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EAN : 9782702163702
360 pages
Calmann-Lévy (18/03/2020)
3.53/5   39 notes
Résumé :
Le grand retour de George Pelecanos
En détention préventive pour vol, Michael Hudson attend sagement son procès en dévorant les livres que lui recommande Anna, la bibliothécaire de la prison. Et puis un jour, il se retrouve dehors, libre comme l’air.
Enfin, pas tout à fait.

Phil Ornazian, qui l’a fait sortir de détention, n’est pas aussi net qu’il y paraît. En plus d’arrêter les maquereaux, trafiquants et autres néonazis locaux, il a p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai trouvé ce roman atypique dans la liste des oeuvres de Pelecanos, auteur important dans le genre polar. Je pense à « Une balade dans la nuit », « Red fury » ou « Tout se paye ». Il y a beaucoup d'action mais l'étude psychologique, la trajectoire des uns et des autres, sont aussi bien plus présentes. Comment aborder une sortie de prison ? Qu'est-ce qu'une vie réussie ? Est-ce l'accumulation de biens, d'argent ? Et même cette question rarement abordée dans le roman noir et les thrillers : quel est le rôle de la littérature dans tout cela ?

On est à Washington, avec ses quartiers, ses noms de rue. Cela m'évoque le Bergen omniprésent de Gunaar Staalesen. Alors forcément on a l'impression de ne pas profiter à plein de cet aspect si on ne connaît pas cette ville, mais le cadre est là et fait partie totalement du récit, tout comme les marques de voitures, les références musicales et même ici, les références littéraires. C'est la signature Pelecanos, ce qui permet aussi de comprendre l'évolution de l'auteur en parallèle aux changements de cette mégapole de Washington.

Je lis cet auteur depuis un bon moment et je trouve une évolution intéressante dans sa production. Ses enquêteurs de la magnifique série entre 2002 et 2015, Derek Strange et Terry Quinn, étaient des justes, l'opposition était tranchée avec les délinquants et les criminels, tout comme l'opposition entre eux, l'un blanc, l'autre noir. Rien de tout cela ici, Phil Ornazian est un enquêteur privé, faisant appel à son ami Ward Bonds, un ancien militaire, pour des chantages, des braquages et autres coups tordus par goût de l'argent et de la violence « pour soulager des criminels de leur fortune mal acquise. » Ils gardent bonne conscience en prenant pour cibles des proxénètes, des suprématistes blancs et néonazis et en redonnant une bonne partie des gains aux victimes. Difficile ici d'attribuer une couleur de peau aux uns et aux autres. Cela m'a plu. Pourquoi définirait-on un individu immédiatement par ce type de caractéristique ? George Pelecanos définit d'abord Michael Hudson par son parcours chaotique avec un passage par la case prison et la passion qu'il se découvre pour la lecture, aidé en cela par Anna, une bibliothécaire sachant écouter et proposer les bons livres aux prisonniers. Après sa couleur de peau est peut-être noire... Je n'y ai pas pris attention car cela n'est pas important par rapport à ce qu'il vit. Washington est une énorme ville, avec une population métissée. le temps travaille, lentement certes, à brouiller ces repères idiots et à réduire, souhait personnel, les racistes de tout poil.

Michael Hudson est en prison pour vol, il attend son procès avec à la clé plusieurs années de détention. Il se découvre, grâce à Anna, l'animatrice du club de lecture, une passion pour les livres. Et puis, tout d'un coup il est libre comme l'air – le titre original est « The man who came updown », pour les prisonniers revenir updown c'est sortir de prison –. Enfin, pas encore car Phil Ornazian qui l'a fait sortir, d'une façon très personnelle, va vite lui faire comprendre qu'il lui faut payer sa dette. Michael cherche du travail, organise sa nouvelle vie et ne veut plus décevoir sa mère. Il a une courte liaison avec Carla Thomas qui vit seule avec sa fille Alisha, mais il comprend qu'il lui faudra du temps pour se reconstruire.

La violence est du côté des hommes, encore et toujours, rien n'a vraiment changé mais les femmes occupent une grande place à la marge de celle-ci, dans la vie familiale et sociale. Une violence enseignée, vécue dans la police, à l'armée et dans ces guerres incessantes des Etats-Unis au Vietnam, en Irak, en Afghanistan... La situation des femmes – bien plus présentes dans ce tome – est autre, elle est volonté de maîtriser leur vie, de préserver leur couple, leur famille. Anna est jeune, elle construit sa relation avec son mari, Rick. Elle se pose la question de savoir si elle a fait le bon choix alors qu'elle ressent une forte attirance pour Michael.
Quand George Pelecanos fait dire ceci à Anna, c'est peut-être de lui-même qu'il parle :

George Pelecanos a débuté sa carrière de romancier en 1996. D'origine grecque, il est né et a grandi dans un quartier ouvrier de Washington. Il fait des études de cinéma à l'université du Maryland et vit de petits boulots. Il est un des grands auteurs de « romans noirs à l'américaine », avec une forte dose de critique sociale. « Tout se paye » écrit en 2002 marquait un tournant dans sa carrière, avec un retour au cinéma en étant scénariste (The Wire notamment), producteur et même réalisateur de séries et de films, essentiellement pour la télévision. « A peine libéré » arrive après une pause de plusieurs années. Visiblement l'auteur explore de nouvelles manières d'articuler le récit, de quoi dérouter certains lecteurs. Quant à moi, aucune déception, bien au contraire. George Pelecanos traduit dans ses romans l'évolution de sa ville, Washington, suivie sur des dizaines d'années. Il intègre son vécu puisqu'il intervient lui-même dans des prisons pour animer des clubs de lecture ! L'auteur construit son oeuvre au fil des ans. A lire et à mettre en perspective avec ses autres livres plus anciens. Ça vaut la peine !
Un polar où Pelecanos semble faire sienne cette citation d'Aimé Césaire : « Je définis la culture ainsi : c'est tout ce que les hommes ont imaginé pour façonner le monde, pour s'accommoder du monde et pour le rendre digne de l'homme. »

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Si cette chronique vous a plu, vous pouvez la retrouver avec ses illustrations sur le blog Bibliofeel :
Photo de couverture personnelle, extrait de l'album de Erykah Badu cité dans le texte et vidéo d'un titre d'Anthony Hamilton, chanteur soul écouté par la mère de Michael dans sa cuisine en préparant le dîner...

Lien : https://clesbibliofeel.blog
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S'il a souvent fréquenté notre cher festival lyonnais des Quais du Polar , nous n'avions encore eu peu l'occasion d'accompagner les sorties de livres du célèbre George Pelecanos , connu notamment pour sa célèbre saga policière dite du DC Quartet dans les années 1990, ou encore celle consacrée au tandem Derek Strange et Terry Quinn qui méritent assurément le détour.

Dans À peine libéré, qui constitue déjà son vingt et unième roman, Pelecanos nous livre une fort belle histoire de rédemption littéraire qui se déroule à Washington sa ville natale dont il aime faire le décor de ses histoires

On y suit le parcours de Michael Hudson, qui a passé quelques mois à la prison du district de Washington pour avoir participé à un braquage et qui découvre les joies de la lecture en prison grâce à une bibliothécaire avide de partager sa passion pour la littérature

Cet ex-taulard devenu grand lecteur en prison compte sur sa nouvelle passion pour se réinsérer socialement.mais cet objectif sera forcément traversé d'obstacle sinon on ne serait pas dans un polar

Son goût nouveau pour la lecture guide notre héros sur le chemin de la rédemption. Mais une question demeure : le pouvoir de la littérature l'emportera t il sur l'appel de la délinquance?

Pelecanos, qui a fait du bénévolat dans des programmes d'alphabétisation en milieu carcéral, nourrit son "À peine libéré" de belles expériences personnelle qui apporte du crédit à son histoire plus interessante dans sa portée humaniste et littéraire et sa rencontre avec des personnages singuliers que dans le déroulement de son intrigue policière, assez prévisible .

Un thriller déguisé en élégant hommage aux livres et à la littérature,on dit oui sans hésiter !!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dans Washington, terrain de jeu favori de l'auteur, voici un policier original qui surfe sur quelques thèmes habilement entremêlés : la porosité des frontières sensées séparer blancs et noirs, délinquants et policiers, les difficultés de la réinsertion et l'amour des livres qui peut faire des miracles, parfois...

De courts chapitres, des dialogues percutants, dans une intrigue linéaire dont on sent quand même venir l'épilogue, font de ce roman une lecture rapide et somme toute très plaisante.
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A l'instar de Michaël Connelly de Los Angeles et Dennis Lehane de Boston, George Pelecanos est considéré comme le spécialiste polar de Washington DC. En effet, à travers leurs trames policières, ce sont des écrivains qui brossent le portrait de leur ville fétiche. Étant un grand fan des deux premiers, j'avais hâte de découvrir une nouvelle vision de la capitale.

Le style de l'auteur saute tout de suite aux yeux. Que ce soit pour dépeindre l'environnement ou pour nous narrer les scènes, il fait la part belle aux descriptions. Il détaille les lieux, les personnages et leurs faits et gestes. Seulement, tous ses détails énumérés alourdissent un peu le rythme du récit. On se lasse au fil des pages de ces éléments qui ne créent pas d'ambiance et qui n'apportent rien à l'histoire. de plus, les personnages ne sont traités qu'en surface. On suit leur quotidien, leurs habitudes, mais on n'entre pas dans leur personnalité.

Malheureusement l'intrigue ne rattrape pas non plus le coup. Les scènes se suivent et se ressemblent. A la moitié du livre, j'attendais une surprise, un retournement ou au moins un début d'énigme, mais rien n'est venu. le récit n'a ni densité émotionnelle et sensorielle, ni scénario passionnant. Même s'il parle beaucoup de littérature, c'est un livre plat, sans texture, qui m'a laissé de bois.

Michaël Connelly et Dennis Lehane se distinguent par le réalisme de leurs aventures. Sur ce roman en particulier, George Pelecanos n'est vraiment pas à la hauteur de ses deux compères. Il survole son sujet et ne m'a pas convaincu. Je lui donnerai bien sûr une autre chance avec un de ses premiers succès, qui sera peut-être à la hauteur de sa réputation. J'en attendais peut-être un peu trop ou je suis passé à côté de quelque chose. Ce n'est en tout cas que mon humble avis. J'attends votre ressenti !
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
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Michael Hudson est en détention provisoire lorsqu'il apprend que le témoin de son vol à main armée s'est finalement rétracté : de procès, il n'y a donc plus, et le jeune homme est libéré. Mais la rétractation du témoin n'est pas le fait du hasard : elle est due à Phil Ornazian, qui n'est autre que son avocat… Et Michael, de retour chez sa mère à Washington, découvrira la raison de ce coup de pouce inattendu à contrecoeur quelques temps plus tard.

Je connaissais George Pelecanos scénariste de The Wire et de Treme, cocréateur de The Deuce avec David Simon – qui sont pour moi de grandes séries, The Wire en tête -, mais je ne le connaissais pas encore écrivain de romans policiers. L'on retrouve finalement sa patte à travers une intrigue qui prend le temps de se dérouler, tout en tenant la route, une ambiance hyperréaliste, avec description précise de certaines rues de Washington, et la mention des diverses marques présentes dans le roman (vêtements, chaussures des protagonistes, voitures…), des personnages bien campés, même si pas toujours assez profonds psychologiquement parlant. L'on retrouve aussi un bel hommage à divers auteurs de polars américains à travers les lectures de Michael, qui a trouvé en prison sa rédemption dans la littérature, et cet hommage va de l'évocation de titres à des citations, parfois longues, de romans de James Lee Burke, de Willy Vlautin, ou encore de Don Carpenter.

Le problème, c'est que j'ai eu l'impression, en fermant ce roman, de fermer un scénario, certes bien fourni, mais un scénario quand même : style sommaire, descriptions très visuelles et tout aussi sommaires, déroulement des actions par changement de point de vue très cinématographique, tout m'a fait penser à un récit calibré pour un film ou une série. Alors certes, je comprends mieux pourquoi David Simon et Ed Burns avaient notamment jeté leur dévolu sur George Pelecanos pour l'écriture de The Wire, aux côtés d'autres écrivains de romans policiers, mais ce n'est pas ce que j'aime lire : l'on reste dans quelque chose de trop peu étoffé pour donner un véritable souffle romanesque au récit, et pour me le rendre donc totalement intéressant.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Mickaël ferma les yeux. Quand il lisait, il n'était plus en cage. Il n'y avait plus de serrure à sa porte, plus l'odeur nauséabonde des toilettes à côté de son lit, plus de pets dans le sommeil de son sale con de codétenu, plus de cris d'hommes dans le couloir. Plus de gardiens lui disant ce qu'il pouvait faire ou ne pouvait pas faire. Il n'avait plus déçu sa mère. Il ne risquait plus cinq ans de réclusion dans une prison fédérale...
Quand il lisait, la porte de sa cellule était ouverte. Il pouvait la franchir sans entraves. Il pouvait parcourir ces collines sous le vaste ciel bleu. Respirer l'air frais autour de lui. Voir les ombres passer sur les arbres. Quand il lisait, il s'évadait. Il était libre.
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Quand Antonius repensait à toutes les erreurs qu'ils avaient commises le jour du braquage, celle de porter des sweats à capuche était sans doute en haut de la liste. Avec une température de trente-deux degrés, quatre hommes en épais hoodie noir ne pouvaient pas passer inaperçus.
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Il n'aimait pas les liseuses non plus. Pour lui, les livres étaient comme des tableaux de musée. Des œuvres d'art. Rien ne valait la sensation de tenir l'objet entre ses mains et de parcourir les mots sur une page. Ça lui faisait « voir » ce qu'il lisait. C'était sa manière de rêver.
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Il aurait aussi pu écouter des livres audio, mais il s'aperçut que ça ne lui plaisait pas. Il n'aimait pas les liseuses non plus. Pour lui, les livres étaient comme des tableaux de musée. Des oeuvres d'art. Rien ne valait la sensation de tenir l'objet entre ses mains et de parcourir les mots sur une page.
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C'étaient les conventions conjugales qui lui donnaient à réfléchir. La progression et les étapes prévues. Cérémonie de noces, achat de maison, enfants, leur départ à l'université, le nid vide, retraite, mort. Cette suite d'étapes représentait un ennui mortel quand elle y pensait.
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Vidéo de George P. Pelecanos
Plongée dans l'univers sombre et captivant du polar français, la talentueuse auteure nous entraîne une fois de plus dans les méandres de l'enquête criminelle avec son dernier roman, "Reine" paru aux éditions Denoël. Après le succès retentissant de "18.3: Une année à la PJ", adapté brillamment par Dominik Moll dans "La Nuit du 12", Pauline Guéna confirme son statut de nouvelle reine du genre. Après une incursion dans l'édition et une carrière de ghostwriter, elle trouve sa voie dans l'écriture, sous les conseils avisés de George Pelecanos. Son immersion au sein d'une brigade criminelle lui offre une matière brute, nourrissant ses romans de réalisme et d'authenticité. Avec "Reine", Pauline Guéna prouve une fois de plus qu'elle a sa place dans le monde du polar et qu'elle risque même de devenir un grand nom de ce genre dans les années à venir...
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Je viens de découvrir Pelecanos et je ne m'en remets pas !

Je m'appelle Nick Stefanos, détective privé, j'ai du mal à convaincre mon pote Billy Goodrich que je fais ce qu'il m'a demandé, uniquement .....?.....

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