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Marie-Renée Noir (Traducteur)
EAN : 9782877309387
318 pages
Editions Picquier (27/04/2007)
4.02/5   53 notes
Résumé :
Sur l'île de Hokkaidô, la plus au nord de l'archipel japonais, se dresse le mont Shiokari, aux cimes souvent enneigées. Tout au long de l'année, des pèlerins et des curieux prennent le train qui grimpe ses pentes abruptes, pour atteindre un col devenu célèbre depuis la mort généreuse qu'y a connue un homme nommé Nagano. C'est de son histoire que s'inspire le roman de Miura Ayako, celle d'un fils de samouraï converti au christianisme qui fit preuve d'humanisme et de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Nous sommes au Japon, à l'ère Meiji. Suite à deux cent quarante années d'isolement et un traité de commerce signé avec l'Amérique, la Russie, la France et la Hollande en 1858, le pays finalement s'ouvre au monde extérieur. Cette ouverture va fatalement subir l'influence culturelle et religieuse des pays d'Europe, très mal accueillie dans un pays très conservateur.
Notre protagoniste Nagano Nobuo, un petit garçon de dix ans dans les premières pages du livre, vit dans un quartier huppé de Tokyo avec son père, et sa grand-mère qui s'occupe de son éducation. Pour le petit garçon, la mère est morte.
C'est une famille de samouraï, de confession bouddhiste, une des deux religions du Japon, avec le shintoïsme. Or le christianisme,”être yaso”, que la grand-mère considère comme une honte pour un japonais, se propage dans le pays, et va s'immiscer par surprise dans la famille, par le biais d'une tiers personne. La réaction de la grand-mère sera violente, ses conséquences aussi. Quand au petit garçon, directement impliqué, faire un choix, sera son chemin de croix, un très long chemin de vie, qui le mènera au Hokkaido, dont le climax sera le col du mont Shiokari.....
A vrai dire je ne suis ni chrétienne, ni bouddhiste, simplement croyante, mais ce livre et ses propos m'ont touchée. Pourtant mon scepticisme envers les religions est fort, vu l'état du monde et tout le mal qui se fait au nom de ces religions.

Une prose toute simple, facile à lire, des personnages émouvants et attachants, surtout les portraits d'enfants attendrissants du début (“Maman,le chien des voisins sourit quand il me regarde “),ou comme celui de Wakura, patron de Nobuo, qui allègent et illuminent un sujet assez complexe et lourd dans le fond.
Une lecture truffée de moments de grâce, comme celui où le petit Nobuo demande à son père, “Comment faut-il faire pour expliquer clairement aux autres ce qu'on a dans le coeur ?.....”.
Un chef-d'oeuvre de sensibilité et de finesse où l'amitié , l'amour sous toutes ses formes, le respect envers l'autre, la pudeur, la loyauté, l'honnêteté .....bref tout ce qui est beau dans l'âme humaine y sont présents, contrebalancés par des réflexions simples sur la dualité du caractère humain, où le mal n'est jamais loin.
Un livre sublime, basé sur une histoire vraie ! Un seul conseille, ne lisez pas la quatrième de couverture, avant votre lecture......
Merci Bison ! Encore un coup de coeur.....

“ … vivre à Hokkaidô....les hivers excessivement froids qui vous arrachent des larmes … les étendues immaculées de neige …..., à l'exception de quelques pins, toute la nature est comme enveloppé d'un linceul de mort. Mon premier hiver, j'ai été saisi par ces paysages sans vie. Puis après six mois, quand j'ai vu l'herbe commencer à pointer au-dessus de la neige, j'ai compris que l'hiver n'était pas réellement un temps de mort. Récemment, je me suis demandé si la mort des humains n'était pas semblable à l'hiver de Hokkaidô, qui attend l'heure de renaître. “
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Dans le Japon shintoïste et bouddhiste de l'ère Meiji être chrétien est une honte. Aussi Tose Nagano fille de samouraïs et sectaire endurcie chasse-t-elle sa belle-fille pour la simple raison qu'elle est chrétienne.

Certaines personnes semblent habitées par la grâce, leur sérénité nous donne envie de trouver le chemin menant à ce détachement des contingences de l'existence, issu de la croyance en Dieu, d'une foi éclairante. Miaura Ayako en s'inspirant de la véritable histoire de Nagano Masao, un homme vénéré malgré sa religion chrétienne par la population d'Asahikawa, une ville de l'île d'Hokkaïdo, ne dit pas autre chose : croyez au Christ et votre chemin de vie s'éclairera.... Même si j'ai tendance à être d'accord avec elle, non seulement parce que j'ai été élevée dans la religion catholique, mais aussi pour avoir croisé des gens profondément croyants dont la vie était inspirante, je serais toutefois plus réservée.

Tout d'abord parce que la religion chrétienne n'est pas la seule à avoir cet effet bénéfique. Ensuite parce que Miaura Ayako montre tous les chrétiens comme des exemples à suivre, alors que chacun sait que nombre d'entre eux ne vivent pas dans l'amour de leur prochain, de loin s'en faut. Mis à part ces détails non négligeables Au col du mont Shiokari en faisant réfléchir sur le bien, le mal, la mort, Dieu, est sans aucun doute une oeuvre importante à découvrir. Merci au Bison d'avoir été pour moi le guide qui m'a menée à cette lecture.
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Roman sublime par son écriture simple et si fluide, si douce, pleine de sensibilité mais aussi sublime par la profondeur des réflexions que sa lecture suscite. Dès les premières lignes, un sentiment de sérénité se fait sentir et surpend par l'apaisement qu'il procure. Les personnages de ce roman sont tous des êtres en recherche d'authenticité, de vérité. .

On raconte que MIURA Ayako s'est enfermée durant quarante jours dans une petite maison située à quelques mètres de la ligne de chemin de fer où se situe le point d'orgue de ce roman. Elle s'est inspirée de la vie de NAGANO Masao, modifiant son prénom, dans le roman NAGANO s'appelle Nobuo.

C'est l'itinéraire personnel et spirituel de Nobuo que nous suivons dans ce roman. Enfant de dix ans, il est issue d'une lignée de la noblesse des samouraïs. le roman se situe pendant la période de l'ère Meiji (1868-1912) où le boudhisme et le shintoisme japonais ne laissent pas la moindre place aux autres façons de penser et où les chrétiens protestants, très minoritaires, sont méprisés voire persécutés.

Tose, sa grand-mère, élève Nobuo dans la tradition bouddhiste : le discours officiel de la famille étant que sa maman est décédée. Mais Nobuo est en quête, un vide intérieur l'incite à rechercher une réponse à chacun de ses questionnements. Tose lui inculque le rejet des « yaso » (chrétiens) au lieu de lui expliquer qu'il existe plusieurs chemins pour accéder en haut de la montagne et y trouver la Lumière.

Alors, Nobuo va avancer dans sa vie, va réussir à faire fi du discours de Tose et tenter de découvrir le christianisme à travers sa propre ascendance et son expérience.

Ce qui est émouvant dans ce roman, c'est d'assister aux questionnements de Nobuo, de se le représenter trouver ses réponses, de le voir évoluer, s'interroger sur le sens de la vie, refuser tout sectarisme. Nobuo est un être doté de grandes qualités humaines, l'amour qu'il porte aux autres lui permettra de rencontrer l'Amour avec un grand A de Fujiko.

Dans le bouddhisme, il est dit « lorsque l'élève est prêt, le maître apparaît ». Nobuo va alors rencontrer des passeurs, des personnes que Nobuo, quelque temps auparavant, n'aurait certainement pas écouté. Ces personnes vont alors lui transmettre des clefs pour encore aller plus loin sur son chemin intérieur, des petits cailloux qui lui permettront de devenir ce qu'il est, qui il est et tout cela dans un contexte historique difficile pour les chrétiens.

Il deviendra catéchèse des enfants de l'église Rokucho d'Asahikawa, il sera reconnu pour la lumière qui se dégage de lui et sa sagesse, il enseignera la Bible à la demande des employés du chemin de fer.

C'est un roman rempli d'humanité et basé sur une histoire vraie qui mènera Nobuo ou NAGANO Masao là où sa destinée l'appelle. Tous les personnages sont parfaitement décrits et sont tous extrèmement attachants. Ce roman pose la question essentielle du sens que chacun d'entre nous souhaite donner à sa Vie.

Il me faut remercier Marie-Renée Noir qui a pris l'initiative de contacter le mari de MIURA Ayako pour avoir l'autorisation de traduire ce roman en français. Son excellent travail permet de savourer la plume de MIURA Ayako.

Un petit clin d'oeil à mon amie Bookycooky qui m'a permise de rencontrer MIURA Ayako.
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C'est le coeur rempli de douceur que je ferme ce livre. D'une sensibilité toute japonaise, il relate de manière romancée la vie de Nagano Masao, converti au christianisme après quelques années d'intenses réflexions sur lui-même et sa façon d'aborder le monde.

Le Japon, à l'époque de cet homme charismatique et plein de lumière, sort d'un isolement de plus de deux cents ans, et les samouraïs apprennent à faire partie du passé. le bouddhisme est très répandu et accepte mal le christianisme et l'européanisation. D'autre part, l'île d'Hokkaidô, autrefois désertique, est en passe de devenir industrialisée. Nous sommes dans la 2e moitié du 19e siècle.
Ces changements dans la société trouvent leur reflet dans le coeur du jeune fils du samouraï trop tôt disparu. Lentement, il tourne son regard en lui-même, mais en même temps, il est profondément interpellé par la souffrance de la soeur de son meilleur ami. Handicapée et atteinte de tuberculose, elle irradie néanmoins d'une joie intérieure.

L'introspection, le questionnement continuel sur le péché, sur l'accomplissement de la condition humaine, sur l'acceptation de ses faiblesses tout en voulant les dépasser, tout ceci crée une atmosphère emplie de bienveillance et de bonté. Malgré tout, cela m'a quelquefois (souvent ?) agacée, en raison du caractère « donneur de leçon » tel que je l'ai vécu dans mon enfance, pendant les cours de religion.

N'empêche, à côté de romans où les tortures, viols et autres joyeusetés abondent complaisamment, ce livre agit comme un baume. Et rien que pour ça, j'en suis reconnaissante.
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Splendeur d'un paysage. Froid, montagneux, enneigé... Les yeux clos, je sens ce vent glacial piquer mon visage. Dans cette majestueuse île d'Hokkaidô, j'imagine tout abandonner pour cette nouvelle quête. Sur cette terre où la neige a envahi tout mon espace intérieur, je ne suis plus seul. Nobue Nagano est présent à mes côtés, sur le chemin qui mène au col du mont Shiokari mais aussi à la foi.

Parce qu'il s'agit bien de foi, de Jésus-Christ, d'amour et de tolérance. Dans un Japon où le christianisme est considéré comme une secte diabolique, où les chrétiens sont rejetés et bannis de leur famille, Nobue, digne fils de samouraï sera éduqué lors de ses premières années par une grand-mère radicalement opposée à ces « yasos » [au XIXème siècle, appellation méprisante pour le nom de Jésus. Les chrétiens de ce temps étaient aussi appelés ironiquement yaso.]. A la mort de cette dernière, de nombreux évènements ainsi que quelques rencontres marquantes vont troubler le jeune Nobue. Petit à petit, il va découvrir ce que peut être réellement le christianisme. D'abord fermement rejetée, cette religion va le troubler de plus en plus, jusqu'à le convaincre totalement.

Ce roman, basé sur une histoire vraie, m'a totalement bouleversé, radicalement changé. Autant l'avouer de suite, je ne me sens pas l'âme chrétienne. Une tradition soi-disant familiale a fait de moi un supposé chrétien par les actes de baptême et de communions... Mais, de foi, il n'en a jamais été réellement question. Peut-être que les mots ou la manière visant à me faire découvrir cette religion n'ont pas été les bons, ni l'époque. Alors d'où me vient ce soudain intérêt pour le sujet ? Les mots simples employés par Ayako Miura ont donc su me convaincre et ont réussi à percer mon coeur et mon esprit, jusqu'ici très réfractaire au christianisme. Moi qui, jusqu'à maintenant, méditait secrètement sur son homonyme Kiyohiro Miura et son inoubliable « Je veux devenir Moine Zen ». Je découvre grâce au Japon une nouvelle religion, une nouvelle philosophie. Je ressens de nouvelles émotions, une réflexion au plus profond de moi s'immisce dans le peu d'esprit qu'il me reste. Je ne dis pas que du jour au lendemain, je vais devenir un fervent croyant et pratiquant, que le week-end prochain, au lieu de regarder Téléfoot, j'irai à la messe dominicale. Mais sur le coup, je me pose pas mal de question sur mon existence, sur mon rôle à jouer et sur mon devenir...

Et si la spiritualité était simplement l'abandon de soi...
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
A dix ans faire des projets irréels, c’est normal. Mais arrivé à quinze ou vingt ans, nos aspirations changent complètement. Les êtres humains ne sont pas comme des arbres qui portent toujours les mêmes fleurs et les mêmes fruits.Rien n’est déterminé dans la vie humaine.
p.199
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Il y a quelques jours, Fujiko lui a dit :
"pour montrer son respect aux défunts, il n'est pas nécessaire d aller prier devant l autel des ancêtres. Si nous vivons chaque jour dans le chemin qui réjouit nos ancêtres, nous leur apportons le meilleur acte de respect".

Page 233
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-Yoshikawa, les gens qui vont en enfer sont ceux qui ont fait le mal une fois dans leur vie, ou bien chaque jour?
-C’est difficile de te répondre ....
-Moi, je pense que ce sont ceux qui ont toujours mené une mauvaise vie.
-Oui, c’est possible.

( Deux gamins au Japon des années 1860-70)
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...vivre à Hokkaidô fait partie de moi-même : les hivers excessivement froids qui vous arrachent des larmes... les étendues immaculées de neige... Tu sais, à l’exception de quelques pins, toute la nature est comme enveloppée d’un linceul de mort. Mon premier hiver, j’ai été saisi par ces paysages sans vie. Puis après six mois, quand j’ai vu l’herbe commencer à pointer au-dessus de la neige, j’ai compris que l’hiver n’était pas réellement un temps de mort. Récemment, je me suis demandé si la mort des humains n’était pas semblable à l’hiver de Hokkaidô, qui attend l’heure de renaître.
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Un verset de l Évangile lui remonte au cœur :"Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul, mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruits."

Page 319
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