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France Camus-Pichon (Traducteur)
EAN : 9782070396962
720 pages
Gallimard (17/09/2009)
3.39/5   136 notes
Résumé :
Manhattan, début 2001. Trois jeunes trentenaires, amis depuis l'université, se retrouvent déchirés entre leurs rêves et les exigences du réel: Marina, apprentie journaliste, écrasée par son père Murray, qui règne en maître sur l'intelligentsia new-yorkaise; Danielle, en quête de l'âme sœur et de reconnaissance professionnelle; Julius, pigiste gay et sans le sou, n'aspirant qu'à se ranger sans pouvoir s'y résoudre. Leurs rapports se compliquent dangereusement avec l'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Connaissiez-vous ce livre ?
Moi pas du tout et il a constitué pour moi une véritable (petite) révélation.
Une intrigue intelligente et savamment ficelée, des personnages avec une vraie densité. Un enchainement d'événements qui pourrait rappeler en moins dramatique un roman de Tom Wolfe, mais l'ambiance est tout de même bien moins électrique !
En tout cas l'on croit vraiment à cette histoire, et j'ai suivi ses personnages avec un vif intérêt tout au long du roman que j'ai dévoré. Un style personnel et élégant, pas du tout plat ou banal. Il comprend à l'occasion de belles phrases, profondes et élégantes. Clairement on est plus dans l'a littérature que dans le monde du best-seller commercial !
J'ai beaucoup aimé ce roman que j'ai découvert un peu par hasard. Je n'avais pas spécialement entendu parler de cette autrice et pourtant je lirai ses autres livres. Certaines scènes resteront j'en suis sûr gravées dans ma mémoire, telle une incroyable scène de jalousie...
Un roman new yorkais qui n'est pourtant pas un roman dans lequel la ville devient un personnage comme chez Jay McInerney. Il y a vraiment une belle profondeur, une vraie expérience de la vie.
Deux nuances toutefois, le livre appartient au genre désormais très prisé du roman de groupe, de génération, chaque chapitre correspondant à un personnage. de ce point de vue là, Claire Messud n'innove guère, mais elle apporte indéniablement sa touche personnelle.
Enfin l'éditeur, ou du moins la personne qui a rédigé la 4ème de couverture donne une info sur quelque chose qui ne se passe que 70 pages avant la fin (sur un livre de 700 pages !) et que l'on ne devrait pas avoir, me semble-t-il, car l'effet de sidération de l'événement qui se produit alors en est un peu atténué. C'est dommage, car le livre offrait là une puissante matière à réflexion.
En tout cas pour moi, vous pardonnerez cette petite facilité, cap Messud !
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Bien décidée à en finir avec quelques livres fossilisés dans ma PAL, je me suis attaquée à ce pavé américain sorti en 2009.

Cette histoire de trentenaires typiquement new-yorkais, vaguement dépressifs et frustrés, stressés par leur boulot, leur réussite sociale et professionnelle, angoissés dans leur rapport névrotique à l'argent, au pouvoir et à la séduction, ce roman donc, façon série télé, décrit un univers de personnages à la Woody Allen.

Tous aspirant à être ce qu'il ne sont pas, pour mieux briller aux yeux des autres, et s'aimer dans leur miroir: un jeu de dupes, pervers, stérile et un peu lassant. On cherche vainement au fil des pages des parcelles de bonheur dans ce brouet d'égocentrisme et de quête de soi.

Comment peut on vivre ainsi? C'est d'une désespérance!
Ajouter à cela quelques pages de dialogues se voulant brillants et intelligents, et qui, simplement abscons, font monter l'ennui peu à peu...

Donc, je l'ai lu... pour en avoir la conclusion narrative, pour confronter les personnages à la réalité effrayante du 11 septembre, pour tenter de pénétrer la mentalité citadine de villes de la côte Est, conditionnée par la réussite.

Une lecture sans plaisir, quelque peu indigeste malgré l'écriture fluide et recherchée, à l'image de l'atmosphère générale oppressante de la mégapole saturée de bruits et de chaleur et de violence.
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« Les enfants de l'empereur » de Claire Messud prend place à New York en 2001 et fait le portrait de trois trentenaires en quête d'identité.

Danielle Monkoff est documentariste, on la découvre en Australie où elle prépare un reportage sur les aborigènes. Elle est provinciale mais se sent « new yorkaise dans l'âme. » Elle possède un petit appartement, rempli de livres, qu'elle entretient avec maniaquerie car « la seule façon de ne pas devenir folle dans ce minuscule studio était de le maintenir parfaitement en ordre. » Danielle est également célibataire et elle rencontre en Australie Ludovic Seeley qui semble s'intéresser à elle. de retour à New York, elle doit revoir ses ambitions professionnelles à la baisse puisque son reportage sur les aborigènes est refusé. Elle doit le remplacer par un reportage sur la chirurgie esthétique, reportage qui se trouve être beaucoup plus symptomatique de notre société narcissique. Ses projets sentimentaux sont également modifiés avec l'arrivée de Ludovic Seeley à New York puisque celui-ci se détournera d'elle pour une autre conquête plus intéressante socialement. Danielle a conservé de ses années à l'université deux amis : Julius Clarke et Marina Twaite.

Julius Clarke se voudrait journaliste, il a connu quelques succès avec ses premiers articles. Mais depuis il est resté pigiste. Il a beaucoup profité de sa jeunesse : « Toujours est-il qu'entre 20 et 30 ans il avait mené une vie de débauche et d'insouciance digne d'Oscar Wilde. » Julius est d'ailleurs lui aussi gay et il passe d'aventures en aventures. Arrivé à l'âge de 30 ans, il aspire à plus de stabilité dans sa vie professionnelle et personnelle.

Marina Twaite se veut elle aussi journaliste ou écrivain. Elle tente depuis plusieurs années d'écrire un livre sur la mode enfantine sans en voir la fin. Après cinq ans, son petit ami al la laisse tomber ce qui oblige Marina à retourner vivre chez ses parents.

Son père, Murray, est l'empereur du titre du roman. C'est un homme éminent, un journaliste engagé reconnu par l'intelligentsia new yorkaise. « Il prétendait se battre contre l'injustice, avoir consacré sa vie à ce qu'il appelait un « journalisme moral ». Il prétendait ne vivre que par et pour son indépendance d'esprit, ses talents d'écrivain. » Sa stature de commandeur s'élève au-dessus de ce petit monde.

Deux personnages vont troubler cet ordre établi, vont chercher à déboulonner la statue du commandeur. Ludovic Seeley arrive à New York pour lancer un nouveau journal censé révolutionner le monde. Ludovic est extrêmement ambitieux, il ne supporte pas l'influence intellectuelle de Murray Twaite. Pour s'en rapprocher, il séduit Marina, se marie avec elle et tente de lui montrer, ainsi qu'aux restes du monde, que Murray « (…) n'est pas une sorte de Dieu mythique, rien qu'un journaliste médiocre avec un ego incroyablement surdimensionné. »

Le deuxième personnage est le propre neveu de Murray, Bootie. Celui ambitionne également de devenir écrivain. Il vient à New York car il admire son oncle. Murray le prend comme secrétaire particulier. Bootie découvre alors certains secrets de son oncle. Murray s'est en effet entiché de Danielle qui devient sa maîtresse. Bootie, déçu de la fausseté de son oncle, écrit un article dévastateur sur Murray qui le chasse de chez lui.

Un évènement va confirmer le passage à l'âge adulte de ces personnages et va marquer la fin de l'innocence : les attentas du 11 septembre. Danielle assiste à toute la scène de son appartement : « (…) elle voyait toujours des gens hagards, couverts de poussière, certains en larmes, qui tous remontaient l'avenue, une foule immense, comme des réfugiés de guerre, se dit Danielle (…) ; à la télé derrière elle, on parlait des avions, imaginez leur taille, tout ça était trop énorme, trop inouï, elle n'avait qu'une envie à présent, éteindre la télé, tout éteindre. » le 11 septembre va bouleverser les vies de Danielle, Julius et Marina pour les pousser à grandir, à voir le monde tel qu'il est.

Ce roman nous parle des travers de notre époque. Nous vivons dans un monde tourné vers l'intérieur uniquement, chacun se préoccupant avant tout de lui-même. Les personnages n'ont qu'un but dans la vie qui leur semble être la clef du bonheur : « Devenir soi-même, trouver son style : ces quêtes typiques de l'adolescence et du début de l'âge adulte se prolongeaient, dans une civilisation obsédée par la jeunesse, au moins jusqu'à la quarantaine. » Danielle, Julius et Marina vivent dans un monde doré, privilégié, sans s'en rendre compte, sans en être satisfaits. Chacun n'est préoccupé que de sa réussite professionnelle et personnelle. Ce monde égoïste devrait cesser avec le 11 septembre mais ce bouleversement ne déclenche pas de réelle prise de conscience chez les personnages. On ne voit aucun d'entre eux aller sur groundzero pour aider les secouristes comme Jay Mc Inerney le décrivait dans « La fin de tout » où il parlait également de l'impact du 11 septembre sur les New Yorkais. Les différents personnages ne s'inquiètent que d'eux-mêmes et de leurs proches. Il ne s'interrogent que sur leur avenir, que sur leurs vies post 11 septembre. Claire Messud décrit un monde narcissique et égoïste incapable de se remettre en cause, ce monde où l'individualisme forcené est la panacée. Ce monde, malheureusement, est le nôtre.
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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Marina, Danielle et Julius sont amis depuis l'université. L'arrivée de Ludovic et celle de Bootie dans le trio d'amis va entrainer une succession de chassés-croisés amoureux ou chacun tente malgré tout de prendre le dessus sur l'autre dans un jeu ou l'amitié est mis à mal. Claire Messud dissèque les sentiments de cette classe privilégiée d'intellectuels New-yorkais, habituée aux soirées mondaines et superficielles. Elle nous donne une photographie de trentenaires intelligents et attachants, égoistes et immatures, dont les attentats contre le World Trate Center viendront accentuer leur questionnements et leurs peurs et révèleront leurs vrais personnalités. Un grand roman sur une génération occidentale dorée mais tout aussi perdue. A petit pas, Messud déroule son histoire entre légèreté et profondeur pour nous emporter par un récit diablement efficace.
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Je reste un peu sur ma faim en refermant ce livre, ne comprenant pas vraiment en quoi réside ce manque d'équilibre une fois la dernière page tournée. Après avoir survolé le billet d'Ardok, sa conclusion et mes impressions me semblent beaucoup plus limpides. Je vous laisse le lire si vous le souhaitez et vais essayer de vous donner mon ressenti.
Je crois que ce livre parlera à beaucoup de ceux qui étaient trentenaires en cette veille de 11 septembre 2001. Deux différences essentielles entre moi et ces trois neww-yorkais :
- Leur lieu de vie tout d'abord car si cette date reste en mémoire de chacun, seuls ceux qui ont vécu dans leur chair cet événement peuvent sans doute exprimer les changements que cette date a entraîné.
- Mon style de vie à l'opposé de la leur en 2001. Ma vie professionnelle était sans aucune mesure beaucoup plus harmonieuse que la leur :)

Cet ouvrage retrace les espérances de 3 amis, dont la rencontre universitaire a plus tenu du hasard qu'autre chose, tant leurs univers étaient différents. Ici ou là quelques points communs qui les ont fait se rapprocher sans doute, et en cette année 2001, l'espoir professionnel prédomine, même si la quête amoureuse n'est jamais loin. Mais ils semblent avant tout vivre par et pour leurs illusions. Manipulations, faux semblants... chacun est pourtant certain qu'il est maître de son destin, qu'il détient la (sa) part de vérité, qu'il sait ce qu'il veut. Les regards amicales ne semblent plus suffire à Marina, Danielle et Julius, leurs chemins prennent des routes distinctes et devant le temps qui s'écoule chacun décide d'agir autrement.
Oui l'histoire de ces personnages se lit, mais nul attachement à leur égard. On n'espère rien pour eux. J'ai eu l'impression que chacun avait eu à un moment ou à un autre sa chance, et qu'ils l'avaient laissé filer volontairement, involontairement je ne sais pas. Et ce 11 septembre, même s'il va les bousculer, les bouleverser, ne semble pas propice à une réelle remise en question des uns ou des autres. Cette date ne les rend pas meilleurs ou pires qu'ils ne le furent avant.
Consciemment ou pas Claire Messud ne souhaite pas que l'on s'attache à ses personnages principaux, elle ne m'offre pas l'envie de faire d'eux mes amis. Nul envie de m'apitoyer sur le sort de cette pauvre petite fille riche, Marina, de son amie Danielle qui se cherche encore amoureusement comme professionnellement tout comme Julius dont les qualités semblent sans contexte mais qui ne parvient pas pour autant à trouver un équilibre. Aucune pitié pour Bootie qui semble bien parti pour prendre le même chemin qu'eux : sûr de son fait avec une grande ambition mais trop perclus d'idéalismes et d'illusions sans doute. Ludovic semble être la tête à claques par excellence, avide de pouvoir et prêt à tout pour réussir, mais l'auteur ne nous donne pas assez d'éléments, ne nous permet pas assez de pénétrer dans ses pensées pour que je puisse réellement en parler. Il est juste plus qu'antipathique.
Celui, non pas le plus attachant, mais qui dégage "une réelle carrure" est sans contexte Murray : au moins j'ai eu de la matière pour ne pas l'aimer jusqu'à la dernière page tant son égoïsme est fort bien mis en avant. Il donne réellement envie de le détester tant il est perclu de sa vision des choses, de sa pensée et de son savoir.
Un immense coup de chapeau à l'auteur pour avoir su habilement utiliser les attentats du 11 septembre, non pas pour nous arracher des larmes mais en en faisant un intervenant extérieur et en montrant son impact dans la vie de cette génération. Remise en question de notre univers, même si pour d'autres le krach économique puis l'affaire Madoff laissera un autre impact.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Beaucoup de plaisir à lire ce livre. Non, on n'a nullement envie de s'identifier à ces personnages, qu'on se réjouit plutôt de voir s'avancer, inéluctablement, vers la catastrophe. Catastrophe de leur petite vie superficielle -- ils pourraient tout avoir et pourtant ils ne sont presque rien -- confrontée à la catastrophe majeure : celle qui rend encore plus vains leurs efforts pour exister, et plus mesquines leurs petites trahisons. Seule Annabel sort du lot par sa droiture, son honnêteté et son engagement sincère. Et c'est finalement celui qui fait tâche dans ce monde d'intellectuels méprisants, le jeune et idéaliste Bootie, qui est le seul à avoir le courage de rompre avec le passé et avec cette société de faux-semblants, pour pouvoir un jour devenir "un homme plein de qualités", celui qui les surprendra tous.
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C'est du narcissisme d'aimer un mur et de lui en vouloir de ne pas être aimé en retour. De la perversité. Le véritable amour est partagé, il s'épanouit dans la réciprocité. On ne peut pas aimer vraiment sans recevoir de tendresse en retour, sinon ce n'est qu'une obscession, une projection. C'est puéril.
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Si la démocratie a une utilité, c'est de permettre que la voix du peuple soit entendue et sa volonté respectée. Ce n'est pas de l'idéalisme, c'est une réalité. Et une responsabilité.
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Danielle se dit que le fait de devenir adulte, de trouver un compagnon vous éloignait de la joie de vivre, comme si, tel un amphibien on ne respirait plus de la même façon : le rire, jadis ingrédient vital, défoulement toujours renouvelé qui rendait supportables l'isolement, les épreuves et la peur, était remplacé par le besoin de stabilité: officiellement satisfait, résigné, rassuré, on finissait par redouter l'humour et sa capacité à déstabiliser.
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Les actes comptent plus que les paroles.
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