Il y a déjà beaucoup de critique ici sur Stupeurs et tremblements.
Mais comme je l'aime au point de l'emmener sur une île déserte, j'ai décidé de donner quand même mon petit avis.
Amélie Nothomb est adorée ou snobée, pour être honnête moi-même je snobe ses romans, tout simplement parce que je suis snob (c'est vraiment le seul défaut que je gobe) et que, sans remettre en cause son écriture, ses histoires ne me plaisent pas assez pour m'y attarder.
Si je ne suis pas plus que ça intéressée par l'écrivain, j'affectionne vraiment le personnage "
Amélie Nothomb". Ses interviews me régalent : elle fait partie de ces individus qui se vivent (ou nous font les vivre) comme des personnages. Il se trouve que cette catégorie d'individu peut engendrer chez moi une véritable fascination et un amour instantané et inconditionnel.
L'une des raisons qui me font autant aimer ce livre c'est que dans celui-ci nous avons à faire au personnage
Amélie Nothomb, et ce personnage est franchement incongru, drôle et sympathique.
Une autre raison c'est que c'est une tragi-comédie très réussie.
Ce livre est aussi grotesque que pathétique, aussi sadique que masochiste, aussi répulsif que fascinant, aussi absurde que logique, aussi léger que réfléchi. le contraste des personnages, leurs rapports entre eux, les parenthèses sur la culture japonaise, ce qui se joue à l'intérieur même de l'héroïne, tout appuie le propos et est fort bien orchestré. Il me fait penser à un jeu de chaise musicale où celui qui perd sa place n'est pas forcément le perdant.
Le tout emballé dans une histoire simple et écrite sans prétention.
Ce livre est le livre que je lis quand je ne sais pas quoi lire, quand je viens d'en lire un qui m'a remué ou que j'ai eu des difficultés à lire, quand je m'ennuie, quand il pleut, quand je suis à la plage, quand j'ai envie de le lire...
C'est mon petit livre qui passe tout le temps et dont je ne pourrai me passer.
Et avec lui sur mon île déserte, en cas de coup de blues, sa lecture me fera bénir le ciel de mon sort car je serai peut-être toute seule en train de me morfondre, au moins je pourrai me réjouir d'être ni japonaise, ni japonais !