Une femme parle. de sa vie, son travail, son mal de dos. de son amie, seule, sans travail, dans un grand appartement vide, criblée de dettes. Des morts que voit cette amie et qui lui parlent. de la folie qui la submerge.
De la peur bientôt de n'avoir plus de travail. de n'avoir plus rien du tout : tout tourne autour de ce travail, aussi dangereux soit-il. du travail qui aliène ; bientôt on se demandera si la narratrice a encore toute sa tête...
Sans travail, la solitude ? Peut-être. Les personnages, qui ne sont jamais nommés autrement que par leur fonction (amie, fils de l'amie...), ne sont rien sans lui et le vide les guette s'ils venaient à être chômeurs...
Est-ce nous qui vendons notre corps à l entreprise ou celle-ci qui consent à nous payer le temps que nous passons à y travailler ?
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Une femme raconte la vie de son amie. Elle évoque la solitude de celle-ci dans un grand appartement vide. On assiste à son désespoir de ne pas trouver de travail, à ses rêves enfuis et à sa plongée inexorable vers la folie. Ce texte fait entendre, avec un humour noir grinçant et un rien de surnaturel, la voix de femmes et d'hommes privés de tout. Ainsi, sans emploi, sans argent et sans parole devient-on invisible aux yeux des autres. Une dénonciation implacable de la marchandisation de la main d'oeuvre humaine.
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Nous sommes pareil à des commerçants,
des marchands.
Nous vendons notre travail.
Nous vendons notre temps.
Ce que nous avons de plus précieux.
Notre temps de vie.
Notre vie.
Nous sommes les marchands de notre vie.
- 19 -
Il m'arrivait souvent lorsque j'étais à mon travail
de repenser
à tous ces événements que je vivais en dehors.
De repenser aux discussions que nous avions avec mon amie sur
cette vie présente
que nous croyons vivre et qui ne serait pas vraie
et sur cette mort, qui elle serait vraie, et qui surtout serait la vie...
J'étais sans doute de plus en plus fatiguée
et cette souffrance
dans le dos
ne me lâchait quasiment plus
Elle montait parfois jusqu'au sommet de ma tête
à l'intérieur
et je devais tenir ainsi des journées entières
des mois entiers
avec l'envie de hurler...
Bien sûr pour m'aider, il m'était bien facile de penser à toutes ces
personnes qui étaient,
elles,
privées d'emploi
et qui n'avaient pas la chance que j'avais moi de travailler...
J'y pensais
et cela
m'aidait...
Mais
c'était dur
oui
dur
certains jours
malgré tout...
Vraie vie ou pas.
- 8 -
Depuis quelques années moi
en dehors du bonheur que j'avais d'avoir mon emploi assuré
par cette société
comme quasiment tout le monde dans la région
je devais affronter néanmoins un certain petit problème.
Ce petit problème touchait ma santé
et il était lié sans doute
à mon activité professionnelle.
Dès que je rentrais chez moi
après le travail
une certaine souffrance
dans mon dos
commençait alors à se manifester
et j'aurais hurlé je l'avoue
si je n'avais pas eu recours à quelques médicaments miraculeux
que m'avait prescrits le médecin
et qui me calmaient quand même un peu.
Sans mon amie je crois,
sans ses encouragements,
j'aurais bien sûr fini
par ne plus pouvoir tenir
ça c'est certain.
Je serais restée à la maison,
et ma place aurait été perdue
car c'est ça la vie...
Je n'aurais eu plus qu'à compter les mouches sur le parquet,
pendant que les autres auraient continué leur vie à l'entreprise
sans moi.
Dès que je veux rentrais chez moi
après le travail
une certaine souffrance
dans mon dos
commençait alors à se manifester
et j'aurais hurlé je l'avoue
si je n'avais pas eu recours à quelques médicaments miraculeux
que m'avait prescrit un médecin
et qui me calmaient quand même un peu.
Sans mon amie je crois,
Sans ses encouragements,
j'aurais bien sûr fini
par ne plus pouvoir tenir
ça c'est certain.
Moi je mesurais bien la chance que j'avais
d'avoir un travail
surtout quand je pensais à elle.
Comment c'était difficile d'être dans sa situation :
ne pas être reconnue pour ce qu'elle aurait pu faire de bien dans sa vie,
cela en plus des difficultés financières qu'elle connaissait.
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