le machisme, contre la pression sexuelle et le "Non" ambiguë. D'où la nécessité de changements. À partir de là, Tristan se donne l'objectif de parler à trois personnes: Louis, son meilleur ami, Amina, son ex, avec laquelle il a été "un peu trop insistant" et Zoé, sa soeur par alliance.


C'est étonnant ce que 80 pages peuvent susciter comme réflexion et c'est un peu L'impression que me donne ces petits romans de la collection La Brève: Créer des portes ouvertes, pour ouvrir la discutions et faire prendre conscience de certains enjeux. Ici, l'enjeu central est la notion de consentement. J'ai trouvé l'intervention de Diego vraiment intéressante, quand il évoque que les hommes se font la guerre à travers le corps des femmes, comme les viols comme arme de guerre, la marchandisation des ventres des femmes, le contrôle sur le corps des femmes par le mariage, la prostitution ou même la mutilation. Oui, historiquement, c'est bien vrai que le corps féminin a été malmené et ça continue. Et maintenant il faut se sortir de millénaires d'oppression de ce genre. On commence par où? Par le consentement, ce serait déjà bien.


Donc, déjà, qu'est-ce qu'on entend par consentement? le personnage de Louis , la caricature du gros macho, évoque que "Pousser, ce n'est pas forcer". Mais mettre la pression sur le/a partenaire, n'est-ce pas forcer l'autre? L'autre élément qu'il évoque est le fait que quand le/la partenaire "commence à chauffer l'autre", il a l'obligation de le "terminer". Autrement dit, quand on commence un acte sexuel, il faut aller au bout. Là était l'acte de violence contre Kate, la fille qui a envoyé un avertissement aux autres filles contre Louis. On est donc sur la question du "Oui" qui devient "Non". Il y a aussi la question de la gestion de la frustration, mal gérée par un bon nombre de gars. Aussi, on évoque la question du "Non ambiguë". Comme le mentionne Louis, un "non" n'est pas toujours un "Non", il peut être simplement une façon de faire croire aux gars qu'elles ne sont pas des filles "faciles". Totalement faux, bien sur. Un "Non" c'est un "NON. Mais il faut aussi comprendre que d'un stricte point de vue de société, et là c'est Zoé qui l'évoque, le message quand au "NON" est flou.


Culturellement, et là, la libraire jeunesse que je suis seconde, on fait dans le flou. Quand je lis qu'un viol peut être consentant, qu"Insister" est une façon sexy de faire sentir son désir et que "Non" veut dire "On ne devrait pas, mais baise moi quand même", c'est enrageant. Et ça se fait aussi en littérature jeunesse, surtout avec les bad-boy, mais aussi également avec le "bon gars" ( le personnage masculin qui croit qu'il va obtenir la fille juste en étant gentil avec elle, mais qui ne tolèrera pas le "Non"). Mais la palme revient aux films et aux séries, aux Netflix de ce monde qui produisent des divertissement au détriment du respect sexuel et du respect de la femme. L'ennui est que cette daube vend, alors qu'importe que ça envoie le mauvais message, ça paie. C'est navrant.Et ça perpétue le flou quand au consentement.


Un élément qui semble aussi ambiguë est toute la question de la justice et de la dénonciation dans les réseaux sociaux. Un élément abordé dans le roman. D'une part, on pourrait ( à tort ou à raison) croire que certaines filles se vengent en accusant les gars d'êtres agresseurs, insistants ou carrément brutaux. Néanmoins, vu la gravité de telles accusations, est-il réaliste que des filles perdent leur temps et compromettent leur réputation pour de telles allégations? Faut-il d'emblée penser que la fille en tire profit? le débat est lancé. Aussi, les réseaux sociaux, aussi utiles soient-ils pour dénoncer les abuseurs, sert de place publique pour condamner des gens. Néanmoins, ce ne devrait pas être la place pour se faire justice. Là aussi le débat est lancé. Il y a pleins d'élément intéressants qui peuvent être sujet à discutions dans ce petit roman.


Il est évident que le personnage de Tristan évolue très rapidement, la faute au format, mais dans un monde idéal, ce devrait être le cas. J'ai apprécié aussi la discussion entre les membres de la famille, où les points de vue divergeaient, mais étaient écoutés et débattus.


Bref, un bon petit roman pour lancer une piste de réflexion.


Pour un lectorat du second cycle secondaire, 15 ans+.
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Ni prince ni charmant est une nouvelle qui aborde le sujet du consentement et du viol à travers le personnage de Tristan. Il voit son meilleur ami se faire accuser d'agression sexuelle, à tord selon lui. En effet, quand sa soeur Zoé lui fait part de cette accusation, il ne la prend pas au sérieux. Mais il va vite se rendre compte qu'elle est fondée, et remettre en question ses propres actions. Cette nouvelle nous montre pour moi le flou de la notion de consentement. le moment qui m'a le plus touché est celui des aveux de Zoé sur l'agression qu'elle a subit, qui nous sensibilise et nous montre que ça peut arriver à tous nos proches.
Pour ma part, se furent 50 pages frappantes, dans lesquelles nous évoluons en même temps que Tristan, un personnage attachant.
C'est une note de 4/5 pour moi, une nouvelle courte qui devrait être lue par plus de monde.
(Audrey)

Je ne vais pas m'embêter à répéter ce qu'a dit Audrey auparavant, donc rentrons immédiatement dans le vif du sujet. Pour moi, Ni prince ni charmant est une nouvelle qui est beaucoup plus intéressante et équilibrée dans sa construction qu'Au poil, le deuxième livre de la collection La brève du concours. Elle est desservie par une intrigue qui se déroule avec fluidité ainsi que par une écriture accessible sans être simpliste. de plus, le message et le dénouement de celle-ci me paraissent moins "forcés", plus d'actualité et portent plus à réflexion que d'autres livres de la collection. Les personnages, Tristan, Louis, Zoé et Diego (qui est une sorte de conseiller/psychologue/ange gardien de Tristan et sa soeur) ont autant de profondeur qu'il est possible d'en avoir dans une nouvelle de 75 pages (et non pas 50 comme le dit ma chère Audrey).
Je recommande ce livre aux adolescents qui n'apprécient pas vraiment la lecture. Honnêtement, la nouvelle ne vaut pas ses 8,90 euros mais si vous avez la possibilité de l'emprunter à votre CDI ou à une bibliothèque, foncez.
Tout comme Audrey, je mets une note de 4/5 à cet ouvrage.
(Chiara)

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C'est un court roman pour ados extrêmement bien fait et d'actualité. Il reprend la plupart des arguments et thématiques soulevés par le mouvement #MeToo et par la fiction montre la prise de conscience d'un garçon, d'un lycéen, de ce qui se passe dans la société et de ce qu'on nomme "la culture du viol".
Tristan est amené à enquêter sur les rumeurs qui courent sur les réseaux sociaux concernant son ami d'enfance, Louis. Et en interrogeant différentes personnes, protagonistes ou pas, sur le contexte d'une relation amoureuse, la communication et les stéréotypes véhiculés par les médias et la culture populaire, l'héritage patriarcal, il apprend à accepter que le consentement est la base et que ça n'a rien d'ambigu ni d'implicite. Si on écoute vraiment et si on entend ce que dit l'autre, on peut prendre la bonne décision.
J'ai adoré le personnage de Zoé qui n'a pas sa langue dans la poche et affiche ses convictions haut et fort, son militantisme et son objectif de faire bouger les mentalités.
Ce peut être un excellent texte à commenter pour sensibiliser et amorcer des débats et il a le mérite de dire clairement les choses, de préciser les définitions concrètement.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Moi, je dis que c'est le deal : quand une fille te chauffe, si elle veut vraiment pas baiser, le minimum c'est qu'elle te finisse autrement.
-Autrement ?
-Elle te branle ou elle te suce, c'est le minimum syndical.
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Les collages ont commencé à éclore sur les murs il y a un peu plus de deux ans. Au début, ils dénonçaient et comptabilisaient les féminicides. Le féminicide, c'est l'assassinat d'une femme et, plus précisement, l'assassinat d'une femme au motif qu'elle est une femme. J'ai des potes qui pensent que ce décompte est une pure intox. Moi, j'y crois et ça me remue. La vitesse à laquelle le nombre des victimes augmente... Des fois, tu tournes le dos et tu passes de 26 à 38. Comment c'est possible? Comment il reste des femmes dans la rue à ce rythme là? Celui qui m'a vraiment bousculé c'est:

CÉLINE DÉFENESTRÉE PAR SON MARI
19e FEMINICIDE

Céline est le prénom de ma mère. C'est comme si la foudre n'était pas tombée loin. Je ne sais pas, après tout, si ma mère a connu des mecs violents. Certainement pas mon père, en tout cas. Mais là, l'espace d'une seconde, je l'ai vue dégringoler de cinq étages et s'écraser sur le trottoir. Ça m'a scié les jambes.

p.35-36
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- Mais il a fait quoi, au juste?
- Il a forcé des filles, sous prétexte que...que les choses étaient trop avancées et que... qu'elles pouvaient pas le laisser comme ça... Il les a obligées à le "finir". C'est comme ça qu'il le dit. Et pour lui, c'est pas du viol.
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J'aimerais voir, une fois, un film où la femme change d'avis et où le mec s'arrête. Et sans pousser un rugissement, sans défoncer une cloison à mains nues, sans faire la gueule, s'il vous plaît. Une fois. C'est trop demander ? À partir de là, on pourra peut-être essayer d'éduquer les garçons.
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- Moi, je dis que c'est le deal : quand une fille te chauffe, si elle veut vraiment pas baiser, le minimum, c'est qu'elle te finisse autrement.
- Autrement ?
- Elle te branle ou elle te suce, c'est le minimum syndical.
- Mais, Louis, si elle n'a pas envie ! C'est de ça qu'on parle. C'est quoi ta définition du viol ?
- Arrête ! Sucer, ça n'a jamais tué personne.
- Je ne te parle pas de tuer, je te parle de VIOLER. Quel que soit le... le...
Le quoi ? Le trou ? L'orifice ? Soudain, tous les mots semblent orduriers. Mais le problème, c'est pas les mots, c'est la contrainte. C'est elle qui salit tout.
- Quelle que soit la partie du corps, du moment que tu forces l'autre, que tu l'intimides, que tu la menaces, c'est un viol.
Je ne sais pas si j'avais réalisé ça avant de le dire à l'instant. (p.49)
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Vidéo de Florence Médina
Florence Medina et LivresHebdo vous donnent trois bonnes raisons de lire le roman, 17 millimètres
En librairie le 11 janvier.
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