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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le livre que j'ai entre les mains ne comporte pas de résumé.
Je ne m'attendais donc pas du tout à ce genre de lecture éprouvante.
Comme je l'ai plaint, cet enfant, terrorisé par son père, fou, sans aucun doute, ignoré par sa mère et ses soeurs...
Il m'a été difficile de lire toutes les atrocités commises " seulement " en obéissant aux ordres.
Avoir cherché le meilleur rendement pour éliminer les "unités" qui lui étaient envoyées, s'être creusé la cervelle pour améliorer les conditions d'extermination, avoir eu l'idée d'utiliser le zyklon b comme moyen d'extermination, mettre de fausses douches pour rassurer les inaptes...etc
Comment un homme peut-il faire ça ? Il se justifie en disant : « J'ai obéi ». C'est un robot, il n'a ni coeur, ni tripes, il ne ressent rien, pas d'empathie, pas d'état d'âme. C'est une machine qui exécute les ordres sans se poser de question.
Bouleversant et incompréhensible.
Et je me suis posée la question : est-ce son éducation qui l'a rendu ainsi ?
Ou était-il déjà un monstre à la naissance ?
L'inné ou l'acquis ?
Bien sûr, il est impossible de répondre à cette question.
Il est impossible aussi d'oublier la lecture d'un livre vu, pour une fois, dans mon cas, du côté des nazis.

J'ai noté son credo :
« Meine Kirche heisst Deutschland ! »
« Mon Eglise, c'est l'Allemagne ! »
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Loin de moi l'idée de dédouaner Rudolf Hoess, le modèle de Rudolf Lang, ou tout autre national socialiste. Mais il me semble que cet homme avec l'éducation qu'il a reçu n'aurait pu devenir autre chose qu'un parfait automate.

Son père, très croyant, ayant un jour trompé sa femme lors d'un voyage à Paris, ville de perdition, décide que le fils qui lui naîtra deviendra prêtre afin de prier pour sa rédemption. En échange il prend sur lui toutes les fautes de sa famille, femme et enfants. Ils doivent donc chaque soir confesser lors de la prière commune tous leurs écarts.

Après la première guerre mondiale, dans laquelle il s'est engagé dès 16 ans, Rudolf cherche un travail, tâche difficile pour un ancien soldat, ceux ci n'étant pas très appréciés puisque l'Allemagne a perdu. La grandeur de l'Allemagne est d'ailleurs le grand souci de tous. Agir pour elle est le grand devoir.

Cette éducation et l'ambiance générale l'amènent donc à s'engager chez les SS. Puis à accomplir tout ce que le Reichsführer Himmler lui demande, sans y trouver d'autre satisfaction que le devoir accompli. Ce n'est pas un tortionnaire juste un parfait citoyen soucieux de servir l'Allemagne. Il devient donc responsable du camp de concentration d'Auschwitz Birkenau sans passion, désireux d'atteindre les chiffres qui lui sont demandés.

Ce livre m'a aidée à mieux comprendre le cheminement de la plupart des nazis. Et comment un homme ordinaire sans tendance perverse mais quasi dénué de sentiments peut accomplir des actes atroces sans la moindre empathie pour ses victimes.

À méditer.


Challenge ABC 2016-2017
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Un livre étrange et très dérangeant.
L'histoire d'un allemand responsable de la mort de millions de personnes dans des KL -camps de concentration- pendant la seconde guerre mondiale.
Je suis très partagée après cette lecture car le fait d'avoir donné la parole, même fictive et bien que très documentée, à un bourreau me met dans une situation, où en tant que lectrice, j'entends ses pensées les plus sombres, et je vois avec ses yeux le résultat de ces expériences. En cela c'est particulièrement glaçant et terrifiant. Cette plongée dans les recoins de ces esprits malades reste, pour moi, du domaine de l'incompréhensible et est très perturbant.
La narration faite par Rudolf Lang, de sa jeunesse jusqu'à sa fin, est froide, sans sentiment.
Robert Merle a choisi de raconter toute la vie de Lang, en commençant par son enfance misérable avec un père effroyable. Ce parti pris est d'autant plus dérangeant que la narration à la première personne aurait eu tendance à me faire lui trouver des raisons à son comportement. Il a donc fallu que je lutte constamment contre moi-même, pendant cette lecture pour rester en accord avec mes idées. Comme un effet de balancier, éprouvant... Puis il y a eu la première mort. Dans un désert où il force ses jeunes camarades à rester sur le front... Je commençais à prendre immédiatement de la distance. Et la seconde mort, il tue de ses mains un anti-fasciste allemand. Et ce fût le déclic. Fini le balancier, il avait été trop loin, j'oubliais son enfance. Tout ce qui suivit dans la trame fut pour moi une chute abyssale dans l'horreur extrême.
Il faut être armé pour lire La mort est mon métier. J'avoue être sonnée après cette lecture qui restera gravée longtemps dans ma mémoire.
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J'ai sauvé cet ouvrage de l'extermination massive d'une bibliothèque acquise après l'achat d'une maison. Pas d'héritier et une tonne de livres à détruire. On m'a appelé à la rescousse et j'ai sauvé une centaine de recueil. Ma belle âme me perdra ! (petite parenthèse avant l'apocalypse…)


Je n'avais pas trop envie de commencer ce livre.
Parce que je pensais que l'on allait d'écrire encore les camps de concentration et l'atrocité qui en découlent.

Mais ce livre est pire que cela… Il donne une âme au mal, à l'horreur.

C'est l'histoire d'un homme qui vit une jeunesse difficile, la souffrance, le rejet, le combat. Mais on ressent une âme, un esprit tenace et courageux.
Mais il est avant tout militaire. Il suit les ordres et, peu importe les ordres…
à un moment, sa femme lui demande : si on te donnait l'ordre de tuer ton fils le ferais-tu ? Et il répond : certainement !

Extrait :
Tout ce que Rudolf fit, il le fit non par méchanceté, mais au nom de l'impératif catégorique, par fidélité au chef, par soumission à l'ordre, par respect pour l'État. Bref, en homme de devoir : et c'est en cela justement qu'il est monstrueux.

Les deux derniers chapitres sont d'une monstruosité, une telle incompréhension… Ce livre hantera longtemps mon esprit, mes pensées… Comment peut-on en arriver là ?

Bonne lecture !
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Ce livre, lu déjà il y a quelques décennies, m'avait laissé à l'époque sans voix ! j'ai eu envie de le relire cette année, trois quarts de siècle après la fin du génocide. Et il m'a fait la même épouvantable impression.

Le récit de Robert Merle, précis, violent dans sa manière d'énumérer simplement des faits sans tenter d'en donner la moindre explication, tant ceux-ci éclairent parfaitement la personnalité de Rudolf Lang (alias Rudolf Höss) directeur du camp d'Auschwitz, est asséné brutalement et sans fioritures au lecteur.

Au regard de l'enfance et de l'entrée dans l'âge adulte de son personnage, on découvre sans explication inutile
un être froid, insensible, totalement dénué d'empathie, dont le seul credo est l'obéissance aveugle à ses supérieurs, obéissance favorisée par une arrivée très précoce dans l'armée allemande (parti au front d'orient dès l'âge de 16 ans), puis son appartenance aux Corps francs.

Une personnalité forgée d'abord par l'intransigeante figure du père, puis celle de Herr Oberst von Jeseritz, un Junker d'Allemagne du nord, aussi glaçant que le père !
Rien de mieux pour modeler un individu, de telle sorte que celui-ci n'ait pas d'autre choix que se sauver ou se plier.
Et Rudolf Lang s'est plié !
Comment faire d'un homme une machine. une machine parfaitement huilée, qui fonctionne avec une efficacité redoutable ? Robert Merle en donne l'épouvantable réponse.
Peu importe que la biographie de ce Rudolf Lang corresponde vraiment ou non à la réalité du parcours de Rudolf Höss. Ce qui compte ici, c'est que Robert Merle en restitue la vérité profonde et nous permette ainsi d'appréhender la "banalité du mal" selon Hannah Arendt.
Non, Höss n'avait rien d'un sadique. Relativement intelligent, "capable d'initiative et d'organisation", il était simplement programmé pour exécuter, du mieux possible et sans état d'âme, la tâche horrible qui lui avait été confiée : exterminer les humains ne correspondant pas à l'idéologie nazie.
Oui, la mort était son métier.
"Adolf Hitler avait défini une fois pour toutes l'honneur SS. Il avait fait de cette définition la devise de sa troupe d'élite : "ton honneur" avait-il dit, "c'est ta fidélité".
Et Rudolf Höss respectera cette devise au pied de la lettre.
Glaçant et terrifiant.
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Début du xxè, Rudoph Lang grandit dans une famille allemande composée de deux grandes soeurs, d'une mère au foyer et d'un père tyrannique et très pieux. le père ayant commis un pêché de jeunesse pendant un voyage en France, souhaite faire de son fils un prêtre afin d'expier sa faute. Sous l'autorité de ce père bigot, la famille subit une éducation catholique très stricte, contrainte aux prières quotidiennes.
Un jour Rudolph, sous un accès de colère, casse la jambe de l'un de ses camarades, celui-ci ne le dénoncera pas, mais Rudolph ira se confesser auprès du prêtre de l'école. le soir même, il s'aperçoit avec stupeur que son père est au courant, et croit que le prêtre l'a dénoncé. A ce jour, le jeune garçon perd à jamais la foi en Dieu.
Après la mort de son père, Rudolph conserve malgré tout, cette discipline religieuse inculquée par ce dernier.
La 1ère guerre mondiale éclate, le jeune adolescent alors âgé de 16 ans essaie de s'enrôler sur le front mais trop jeune, il est vite refouler. Il se porte alors volontaire dans un hôpital militaire où il fera la connaissance d'un dragon de cavalerie qui lui inculquera le sens du devoir patriotique. Par conséquent, Rudolph s'éloigne définitivement de l'église chrétienne et de sa famille, et n'aura dorénavant qu'une église : l'Allemagne.
Après la guerre 14-18, il connaît pendant une longue période le chômage, la faim et le froid. La misère pousse le jeune homme à rejoindre différents groupements militaires, ainsi en 1920 il adhère au parti nazi. Il retrouve alors les ordres et la discipline, ses seules raisons de vivre.
Après la prise de pouvoir d'Hitler, Himmler qui voit en Rudolph Lang un bon organisateur, lui fait rapidement grimper les échelons et lui confiera par la suite, le poste de commandant au camp d'Auschwitz où il aura ordre de supprimer le plus grand nombre de juifs...

Sous la belle plume de Robert Merle, nous pénétrons dans l'âme perverse d'un nazi, nous parcourons l'ascension d'un homme déshumanisé, qui ne montre ni sentiments, ni pitié. Guidé par les ordres et la discipline auxquels se soumet volontiers Rudolph Lang, il ne mettra à aucun moment en doute la gravité de ses actes, et se pliera à l'autorité hiérarchique.
Rudolph Lang n'écoute pas sa conscience, il ne pense pas et n'a qu'une devise :
« Mon devoir est d'obéir ».
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*** La doctrine philosophique nazis ***


Rudolf Höss n'est pas forcément connu dans l'histoire nazis de la seconde guerre mondiale et pourtant ... il est nommé par Himmler en tant que Commandant du terrible camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau en 1940.
Il sera dévoué à Himmler qui le charge de s'occuper "du problème juif" en régissant le camp et de gérer les nombreux convois journaliers et surtout de trouver la "solution finale" pour "les unités inaptes au travail".
Ce sera donc, Rudolf Höss qui sera l'investigateur qui aura inventé le gazage via les douches et les constructions des fours à crémation.
Il sera congratulé par Himmler et le "Führer" pour "sa capacité d'organisation".


Robert Merle a donc, relaté avec sa dextérité d'écrivain la vie de Rudolf Höss, nom qu'il a changé en Rudolf Lang, de sa plus tendre enfance jusqu'à cette terrible tranche historique relative à la seconde guerre mondiale et sa "philosophie nazis". Cette biographie romancée est glaçante en tout point de vue, puisque Rudolf "Lang" parait être un personnage apathique limite schizophrène, dès sa plus jeune enfance, tout comme son père l'était, avec une emprise sous le joug de la religion.


On ne peut nier les atrocités de cette triste période.
Elles font parties de l'histoire mondiale, tout en se demandant comment l'être humain puisse en arriver là.
Et, hélas, il y a eu des dizaines de Rudolf Höss !


Je félicite l'auteur qui n'a pas pris de gant pour nous relater cette histoire même si elle reste un roman.

Pour continuer dans la véritable biographie de Rudolf Höss, un autre ouvrage est disponible :
Rudolf Höss, le commandant d'Auschwitz parle. (Témoignage)
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Ne nous y trompons pas: Rudolph Lang est une ordure dont la responsabilité n'est en rien atténuée. le comprendre, c'est essentiel. L'excuser ou le décharger un tant soit peu, hors de question.
C'est dans cet état d'esprit que je me suis trouvé (et me trouve encore) après avoir lu ce premier livre de Robert Merle.
Pour perpétrer un génocide, de manière ordonnée et sans désordre inutile, rien ne vaut ce genre de fonctionnaire zélé et dépourvu de passion.
Là réside le génie malfaisant des nazis: choisir les "petites mains" empressées de complaire servilement et avec compétences à un führer dégénéré.
Le livre de Robert Merle est froid, distant, clinique. La machine de mort nazie y est exposée dans tous ses hideux engrenages.
Que ceux qui ne l'ont pas lu, le lisent.
C'est un bouquin essentiel qui, au-delà du portrait d'un monstre ordinaire, interroge le lecteur attentionné sur ce que lui serait appelé a faire en de pareilles circonstances historiques.
Au vu de toutes les saloperies perpétrées au nom de la haine de l'autre, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le constat est assez désespérant de voir que rien n'a véritablement changé en mieux.
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Extraordinaire Robert MERLE, pour une biographie "romancée" qui ne l'est pas moins. Tout a été dis ou presque... ah si: LISEZ LE SVP, faites le lire à vos élèves.
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« La mort est mon métier » est un témoignage terrifiant, difficilement supportable mais captivant. Travail d'historien primordial pour la postérité, le roman de Robert Merle est basé sur l'enquête d'un psy réalisée au moment du procès de Nuremberg. Il se présente comme le journal intime du commandant du camp d'Auschwitz-Birkenau, son enfance, son ascension jusqu'à sa chute. L'emploi du « je » confère au récit une proximité épouvantable.

Comment devient-on un bourreau monstrueux capable d'organiser l'horreur au rang d'une industrie ? de l'optimiser dans les moindres détails ?
Des traumatismes de l'enfance qui trouveront une compensation dans l'armée, comme un ersatz de famille offrant un sentiment de sécurité, un refuge dans l'obéissance et le culte du chef, puis les stigmates de 14-18 - l'humiliation après le traité de Versailles ressenti comme un «diktat» et la spirale chômage-misère des années 20 - enfin les idées nauséabondes scandées en « prêt à penser » par le parti nazi, ont joué leurs rôles d'attiseurs sur cet homme manifestement déséquilibré.

On suit son évolution dans les rangs des SA puis des SS en parallèle avec celle du IIIème Reich. Pour ses talents d'organisateur, le Reichfürher lui confiera la mission secrète de réaliser le plus grand camp d'extermination, avec des objectifs imposés en temps et en «unités » (comprenez juifs). Sans esprit critique, sans état d'âme, aucune trace de pitié ni de remords, enfin, sans aucune humanité, il y parvint bien au-delà des espérances de ses chefs. Simplement obéir avec une froide détermination, exécuter les ordres avec zèle pour être utile à la cause/patrie.

« Comme un tableau de Breughel, celui qui peignait l'enfer ». C'est ainsi qu'est décrit par l'un des SS le « traitement spécial », génocide planifié dans les camps de la mort. Mais le tableau est une oeuvre d'art, une allégorie alors que ces camps étaient l'enfer.

Après cette lecture réellement éprouvante, j'aimerais savoir comment a survécu sa famille, dans l'après-guerre. Ses enfants étaient encore très jeunes au moment des faits et ont logé sur le site d'Auschwitz. Comment a-t-il pu vivre une vie de famille à côté de l'horreur absolue ? J'ai lu quelque part que sa femme recommandait aux enfants de bien essuyer la poussière retombée des cheminées et déposée sur les fraises du jardin avant de les manger !

Ne dit-on pas que les bourreaux ont d'abord été des victimes ? On peut en convenir pour quelques individus, monstres fabriqués par l'enchaînement de circonstances puis par un système. Mais l'inconcevable, c'est le nombre ! Combien y a-t-il eu de Höess ? Voilà l'inimaginable.

Cela m'évoque ces paroles d'une chanson de Goldman « Qu'on nous épargne à toi et moi si possible très longtemps D'avoir à choisir un camp».
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